Dealers de nuages , livre ebook

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Europe de l’ouest, dans un futur pas si éloigné.


Le réchauffement climatique a atteint son paroxysme. La chaleur et la sécheresse ont fini par s’installer sur la majeure partie de la planète. L’ordre mondial s’est effondré, les gouvernements ont disparu et l’humanité ne survit plus que par petits groupes isolés et concurrents.


L’enjeu : trouver de l’eau.


Emiliana, jeune pilote d’avion et Zürich, mécanicien de génie, s’associent avec Met’, geek-météorologue, afin de faire tomber la pluie sur leur communauté de Bellerive, située sur les rives d’un lac Léman transformé en désert de sable brûlant. Leurs outils : des capteurs d’humidité, des générateurs de nuages et un vieux Canadair trafiqué grâce auquel ils vont pouvoir larguer des sels hygroscopiques afin de créer des orages.


Mais ils ne sont pas les seuls à revendiquer l’eau contenue dans ces nuages. Leurs voisins de Payerne et Neufchâtel, équipés de petits avions redoutables surnommés les Croix-noires, sont prêts à tout pour s’emparer de la précieuse ressource.


Pour faire voler son vieux coucou, Emiliana aura besoin de toute son énergie, de la solidarité de sa communauté et devra nouer des alliances, mais aussi affronter son passé.



Dealers de nuages est le 10e roman de Stéphane Desienne publié aux Éditions du 38, un thriller de #climatofiction #postapocalyptique en surchauffe !

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Publié par

Date de parution

16 août 2021

Nombre de lectures

0

EAN13

9782374538990

Langue

Français

Présentation
Europe de l’ouest, dans un futur pas si éloigné.
Le réchauffement climatique a atteint son paroxysme. La chaleur et la sécheresse ont fini par s’installer sur la majeure partie de la planète. L’ordre mondial s’est effondré, les gouvernements ont disparu et l’humanité ne survit plus que par petits groupes isolés et concurrents.
L’enjeu : trouver de l’eau.
Emiliana, jeune pilote d’avion et Zürich, mécanicien de génie, s’associent avec Met’, geek-météorologue, afin de faire tomber la pluie sur leur communauté de Bellerive, située sur les rives d’un lac Léman transformé en désert de sable brûlant. Leurs outils : des capteurs d’humidité, des générateurs de nuages et un vieux Canadair trafiqué grâce auquel ils vont pouvoir larguer des sels hygroscopiques afin de créer des orages.
Mais ils ne sont pas les seuls à revendiquer l’eau contenue dans ces nuages. Leurs voisins de Payerne et Neufchâtel, équipés de petits avions redoutables surnommés les Croix-noires, sont prêts à tout pour s’emparer de la précieuse ressource.
Pour faire voler son vieux coucou, Emiliana aura besoin de toute son énergie, de la solidarité de sa communauté et devra nouer des alliances, mais aussi affronter son passé.

Dealers de nuages est le 10e roman de Stéphane Desienne publié aux Éditions du 38, un thriller de #climatofiction #postapocalyptique en surchauffe !


Stéphane Desienne est établi sur les bords de la Loire, le dernier fleuve sauvage d’Europe, dit-on. Il est féru de science-fiction depuis son plus jeune âge, influencé par le côté obscur des technologies, l’exobiologie, les thèmes liés à la survie.
Puisque dans le futur, tout peut arriver, ce n’est pas le pire qui provoque la terreur, mais son anticipation.

