Ne pars pas , livre ebook

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Après la mort de ma grand-mère, je suis obligée de revenir dans cette ville où j’aurais tout donné pour ne jamais remettre les pieds.


Mon passé est encore bien vivace dans mon esprit et je n’ai aucune envie de l’affronter ni de revoir Loïc qui m’a remplacée alors que j’avais besoin de lui.


Je me laisse trois jours pour régler les formalités, après je repartirai.

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Date de parution

13 décembre 2019

Nombre de lectures

9

EAN13

9782819105374

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

C.N. FERRY

Ne pars pas
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »


© 2019 Les Editions Sharon Kena
www.skeditions.fr
Table des matières
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
ÉPILOGUE
Chapitre   1
Méghane
 
Jamais je n’aurais pensé revenir dans ce village du Puy-de-Dôme où j’ai grandi. J’en ai été chassée il y a trois ans par ma grand-mère maternelle qui était déterminée à prendre les décisions à ma place.
J’essuie une larme en fixant la maison où j’ai vécu quelques années, après la mort accidentelle de mes parents. Cette grande demeure sur deux niveaux, entourée d’un immense jardin, n’a pas abrité que de mauvais souvenirs ; il y en avait des bons, de très bons même. Malheureusement, ils sont tous ternis par le drame qui a suivi, celui qui m’a brisée.
J’avance dans l’allée et sors de mon sac à main la clé remise par le notaire. Je la glisse dans la serrure et déglutis difficilement avant de pousser la lourde porte. Rien n’a changé ici, tout est comme dans mon souvenir. Un hall spacieux m’accueille et donne sur deux escaliers qui conduisent à l’étage.
J’ai quitté Paris ce matin pour être présente à la lecture du testament puisque je suis la seule héritière. Ma grand-mère a succombé à une crise cardiaque, il y a une semaine. J’ai été prévenue, mais revenir dans cette ville pour l’enterrement aurait été trop difficile pour moi.
Comment dire adieu à une femme qui a détruit ma vie ?
Comment affronter le passé ?
Je n’étais pas prête. Je ne le suis pas plus à présent, mais je devais être sur place pour signer des papiers. Maintenant que c’est fait, je dois débarrasser les affaires de mon aïeule pour pouvoir mettre la bâtisse en vente et repartir.
Je m’accorde le week-end pour accomplir cette tâche, ensuite je rentrerai chez moi et mon passé sera définitivement un lointain souvenir. Je soupire en voyant l’étendue du travail. Mon idée est de vendre la maison entièrement meublée afin de m’en débarrasser rapidement, mais en ouvrant les meubles et les placards, je constate qu’ils sont pleins à craquer. Je vais devoir prévoir de nombreux cartons et allers-retours à la déchetterie. Ne voulant pas perdre de temps, je m’y attèle déjà, n’ayant aucune envie de visiter l’endroit que j’ai quitté il y a quatre ans. Je débute par l’entrée et remplis les sacs-poubelle avec les anciennes photos qui tapissent les murs – elles sont toutes de ma grand-mère.
Je fais un tas avec les objets qui seront ramenés à la décharge en commençant par la vieille lampe qui trône sur le guéridon, dont j’ai une sainte horreur. Tout est démodé, ça sent le renfermé et je suis obligée d’ouvrir quelques fenêtres afin de respirer.
Tous les bibelots décorant le séjour finissent dans un sachet, ainsi que les magazines qui traînent ici et là. Quelques-uns sur la couture, d’autres la cuisine, ou encore des potins sur les stars.
Le temps défile trop vite tandis que le tri avance peu. Je fais rapidement un trajet vers la déchetterie de la ville avant qu’elle ferme ; ça me permet de me débarrasser de plusieurs bricoles qui encombrent l’entrée. Puis je continue, sac-poubelle à la main. Je laisse la vaisselle dans les meubles de la salle à manger, si je peux la vendre avec, ce sera parfait ! Ma grand-mère avait plusieurs services, un pour chaque occasion. Je me rappelle de celui qu’elle mettait lors des fêtes de Noël, blanc orné de filets couleur or. Nous faisions du pain d’épices à cette période, j’adorais ça. Je refoule mes souvenirs pour me concentrer sur ma lourde tâche loin d’être terminée.
Dans la cuisine, tous les vivres sont jetés, je ne veux rien garder, à part les pâtes pour me nourrir le temps de mon court séjour. J’aurais pu aller à l’hôtel, mais je ne roule pas sur l’or, alors j’ai préféré dormir ici, même si cela ne m’enchante absolument pas.
J’ai l’impression que je n’en verrai jamais le bout ! Je m’accorde une pause alors que je suis loin d’avoir terminé le rez-de-chaussée. Je crois que le pire, ce sera le bureau de mon aïeule. J’ai le souvenir qu’elle entassait énormément de paperasse. Je vais devoir faire un tri afin de prévenir chaque prestataire de son décès. J’aurais tant aimé qu’on m’évite cette corvée ! Mais il ne reste plus que moi…
Je m’assois sur l’un des canapés en cuir de couleur acajou ; je les ai toujours adorés, ils sont tellement confortables. Un peu trop même parce que je m’y assoupis quelques minutes. Mes rêves me guident vers mon passé, vers mon seul amour. Celui que je n’ai jamais oublié, mais qui m’a remplacée. Je me demande ce qu’aurait été notre existence si ma grand-mère ne s’en était pas mêlée, si j’avais été majeur à l’époque. Si Loïc ne m’avait pas abandonnée après quelques mois alors qu’il clamait m’aimer plus que tout.
Je croyais en notre histoire, en notre amour. Il était mon âme sœur et je voulais faire ma vie avec lui ; il prétendait la même chose… En réalité, il était comme tous les autres garçons, un connard ! À peine étais-je partie qu’il fricotait déjà avec Isabelle, la pétasse du lycée qui lui tournait autour. Loïc et moi étions ensemble depuis deux ans alors qu’elle lui courait derrière sans relâche, mais jamais il ne l’avait regardée, il ne jurait que par moi. Ou j’ai été assez bête pour le croire…
Après le drame qui m’a frappée, j’ai été éloignée de lui sans aucun moyen pour le contacter. Puis, quand je l’ai pu, après l’obtention de mon BAC et à ma majorité, je suis revenue. Je ne voulais qu’être avec celui qui m’avait promis un amour éternel, pourtant, c’est une autre qui était sur ses genoux, sa langue dans sa bouche. Je me réveille en sursautant à ce douloureux souvenir.
Il m’a trahie et j’ai cru mourir.
Je repousse ces pensées, ce n’est pas le moment de flancher, surtout si je souhaite m’en aller de cette ville au plus vite. Lundi matin, j’ai rendez-vous avec une agence immobilière et je compte bien reprendre la route ensuite pour être chez moi le soir.
Le lendemain – samedi –, je m’attèle au bureau, plus vite commencé, plus vite fini ! J’aimerais tout jeter, mais j’ai la responsabilité de mettre fin à ses contrats. Alors je trie. Je tombe sur plusieurs photos de mes parents que je garde, de moi plus jeune, de ma mère enfant. Ils me manquent tellement !
J’avais quatorze ans lorsqu’ils sont partis à un rendez-vous à la banque qui devait durer une heure au plus. Ils ont été percutés par un chauffard et ne sont jamais rentrés. Ils désiraient faire quelques travaux chez nous et avaient besoin d’un prêt. Finalement, rien n’a été fait et la maison dont j’ai hérité est toujours inhabitée, dans un petit village à cinq minutes à peine. Ma grand-mère voulait que je la vende, mais je ne m’y suis jamais résolu, même si l’argent que j’aurais gagné m’aurait bien aidée à vivre lorsque j’ai quitté le pensionnat et migré à Paris. Je n’avais pas un sou en poche et c’était une période très difficile. En fait, mon existence n’a pas évolué depuis ; j’habite toujours dans une chambre de bonne sous les combles, et travaille partout où j’en ai la possibilité pour remplir mon compte en banque : supermarché, librairie, ménage… En ce moment, je ne fais rien, je vis sur mes maigres économies. Alors, si j’ai bien envie de cracher sur l’héritage de ma grand-mère, il est toutefois le bienvenu, et ce sera une sorte de compensation pour ma vie qu’elle a brisée. Même si ça ne remplacera jamais ce que j’ai perdu.
 
