Fusion parfaite 1 , livre ebook

Flirt sous la neige
 
C.N. FERRY
 
 
 
 
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article L.122-5, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l'article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »

©2019 Les Editions Sharon Kena
www.skeditions.fr
ISBN : 978-2-8191-0415-5
Table des matières
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Prologue
Ludivine

Je sors du train après plusieurs heures de voyage, je n’en peux plus ! J’ai mal aux jambes et ma tête va exploser. J’ai dû écouter deux pies jacasser pendant les trois quarts du trajet, de quoi me rendre dingue !
Maintenant, je n’ai qu’une envie : gagner l’hôtel où j’ai réservé une chambre pour me reposer. J’ai économisé pendant toute une année pour me payer cette semaine au ski.
Il ne neige pas quand j’arrive sur le parking de la gare, mais un beau manteau blanc s’étend sur le sol et les sommets, qui semblent à portée de main.
Je suis à Courchevel, en Savoie. Et je vais respirer l’air pur de la montagne durant les prochains jours. Le paysage est tellement magnifique que je m’y attarde un instant. Toute cette blancheur immaculée m’apaise.
Je regarde autour de moi, à la recherche de la voiture qui doit me conduire à l’hôtel. J’ignore à quoi elle ressemble et personne ne tient de pancarte avec mon nom inscrit dessus. Les véhicules partent les uns après les autres et, quelques minutes plus tard, les gens se font rares. J’ai l’impression qu’on m’a oubliée…
Je soupire d’agacement, mes vacances commencent bien !
Il reste une berline noire avec chauffeur, aux vitres teintées, à quelques mètres de moi. Le passager est au téléphone tandis qu’un homme met ses bagages dans le coffre. Je devrais peut-être m’approcher : il est possible que nous allions au même endroit. Je n’ai pas le temps d’esquisser le moindre mouvement, le jeune homme semble en avoir fini avec son interlocuteur et range son Smartphone dans sa poche en m’apercevant. Il est plutôt grand, blond, avec une barbe de quelques jours qui lui mange le visage. Je le trouve vraiment canon.
Il me fait signe d’approcher, j’étais sûre que nous devions prendre la même voiture. Je m’avance dans sa direction en tirant ma valise dans la poudreuse. Ce n’est pas l’idéal, je le reconnais.
— Bonjour, dis-je en arrivant à sa hauteur.
— Bonjour, vous attendez quelqu’un ?
Visiblement, j’ai fait erreur : l’homme qui a mis les valises dans la voiture n’est pas mon chauffeur.
— Eh bien, j’ai réservé une chambre d’hôtel et un service de taxi, mais je crois qu’ils m’ont oubliée.
— Vous allez à la station ?
— Oui.
Je lui donne le nom de l’établissement et il propose aimablement de m’y conduire. Je suis très contente et accepte en le remerciant chaleureusement. L’autre homme quitte sa place derrière le volant et charge ma valise dans le coffre. Je m’assois à l’arrière, à côté de celui dont j’ignore le prénom. Il rallume son téléphone et se concentre sur un jeu.
Moins d’une minute plus tard, nous sommes sur la route. Ils vont m’entendre à l’hôtel, je compte leur demander de me rembourser le service que je n’ai pas eu ! Je regarde le paysage défiler pour m’apaiser ; je suis ici pour me détendre et m’amuser.
La berline s’immobilise devant mon hébergement et le conducteur en sort mon unique bagage. Je le remercie tandis que le passager descend à son tour. Je suppose qu’il résidera ici également.
— C’est là ? me demande-t-il en regardant la devanture de l’établissement.
— Euh… oui.
— Je vous accompagne.
Il saisit mon trolley et je lui emboîte le pas, surprise de sa galanterie.
Je m’approche de l’accueil et salue la dame en souriant. Je commence par lui donner mon nom, je vais attendre un peu pour l’esclandre concernant le taxi. Elle pianote dans son ordinateur avant de me lancer un drôle de regard. J’ai un mauvais pressentiment.
Mon sauveur me rejoint et laisse ma valise à côté de moi. Il s’apprête à parler, mais la femme est plus rapide.
— Je n’ai rien à votre nom.
Je la fixe en ouvrant la bouche en grand, médusée. Comment est-ce possible ? Je fouille dans mon sac à main pour lui montrer ma réservation. Elle cherche à nouveau avant de m’annoncer que celle-ci a été annulée il y a quelques heures.
— C’est une blague ?
Je ne trouve pas ça drôle du tout. Sans compter que j’ai tout payé et que le séjour n’est évidemment pas remboursable. Je commence à m’énerver, mais la réceptionniste ne peut rien faire pour moi, car, comble de malchance, il n’y a plus une chambre libre dans l’établissement.
Je vois mes vacances s’envoler, j’en ai la nausée. Je n’ai aucune envie de rentrer chez ma mère et de supporter son mec plus tôt que prévu.
— Je suis désolée, me dit-elle.
Pas autant que moi. J’essaye de discuter, mais il n’y a rien à faire, elle ne peut pas m’aider. Je suis dépitée. Profondément.

