Toi. Moi. Et les étoiles T5 , livre ebook

Nelly Weaver
 
 
 
 
 
 
Toi. Moi.
Et Les étoiles
Tome 5
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
©Nelly Weaver, 2022. Tous droits réservés.  
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Ce livre est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnages ou des lieux réels serait utilisée de façon fictive. Les autres noms, personnages, lieux et événements sont issus de l’imagination de l’auteur, et toute ressemblance avec des personnages vivants ou ayant existé serait totalement fortuite.
 
Site de l’auteur : www.nellyweaver.fr

C’est tout au fond de soi,
Dans l’obscurité des failles profondes,
Que l’on trouve parfois la force
De se battre pour la lumière.
 
L’amour sans respect n’est pas l’amour.
En prendre conscience et le fuir ne constitue
Ni un échec, ni même une défaite,
Mais une grande, très grande victoire.
 
Auteur inconnu
 
 
Prologue
Ethan
 
 
 
 
Cover-Road est une ville calme et paisible. Du moins, en apparence. La plage est un point culminant où les familles aiment se retrouver pour profiter de la chaleur de l’été. Les enfants, riant gaiement dans les vagues, offrent un panorama d’un charme indétrônable.
En s’éloignant, c’est la verdure qui domine, en parfaite contradiction avec le paysage sablonneux du bord de mer. De nombreux petits quartiers aux maisons luxuriantes se côtoient, nous donnant l’impression que la ville est l’endroit idéal pour un jeune couple qui vient de s’installer pour élever ses futurs enfants.
Mais voilà, au milieu de ce cadre idyllique, il y a la petite maison à la clôture blanche. Une jolie clôture, avec un jardin dont la pelouse est toujours bien tondue.
Si vous êtes de passage dans cette rue, vous pourrez apercevoir un homme souriant qui vous saluera avec aisance. Il vous paraîtra sympathique et vous vous direz que cette ville est l’endroit parfait pour entamer une nouvelle vie.
Ce que vous ne verrez pas, c’est la petite fille aux boucles blondes. Parce que cet homme aux premiers abords aussi agréable qu’il semble être, l’a brisée et qu’elle a dû fuir pour survivre à l’horreur. Cet homme qui a fait naître en moi un désir de vengeance que je ne soupçonnais pas. J’ai voulu le tuer le jour où je suis revenu. Je l’ai voulu, pour Livie. Pour lui permettre de ne plus avoir peur. Pour lui offrir la paix.
Aujourd’hui, je sais que la mort serait bien trop douce. Aujourd’hui, je sais qu’il doit payer. Il payera cher et ne s’en relèvera pas.
 
 
Chapitre 1
Ethan
 
 
 
 
Hier a eu lieu le vernissage de ma galerie. Au-delà de la satisfaction de voir mon travail exposé dans la grande pomme, oui New York bordel ! J’ai pu me rendre compte de tout ce qui avait changé dans ma vie depuis mon arrivée.
Dans six semaines, Livie devrait accoucher. À moins qu’elle ne me fasse une blague et que le bébé se pointe avant l’heure. Six semaines, merde, flippant. Je vais être papa. Je souris en y repensant et même si je dois avoir la tête d’un pur crétin, ça me plaît. Greg se foutrait de ma gueule s’il me voyait. Mais oui, je vais être papa. Quoi, je l’ai déjà dit ? Peut-être. Mais je vais être papa ! Ok, je radote…
 
Hier a également eu lieu LA rencontre. Une rencontre que je redoutais. Une rencontre… qui a transformé mon cerveau en cocotte-minute. J’ai fait la connaissance de mon… géniteur. Cet homme qui a laissé ma mère pour des raisons moins floues. Elle m’a toujours dit qu’il m’avait abandonné en apprenant sa grossesse, et qu’elle avait tenté de lui faire changer d’avis en se rendant elle-même à son université avec moi comme bagage. Ça n’a pas fonctionné et elle m’a donc élevé seule comme elle l’a pu à coup de drogues et de souvenirs que je préférerais avoir oubliés.
Mais voilà, il a soulevé quelque chose. Thomas a évoqué que ma mère pourrait avoir été malade. Dans sa tête. Leur relation aurait commencé sur les chapeaux de roues, mais devant des crises de jalousie intempestives et un harcèlement qu’il ne supportait plus, il l’aurait quittée. Chose qu’elle n’a pas acceptée. Et puis, je ne préfère même pas savoir pourquoi et comment, elle aurait réussi à le convaincre de refaire un tour dans son lit.
 
Résultat ? Moi.
 
Si je n’ai pas tout à fait rejeté cette hypothèse, c’est que moi-même j’ai eu le doute. D’imaginer qu’au-delà de cette histoire de drogue, quelque chose n’allait pas. J’y avais déjà pensé, mais elle n’a jamais accepté mon aide, alors... je ne le saurai sans doute jamais.
 
Donc, que suis-je ?
 
Est-ce que son besoin de récupérer Thomas était si fort qu’elle aurait pu… le piéger ? Faire de moi un moyen de pression ? Je sais, je vais loin dans mes réflexions, mais je dois bien avouer que toute cette histoire est délirante. Aujourd’hui, je ne sais plus quoi en penser.
 
