My Girl , livre ebook

My Girl
 
Shelby Kaly
 
 
 
 

 
 
L’auteur est représenté par Black Ink Éditions. Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit, sous n’importe quelle forme.
 
Nom de l’ouvrage : My girl
Auteur : Shelby KALY
Suivi éditorial : Sarah Berziou
 
© Black Ink Éditions
Dépôt légal avril 2022
 
Couverture © Black Ink Éditions
Réalisation: Juliette Bernaz
Crédit photo Stocksy
ISBN 978-2-37993-302-8
 
Black Ink Éditions
27 rue Vivonne - 17220 La Jarne
Numéro SIRET 840 658 587 00026
 
Contact : editions.blackink@gmail.com
Site Internet : www.blackinkeditions.com
 
Table des matières
Chapitre   1
Chapitre   2
Chapitre   3
Chapitre   4
Chapitre   5
Chapitre   6
Chapitre   7
Chapitre   8
Chapitre   9
Chapitre   10
Chapitre   11
Chapitre   12
Chapitre   13
Chapitre   14
Chapitre   15
Chapitre   16
Chapitre   17
Chapitre   18
Chapitre   19
Chapitre   20
Chapitre   21
Chapitre   22
Chapitre   23
Chapitre   24
Chapitre   25
Chapitre   26
Chapitre   27
Chapitre   28
Chapitre   29
Chapitre   30
Chapitre   31
Chapitre   32
Épilogue
Remerciements

 
 
 
 
 
 
 
 
 
À Axel, pour être cette inspiration de tous les jours et pour me faire tant rire dans notre quotidien.
Mon Kurt à moi, c’est toi

Depuis toi, je ne sais plus,
Où est le Sud, où est mon Nord,
Si je suis réellement perdu,
Alors que j’implore ou déplore.
 
Depuis toi, je m’abîme,
Peut-être en rêve ou bien sur terre,
Je fais partie des anonymes
À la vie trop ordinaire.
 
Depuis toi, je m’appauvris
De songes et d’espérances,
Je fais naufrage en poésie
Pour échouer même en souffrances.
 
Depuis toi, ma vie s’efface,
S’invente et se consume,
Telles les fautes que l’on ressasse,
Je les flatte avec ma plume.
 
Depuis toi, je n’aime plus
Ni les gens, ni la vie,
Et dans ce temps suspendu,
J’agonise du silence de tes bruits.
 
Depuis toi, je ne sais plus,
D’où je viens, et où je vais,
Si c’est la fin ou le début
Moi, je n’ai que toi de particulier.
 