Dominique

J’ai tout écouté malgré moi et je me félicite d’avoir accompagné la demoiselle en détresse. Je pourrais la laisser là, se débrouiller avec son séjour foutu, mais elle est trop jolie pour que je me comporte ainsi.
Elle tire sa valise hors de l’hôtel, je lui emboîte le pas. Une fois à l’extérieur, je lui fais une proposition.
— J’ai un chalet à quelques mètres, ça vous dit de venir ?
Elle me regarde comme si je délirais et me sort l’excuse la plus stupide du monde.
— On ne se connaît pas.
— Vous préférez que je vous redescende à la gare ?
Je suppose qu’elle réfléchit puisqu’elle me fixe longuement ; elle doit sans doute peser le pour et le contre.
— Non, je… je vous suis.
Elle me répond ça comme si c’était horrible, j’ai bien envie de la remettre dans le train illico ! Mais bon, je suis sympa, je place sa valise dans mon coffre et l’invite à se réinstaller sur le siège arrière.
Mon chauffeur se met en route et il nous faut moins d’une minute pour atteindre le chalet de ma famille. Mon père est consultant financier, il gagne très bien sa vie, et ma mère travaille dans l’immobilier. Cet endroit est un palace en hiver, durant les autres saisons aussi, mais je n’y viens pas spécialement, préférant la mer et le sable lorsque les températures deviennent agréables.
J’admire la maison au toit recouvert de neige et soupire de joie. Je compte passer une quinzaine de jours ici afin de me ressourcer.
Albert descend de la berline en même temps que mon invitée. D’ailleurs, je songe que je ne connais pas son prénom. Je m’approche d’elle et lui tends la main en me présentant.
— Je m’appelle Dominique. Dom, pour les amis.
Elle la saisit de la sienne, manucurée, en me répondant.
— Ludivine.
— Enchanté, Lulu.
Je lui souris en la reluquant sans discrétion. Elle n’est pas très grande, deux têtes de moins que moi. Elle a les cheveux châtain clair, assez longs, et des iris bleus. La demoiselle n’a pas l’air d’avoir froid aux yeux, je pourrais lui faire découvrir les joies de la neige. Puis, je me rabroue, elle n’est pas ici pour passer du temps avec moi.
— Suis-moi.
J’avance vers la grande demeure en bois et l’invite à entrer dès que j’ai déverrouillé la porte. Albert nous emboîte le pas avec nos sacs qu’il monte à l’étage.
Chapitre 1
Ludivine
 
En pénétrant dans l’immense chalet, je laisse mon regard se promener partout. La maison est sublime. Sur ma gauche se trouve un grand salon, avec une magnifique cheminée, la pièce est très cosy, elle semble confortable et donne envie de s’installer sur le canapé. En face, un escalier en bois mène à l’étage et de l’autre côté, à droite, la salle à manger, meublée d’une table pour famille nombreuse, ouverte sur la cuisine. Je fais quelques pas vers les baies vitrées qui offrent une belle vue sur le jardin enneigé, je remarque également un jacuzzi sur la terrasse.
— Tu loues le chalet ? interrogé-je Dominique.
— Il appartient à mes parents.
Je ne suis pas tellement surprise, ça va bien avec le chauffeur et la grosse voiture noire aux vitres fumées.
— Je vais te montrer ta chambre, tu pourras t’installer et te...