 
Comme prévu, avec Livie, nous avons coupé les portables pour la journée et nous nous sommes enfermés dans notre appartement. Pour passer le temps et me changer les idées, je me suis lancé dans une redécouverte du corps de ma future femme qui me surprend chaque fois un peu plus. Il faut bien que j’en profite avant l’arrivée du bébé après tout. Livie a eu envie d’un énorme bain moussant et je me suis joins à elle en lui démontrant qu’à deux, c’est toujours mieux. Et dans sa bouche, encore plus ! Ne me regardez pas comme ça, j’en profite simplement en sachant que quand le bébé sera là, nous ne serons plus deux, mais trois.
Ça m’effraie que bientôt, nous ne pourrons plus savourer nos moments à nous. Rien que tous les deux. Mais j’espère que nous réussirons à garder un équilibre pour y arriver.
Alors une fois sortis du bain, nous nous sommes simplement prélassés dans les bras l’un de l’autre dans notre canapé. Livie est encore enroulée dans son peignoir, son dos plaqué contre moi, et regarde le film qui vient de commencer. Ma main, caressant la peau délicate de son ventre, rend cet instant des plus simples. C’est le genre de moment où j’aimerais posséder une télécommande pour mettre notre vie sur pause.
— Je t’entends ruminer jusqu’ici, me dit-elle sans se retourner.
Je me redresse pour déposer un baiser dans son cou.
— Je ne rumine pas.
— Tu penses trop fort, Ethan.
— Ah oui ? Et à quoi je pense ?
Elle se tourne sur le dos. Mon pouce dessine un cercle autour de son nombril alors qu’elle fait mine de réfléchir.
— Tu adores Hayley, mais tu ne veux pas le reconnaitre.
Je lève les yeux au ciel. Oui d’accord, hier, j’ai enfin parlé à Hayley et je dois bien admettre que ce n’était pas si terrible que ça. Elle est marrante… à petite dose. Je me suis surpris à l’écouter piailler et mon dieu, quand elle est lancée c’est difficile de l’arrêter. De là à l’avouer à Livie ? Même pas en rêve.
— Elle est chiante. Elle parle trop et on dirait qu’elle s’attend à ce que je la bouffe à chaque fois que je pose les yeux sur elle.
Livie hausse un sourcil moqueur.
— La première fois que tu t’es adressé à elle , tu lui as hurlé de ne plus t’approcher avant de mettre le bazar dans le bar de Fred. Tu ne peux pas lui en vouloir.
— J’avais mes raisons et elle les connaissait, Livie. Si elle n’avait rien à se reprocher, explique-moi pourquoi elle ne t’a jamais dit ce qu’il en retournait au lieu de t’ignorer dès que j’étais dans les parages ?
Livie souffle avant de répondre :
— Elle ne savait pas comment s’y prendre. Et puis, elle pensait que tu ne voudrais jamais lui parler. Tout ça la rendait nerveuse.
Je retombe sur mon flanc. Je n’ai pas envie de continuer à discuter d’Hayley, mais lui avoue tout de même.
— Elle est moins chiante que je le croyais.
Livie pouffe de rire et se tourne face à moi.
— Elle n’est pas chiante.
— Si.
— Non.
Je lui attrape le menton et lui dit :
— J’ai toujours raison, il va falloir que tu t’y fasses.
Livie secoue la tête, mais abandonne. Elle sait qu’elle n’obtiendra pas gain de cause. Elle ne me parle pas de Thomas. Je crois qu’elle comprend qu’il me faudra du temps pour prendre une décision. Je ne suis plus à quelques jours près de toute façon. Après tout, il s’est décidé à entrer dans ma vie alors que j’ai 24 ans.
Jusqu’ici, je me suis toujours dit qu’il était trop tard. Mais Thomas a relevé un point sensible. Une famille. Il m’a avoué qu’il avait un frère et deux sœurs, sans compter ses parents qui aimeraient me rencontrer. Je n’ai pas rejeté totalement l’idée, ce qui fait de moi le dernier des imbéciles. Le truc, c’est que… j’ai toujours rêvé d’une famille. Bien sûr, Livie, Samantha et Greg l’ont été pour moi et jamais je ne renierai ce qu’ils m’ont apporté, mais… là, c’est ma vraie famille de sang. Et puis Livie… Livie pense que Sam, le nom que nous avons choisi pour notre petit trésor sera le seul.
Les médecins lui ont dit qu’elle n’aurait jamais d’enfant et lorsqu’elle est tombée enceinte, ils ont déclaré que c’était un miracle. Ils l’ont pr évenue que c’était sûrement notre unique chance et qu’il ne fallait pas espérer une autre grossesse après celle-ci. Moi, ce que je pense, c’est que la nature m’a doté de supers spermatozoïdes pour faire mentir ces médecins et je lui prouverai. Je ne lui dis pas, cela la blesserait, mais je la trouve tellement magnifique enceinte en imaginant mon bébé dans son ventre, qu’il est hors de question que je m’arrête là. Et je ne parle même pas de la sensation que j’éprouve quand il donne des coups de pieds et que je vois le ventre de Livie se déformer. C’est magique. C’est comme si le vide que j’avais ressenti pendant toutes ces années, Livie en possédait la clé et qu’à elle seule, elle avait le pouvoir de le remplir de tout cet amour pour faire de moi un être entier.
 
Livie m’observe de ses yeux bleu lagon et je me noie dans son regard. Je pourrais admirer cette lumière qu’elle dégag