Ange Edmon
Chapitre   1

 
Heather
 
Inspirer, expirer.
Je me concentre sur ma respiration, fixant mon reflet dans le miroir, et coche mentalement toutes les cases de ma to-do-list .
•  Maquillage : check   !
• Coiffure : check   !
• Parfum : check   !
• Tenue chic, mais sexy : check   !
• Escarpins : check   !
Mes cheveux blonds sont ramassés dans un chignon sophistiqué qui met en valeur mon visage. Mes yeux sont fardés dans des tons nude qui rehaussent l’azur de mes iris. Ma robe noire à manches longues m’arrive au-dessus du genou. D’apparence plutôt sage, elle dévoile pourtant tout mon dos. Quelques bijoux en or pour agrémenter le tout, et, bien entendu, des talons de dix centimètres pour pallier ma différence de taille avec Bryan. Me voilà fin prête à affronter cette soirée en grande pompe qu’a organisée mon petit ami chez lui. Tout le gratin de Manhattan va y assister. Ma famille va rencontrer la sienne, officialisant ainsi notre relation aux yeux de nos parents. Relation qui dure maintenant depuis bientôt deux ans.
Je n’ai pas osé refuser, mais je ne suis pas du tout à l’aise avec l’idée que ma mère lorgne Bryan comme le bon parti qu’il est. Mais je ne peux plus éviter l’inévitable. Même si j’ai réussi à lui cacher cette relation pendant un temps, il n’est plus possible de feindre que je suis célibataire. Je sais qu’elle va s’empresser de me mettre la pression pour que je passe la corde au cou de Bryan et me sermonner quand je lèverai les yeux au ciel. Bien que je sache d’avance comment va se dérouler mon entrevue avec elle — imparable et piquante —, mon ventre se tord tout de même d’appréhension. Elle est déjà devenue complètement hystérique au moment où je lui ai annoncé que la fête aurait lieu dans l’Upper East Side.
• Courage : aux abonnés absents   !
— Tu es prête, chérie   ? me demande Bryan en pénétrant dans sa chambre.
Il est parfait avec ses cheveux châtains aux mèches blondies par le soleil, sa coiffure étudiée au millimètre près, sa dentition si blanche qu’on dirait une pub pour dentifrice sur pattes. Son costard Hugo Boss est si bien taillé qu’il donne l’impression d’avoir été cousu sur son corps. Bryan est le nouveau vice-président de la firme internationale de son père, spécialisée dans le domaine aéronautique. Il est parfait en tout point. Brillant, attentionné, passionné. Il a tout ce dont une femme pourrait rêver. J’ajouterai à ça qu’il a un compte en banque blindé qui correspond à merveille aux critères de ma mère. Point non négligeable quand on la connaît.
Il s’approche de moi, colle son torse contre mon dos en apposant ses mains sur mes hanches.
— Tu es magnifique   ! me complimente-t-il en déposant un baiser dans mon cou.
Je m’appuie contre lui, savoure sa proximité pour me gorger de la chaleur de son corps.
— Tu ne trouves pas que c’est trop   ?
— Non. Et si nous n’étions pas attendus, je te jure que je profiterais de la situation.
Je vois là une opportunité bien agréable de reculer l’échéance de la rencontre avec ma mère.
— Est-ce si grave si nous arrivons en retard   ? m’enquiers-je.
Il ricane et se décolle de moi comme pour m’empêcher de le conduire sur le chemin de la luxure.
Zut…
— Ce soir, chérie. Là, vraiment, ce n’est pas le moment. Tout le monde nous attend. Puis on aurait l’air débraillés. Ça ferait mauvais genre.
Ou juste un jeune couple qui profite de la vie…
Parfois, Bryan manque de… fantaisie. C’est l’unique reproche que je pourrais lui faire. Il est doux, gentil, s’évertue à toujours me satisfaire… mais j’avoue qu’il est de temps en temps un peu trop… coincé ou cérémonieux.
Être prise sauvagement contre un mur par son mec, est-ce trop demander   ?
Ou alors c’est moi qui suis trop décoincée, ça dépend du point de vue. Maman dit souvent que je suis dépourvue de classe et retenue, que cela est sûrement dû à mon travail artistique. Selon elle, les artistes sont des marginaux qui ne comprennent rien aux bonnes manières et à la bienséance. Et ça l’horripile que je puisse en être une.
Ça ou autre chose, de toute manière, à ses yeux, je ne suis jamais assez bien   !
Je sors de la chambre quelques instants après lui, rejoins l’immense escalier de son loft new-yorkais qui mène dans le gigantesque salon où a lieu cette réception impressionnante. La plupart des invités sont déjà là et une boule énorme gonfle dans ma poitrine.
C’est parti, Heather   ! Saute dans le grand bain.
Je descends une à une les marches en bois exotique. Une douce mélodie au piano ambiance la salle avec une vue panoramique sur Central Park et les lumières de la ville qui s’éveillent en millions d’étoiles dans le crépuscule. Des serveurs habillés en pingouins slaloment entre les personnes pour proposer champagne et petits fours. Verres en cristal, argenterie familiale, bougies et orchidées, rien n’est laissé au hasard. Les rires et les conversations augmentent l’oppression qui sévit en moi.
Courage, Heather   !
Les regards se braquent sur moi et je rougis aussitôt. N’ayant pas pour habitude d’être le centre de l’attention, je suis de plus en plus mal à l’aise. Bryan m’attend en bas et attrape ma main quand j’arrive à sa hauteur. Il me sourit, encourageant, puis dépose un baiser au creux de ma paume, dans un geste affectueux.
— Tu es parfaite   ! me rassure-t-il.
Je me fie à la lueur bienveillante dans son regard qui me réchauffe l’âme. Il me conduit jusqu’à un couple que je devine être ses parents.
Inspire   ! Expire   !
Il n’y a pas à dire, les chiens ne font pas des chats. Bryan tient sa beauté et sa classe naturelles de ses ascendants à qui il n’a rien à envier. Sa mère, les cheveux blonds et les iris bleu lagon, arbore le même sourire ultra-bright que son fils. Son père, quant à lui, a ces yeux malicieux et ce teint hâlé qui confèrent à Bryan ce petit côté surfeur pour lequel je craque tant.
— Papa, maman, je vous présente Heather. Ma petite amie.
Madame Powell me sourit avec affabilité et me décontenance en me serrant dans ses bras.
— Mon Dieu, Heather   ! Ma seule hâte était de vous rencontrer. Bryan nous a tellement parlé de vous. Je me demande pourquoi il a attendu si longtemps pour nous présenter. Que vous êtes belle   !
J’affiche une expression joviale, m’empourpre très certainement, pas du tout habituée à tant de compliments, surtout de la part d’une maman.
— Merci beaucoup, madame Powell.
— Oh, je vous en prie   ! Appelez-moi Denise. Madame Powell, c’est ma belle-mère, et croyez-moi, une seule suffit.
Je glousse au trait d’humour de Denise et me tourne vers le paternel de mon petit ami.
— Et moi, Henry, déclare le père de Bryan. Je désespérais de voir mon fils avec une belle personne comme vous et je peux dire que mes vœux sont plus qu’exaucés. Charmante   !
Il m’embrasse sur les joues à l’instar des Français et j’ai la sensation de me ratatiner sur moi-même tant je suis impressionnée.
— Ohhhh   ! Mon Dieu   ! crie une voix haut perchée que je reconnaîtrais entre mille.
Une jeune femme habillée d’une robe blanche à sequins digne d’un tapis rouge hollywoodien fonce droit sur nous. Anna, ma meilleure amie, débarque avec son exubérance et son charme exotique. La peau couleur caramel, elle a les traits et le corps de rêve des Brésiliennes. Nous sommes totalement opposées en termes de physique. Elle est aussi brune que je suis blonde   ; elle présente des formes plantureuses alors que je suis plutôt fine   ; ses iris sont chocolat et les miens bleus   ; elle est grande tandis que je suis petite. Mais nous sommes comme cul et chemise.
Anna me serre dans ses bras, aussi excitée qu’un acarien se rendant au salon de la moquette.
— Heather   ! Tu es magnifique   ! me complimente-t-elle.
— Merci. Tu n’es pas