Fleur de pêcher , livre ebook

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2022

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Décembre 2018, Naomi a tout pour elle. Elle étudie à l’université prestigieuse de la Sorbonne. Son petit ami et sa famille la soutiennent et l’aident à construire la femme d’affaires qu’elle sera demain. Tout irait parfaitement si elle n’avait pas eu la folie d’accepter un job étudiant plutôt sympa et original : poser pour un cours d’arts plastiques...


Passionnée de danse contemporaine, elle trouve tout de suite la tâche aisée et se lie d’amitié avec le professeur, Huy Adelin. Elle décide de ne rien dire à sa famille ni à son petit ami. Mais alors que les mensonges risquent de la rattraper, Naomi devra composer entre passion et raison. Et si l’avenir professionnel qu’on avait choisi pour elle était en train de s’effriter ?

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Date de parution

03 mai 2022

Nombre de lectures

0

EAN13

9782819108634

Langue

Français

Iluka Roux



Fleur de pêcher
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les "copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective" et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, "toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite." » (Alinéa 1 er de l’article L. 122-4.) « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »


© 2022 Les Editions Sharon Kena
www.skeditions.fr
À Leire, pour sa patience, sa rigueur et sa sensibilité.

À Philippe, pour la sincérité, le courage et l’armure qu’il aura fallu revêtir tout au long de ce périple.
Table des matières
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Épilogue
En savoir plus sur l’auteur
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Chapitre 1
J’avais accepté.
Pourquoi ? Qu’est-ce que cela m’apporterait ? Et, au fond, en avais-je vraiment envie ? Je soupirai. Trop tard pour revenir en arrière.
Paris se diluait dans la nuit depuis un petit moment. Nombre de questions m’assaillaient tandis que je rêvassais devant la fenêtre et que mon corps se balançait sur la chaise. Un épais manteau de nuages, invisible dans l’obscurité, privait la ville de toute étoile. Je vérifiai l’heure. Ma main tremblait un peu.
C’était le moment de partir. Je fermai mon cahier dont les marges regorgeaient de dessins et de gribouillis. J’attrapai ma parka de sport et mon sac, y glissai ma tablette pour d’éventuelles révisions supplémentaires et abandonnai ma minuscule chambre étudiante.
À peine avais-je quitté le couloir qu’un bruit claqua le sol dans mon dos. Les pas de Magalie, certainement. Je me retournai face à la belle étudiante qui me jaugeait derrière ses petites lunettes. Elle sortait sans doute de la douche, à en juger par les pointes humides de son carré plongeant. Dans son pantalon chino et son pull ample, parfaits pour couvrir ses petites rondeurs, elle était toujours aussi chic.
— Tiens.
Elle me tendit mon écharpe à franges, que j’avais probablement oubliée dans la cuisine commune de l’étage. Je la remerciai d’un signe de tête et nouai nerveusement l’étoffe.
— Je ne te retiens pas, mais franchement, tu n’es pas obligée d’y aller.
— Je sais, mais j’ai dit oui à Charlotte.
— Et alors ? Elle t’a demandé parce que tu ne sais pas dire non.
— Pas du tout.
— Bien sûr que si ! rétorqua Pierre depuis la cuisine.
Le grand brun, un peu maigre, s’approcha tout en grignotant une barre de céréales. Comme Magalie et moi, Pierre était en économie à la Sorbonne, dans la même promotion. Ses petits yeux inquisiteurs se vissèrent aux miens.
— T’as vraiment besoin d’argent, Naomi ? Une soirée de révisions en moins par semaine, ce n’est pas rien, penses-y.
Voilà que ça revenait sur le tapis. Magalie et Pierre s’étaient consacrés à leurs études pour réussir brillamment les deux premières années de licence. Pas de passe-temps ni moment de répit. Plus que des étudiants, c’étaient des sorbonnards . De mon côté, je suivais tout juste, avec des validations sans mention.
— Ça n’a jamais empêché Charlotte de valider son année, il me semble.
— Elle ne cumulait pas un job étudiant et un cours de sport, rectifia Magalie. Tu vas t’arrêter où ? Tu oublies qu’on vise quatorze de moyenne, là, pas dix. C’est ton entrée en Magistère qui se joue.
Je serrai le poing autour de mon sac et me retins de lui répondre crûment. Magistère était la suite logique de nos études, un des parcours les plus prestigieux auquel on ne pouvait prétendre en dessous d’une mention bien. Pour l’instant, j’en étais loin. Mais la danse, c’était la danse. Il était hors de question d’y toucher. Et Magalie savait très bien ce que je pensais de ses mots lorsqu’elle le résumait non sans une pointe de mépris à « un cours de sport ». Cependant, sa discrétion était essentielle et, pour ce faire, je ne devais pas la provoquer.
— C’est sûr que je ne suis pas dans le besoin, mais je ne roule pas sur l’or non plus. Écoute, je vais faire un essai, puis je verrai bien.
Magalie haussa les épaules et rangea ses cheveux derrière ses oreilles.
— Par contre, pour Florian… murmurai-je.
