253
pages
Français
Ebooks
2021
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Publié par
Date de parution
07 mai 2021
Nombre de lectures
10
EAN13
9782379931895
Langue
Français
DARK ROMANCE
Delilah et Luka ont grandi dans des caravanes voisines, au milieu d’un camping miteux, berceau de la misère.
Delilah possède la beauté du diable, Luka, son âme.
Poussée dans ses retranchements, elle est prête à tout pour se tirer très vite de cet endroit ; lui n’a pas les moyens de lui offrir un nouveau refuge.
Ils s’aiment, mais ils ne sont pas capables de vivre ensemble. Delilah est butée, passionnée et vénale. Luka est froid, calculateur et sans scrupules.
Quand l’un commence à prendre son envol, l’autre fomente sa vengeance. « Le jour où j’aurai ton cœur, ça me fera mal de le briser ».
Que le spectacle commence !
Publié par
Date de parution
07 mai 2021
Nombre de lectures
10
EAN13
9782379931895
Langue
Français
Angel Arekin
Dirty Duet
L’auteure est représentée par Black Ink Éditions. Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit, sous n’importe quelle forme.
Nom de l’ouvrage : Dirty Duet
Auteur : Angel AREKIN
Suivi éditorial : Sarah Berziou
© Black Ink Éditions
Dépôt légal mai 2021
Couverture © Black Ink Éditions. Réalisation Juliette BERNAZ .
Crédits photo : Pat Supsiri Photography
Modèle : Vadim Ivanov
ISBN 978-2-37993- 189-5
Black Ink Éditions
23 chemin de Ronflac - 17440 Aytré
Numéro SIRET 840 658 587 00018
Contact : editions.blackink@gmail.com
Site Internet : www.blackinkeditions.com
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Épilogue
Remerciements
À Rich, mon amour, qui
croit en moi mieux que je n’y crois.
Chapitre 1
Luka
Mes 13 ans
Ma tête percuta le bord du plan de travail. La douleur explosa sous mon crâne. Des éclats blancs empiétèrent sur mon champ de vision. À moitié avachi sur le sol, je me secouai pour dégager le voile nivéen jeté devant mes yeux. Pas bon de rester par terre. Pas bon du tout. Je me relevai péniblement en prenant appui sur le placard, malgré ma tête qui avait l’air de jouer au yo-yo. La silhouette de mon père se dressait de toute sa hauteur, m’affichant son t-shirt jaune pisse, son pantalon de travail miteux et la sueur poisseuse de ses aisselles. Il paraissait encore plus grand dans la minuscule cuisine du mobil-home. Plus grand et plus menaçant. Clope au bec, il darda sur moi un œil vide, aussi bovin qu’un être humain en était capable.
— T’es vraiment qu’un sale petit con, Luka, m’asséna-t-il avant de fourrer sa pompe maculée de boue au creux de mes côtes.
Il appuya jusqu’à me renvoyer au sol, jusqu’à ce qu’une plainte de douleur s’accumule dans ma bouche et fuite comme un filet de bave dégueulasse. Là, il relâcha la pression de sa chaussure sur mes poumons et me permit de me redresser contre le meuble.
Au fond du mobil-home, ma mère pointait sur nous un regard défoncé :
— Yvan, laisse-le. Tu vois bien que t’en tireras rien.
Mon père ne l’écouta pas, il s’accroupit devant moi, saisit le col de mon t-shirt entre ses doigts épais et puissants et me ramena à quelques centimètres de son visage à la barbe mal taillée. Son haleine alcoolisée s’insinua dans mes narines et me souleva le cœur.
— La prochaine fois que je reçois un coup de fil de ta connasse de prof, je t’enfile le balai à chiottes dans le cul, t’as compris ?
Je hochai la tête, indifférent à la menace. Ce n’était ni la première ni la dernière.
Il finit par me libérer de sa poigne et gueula sur ma mère :
— Loretta, arrête de prendre la défense de ce merdeux.
Il se dirigea vers elle après avoir manqué de m’écraser les doigts par terre, attrapa sa bouteille de bière sur le comptoir et disparut dans la chambre du fond. Je ne cherchai pas à en savoir davantage. Je me relevai aussi prestement que possible, en tâtant l’arrière de mon crâne. Je sentis le contact humide et chaud de mon sang. La trace était visible sur le meuble. Je grimaçai, sans m’attarder pour autant à l’intérieur. L’odeur de moisi m’étouffant brusquement, je me précipitai au-dehors, claquant la porte derrière moi. Aussitôt, la voix de mon vieux rugit :
— La porte, merde !
