Royaumes Ennemis , livre ebook

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L’hiver s’achève dans les steppes, laissant le Septentrion déchiré en deux territoires ennemis. Khazan, l’ambitieux seigneur des Tsets, est à la recherche d’une nouvelle technologie qui lui garantirait la victoire sur le chef des Araks et sa maîtresse sanguinaire.


Il doit pour cela obtenir l’aide d’un peuple étrange, retiré dans les Montagnes de l’Ouest et miné par des conflits internes menaçant sa survie. Trois de ses meilleurs guerriers, dont la solaire Iridiane, le soutiennent dans sa quête.


Mais d’autres dangers guettent le jeune chef de guerre, ne lui laissant aucun répit. Le jour, la reine magicienne d’un royaume pirate menace le sud de ses terres et la nuit, ses songes sont le terrain de jeu d’une jeune rêveuse boréale.



Un roman qui tient de Terry Pratchett (pour la dinguerie), de Philip Pullman (pour l'évocation d'un monde imaginaire et dangereux), de Bernard Werber (pour les insectes) et de Game of Thrones (pour la cruauté). Je me suis laissé embarquer dans ces aventures étranges, magiques, où l'on voit guerriers, magiciennes et créatures bizarres s'affronter dans des paysages magnifiques. Je n'ai pas décroché du livre jusqu'à la fin.



Frédéric Lenormand





Quel voyage, mais quel voyage ! Ce livre m'a emmenée tellement loin, ça fait un bien fou en ce moment. Bravo, c'est foisonnant, imaginatif, palpitant.



Christine Féret-Fleury





Royaumes ennemis est un superbe roman de fantasy, incroyablement imaginatif, bourré de surprises et c'est aussi un roman féministe sans être militant. Une ode à la femme. Une très belle surprise de la part de l'auteur qui prend clairement son envol avec cette fantasy adulte. Une superbe lecture que je recommande.



Bookenstock (Phooka)





Dans une narration entraînante et des décors grandioses, Sylvie Kaufhold confronte des mondes à la violence prégnante, sociétés en perpétuelles guerres de conquête ou rongées par des conflits internes où le plus fort ou le plus rusé s’arroge le trône et le lit de la reine. Et pourtant, tous rêvent de paix, pour après... après l’unification par la force. Si les femmes de pouvoir sont nombreuses, et très différentes, elles sont aussi les moteurs du changement, vers plus d’égalité et de considération dans des groupes foncièrement patriarcaux.



Yozone (Nicolas Soffray)

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Publié par

Date de parution

09 septembre 2022

Nombre de lectures

77

EAN13

9782374539904

Langue

Français

Présentation
L’hiver s’achève dans les steppes, laissant le Septentrion déchiré en deux territoires ennemis. Khazan, l’ambitieux seigneur des Tsets, est à la recherche d’une nouvelle technologie qui lui garantirait la victoire sur le chef des Araks et sa maîtresse sanguinaire.
Il doit pour cela obtenir l’aide d’un peuple étrange, retiré dans les Montagnes de l’Ouest et miné par des conflits internes menaçant sa survie. Trois de ses meilleurs guerriers, dont la solaire Iridiane, le soutiennent dans sa quête.
Mais d’autres dangers guettent le jeune chef de guerre, ne lui laissant aucun répit. Le jour, la reine magicienne d’un royaume pirate menace le sud de ses terres et la nuit, ses songes sont le terrain de jeu d’une jeune rêveuse boréale.
 
