224
pages
Français
Ebooks
2021
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
224
pages
Français
Ebooks
2021
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
30 avril 2021
Nombre de lectures
18
EAN13
9782376528951
Langue
Français
À découvert. Qui a dit qu'être le rejeton du menteur des Sanmdi's Angers se révèlerait simple ? Certainement pas Jaé Mayfair. De retour à la Baraque après en avoir été banni, le fils de Madmadsen accumule les frasques. Tout est bon pour le plus insolent d'entre eux. Au point d'être à une balle de se faire flinguer par son propre boss.
Planquée. Depuis l'enfance, Moon Woo a vécu à l'abri, dans la cage dorée new yorkaise bâtie pour elle par son grand-père, un puissant chef de la mafia coréenne. À la mort de ce dernier, la situation de la jeune femme s'envenime de façon dramatique. La voilà désormais dans l'oeil du cyclone qui risque bien de la broyer.
Quand il rencontre Moon, Jaé aurait dû se rappeler l'un des principes de son père : ne pas se mêler des affaires d'une inconnue. Dommage pour lui, Jaé n'écoute jamais les ordres. Dommage pour elle, Moon a attisé les mauvais instincts du biker. Et si la meilleure défense était de plonger au coeur des Enfers ?
"C'est ton monde que je vais brûler. L'essence que tu as dans les veines, je vais y mettre le feu jusqu'à ce que tu flambes. Que tu flambes pour moi."
Publié par
Date de parution
30 avril 2021
Nombre de lectures
18
EAN13
9782376528951
Langue
Français
Milyi Kind
Runnin'to hell
ISBN : 978-2-37652-895-1
Titre de l'édition originale : Runnin'to Hell
Copyright © Butterfly Editions 2021
Couverture © - @mademoiselle e. - depositphotos
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-895-1
Dépôt Légal : Avril 2021
11052021-2317-VF
Internet : www.butterfly-editions.com
info@butterfly-editions.com
« Il est des blessures qui ne s’ouvrent qu’à la nuit, à l’heure où l’âme a froid et fait trembler les corps. »
Richard Bohringer, Traîne pas trop sous la pluie .
Au véritable Boss de la Baraque. Le King du Royaume. Le Souverain des Bayous.
Le seul et unique… Sacamain.
Prologue 1
« Je suis comme la poisse, j’arrive là où on ne m’attend pas. »
Indiana Jones
Madsen, vingt-deux ans plus tôt.
— Je vais me réincarner en fumier. Crever. Et pas nécessairement dans cet ordre.
Un soupir sur ma droite m’extorque un ricanement narquois.
— Me donne pas de fausse joie. Des années que je rêve d’assister à tes funérailles... Sinon je peux toujours te trouer la peau. Histoire de me faire plaisir. Tu sais ce qu’on dit, hein ? On n’est jamais mieux servi que par soi-même, Frère.
Affalé sur la terre battue de l’enclos où Oyeah parque d’ordinaire son monstre, pour le moment en vadrouille quelque part, je n’essaie même pas de me relever. La biture de la veille – ou plutôt de la nuit – cogne encore trop violemment entre mes tempes. En réalité, je devrais dire que la migraine s’est étonnamment propagée entre chacun de mes os pour jouer au flipper avec.
— Rêve pas, je grogne en chassant l’intrus d’un revers flou de la main. C’est moi qui vais te pulvériser le citron.
D’un geste machinal, j’extirpe mon arme de son holster, le pointe vaguement vers la silhouette qui me surplombe. Une paupière fermée, la canine plantée dans ma lèvre pour étrécir mon champ de tir, je vise. Avant d’abandonner. Mon bras retombe lourdement sur le sol. L’arme s’égare d’entre mes doigts, permettant ainsi au salopard penché au-dessus de shooter dedans dans le but de l’éloigner.
— Tequila ?
— Yep. Entre autres. Je crois bien avoir réussi à inonder mon putain d’estomac, cette fois. Alors, laisse-moi cuver, bordel !
