Fragments du passé , livre ebook

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2020

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Thriller Romance - 330 pages


Lorsque Aurora Marshall se réveille sur un lit d’hôpital, elle ignore tout de son passé. Amnésique, elle se lance dans une quête dangereuse vers ses souvenirs perdus, bien loin d’imaginer que toute son existence repose sur un tissu de mensonges.


Sa rencontre avec Ryder, homme ténébreux et mystérieux, est-elle une providence ou une fatalité ? Peut-elle lui offrir sa confiance et s’ouvrir à lui, alors qu’un tueur en série sévit sur la ville ?



... Et si la prochaine cible du meurtrier, c’était elle !

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Publié par

Date de parution

01 juillet 2020

Nombre de lectures

39

EAN13

9782379612220

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

Fragments du passé

LUCIE GOUDIN
 

LUCIE GOUDIN



Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-222-0
Réalisation de couverture : Didier de Vaujany
Photographie : LightField Studios
Il y a ces petits mensonges, petites lézardes dans le mur, que l’on peut pardonner. On les rebouche et on n’en parle plus. Et il y a ceux sur lesquels repose votre vie tout entière. Ils en sont les fondations. Quand celles-ci s’écroulent, tout le reste suit… inexorablement.

Chapitre 1

Mes paupières, aussi lourdes qu’une chape de plomb, eurent toutes les peines du monde à s’ouvrir. Quant au reste de mon corps, il me donna l’impression d’être en coton. Je peinais à bouger, comme si me mouvoir n’entrait pas dans mes fonctions, comme si toute vie m’avait soudainement désertée.
Je m’acharnais pour me réveiller.
La lumière vive du jour se fraya un chemin entre mes paupières. De cet éblouissement naquirent des picotements. Des larmes perlèrent. Je les accueillis pourtant avec joie. Elles étaient de bon augure, je parvenais à reprendre connaissance. Mes yeux se posèrent finalement sur le plafond blanc, puis sur les murs de la même couleur immaculée, dénués de décoration. Pas un seul cadre, pas une étagère.
Je devais sans doute cet aspect sobre du décor à ma vue. J’y voyais encore flou. Je demeurais calme, j’étais confiante. Quelques instants s’écouleraient avant que ça passe. Dans mon état normal, j’apercevrais enfin les tableaux réalisés à l’aide d’une palette semblable à un arc-en-ciel.
Je tournai la tête sur ma droite, ou du moins, bataillai-je pour y parvenir. Avais-je trop bu ? Étais-je encore sous les effets de l’alcool ? Je ne me souvenais pas d’avoir sifflé des verres. Ça devait pourtant être le cas, sinon comment expliquer les dimensions extravagantes de la porte de ma chambre qui, elle, m’apparaissait plus ou moins nettement ? J’avais l’impression que quantité de filtres se succédaient devant mes yeux.
Peut-être qu’en regardant de l’autre côté, ça irait mieux. Je m’appliquai à cette tâche ardue. J’avisai tout d’abord la fenêtre qui donnait sur un parc luxuriant où des arbres majestueux allaient à la rencontre des cieux. Le soleil déjà haut dans l’immensité bleu azur annonçait une journée chaude. Combien de temps avais-je dormi ? Mince ! J’avais vraiment dû forcer sur la bouteille. Je ne me souvenais ni de ma soirée ni du goût de l’alcool.
Au moins, je ne sentais la présence de personne à côté de moi. Cela dit, constater qu’un homme partageait mon lit m’aurait sûrement complètement réveillée. Bondir hors des draps pour m’éloigner d’un parfait inconnu aurait chassé les derniers vestiges tenaces de mon sommeil. Sauf que je ne me rappelais même pas avoir été abordée par qui que ce soit la veille. Mon Dieu, je nageais dans un véritable brouillard ! La fête avait dû être folle.
Ce fut à l’instant même où je voulus m’enquérir de l’heure que je réalisai, que tout, ou plutôt rien, me frappa de plein fouet. Mes yeux cherchèrent une table de nuit, un réveil ou un téléphone portable posé dessus qui m’indiquerait avec honte que j’avais été pire qu’une marmotte, pire qu’une adolescente le lendemain de sa première cuite.
Je ne trouvai rien de tout cela. Mes repaires s’étaient envolés, telle une fumée au gré du vent. À leur place, j’aperçus un petit meuble bleu constitué de deux tiroirs et d’une porte. Il me faudrait revoir mon intérieur de toute urgence. C’était affreux.
Un frisson glacé, de pure terreur, me traversa lorsque je vis également une tige porte-sérum sur roulettes. Plusieurs poches plus ou moins remplies y étaient accrochées. Celles-ci étaient reliées à mon bras gauche. Je paniquai. Enfin lucide, enfin débarrassée des affres du sommeil, j’eus tout le loisir de prendre conscience des deux cathéters qui perçaient mes mains et des tubes qui me rentraient dans le nez et la bouche. Un oxymètre de pouls me pinçait l’index. Un écran placé au-delà du seul petit meuble bipait de plus en plus frénétiquement au rythme de mon angoisse croissante. Des chiffres mouvants y étaient inscrits ainsi que des courbes.
C’était quoi ce bordel ?
Il me fallait appeler quelqu’un, n’importe qui, tant qu’il m’expliquait ce qui était en train de se passer.
Ma main se referma sur une manette ronde au bout de laquelle trônait un bouton rouge. J’appuyai dessus avec empressement. Si j’avais possédé toutes mes forces, j’aurais pu le broyer tant je cédais à l’angoisse. Ce nouveau constat sur mon état de santé ne me rassura guère.
Je tentai de reprendre ma respiration en même temps que mon calme. Ma gorge me brûla. Des perles inondèrent de nouveau mes yeux. Était-ce un cauchemar ? Comment étais-je supposée me réveiller ? Je remuai tant bien que mal les jambes en une vaine tentative de quitter ce songe étrange. Je me pétrifiai lorsqu’une de mes cuisses percuta une poche. On m’avait posé une foutue sonde afin de récolter mon urine.
Prise de panique, je voulus hurler. En vain. Tout comme mon corps qui bougeait tel un automate rouillé, ma voix resta bloquée au fond de mon être.
Finalement, l’immense porte s’ouvrit sur deux femmes en blouse blanche.
Je compris où je me trouvais. Qu’est-ce que je faisais dans un hôpital ?
— Mademoiselle Marshall ! Quelle surprise ! Vous êtes enfin réveillée.
Mademoiselle Marshall ? Je pensais avoir touché le fond, quelle méprise ! Ce fut en voulant me rappeler qui j’étais que la réalité me foudroya sur place. Je ne me souvenais de rien, ni de ma soirée de la veille ni de ma vie tout entière.
— Nous allons vous retirer tout ça, faire quelques examens médicaux et nous appellerons vos proches. C’est un vrai miracle que vous vivez, là.
Malgré mon envie de crier, l’horreur de la situation me tétanisa. Quel drame avais-je subi pour que je sois dans cet hôpital, sans aucun souvenir, sans la moindre bouée à laquelle me raccrocher ? Même mon prénom m’échappait !
Chapitre 2