***
 
Après plusieurs romans dans des univers de fantasy jeunesse et jeunes adultes, dont la trilogie Allia (1re parution en 2011 chez Oskar éditeur puis réédition en 2018 aux éditions du 38),  Sylvie Kaufhold crée son premier univers adulte avec Royaumes Ennemis .
Originaire de Toulouse, professeur de français et d’arts plastiques en Allemagne où elle vit depuis plus de 20 ans, elle est aussi correctrice et traductrice pour les Éditions du 38. 
ROYAUMES ENNEMIS
L'Intégrale
Sylvie Kaufhold
Collection du Fou
Tome 1   LES MAGICIENNES
LIVRE 1
1 SEPTENTRION
Le camp bourdonnait d’activité. Encore bien emmitouflés dans leurs manteaux en peau lainée, les enfants jouaient entre les habitations temporaires. Ils imitaient leurs aînés et le bruit de leurs petites épées de bois se mêlait aux rires moqueurs des vainqueurs. Les perdants se retrouvaient à terre, dans la boue, et se faisaient tirer les oreilles en regagnant leurs yourtes, moins pour leurs affaires crottées que pour les défaites qu’elles trahissaient. Mais le jour était encore jeune et ils avaient le temps de prendre leur revanche ou d’encaisser une nouvelle défaite. Les adultes ne s’intéressaient pas à leurs jeux et s’affairaient eux aussi dans l’air encore frais du matin. Les steppes émergeaient d’un hiver rude et les premiers rayons de soleil faisaient fondre les restes de neige sur les toits des yourtes colorées.
Khazan traversa le camp d’un pas rapide, le visage fermé. Il ne prêtait aucune attention aux hommes et aux femmes, qui se prosternaient sur son passage. Sa réputation de chef de guerre était faite. Tout l’hiver, comme le voulait la tradition du Septentrion, il avait combattu les autres fiefs des steppes. Il était sorti vainqueur de bien des combats. De nombreux chefs de guerre avaient courbé l’échine devant lui, avant de lui jurer allégeance et payer leur tribut. Ses guerriers avaient pillé les cités et les campements des plus récalcitrants, ils lui devaient leur richesse, la taille de leurs troupeaux, le nombre de leurs chevaux et de leurs esclaves. Le territoire que contrôlait à présent Khazan couvrait tout l’est du Septentrion, comme au temps de son arrière-grand-père, le respecté roi Xhian. Le jeune chef de guerre s’était juré de reconquérir les territoires perdus par deux générations de chefs faibles qui avaient causé le morcellement des terres et la pauvreté des peuples. Il avait réussi son pari et unifié l’Est sous sa bannière noire frappée du croissant de lune tset.
Ses hommes reprendraient bientôt le chemin de Tsetlaeg, leur forteresse. Mais à quoi lui servaient son nom et le respect qu’il inspirait s’il ne pouvait sauver la femme qu’il aimait ? À quoi bon l’intelligence des conseillers, le savoir des magiciens et la force des guerriers puisque tous restaient impuissants ? Pourquoi amasser des richesses s’il ne pouvait les lui offrir ? Voilà des jours qu’il évitait sa propre yourte comme la peste noire. Accompagné de ses hommes de confiance, il enchaînait les exercices à l’épée jusqu’à l’épuisement complet et finissait ses journées dans les bras de femmes qui ne comptaient pas, noyant son chagrin et sa peur dans des brumes d’alcool.
Cette fois-ci pourtant il n’hésita pas, il n’avait plus le choix. Il ne pouvait pas quitter le camp sans la revoir une dernière fois.
La double tenture pourpre de feutre et de coton retomba lourdement derrière lui. Il avança dans la lumière vacillante des bougies. D’un geste nerveux il congédia la nuée de servantes qui s’affairaient autour de son épouse. Il se força à s’approcher du lit. Posant un genou à terre, il prit sa main décharnée dans les siennes et la porta à ses lèvres, surpris par le froid glacial de ses doigts. Ses membres amaigris, ses joues creusées, son regard éteint, tout en elle traduisait douloureusement son épuisement, tout sauf ce ventre gonflé, prêt à exploser, qui semblait ne plus lui appartenir. L’être qui grandissait en elle la consumait littéralement.
Elle tenta de lui sourire, mais ses lèvres ne parvinrent à former qu’une pauvre grimace qui brisa le cœur du guerrier. Il avait vécu ce premier amour avec la fougue de la jeunesse : leurs rendez-vous secrets, leurs courses folles dans les hautes herbes des steppes et l’exotisme de ses longs cheveux bruns et de sa peau cuivrée venue du sud, qui la rendait différente des femmes de son peuple. Il l’avait épousée alors qu’elle n’était rien, une esclave parmi d’autres, la fille d’un brigand de Méri, sans aucun droit que celui d’obéir. Mais elle était différente. Belle, fière, libre malgré ses chaînes. Il lui avait rendu sa liberté, son intégrité, et il avait fait d’elle une femme de chef. Cela lui semblait si loin. Tant de batailles avaient suivi, tant de victoires avaient été remportées pendant qu’elle dépérissait, et pourtant il n’y avait pas un an que leur union avait été célébrée. Il était toujours ce jeune chef de guerre flamboyant qui l’avait séduite, mais elle n’était plus rien, rien de plus qu’un simple souvenir de la beauté sauvage qui courait en riant aux éclats dans le vent.
