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pages
Français
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2017
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Publié par
Date de parution
28 avril 2017
Nombre de lectures
36
EAN13
9782374534527
Langue
Français
Vito Borghese est le fils unique du Parrain qui représente Cosa Nostra en Sicile. Adriano Massarelli, dont les parents sont décédés, est élevé par Zio Marcello et son épouse, métayers de Don Borghese. La merveilleuse période de l’enfance, faite de défis, de bagarres et des premiers dangers, soudera une amitié indéfectible entre Adriano et Vito. Quand la guerre éclate, les deux amis ont à peine vingt ans et ils prennent la tête d’un groupe de la Résistance pour lutter contre la barbarie fasciste, jusqu’au débarquement des Alliés, en 1943.
Mais des drames viennent entacher la belle amitié entre Vito et Adriano. Après le décès de son père, Vito devient le nouveau Parrain de Cosa Nostra, Adriano quitte la Sicile et suit un colonel de l’OSS pour continuer la campagne d’Italie.
Vingt ans après, la French Connection bat son plein. Les Américains identifient l’un des principaux fournisseurs de drogue : Don Vito Borghese. Pour mettre fin aux exportations de stupéfiants, l’Opération Lupo Rosso est mise en place. Mais Lupo Rosso est surtout le nom de code de leur meilleur agent du Service Action : le colonel Adriano Massarelli !
L’amitié sera-t-elle plus forte que la guerre entre mafia et justice ? Et Vito Borghese, pourra-t-il choisir entre le serment de l’omerta et une amitié perdue depuis vingt ans ?
De plus, une sombre énigme appesantit le passé déjà bien lourd du clan Borghese. En Sicile, les squelettes ne restent jamais dans les placards et l’on finit toujours par les déterrer.
Même quarante ans après.
Publié par
Date de parution
28 avril 2017
Nombre de lectures
36
EAN13
9782374534527
Langue
Français
Présentation
Vito Borghese est le fils unique du Parrain qui représente Cosa Nostra en Sicile. Adriano Massarelli, dont les parents sont décédés, est élevé par Zio Marcello et son épouse, métayers de Don Borghese. La merveilleuse période de l’enfance, faite de défis, de bagarres et des premiers dangers, soudera une amitié indéfectible entre Adriano et Vito. Quand la guerre éclate, les deux amis ont à peine vingt ans et ils prennent la tête d’un groupe de la Résistance pour lutter contre la barbarie fasciste, jusqu’au débarquement des Alliés, en 1943.
Mais des drames viennent entacher la belle amitié entre Vito et Adriano. Après le décès de son père, Vito devient le nouveau Parrain de Cosa Nostra, Adriano quitte la Sicile et suit un colonel de l’OSS pour continuer la campagne d’Italie.
Vingt ans après, la French Connection bat son plein. Les Américains identifient l’un des principaux fournisseurs de drogue : Don Vito Borghese. Pour mettre fin aux exportations de stupéfiants, l’Opération Lupo Rosso est mise en place. Mais Lupo Rosso est surtout le nom de code de leur meilleur agent du Service Action : le colonel Adriano Massarelli !
L’amitié sera-t-elle plus forte que la guerre entre mafia et justice ? Et Vito Borghese, pourra-t-il choisir entre le serment de l’omerta et une amitié perdue depuis vingt ans ?
De plus, une sombre énigme appesantit le passé déjà bien lourd du clan Borghese. En Sicile, les squelettes ne restent jamais dans les placards et l’on finit toujours par les déterrer.
Même quarante ans après.
***
Gilles Milo-Vacéri a eu une vie bien remplie. Après des études de droit, il vit pendant quelques années de multiples aventures au sein de l’armée puis entame une série de voyages sur plusieurs continents afin de découvrir d’autres cultures. C’est un auteur protéiforme, explorant sans cesse de nouveaux territoires. Le polar ou le thriller, le roman d’aventures inscrit dans l’Histoire ancienne ou plus contemporaine, les récits teintés de fantastique, se sont imposés à lui en libérant complètement sa plume de toutes contraintes et révélant un imaginaire sans limites. Au-delà d’une trame souvent véridique, le suspense et les intrigues s’imposent dans ses romans, apportant une griffe particulière à ses publications. Un pied dans la réalité la plus sordide, l’autre dans un univers étrange où tout peut devenir possible, Gilles Milo-Vacéri surprend ses lecteurs avec des textes au réalisme angoissant. Il aime conserver un lien étroit et permanent avec son lectorat, comme lors des dédicaces au Salon du livre de Paris, lors de rencontres en province ou grâce à sa présence sur les réseaux sociaux et son blog officiel qu’il anime très activement.