Un cortège de médecins et d’infirmières défila au sein de ma chambre. Ils s’affairèrent dans un ballet étourdissant, s’assurant que le pire était derrière moi. Mon retour parmi les vivants les fascinait. Moi, je qualifiais plutôt cela de terrifiant.
Je restai muette, une bonne partie de leur consultation. Que pouvais-je bien dire de toute façon ? J’étais là, seule contre tous. Entre leurs mains, je devins une marionnette, palpée, contrôlée, examinée sous toutes les coutures. Et puis, je ne comprenais pas un traître mot de leur jargon médical.
— Vos parents sont sur la route, m’apprit soudain une infirmière tandis que la plupart de ses collègues avaient déserté. Comment vous sentez-vous ?
Je la fixai. Une réelle empathie couvait dans le bleu électrique de ses yeux, contrastant fortement avec ses cheveux blond cendré remontés en une queue de cheval imparfaite. On m’avait posé cette question une bonne dizaine de fois, ces dernières minutes. Jusqu’à maintenant, il n’y avait jamais eu d’inquiétude et d’empathie, rien qui puisse me mettre en confiance. Jusqu’à maintenant, je n’avais même pas été capable de parler, je ne communiquais qu’avec des gestes. Personne n’avait insisté, affirmant qu’il me fallait du temps pour réintégrer mon esprit et mon corps. Mais combien avais-je perdu de minutes ? D’heures ?
— Confuse, admis-je enfin d’une voix enrouée.
— Vous ne vous souvenez vraiment de rien ?
Je secouai la tête.
— Il est important que vous parliez, que vous vous confiez à quelqu’un, à un psychologue. C’est généralement l’étape du réveil suite au coma qui constitue un véritable traumatisme.
J’étais bien d’accord avec elle. J’avais l’impression d’être une coquille vide, que je n’existais pas. J’en avais mal au cœur. En prenant soin de bien articuler, je demandai :
— Pourquoi est-ce que je ne me souviens de rien ?
— Vous avez eu un grave accident qui vous a causé plusieurs lésions cérébrales. Cela dit, on ne peut jamais savoir à l’avance si le patient se souviendra ou non de son passé. Même si, dans votre état, malgré le rétablissement de votre corps, on se doutait bien qu’il y aurait une altération de la mémoire. Trois types de scénarios existaient et vous auriez pu vivre chacun d’entre eux.
— Décrivez-les-moi.
Ma voix se faisait un peu moins rocailleuse. Pendant combien de temps n’avais-je pas émis un son ? Toutes ces incertitudes qui fondaient sur moi me terrorisaient.
— Il y a ceux qui ont des souvenirs réels des événements passés. Cela leur permet de donner une cohérence à leur parcours de soins. Se projeter dans une perspective de rééducation est beaucoup plus simple pour ces personnes-là.
Très bien. Ça n’augurait rien de bon pour moi. Je soupirai. Je n’étais plus à ça près en mauvaises nouvelles.
— Il y a aussi les gens qui, comme vous, sortent d’un véritable trou noir, appelé aussi trou réa . Il est source d’anxiété et représente une véritable quête des sens. Cette phase de recherche peut très vite devenir obsessionnelle. Dans votre cas, ce sera beaucoup plus laborieux, car l’accident a détérioré toute votre mémoire.
Ses explications collaient parfaitement aux engrenages qui s’emboîtaient dans mon cerveau. Je désirais savoir qui j’étais, connaître le moindre événement de mon passé et plus particulièrement celui qui m’avait précipité dans un coma aussi dévastateur qu’une faux.
— La troisième catégorie de personnes repose sur des souvenirs qui n’ont jamais eu lieu. Ce sont généralement des faits réels mélangés à des délires. Il y a quelques années, nous avons eu le cas d’une femme qui au cours de son enfance avait connu une inondation. Suite à son réveil, elle pensait avoir été enfermée dans de l’eau, qu’elle étouffait. Et ça peut être n’importe quoi, une grotte, un huis clos. C’est bien souvent en lien avec un ancien traumatisme. Le problème, c’est que les patients ont du mal à faire face. La réalité leur échappe, ils construisent leur futur sur des expériences erronées. C’est pour cette raison qu’il est important de se confier.
J’épro

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