Je ne répondis pas. Une main dans mes cheveux, je marchai à l’ombre de la caravane qu’un antique lampadaire éclairait partiellement, jusqu’à me laisser choir sur un parpaing qui gisait non loin. Tremblant, j’attrapai le paquet de clopes dans la poche arrière de mon jean et allumai une sèche avec mes doigts couverts de sang. Le mien. Je tachai le filtre de rouge, m’en fichai et pompai méchamment, remplissant mes jeunes poumons de nicotine.
À mes pieds, je fixai une colonie de fourmis qui passaient avec nonchalance, inconscientes du danger, transportant leurs précieuses denrées. Je les écrasai une à une avec mon index. Quand ce ne fut pas assez, j’usai de mon talon de basket pour les écrabouiller, commettre un génocide. Bientôt, la terre battue fut souillée de purée de fourmis. À peine rasséréné, je poussai un soupir, aspirai une profonde bouffée de cigarette et portai mon regard sur la rangée de mobil-homes qui s’entassaient dans le camping. On était loin d’un cinq étoiles. La plupart étaient foireux et décrépis. Tout ici puait la misère à plein nez. Ceux qui vivaient là étaient les rebus de la société. Les parias. Les crève-la-dalle. Comme mes vieux. J’avais treize ans et je savais déjà que je serais mort avant mes vingt-cinq au rythme où ça allait. Si je ne me sortais pas les doigts du cul pour m’en tirer, si je ne me montrais pas plus fourbe, plus rusé, plus cruel que les autres. J’étais doué. Mes notes au bahut étaient à chier. Mes profs me prenaient pour un demeuré ou un délinquant, quand ce n’étaient pas les deux à la fois. Mais j’étais malin, bien plus qu’ils ne l’imaginaient tous. Dans ma tête, j’organisais des plans, échafaudais mon avenir. Et il n’était pas dans ce bled miteux, à me ruiner la santé dans la vieille usine de poissons pas frais. Je me ferai du fric. Un jour, je coucherai dans une putain de baraque luxueuse, avec les plus belles femmes de cette fichue planète. Je nagerai dans mes billets et je ne saurai tellement plus quoi en foutre que je me torcherai avec, juste pour le fun.
J’éteignais mon mégot en le frottant contre le parpaing quand un gémissement me parvint depuis la caravane d’en face. Un frisson dégoûtant se fraya un chemin dans mon bide. Je le connaissais bien celui-là. Pas la première fois qu’il s’immisçait entre nos deux caravanes. La tête de lit se mit à cogner dans la cloison pourrie.
Bam
Bam
Bam
Bam
Les chocs accélérèrent leur cadence. C’était toujours frénétique. Rapide. Sans concession. Un nœud me tordit les boyaux tandis que je me remettais debout. Je restai un instant figé, le regard vissé à la fenêtre d’où filtrait une frêle lumière orangée et poussiéreuse. Ses rayons glissaient jusqu’à la pelouse élimée à force de trop nombreux passages.
Le gémissement revint, se planta dans ma poitrine. La bouche soudain pâteuse, je fis un pas vers la caravane et la lumière fanée. Je me faufilai dans les ombres de la nuit. Mon cœur se mit à cogner aussi fort que la tête de lit dans le mur. La douleur sous mon crâne parut reprendre vie, le labourer à mesure de la tension qui m’infestait peu à peu. La langue sèche collée à ma lèvre inférieure, je me dressai sur la pointe des pieds pour glisser un œil à travers la fenêtre sur laquelle la buée commençait à apparaître.
Le nœud se resserra au creux de mon ventre et mon sexe réagit en écho, durcit, alors que la gerbe me montait à la gorge.
Delilah était là. Allongée sur le ventre au milieu des draps défaits, sa chemise retroussée au-dessus de son cul. Ses longs cheveux châtains étaient relevés par-dessus sa tête et libéraient son visage angélique. Mon père disait de Delilah qu’elle avait le diable au corps, qu’il n’était pas normal pour une gamine de notre âge d’être aussi bien gaulée et de donner envie à des mecs de la sauter. Que c’était une pécheresse. Il avait sûrement raison. Elle avait déjà tout ce qu’