Le prince charmant n'existe qu'au cinéma - Partie 1 , livre ebook

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En emménageant à Montréal avec son adorable, mais très impertinente fille de 5 ans, Daria souhaite avant tout laisser derrière elle les vestiges d’une relation toxique et reprendre le contrôle de sa vie.


Lui redonner confiance en elle, c’est aussi le crédo de son amie Mélanie, une Québécoise débordante d’énergie, qui s’est donné pour mission de débarrasser Daria de sa vision romanesque du monde, quitte à la bousculer un peu.


Le prince charmant n’existe pas.


Ou peut-être qu’il s’appelle Matthew Wilburg et qu’il est une superstar de cinéma...


Daria succombera-t-elle à l’attraction irrésistible qu’exerce Matthew sur elle, même si cela implique de renoncer à la maîtrise qu’elle a tant désirée ?


De plateaux de tournage en road-trip à travers le Québec, Daria n’aurait jamais imaginé qu’une décision prise sur un coup de tête l’emmènerait aussi loin...

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Date de parution

20 mai 2020

Nombre de lectures

6

EAN13

9782819105350

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

4 Mo

Delphine Audret


Le prince charmant n’existe qu’au cinéma


Partie 1
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »


© 2019 Les Editions Sharon Kena
www.skeditions.fr
Table des matières
PROLOGUE
1 - UN PETIT POISSON DANS UN REPÈRE DE REQUINS
2 - C’EST BEAU D’ÊTRE UN ENFANT
3 - JE N’AI PAS UNE ÂME DE COUGAR
4 - UNE CHANCE SUR SIX
5 - COMMENT PASSER POUR UNE DÉBILE EN MOINS D’UNE MINUTE
6 - CANON ! ET SYMPA !
7 - C’EST ÉCŒURANT !
8 - CROISEZ LES DOIGTS !
9 - PREMIER CONSEIL : OUVRE LES YEUX !
10 - UNE SPEED-THÉRAPIE !
10 - IL Y A MÊME DES PINGOUINS, MAIS CEUX-LÀ, ILS RESTENT DANS LEUR BOCAL
1 - FAIRE LA POTICHE
2 - UN VÉRITABLE MICROCOSME
3 - VRAIMENT ADORABLE
4 - COURAGE, FUYONS !
5 - QUE LE SPECTACLE COMMENCE…
6 - TU PEUX COMPTER SUR MOI POUR ADHÉRER À TON FAN-CLUB
7 - UN REPÈRE DE CINGLÉS
8 - UN PANNEAU LUMINEUX ET UN T-SHIRT IMPRIMÉ "  JE SUIS L ’ HOMME PARFAIT "
9 - MONSIEUR QUI ?
10 - DARIA, ONE WOMAN SHOW
11 – MERCI, DISNEY !
12- PARADIS ET ENFER
13 - HARPONNER UN GROS POISSON
REMERCIEMENTS
Prologue
Liste de Daria, des choses à faire au moins une fois dans sa vie

