Les mémoires d'un elfe , livre ebook

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Alywen, une fillette de douze ans égoïste et caractérielle se rend, comme tous les mercredis, à l’hospice des « Oiseaux de paradis » pour tenir compagnie à sa grand-tante.

Alors qu’elle se désespère en écoutant les récits décousus de son ancêtre, une femme étrange fait irruption dans la salle commune de la pension. Elle est splendide avec sa longue chevelure blanche et ses yeux d’ambre.

La curieuse dame convie la fillette à la suivre dans sa chambre après lui avoir remis une amulette, entraine l’adolescente dans ses souvenirs.

Alywen découvrira que cette vieille femme blanche se prénomme Alayanne et qu’elle est la dernière représentante du peuple des Elfes. Elle partagera ainsi les péripéties parfois drôles et parfois dramatiques de cette touchante créature de la forêt.

Au travers de ses aventures, Alywen rencontrera Merlin l’enchanteur, Léonard de Vinci, et croisera également la route de dangereuses créatures. Mais surtout, elle sera investie d’une mission qui changera sa vie et celle de a nouvelle amie à tout jamais...

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Publié par

Date de parution

09 janvier 2019

Nombre de lectures

80

EAN13

9782356770073

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Les mémoires d’un elfe
 

© Editions du Saule, 2018
Tous droits réservés – Reproduction interdite
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »
Dépôt légal : Novembre 2018
ISBN 978-2-35677-007-3
Les mémoires
d’un elfe





Adenora Ker







Éditions du Saule
Dans une existence aussi longue que la mienne, beaucoup d’êtres chers disparaissent en chemin... C’est la raison pour laquelle il faut profiter de chaque instant passé avec ceux que l’on aime. Demain, arrive si vite et la peine beaucoup plus encore que le bonheur. 
Alayane
Chapitre 1
La vieille femme blanche