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Opération Lupo Rosso
Gilles Milo-Vacéri
Les Éditions du 38
À mes Grands-Parents, aujourd’hui disparus, qui ont quitté un jour l’Italie, et m’ont offert mes plus beaux souvenirs d’enfance. À mes tantes, Sandra et Antoinette, À ma cousine, Sabine, mon cousin, Thomas et leur famille, qui soutiennent aujourd’hui encore mes rêves d’adulte. À toi, Caroline, qui as donné un sens à ma vie d’auteur, et une raison d’être à toute mon existence.
PROLOGUE
Juillet 1924, Palais des Borghese
Ville de Noto, Province de Syracuse – Sicile
Le grand salon était immense, riche d’un décorum qui n’avait rien à envier aux plus beaux palais vénitiens de ce début de siècle. Un peu ostentatoire, la richesse de la pièce soulignait l’importance du maître des lieux. Don Alessandro Borghese, la petite cinquantaine, était avachi dans un fauteuil, assommé par l’alcool.
L’homme, un riche propriétaire terrien, possédait le plus grand domaine de la province de Syracuse. L’été était chaud et les murmures bruyants des insectes s’insinuaient par les fenêtres ouvertes aux volets clos. La canicule lui semblait plus supportable ainsi et la pénombre épargnait ses yeux injectés de sang. Surtout après avoir vidé seul une bouteille de grappa !
Il alluma un cigare et voulut poser le cendrier sur l’accoudoir, mais un mauvais geste l’envoya sur le tapis. Il marmonna quelques jurons bien sentis, se leva pour le récupérer et, jugeant le tapis plus confortable, il s’adossa contre son fauteuil en restant assis par terre, la bouteille vide dans une main, son cigare de l’autre, les jambes tendues devant lui.
Don Borghese fut pris d’un fou rire indescriptible et ne s’arrêta plus, jusqu’aux larmes. Il finit par secouer la tête.
— Mais pourquoi je ris, moi ?
Sa tenue négligée ne laissait en rien deviner que l’homme était un des plus grands chefs mafieux, le maître incontesté de la province de Syracuse dans cette Sicile qu’il aimait tant. Plus d’une centaine de familles étaient à ses ordres et il possédait ainsi une des plus belles armées officieuses de l’île. Ne pouvant se relever, il cria :
— Aldo ! Eh, Aldo !
Un homme entra et son arrivée provoqua à elle seule la chute de la température dans la pièce. Aldo Bertuzzi, son plus fidèle lieutenant, était à la tête de sa garde personnelle. Aldo se serait fait couper un bras pour lui.
— Don Borghese ?
Sa voix était exactement à son image, glaciale et sentant la mort à des kilomètres. Alessandro le contempla à travers les brumes de l’alcool. Costume noir impeccable, chaussures vernies, une cravate qui devait être aussi empesée que son col, les deux étant toujours placés au millimètre autour de son cou, Aldo Bertuzzi faisait peur même à des plus costauds que lui. En parfait sicilien, il n’était pas très grand, peu musclé, mais son regard arrêtait n’importe qui. De son visage émacié à la peau cuite par le soleil méditerranéen, on n’oubliait jamais ses yeux. Deux billes de verre bleu pâle qui vous fixaient comme ceux d’une saloperie de vipère qui s’apprête à vous mordre, songeait Alessandro en frissonnant malgré lui.
— Aldo, dis à la petite nouvelle de m’apporter une autre bouteille de grappa ! Celle-ci est vide !
Don Borghese agitait sa bouteille à l’envers, faisant couler les dernières gouttes sur son pantalon déjà taché par le liquide foncé.
— Quelle nouvelle ? Paola ?