***
 
Loïc
 
Normalement, on ne travaille pas le samedi, mais Connor et moi, on est prêts à n’importe quelle concession pour que notre boîte fonctionne. Il y a trois ans, nous avons fondé Conic Game , une société faisant dans le jeu vidéo ; nous sommes accros depuis notre enfance, c’était une voie toute tracée pour nous. Nous critiquions chacun de ceux auxquels nous jouions, il y avait toujours trop de ça, pas assez de ça, alors à dix-sept ans, nous avons décidé de créer notre entreprise. Elle n’était qu’au stade d’ébauche, puisqu’il nous fallait des diplômes, des idées… Je suis titulaire d’un BTS en designer graphique, le poste que j’occupe actuellement ; Connor, lui, c’est plutôt tout ce qui touche à l’histoire, aux personnages… On se complète assez bien.
Nous avons débuté à deux, il y a trois ans, et nous avons sorti deux petits jeux, afin de gagner de l’argent pour pouvoir développer notre gros projet. Aujourd’hui, nous sommes cinq et nous travaillons sur quelque chose de révolutionnaire, du moins, je l’espère. J’ai envie que ça fonctionne.
Alors encore une fois, je dois aller dans nos locaux pour bosser. Je laisse Noémie dans mon lit et m’en extirpe sans trop de bruit. Ça fait un an que nous sommes en couple et je suis bien avec elle ; j’en avais marre d’enchaîner les conquêtes, donc je me suis casé. Je dépose un baiser sur sa joue et file sous la douche. Ma compagne ne tarde pas à m’y rejoindre et m’offre un instant coquin avant que je me rende au travail.
Je ne prends pas de petit-déjeuner, Connor et moi avons l’habitude de l’avaler ensemble, au bureau. Chacun notre tour, nous amenons des pâtisseries.
Quand j’arrive, il est déjà là.
— J’ai cru que tu m’avais oublié !
— Pas du tout ! C’est Nono qui ne voulait pas me laisser partir.
...

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