Il allait la perdre et il ne serait pas là pour l’accompagner dans ses derniers moments. Il s’en voulait, mais la femme qu’il avait aimée avait déjà disparu. Il ne restait que son ombre, allongée sur ce lit qui serait son tombeau, et ce ventre tendu, monstrueux, qui la dévorait de l’intérieur. Le magicien était formel, son affaiblissement était tel qu’elle n’avait aucune chance de survivre à la naissance. Et il pouvait lire dans ses yeux qu’elle le savait.
— Tu pars aujourd’hui ? demanda-t-elle dans un murmure à peine audible et pourtant teinté de cet accent du sud qui le rendait fou.
Il acquiesça, la gorge trop serrée pour articuler sa réponse.
Sa main se libéra de l’emprise de son époux et caressa sa joue lisse, baignée de larmes, avant de se perdre dans la tignasse rousse attachée au sommet de son crâne en une longue tresse de guerrier. Son parfum sucré enveloppa Khazan, lui rappelant douloureusement d’autres caresses, à jamais disparues.
— C’est bien, dit-elle avec une fermeté inattendue, tu as une mission à accomplir et je te préfère au loin pour ce qui va suivre.
— Mais, Tira, je…
Elle fit glisser ses doigts sur les lèvres du guerrier, lui imposant le silence.
— Tu ne peux pas changer le cours des choses et défier la mort, mais tu peux changer le cours de l’histoire et unifier ton peuple. Rester ne servirait à rien. Pars, et emporte un peu de moi, un peu de nous, dans ton cœur. Fais vivre notre rêve…
— Ton rêve d’une paix des steppes, murmura Khazan en pensant à leurs longues conversations, allongés dans les herbes hautes, ton rêve d’un royaume où plus personne ne devrait craindre un raid contre son village, l’enlèvement de ses enfants comme esclaves ou la mort de ses proches par l’épée.
— Notre rêve.
Elle parlait avec la voix de la sagesse. Leur histoire, cruellement courte, s’achevait aujourd’hui, mais celle du grand peuple des steppes pouvait peut-être commencer. Il pouvait faire vivre sa vision d’un monde meilleur. Il pouvait le faire en son nom. Il embrassa doucement son front et fit mine de se lever, mais elle le retint et voulut guider sa main vers son ventre rond. Il la retira vivement comme sous la morsure d’un serpent. Il détestait la chose qui grandissait à l’intérieur de la femme qu’il avait aimée. Jamais il ne pourrait considérer cet enfant comme le sien, le leur. Il ne ressentait que de la haine.
— Ton fils… murmura-t-elle suppliante.
Sans l’écouter, se fermant à sa douleur, il s’écarta brusquement et se leva sans attendre. Il sortit de la yourte sans lui accorder un regard. La cohorte des servantes le croisa, reprenant aussitôt possession des lieux.
Presque par réflexe Khazan retint l’une d’entre elles par le poignet. Ses origines méri la rapprochaient physiquement de la mourante. Sans ménagement, il l’entraîna derrière lui jusqu’à la tente suivante. Le reconnaissant, ses habitants abandonnèrent leurs tâches aussitôt et sortirent prestement sans poser de questions. Ils lui offraient leur demeure pour le temps qu’il voudrait. Il referma la tenture derrière lui et poussa la jeune femme sur la couche de ses hôtes involontaires.
— Maître, susurra la servante docile en l’invitant d’une main tendue à la rejoindre.
— Tais-toi, gronda-t-il d’une voix rauque, cassée par le chagrin. Tais-toi.
Il était incapable de supporter les inflexions chantantes de sa voix, qui lui rappelaient trop cruellement Tira. Il accepta cependant sa main, comme un noyé se saisit d’une bouée, et s’efforça d’oublier entre ses cuisses la douleur qui nouait son cœur.
2 LA RUCHE
— Cette chienne ingrate ne veut rien entendre ! Elle engraisse sans fin, dévore nos réserves depuis des décennies, sans souci de son propre peuple, de ses propres enfants. Depuis des mois, elle ne produit plus que des avortons qui ne survivent pas à leur première lune. Et voilà que prise de folie, elle refuse son destin !
Le mage principal de l’Ordre reproductif arpentait à grands pas l’alvéole de réunion. Sous l’effet de la fureur, ses yeux ronds roulaient sans contrôle dans leurs orbites excentrées. L’attitude rebelle de la matrice le mettait hors de lui. Voilà des jours qu’il multipliait les cadeaux, les caresses et les courbe

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