Sans lui laisser le temps de me filer une réponse dont je n’ai, objectivement, rien à foutre, je roule sur le flanc. Avec le majeur dressé dans la direction de Jagger qui me fixe, hilare.
— Pourquoi tu t’es mis une telle mine ? Des soucis à oublier ?
Les bras croisés, il avance d’un pas afin de continuer à me coller aux miches.
— À part ta gueule ? Rien d’autre de plus que d’habitude.
— Et pourquoi tu as décidé de venir crécher ici ?
— Pourquoi pas ?
Encore une roulade, une qui me rapproche dangereusement de l’espèce de mare qu’a creusé Oyeah afin de permettre à son saure de se dorer la pilule.
— Ici, personne ne me massacre la tronche, je rumine entre mes dents en replongeant le visage dans le pli de mon coude.
— Donc, tu ne comptes pas décaniller de là ? insiste Jag en allumant un stick dont les effluves d’herbe sinuent jusqu’à mes narines.
— Nope. Rien ni personne ne me fera bouger. Fous-moi la paix, Boss.
Tout à coup, je sens sa semelle s’imprimer dans mes reins. Avant que je puisse effectuer, ne serait-ce qu’un mouvement, il exerce une pression qui me propulse dans l’eau croupie du bassin. Instinctivement, mes bras battent la surface, puis mes mains s’enfoncent dans le fond boueux. Les cheveux dégoulinants, j’arque-boute le dos pour épargner non seulement ma ganache, mais surtout mes sens olfactifs. L’odeur qui émane du liquide trouble, conjuguée à ma gueule de bois, me donne une gerbe comme rarement.
— Ça va pas ou quoi ? T’es taré, putain ! Mon Prés’ ou pas, je vais te défourailler le cul au point que t’auras bientôt un deuxième trou d’balle !
Jag se contente de hausser les épaules. Ses yeux me passent au scan, puis réintègrent le creux des miens, vitreux et délavés par les abus. Impossible de décrypter les pensées planquées derrière ses iris brumeux. S’il était déjà du genre à truquer le jeu, sa nouvelle position de Chef a accentué son côté crotale.
— Je te motive à te lever.
— Tu devrais surtout te motiver, toi, à te barrer, je le singe en claquant des mâchoires. Arrête de me saouler, je suis déjà ivre. Faut te le dire comment ? Fous-moi la paix.
Un mince rictus déride le pli qui lui sert de bouche. Il recule enfin d’un pas, l’un de ses sourcils en circonflexe.
— Comme tu veux.
Laconique, il n’en dit pas plus. Ou n’en a pas le temps. Au moment précis où il prononce ces mots, un hurlement semble déchirer la Baraque. Aussitôt dégrisé, je bondis sur mes pieds. Oublié les abus de la nuit. Oublié Jagger. Parce que ce cri, il m’appartient. Et il m’appartient, car cette voix est à moi. Autant que le reste du corps qui l’accompagne. Le corps et le chaos qui règnent sous sa peau. Les pognes dans les poches, Jagger se met à rire, clairement moqueur.
— Rien ni personne ne te fera bouger, hein… Sinon, j’étais venu pour ça à la base. On m’a envoyé te chercher. Mister Trouduc, j’ai l’honneur de t’annoncer que Mini Trouduc pointe le bout de son nez. Si tu tiens à tes burnes, passe-toi un coup de gant – tu pues la mort – et va rejoindre ta femme.
Neuf minutes. Il me faut neuf minutes, montre en main, pour plonger sous le tuyau d’eau froide, et ne pas dire glaciale, me rafistoler une tronche à peu près à l’endroit, enfiler un jean propre sans prendre le temps de chercher un tee-shirt, puis courir jusqu’au premier étage. Apparemment, neuf minutes étaient déjà trop quand, la porte une fois franchie, le regard d’Awan me cueille méchamment. Autour d’elle s’agitent Adi, Maze et Diamond.
Comme si je dérangeais un secret ancestral, elles s’arrêtent brusquement de parler lorsqu’elles me voient à leur tour. Les quatre paires d’yeux me jaugent avec animosité. Et excitation en ce qui concerne la petite poupée blonde. D’ailleurs, elle se rue sur moi, me saute en cou en s’y suspendant.