- Devenir la personne la plus diplômée de toute la famille
- Epater Karolina
- Obtenir un compliment de Maman
- Avoir une petite fille
- Avoir ma propre maison
- Avoir un job intéressant et bien payé Enfin !!!
- Prendre confiance en moi
- Porter de la haute-couture
- Trouver le prince charmant
- Perdre cinq kilo s
- Perdre trois kilos
- Catégorie Rêve Inaccessible : Ouvrir un salon de thé
Première partie :
Un jour mon prince viendra
Daria
1 - Un petit poisson dans un repère de requins
Le jour J était arrivé.
Le jour de l’audition.
Samedi 26 mai 2018, 15h20.
À sept heures du matin, j’étais déjà parfaitement réveillée, les yeux grands ouverts, au bord de la nausée à cause de l’angoisse qui me comprimait le ventre comme si j’avais avalé une boule de bowling.
Encore huit heures d’attente...
Remets-toi !
Mais c’est parfaitement normal d’être nerveuse avant un casting ! répliquai-je intérieurement.
Ça serait parfaitement naturel si c’était toi qui passais cette audition. Sauf que ce n’est pas toi. C’est ta fille, idiote !
J’étais tellement agitée que j’étais même en train de me disputer avec moi-même.
Moi et mes nombreuses personnalités n’arrivions pas toujours à nous mettre d’accord. J’aurais bien invoqué l’Audacieuse si je savais où elle se planquait, mais elle avait dû aller faire un tour avec la Courageuse parce qu’il ne restait que la Froussarde là-dedans…
J’essayai, sans succès, de me rendormir. La peur maintenait mes yeux grands ouverts, comme pour me prévenir d’un danger immédiat.
Quand j’en eus assez de me tourner et retourner dans mon lit, je finis par me lever pour me planter devant le dressing ouvert qui m’avait fait halluciner pendant mes recherches de logement. Ma chambre à proprement parler n’était pas très grande, mais je n’avais pas besoin de plus pour moi toute seule. C’était un espace carré hyper lumineux dont les murs étaient peints dans un bleu doux et que j’avais juste meublé d’un lit double en bois gris brun. Cependant, le dressing qui séparait la partie « nuit » d’une petite salle d’eau attenante était saisissant : il s’agissait de deux immenses rangées d’étagères et de penderies en chêne qui formaient un passage entre les deux sections de la pièce. J’avais l’impression d’être Gabrielle Solis {1} , l’argent en moins. Et sans jeune et beau jardinier avec qui fricoter, évidemment…
En dépit de mon placard bourré à craquer, je ne savais pas quoi mettre. À mon grand désespoir, Cosmopolitan n’a jamais expliqué quoi porter pour accompagner sa fille à un casting.
Quelque chose qui fasse sérieux, pro jusqu’au bout des ongles (d’ailleurs, manucure : parfaite, un souci en moins). Un tailleur, peut-être ? Cette idée ridicule me fit soupirer longuement en secouant la tête de droite à gauche. Je n’en avais pas... Les seuls en ma possession avaient été ceux que mon ex-mari m’avait offerts dans le but de me rendre « présentable » et que j’avais allègrement fourrés dans un immense sac-poubelle quand j’avais mis les voiles. J’avais songé un instant à allumer un petit feu de joie dans le jardin pour les brûler en offrande au Dieu des Révélations Soudaines mais, sur le coup, ça m’avait semblé un peu excessif. Je le regrettais à présent. Ce sacrifice m’aurait peut-être évité les problèmes que j’avais récoltés par la suite.
Au bout d’un bon quart d’heure de délibération (et d’une pile de vêtements jetés en travers du lit), je finis par me décider pour une chemisette blanche, cintrée juste ce qu’il fallait pour mettre en valeur ma poitrine et ma taille, et un pantalon à pont bleu marine à minces rayures qui cachait plus ou moins mes hanches rebondies et allongeait mes jambes.
Sérieuse, OK, mais pas mémère non plus !
Deuxième souci en moins. À ce train-là, je serais peut-être prête pour le lendemain.
En traînant les pieds, confuse et nerveuse, je passai ensuite dans la salle de bain attenante et j’eus un mouvement de recul lorsque je m’aperçus dans le miroir. J’avais des poches gigantesques, bien visibles quand on a la peau très claire comme moi (« cadavérique » si on me demande mon avis, « laiteuse » selon ma mère. Mais bon, j’ai toujours eu du mal à digérer ce genre de commentaires de la part de quelqu’un qui est bronzé même en hiver). Je soupirai un bon coup, puisai de la motivation au fin fond de moi et m’attelai sans attendre au ravalement de façade. J’arrivai à peu près à limiter les dégâts avec de la BB crème et une bonne couche d’anticernes. Je maquillai mes yeux noisette avec une ombre à paupières rose et du mascara noir, ce qui me donnait un regard assez frais, bien loin de l’image effrayante que j’avais découverte dans le miroir quelques minutes auparavant. Le rose faisait même ressortir les éclats vert kaki qui s’étaient déclarés ce matin-là au milieu du marron de mes pupilles. Je commençai ensuite à rassembler mes cheveux brun chocolat en queue-de-cheval puis je renonçai. Cette coiffure était certes juste parfaite pour dégager mes pommettes et mettre l’accent sur mes yeux en amande, mais ça me faisait paraître beaucoup plus jeune que mes vingt-huit ans.
Et ce jour-là, je voulais vraiment être prise au sérieux.
J’avais réellement eu l’impression de passer pour une idiote quand j’avais eu l’assistante de production au téléphone quelques jours auparavant. Je pense qu’elle avait bien senti que les castings, le cinéma et tout cet environnement m’étaient complètement étrangers et je souhaitais plus que tout remettre les compteurs à zéro.
Je laissai donc retomber ma crinière ondulée sur mes épaules et entrepris de la rassembler en un chignon plus ou moins travaillé sur la nuque. Quand j’eus fini de batailler, quelques boucles s’échappaient encore de l’élastique et je renonçai à faire mieux. Je me contentai de lisser les frisottis qui dépassaient. J’avais abandonné l’idée d’une belle chevelure raide depuis bien longtemps. À quoi bon dépenser une fortune en produits capillaires et perdre une demi-heure de sommeil chaque matin alors que ma tignasse allait inévitablement reprendre son aspect naturel au bout de deux heures grand maximum ?
J’avais abdiqué. Les cheveux rebelles avaient gagné la guerre.
Boucles : 1 – Moi : 0.
Voilà, j’étais enfin prête. Du moins, j’étais habillée, coiffée et maquillée. Pourtant, j’étais tout sauf parée intérieurement à affronter cette journée. Le miroir me renvoyait malgré tout l’image d’une jeune femme calme et sereine, ce que je n’étais absolument pas.
Je ne savais pas d’où me venait le sentiment que je me trouvais à une sorte de carrefour de mon existence. Que les décisions qui seraient prises aujourd’hui allaient me guider sur un chemin ou un autre. Une intuition ? Le souffle d’un ange gardien ?
Je l’ignorais. Tout ce que je pouvais affirmer avec certitude, c’était que j’étais morte de trouille.
J’aurais pu réfléchir encore des heures sur le sens de la vie en tournant en rond dans ma chambre comme la trotteuse de ma montre, mais il était temps d’affronter le monde extérieur.
Courage, Daria ! Tu peux y arriver, il suffit de mettre un pied devant l’autre et de descendre au rez-de-chaussée.
Mon espace était le plus proche de l’escalier de bois blond qui permettait de rejoindre le premier niveau de la maison. Je sortis sur la pointe des pieds sur le petit palier qui desservait une grande salle de bain et deux autres chambres dont celle de ma fille.
En bas des marches, je m’arrêtai une seconde pour observer la pièce principale nimbée d’une douce lueur dorée, en accord avec les teintes beiges des murs. Mon sentiment de confort à la vue de ce nouvel environnement dans lequel je me sentais déjà si bien apaisa un peu ma nervosité et je réussis à lever légèrement le poids qui pesait sur ma poitrine depuis mon réveil. Je pris une longue inspiration dans le silence feutré de la maison et expirai lentement par la bouche.
Ça va bien se passer.
L’escalier débouchait sur ce qui deviendrait un jour la salle à manger, encore complètement nue à ce moment-là. Sur ma droite, l’espace continuait jusqu’à un bow-window blanc qui donnait sur la rue, peu animée à cette heure matinale.
Un insert de cheminée en imitation marbre, vers le milieu de cette

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