9
pages
Français
Ebooks
2018
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Publié par
Date de parution
01 mai 2018
Nombre de lectures
3
EAN13
9791023407044
Langue
Français
L’inceste peut conduire à la folie, jusqu‘à l’amour dévoreur...
« Tout au long de la semaine, Izumi se prépara à accueillir Marieke. Il rangea son appartement, fit le ménage, l’inventaire de son nécessaire à thé et à koh-dô. Il acheta des écorces d’eucalyptus, de cannelier, de bois de santal et de cèdre, un nouveau charbon et des cendres propres, nettoya son brûle-parfum et son porte-encens. Il se procura une branche de cerisier et une hampe d’orchidée pour confectionner un ikebana. Comme l’inspiration l’habitait, Il composa quelques haïkus. Puis il acheta une panoplie de couteaux d’office, à découper, trancheurs, désosseurs, trois santokus polyvalents avec lames d’acier inoxydable et un fusil à aiguiser. »
Mathilde Bensa s’est emparée d’une histoire paroxystique ayant défrayé la chronique criminelle. Avec une écriture limpide, elle expose le ressort du passage à l’acte. Sur fond culturel nippon fait de calme douceur policée, une montée glaçante vers l’horreur...
Mathilde Bensa
KHO DÔ
nouvelle
Collection Noire Soeur
Il était arrivé à Paris fin août. Son père lui avait trouvé par l’agence de Tokyo un appartement confortable à proximité de la Sorbonne. Deux pièces cuisine, petite salle d’eau et WC indépendant sur trente-sept mètres carrés au cinquième étage d’un immeuble années trente, exposé plein est. L’automne enflammait les arbres du jardin du Luxembourg, les cours à la fac venaient de reprendre. Il était inscrit en licence d’anglais et balbutiait quelques mots de français. La première fois qu’il la croisa, c’était à la cafétéria. Entourée d’un groupe d’étudiants, elle parlait fort dans une langue qui lui était étrangère, et dont il ne reconnaissait pas les intonations syllabiques propres au japonais. Elle agitait beaucoup les mains et captivait son auditoire par de longues phrases ponctuées d’éclats de rire, secouant une crinière rousse flamboyante. Elle était aussi grande, charnue et pleine qu’il était petit, maigre et chétif. Très à l’aise, sa cour d’amis la dévorait littéralement des yeux, buvait ses paroles. Cette fille était solaire. Mais ce qui le frappa chez elle était la blancheur de sa peau, au point qu’il eut l’irrépressible envie d’y planter les dents. Fasciné, il ne pouvait détourner son regard du velouté de son oreille, ornée d’une perle nacrée. Il lui...