L’homme assis sur le sol fit un simple signe de tête. Alors que le garde du corps s’apprêtait à sortir, Don Borghese le rappela :
— Aldo ? Pourquoi suis-je bourré à ce point ?
Son lieutenant sourit à peine, c’est-à-dire qu’un petit rictus élargit sa bouche de quelques millimètres alors que son regard restait vide de toute expression.
Il répondit par-dessus son épaule avant de quitter les lieux.
— Votre épouse a accouché ce matin, Don Borghese.
Don Alessandro Borghese éclata de rire de façon tonitruante et tout lui revint à l’esprit ! Lui, le capo di tutti capi 1 de la province de Syracuse avait enfin eu un héritier et un garçon, fort heureusement. Il avait prévenu Olivia, son épouse. Si elle lui avait fait une fille, il la répudiait sur-le-champ car vu son rang, il en avait parfaitement le droit. L’Omerta imposait le respect des femmes et il appliquait son serment à la lettre, en l’aménageant de temps à autre, bien entendu. Cosa Nostra était exigeante avec ses membres. Don Borghese était l’un de ses bras armés les plus puissants, pas seulement en Sicile, et sa sinistre réputation s’étendait à l’Italie tout entière. Cette célébrité involontaire et non usurpée s’était forgée avec le temps et les autres Parrains tremblaient rien qu’à l’évocation de son nom. Alors au sein même de son domaine, au secret de son couple, Alessandro appliquait les mêmes règles. Il aurait découpé en dizaines de morceaux le premier homme qui aurait regardé son épouse de trop près, mais si sa femme avait accouché d’une fille, Alessandro l’aurait jetée à la rue, sans l’ombre d’une hésitation.
Paola, la jeune femme de service entra à ce moment, portant à deux mains un plateau en argent sur lequel reposaient une bouteille de grappa et un petit verre. La jeune fille avait dix-sept ou dix-huit ans à peine, tout effarouchée et certainement encore vierge. Le Parrain l’avait acceptée à son service car ses parents avaient été assassinés dans une guerre de cosca 2 , comme d’habitude.
Le regard déjà enflammé, il aboya.
— Pose ton plateau et apporte-moi la bouteille ici.
Paola tremblait de tous ses membres et la posa à côté de lui.
— Déshabille-toi !
La jeune femme de chambre était terrorisée mais on ne pouvait pas dire non à Don Borghese. Elle tenta malgré tout une ultime résistance en baissant la tête, les bras le long du corps. Alessandro n’eut aucune pitié. Il sortit un couteau de sa poche.
— À genoux, devant moi.
Combien d’hommes avait-il égorgés avec cette lame ? Il n’en savait plus rien. Sur le manche taillé dans un bois d’olivier de son domaine, il y avait une multitude d’encoches puis, une fois les deux faces remplies, il avait renoncé à compter.
Paola s’agenouilla, les mains sagement posées sur les cuisses. Don Borghese jura grossièrement et en quelques coups de couteau adroitement administrés, il découpa le chemisier blanc et les sous-vêtements de la jeune fille. Alcool et sexe ont toujours fait mauvais ménage et si l’envie de dominer cette oie blanche était plus forte que tout, son corps ne suivait pas sa volonté.
Alessandro contemplait les seins lourds et fermes de cette jolie rousse. Il les palpa, les tritura plus que de raison et l’empoigna par les cheveux, la forçant à se pencher vers lui.
Trois coups discrets furent tapés à la porte. Puis on insista avec des heurts plus prononcés.
— Quoi ? Je ne veux pas être dérangé !
La porte s’ouvrit malgré tout. Un seul homme pouvait se le permettre : Aldo. Effectivement, son lieutenant s’avança et, imperturbable, s’adressa au Parrain :
— Don Borghese, Silvio Agnelli est de retour.
Alessandro fronça les sourcils et tout lui revint en mémoire. Il s’écarta de Paola, la repoussant brutalement.
— Emmène-le à mon bureau, j’arrive.
Don Borghese se releva et se rajusta alors que son lieutenant quittait le salon.
— Toi, tu m’attends là, on n’a pas fini !
Sans un regard pour Paola, toujours dénudée et en larme