Elles s’introduisirent, comme tous les mercredis, dans la vaste salle à l’éclairage blafard et au sol couvert d’un damier noir et blanc. De grandes tables au plateau de bois et aux pieds en métal y étaient disposées en rangs et l’on pouvait voir assis autour une trentaine de nonagénaires, répartis en petits groupes. 
Certains d’entre eux (les plus valides) tentaient de jouer aux cartes, la main tremblante et maladroite. D’autres, essayaient d’échanger quelques mots, le sonotone à l’oreille, sans pour autant comprendre ce que disait leur voisin. Quelques-uns encore, dormaient sur leur chaise, la bouche ouverte, leurs yeux s’agitant sous leurs paupières sombres. 
Alywen maudissait cet endroit et ces vieilles personnes immobiles et ennuyeuses, laissant les dernières heures de leur vie s’égrainer sur le carrelage quadrillé. Cette odeur de médicament qui imprégnait l’air l’écœurait à chaque fois. Il y avait aussi ce brouhaha incessant, mélange de toussotements, de jérémiades et de réprimandes des infirmières excédées. 
Elle en voulait terriblement à sa mère de l’obliger à passer ses mercredis dans ce lieu sordide, alors qu’elle aurait préféré finir la cabane qu’elle construisait avec Max, depuis le début du printemps.
— Alywen chérie, dis bonjour à la tante Ithère, lui imposa Hélèna en la poussant vers la dame recroquevillée dans le fauteuil roulant.
La fillette obtempéra à contrecœur et se pencha sur la figure à l’épiderme jaune et flétri d’Ithère. Comme toujours, celle-ci lui empoigna rudement la joue.
— Bonjour petite, postillonna la sorcière, sans desserrer ses doigts secs aux ongles bruns.
— Bongour, grand-tanche Ithère, répondit Alywen parvenant difficilement à articuler, la bouche de travers.
Quand enfin la tante consentit à lâcher sa prise sur le visage à la peau laiteuse, une marque rouge et douloureuse subsistait. Alywen se demandait si cette sournoise ne faisait pas exprès de la serrer si fort, juste par pure cruauté.
À présent, il fallait se résigner à écouter les récits décousus de son ancêtre pendant le reste de l’après-midi. Elle se cala dans une chaise, rompue à son propre sort.
Malgré sa mine boudeuse, c’était une ravissante fillette de douze ans. Elle avait de longs cheveux noirs et soyeux séparés en deux tresses serrées derrière chacune de ses oreilles, de grands yeux expressifs, bordés de cils épais. Son teint pâle et sa frêle corpulence lui conféraient une apparence chétive, elle jouissait cependant d’une santé de fer et n’avait jamais souffert d’aucune maladie. 
Elle portait ce jour-là, un chemisier blanc brodé au col et une jupe plissée, lui donnant l’air d’une enfant sage. Toutefois, ce masque de bienséance s’avérait en vérité, très loin de la réalité. En témoignaient les boots vertes qu’elle s’obstinait à associer avec ses tenues, en dépit des récriminations insistantes de sa mère. Ses bottes demeuraient les seules chaussures qu’Alywen tolérait à ses pieds. Elle les trouvait confortables et leur couleur peu commune cassait le style austère des vêtements qu’on lui imposait.
Alywen disposait du tempérament fort et impétueux des Dewan, sa lignée paternelle. Pourtant, son iris d’émeraude, sa bouche rose pulpeuse et l’ovale gracieux de sa délicieuse frimousse, elle les avait sans conteste hérités de la charmante Hélèna. 
En ce qui concernait leurs caractères, mère et fille demeuraient fort différentes. La première se révélait douce, compréhensive, compatissante et pleine de bonnes intentions. L’adolescente quant à elle se montrait dure, têtue et dépourvue de bienveillance pour autrui. Ce manque d’empathie désolait Hélèna, qui souhaitait secrètement qu’en grandissant, elle devienne raisonnable et moins égoïste. 
Alywen restait donc assise sur un siège inconfortable en se tortillant, face à sa momie de tante qui lui racontait pour la millième fois, les péripéties de sa fastidieuse et insipide jeunesse à la campagne. Mourant d’ennui, la fillette laissait glisser son regard dans la salle, acquiesçant de temps en temps pour ne pas se faire gronder par sa mère. 
Son intérêt se porta sur une dame... ou un monsieur, d’aucuns n’auraient pu le dire avec certitude, tant la vieillesse avait provoqué de ravages sur la pauvre créature. Cette personne, quoi qu’elle soit, frappait la table à l’aide d’un gobelet en plastique en réclamant à boire dans une interminable et déchirante plainte.
— Mais personne ne va donc lui apporter de l’eau ? Qu’elle se taise, une bonne fois pour toutes, pensa Alywen, horripilée par ses gémissements et observant d’un œil inquisiteur un groupe de soignantes occupées à bavarder.
Alors qu’elle pestait en son for intérieur contre ces employés incompétents, son attention fut étrangement et irrésistiblement attirée vers la porte desservant les chambres des pensionnaires.
Une curieuse femme venait d’apparaître dans l’embrasure. De faible stature, elle était vêtue d’une longue robe d’un blanc lumineux pourvue d’un col montant en fines dentelles et de larges manches évasées qui seyait à merveille à sa silhouette gracile. Son visage ténu bénéficiait d’un teint opalin presque nacré, et était encadré d’une cascade de cheveux duveteux, elle aussi immaculée. Elle semblait rayonner dans la grisaille de cet après-midi d’avril et avançait légèrement, la tête relevée, s’appuyant à peine sur une canne de chêne au pommeau argenté.
Alywen la vit s’installer à une table vide non loin d’elle et en profita pour l’examiner attentivement. Elle réalisa qu’elle paraissait jeune en comparaison des autres habitants de l’hospice. Pas vraiment par son allure, mais surtout par l’aura mystérieuse qui émanait de sa personne.
Se sentant observée, la dame blanche dévisagea Alywen à son tour. Prise sur le fait, elle se détourna promptement, feignant de s’intéresser aux élucubrations de la tante Ithère. Seulement, elle devinait le regard de l’inconnue sur sa nuque et au bout d’un moment, elle ne put résister à l’envie de jeter un coup d’œil dans sa direction. 
La femme ne cessait de la scruter et lorsque leurs prunelles se croisèrent, un frisson chaud et pénétrant se propagea dans toutes les veines de son corps. L’étonnante vieille dame effectua alors un timide mouvement de la main, pour l’inciter à la rejoindre. 
Intriguée, elle hésita un instant, après tout, elle ne la connaissait pas cette dame. Mais sa curiosité naturelle et son besoin de se distraire eurent raison de sa réticence. Il ne restait plus qu’à trouver un prétexte crédible pour s’éclipser. Hélèna risquait de la soupçonner de vouloir échapper à son devoir, consistant à tenir compagnie à Ithère.
— Maman, je peux aller aux toilettes, réclama la fillette en bondissant de sa chaise. 
— Oui bien sûr ma chérie… accepta sa mère, faisant mine, elle aussi, d’être absorbée par les histoires mortifères de l’acariâtre mégère.
Alors qu’Hélèna reprenait sa passionnante discussion, elle se dirigea d’un pas sautillant, et dépourvue d’appréhension vers la vieille dame.
Arrivée à sa hauteur, elle ne put s’empêcher de remarquer à quel point elle était magnifique. Ses traits gardaient une extrême douceur, malgré les sillons creusés un peu partout sur sa peau. Ses pommettes saillantes étaient surplombées de grands yeux en amande qui mangeaient presque toute sa figure menue. Cils et sourcils étaient aussi blancs que sa chevelure et des lèvres fines au dessin parfait ébauchaient un délicat sourire. 
Cependant, l’élément le plus déconcertant de son visage consistait en l’indéfinissable couleur de ses pupilles. C’était comme si une flamme bleutée vacillait doucement dans un anneau d’ambre incandescent. La profondeur de son regard provoquait la drôle de sensation qu’elle lisait à l’intérieur de votre âme, c’était presque surnaturel, mais l’adolescente ne se laissa pas intimider pour autant.
— Que voulez-vous, madame ? interrogea la fillette.
La vieille femme plongea à nouveau ses yeux dans les siens, puis lui tendit le même gobelet que le « monsieur-dame » tapait inlassablement sur la table. Alywen s’en saisit, se demandant à quoi il allait bien pouvoir lui servir. Ne prononçant aucune parole, la dame blanche lui indiqua la malheureuse créature, en pointant un doigt fuselé dans sa direction.
— Vous voulez que je lui apporte ce verre, c’est ça ? se renseigna Alywen, souhaitant s’assurer qu’elle avait compris. Elle approuva d’un bref mouvement de la tête.
— Mais il est vide ! cria Alywen, se disant qu’elle était vraisemblablement sourde, voire même complètement gâteuse.
De nouveau, la femme lui fit signe que oui tout en fronçant les sourcils.
Alywen savait d’expérience qu’il n’était pas bon de

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