— Tu vas être papa, MadMadsen ! Tu te rends compte ? Tu te rends compte ? Hein ? Hein ? Hein ?
Agacé, je décroche sans douceur le ouistiti de sa prise, puis la vire. Avec un rire presque hystérique, elle s’échoue sur une méridienne. Putain, oui, je m’en rends compte. Jamais je n’avais eu dans l’idée de nous coller un moutard dans les pattes. Je serais seul à décider, il n’y aurait que la Houma et moi dans le paysage. Je suis certain de ne pas être fait pour être père, mais, de toute évidence, elle en a décidé autrement. L’équation est simple. Je la veux, elle le veut… Donc, je chope mes couilles à deux mains et les lui offre sur un plateau comme un homme. Sans un mot pour les autres, je contourne le paddock et vais aux côtés de ma femme. À la seconde où j’ouvre la bouche, son index se dresse afin de m’intimer le silence.
—Tu ferais mieux de te taire, gronde Awan, pliée en deux à cause d’une consti… contraction.
Le visage en sueur d’une couleur brique, elle se trimballe une tête à faire flipper. Elle doit capter mes pensées parce que son timbre hachuré prend une teinte menaçante.
— Si tu oses me dire à quel point je suis affreuse, je te fous la tienne dans le c…
Sa phrase demeure en suspens, perdue derrière un pic de douleur qui me scie le bide. Je hais la voir aussi mal. Je hais cette souffrance qui la dévore. Et je ne suis pas certain d’aimer ce que ma régulière s’apprête à m’offrir. Un sourire en coin vole mes doutes pour calquer sur ma face un air de circonstance. Enfin, à peu près tel que je l’imagine…
— J’ai hâte qu’il sorte de là, je maugréé en m’asseyant près d’elle sur le matelas, et de récupérer mes grands espaces. Putain, vivement que je me fasse une chevauchée, Pocahontas…
— Trop de romantisme ne peut que toucher le cœur, raille Diamond en se redressant d’entre les cuisses de ma nana.
Putain… c’est mal d’être jaloux qu’elle ait collé son nez juste là ? Je raccroche la conversation quand elle enchaîne :
— Je ne sais pas comment tu fais, Awani. Quant à moi, il me parlerait ainsi, mes ovaires se carapateraient loin de lui.
— Ça, c’est parce que ses attributs sont gravés à mon nom, glousse Awan entre deux râles. Sinon, il est prévenu, un écart et il…
— On y est, intervient Maze en caressant le genou de ma gonzesse. Tu vas pouvoir pousser.
— Quoique, finalement, il peut aller voir ailleurs, elle gémit en agrippant ma main qu’elle serre à s’en péter les jointures.
À croire qu’elle cherche à faire de la poussière avec mes phalanges.
— Il est hors de question que son machin rentre de nouveau dans mon truc… elle gémit, le front perlé de sueur.
Je ricane ou gronde. Au choix. Là, tout de suite, ce qui me secoue se mélange furieusement.
— Tu ne tiendrais pas, ma Pocahontas lubrique…
— Madsen ? Fais-moi plaisir, tu veux ? ahane ma nana après avoir disloqué chaque os de mon bras. Ferme-la !
Un quart d’heure plus tard, ma femme expulse une espèce de mutant dopé à de l’ADN alien. Anesthésié, je mate Di couper le cordon, puis lui donner ce qu’elle appelle, avec une pointe de condescendance, les premiers soins. Lorsque le bébé se met à hurler, je reconnais la voix de sa mère et grimace. Encore un qui va réduire mes tympans en charpie...
Je n’arrive pas à percuter. J’ai beau essayer, impossible de me persuader que ce paquet de peau fripée et rougie soit aussi à moi. Qu’il a été créé à partir d’un infime de ma carcasse. Cette femme est réellement folle ? Comment a-t-elle pu vouloir un enfant de moi ? Avec moi ? Une seconde, je souhaite comme jamais auparavant qu’il ne tienne rien de moi. Qu’Awa