La sourcière , livre ebook

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Une eau malfaisante sème la désolation...


« La source au fond du jardin était son seul trésor. Elle l’avait toujours été d’ailleurs. Avant les événements et encore maintenant. Où aurait-elle trouvé de l’eau sinon ? C’était bien la seule source du village et elle n’avait pas envie d’aller voir si celle du village voisin donnait encore. Elle avait entendu dire que les soldats l’avaient bouchée, condamnée. Les mêmes qui voulaient l’expulser. Mais ils ne l’avaient pas eue. Ni elle ni son eau. »


Valérie Allam possède la puissance d’évocation si nécessaire pour raconter une histoire en quelques pages, l’histoire d’une résistance désespérée contre la Malfaisante...

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Date de parution

01 septembre 2016

EAN13

9791023405316

Langue

Français

Valérie Allam La Sourcière nouvelle Collection Noire sœur
 
 
 
« Que pouvais-je faire d’autre, Liochka ? » demanda la vieille en haussant les épaules.
Le chat interpellé s’étira longuement, se retourna vers l’âtre et se recoucha en boule. Le feu n’arrivait pas à réchauffer la tanière humide et sombre où la vieille se terrait depuis les événements.
Les autorités sanitaires avaient bien tenté de l’en déloger de force, mais elle était revenue à chaque fois. Elle avait réussi à forcer leurs barrages, déjouant leurs gardes armés, leurs pièges barbelés et parfois les mines qu’ils avaient cachées dans le chemin. Elle avait brisé les scellés et arraché les planches clouées aux portes et aux fenêtres avec une barre de fer rouillé trouvée dans un des terrains vagues qui entouraient la baraque. À chaque fois, elle était revenue. Elle était chez elle et personne ne parviendrait à la chasser. Ils avaient fini par comprendre. Comme beaucoup, depuis la catastrophe, elle n’avait aucun autre endroit où aller. Même si sa bicoque était le pire endroit au monde, elle préférait le pire au néant, à l’impitoyable errance de ceux qui n’ont plus rien. Les soldats avaient fini par comprendre, ou bien ils s’étaient découragés. Lassés de l’expulser toujours plus brutalement en espérant que cela suffirait à ce qu’elle ne revienne pas, de replanter les mêmes clous sur les planches pourries qu’elle n’avait pas encore brûlées pour se réchauffer. Et puis personne n’avait plus envie de traîner dans le coin, même pour monter la garde à distance. Ils avaient préféré rentrer chez eux.
Le chat releva la tête et regarda la vieille sortir en ressassant ses histoires amères. Elle allait à la pompe, pour mettre un...

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