— Il n’est pas au courant ? coupa-t-elle un peu sèchement.
Mon regard s’affaissa malgré moi. Non, je n’en avais pas touché un mot à mon petit ami, comme une menteuse, comme une peste qui le trompait. Pourtant, je n’aurais jamais osé, au contraire.
— Avec son mémoire et ses demandes de stage, je n’ai pas envie d’en rajouter.
Florian étudiait dans la même branche que nous trois, mais dans une école de commerce.
— Parce qu’en plus tu l’as pas mis au courant ? s’esclaffa Pierre. Enfin, vu le job en question, vaut peut-être mieux pas.
Je roulai des yeux. Magalie détourna les siens.
— Ce boulot n’a rien de gênant ! Florian est juste un peu sur les nerfs en ce moment, je vous dis ! Vous ne lui dites rien s’il vient ce week-end, OK ?
— D’accord, soupira Magalie.
Pierre retourna à la cuisine et jeta son papier en claquant le couvercle de la poubelle.
— J’te préviens, ajouta-t-il, acerbe. Je ne dirai rien, mais ne me demande pas de mentir. Tes histoires de cul, ça s’arrête à la porte de ta chambre.
Je ne pus m’empêcher de sourire : Pierre dans toute sa splendeur ! D’horribles rides déchiraient son rictus quand il se mettait en rogne ainsi. Mais il avait beau se montrer aigri, je savais qu’il garderait ses distances s’il le croisait. Une certaine froideur était parfois palpable entre les deux hommes, même si aucun conflit ne les animait. Ce n’était peut-être pas plus mal.
— Merci, Pierre.
Je quittai mes deux camarades que je suivais partout à la fac et m’échappai enfin. Je poussai la lourde porte d’entrée, éventrant la pénombre du soir, et pris la direction du RER. Et si Florian passait à l’improviste ? Et s’il demandait à me voir ? Improbable. Le mardi, il finissait tard généralement. De toute façon, nous avions rendez-vous demain. J’avais beau tenter de me rassurer, un étau semblait se resserrer autour de ma gorge.
Je quittai la rue Dareau, où se cachait la résidence, pour le boulevard Saint-Jacques aux platanes dénudés que la lumière des réverbères perçait, comme sur une photo jaunie. Évidemment que je n’avais rien dit à Florian. Bientôt… je lui dirai bientôt . Il n’était pas du genre à me crier dessus. Il avait la tête sur les épaules et, outre le fait de compter une soirée de révisions en moins, il soulèverait certainement la question de l’originalité de cet emploi étudiant : poser pour un cours d’arts plastiques.
Charlotte m’avait assuré que son travail demeurait tout à fait respectable, que je trouverais les étudiants adorables, tout autant que le professeur. Enfin… c’était Charlotte. Je ne montrais pas la même étincelle ni le même culot pour crever le regard de tous ceux que je croisais, comme elle y excellait tout sourire, dans un éternel amusement.
J’atteignis l’immense cage de verre de la station Denfert-Rochereau. Plus je descendais vers le quai à ciel ouvert, plus je sentais le froid s’engouffrer dans mon cou malgré l’écharpe, et plus je me disais que c’était une bêtise. L’arrivée du train mit fin au supplice. Bercée par le remous du wagon qui filait en direction de Cachan, à la périphérie de Paris, j’appuyais ma tête contre la vitre. Mon reflet m’apparaissait flou à cette distance. Je sortis ma tablette et vissai mon regard sur le chapitre de macroéconomie. Je me mordis la lèvre. Ça va être gênant, ce truc-là, je ne le sens pas… Je posai l’écran sur mes genoux et en profitai pour resserrer ma queue de cheval toute brune. Charlotte avait précisé que je devais attacher mes cheveux. Dommage pour elle, on pouvait passer des heures à observer ses boucles dorées danser.
L’arrêt de Cachan pointait enfin le bout de son nez. Je n’avais pas dépassé le second paragraphe alors que j’abandonnais l’objet au fond du sac. Je quittai la station pour une étroite rue qui n’avait plus rien de la splendeur du centre-ville : de petites enseignes fermées, des devantures souillées de pollution, de vieux panneaux publicitaires rongés par la rouille. À première vue, j’avais l’impression de retourner en province. Je trouvai rapidement l’immeuble rose à la fenêtre proéminente blanche, qui se démarquait des autres bâtiments. Ma main tremblait toujours un peu lorsque j’entrai, mais c’était peut-être le froid.
Le long corridor donnait sur plusieurs portes et un escalier en colimaçon paré d’une rambarde de bois vieilli. Le parquet me donnait déjà envie de danser. Caressant la rampe vernie, je montai, attirée par les voix à l’étage, et j’aperçus bientôt le va-et-vient d’étudiants qui se saluaient, pochette à dessins sous le bras. J’avançais lentement, comme une étrangère que personne ne remarquait, qui pénétrait ce monde sans le heurter.
— T’es nouvelle ? m’interpella une jeune femme, avec un sourire affectueux.
— Je… je remplace Charlotte, le modèle.
— Ah ? Charlotte ne viendra pas ? Je ne savais pas.
— Elle est partie en Allemagne pour ses études. Elle ne rentrera pas de sitôt.
Elle parut déçue.
— Je comprends pourquoi il n’y a pas son vélo dans l’entrée. Quoi qu’il en soit, bienvenue ! Moi, c’est Sarah.
Elle m’indiqua la salle de cours au fond. Et je d

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