Site Web de l'auteur
DEALERS DE NUAGES
Stéphane DESIENNE
ROMAN SF
Collection du Fou
Onze minutes
Lorsque le nuage se condensa, les activités humaines cessèrent à Bellerive. Les habitants levèrent leurs yeux secs vers la chape d’un bleu omniprésent où flottait l’émanation cotonneuse comme s’il s’agissait d’une apparition divine ou celle d’un fantôme dont le drapé filandreux s’effilochait lentement. Le blanc pur, intense, contrastait si fortement avec l’arrière-plan électrique qu’il devait être visible à des kilomètres à la ronde. De quoi attiser les convoitises.
Interpellée par les cris en provenance de l’extérieur, Emiliana sortit en trombe de l’atelier. Son regard suivit aussitôt la direction qu’indiquait le doigt tendu de son fils, Zeph. Elle réagit en une poignée de secondes, le temps d’émettre des consignes sur un ton péremptoire :
— Rentre à la maison et préviens Tess.
— Et toi ?
— C’est le moment que j’attendais. Que nous attendions tous, lui répondit-elle en ébouriffant ses cheveux.
— Il va pleuvoir, tu crois ?
— Je l’espère.
Emiliana courut en direction de son deux-roues à propulsion électrique posé contre un muret décrépi. Elle le démarra d’une simple pression sur le bouton de la poignée puis fila à toute vitesse. Par ces chaleurs caniculaires, l’atmosphère brûlante ne tarderait pas à effacer ce blanc insolent du ciel pur. La tache humide commençait sûrement à rétrécir, à s’étioler sous l’effet du vent qui asséchait tout sur son passage. Ce nuage, le premier depuis des semaines, ne resterait pas longtemps avant de disparaître comme s’il n’avait été qu’un souvenir ou bien le fruit d’une hallucination collective. La fenêtre de tir se réduisait déjà et elle savait qu’un autre créneau ne se présenterait pas de sitôt. Cramponnée au guidon, Emiliana accéléra à travers les ruelles sèches de Bellerive en soulevant un panache de poussière, en poussant la mécanique qui accusait son âge.
À peine arrivée à destination, elle se gara puis elle se rua vers le bâtiment grand ouvert pour y récupérer sa combinaison, son casque et son antique veste au cuir craquelé :
— Zürich ! cria-t-elle en l’enfilant.
— Je l’ai vu ! lui répondit-il.
Le mécanicien avait déjà sorti l’appareil du hangar. La carlingue limée par le temps laissait apparaître des traces de rouge et de jaune. Après un tour rapide consacré à vérifier les ailerons, les nacelles des moteurs, le fuselage en forme de coque de bateau, elle grimpa la courte échelle, remonta la coursive pour s’installer dans le cockpit exigu tout en recevant les consignes de celui pour qui cette machine n’avait, pour ainsi dire, aucun secret. Le Canadair avait miraculeusement survécu à l’extinction progressive de la civilisation puis traversé les décennies de chaos dans un hangar ensablé, oublié sur une base aérienne de l’ancienne sécurité civile française, emmailloté dans un cocon de plastique. Après avoir découvert l’oiseau abandonné, Zürich l’avait convoyé par la route jusqu’à Bellerive, avec l’idée folle – délirante , avaient déclaré les responsables – de le remettre en état de vol. Pour cause : il n’y avait plus d’eau pour éteindre les incendies des forêts disparues. À quoi servirait une telle machine dont les moteurs consommaient du carburant qui plus est ? Comptait-il balancer du sable ? avait demandé l’un des conseillers, moqueur.
— J’ai rempli les réservoirs et réglé le mécanisme des trappes afin d’améliorer la dispersion.
Concentrée sur sa check-list, Emiliana acquiesça gravement. Guidée par Zürich, elle s’était longuement entraînée sur une cible tracée au milieu des dunes en larguant… du sable. Contrairement à l’eau, il y en avait en abondance.
— Garde bien en tête que la masse volumique du produit est beaucoup plus faible que celle du sable, il va avoir tendance à s’éparpiller davantage et on n’obtiendra pas l’effet désiré. Il ne faut pas trop le concentrer non plus. Ce que l’on veut, c’est un saupoudrage efficace. Uniforme et efficace.
— Uniforme et efficace, répéta-t-elle d’une voix mécanique. Je dois voler à trente mètres au-dessus de la cible en conservant le même cap et une vitesse constante, je sais déjà tout ça. On dirait que cette fois-ci, c’est le jour de l’examen, chef, lui sourit-elle.
Le gaillard ajusta sa casquette et ses moustaches se courbèrent vers le haut en même temps que ses lèvres, avant que son expression se mue en une moue crispée.
— Encore une chose, dit-il en la dardant de son regard inquiet. Je veux que tu me ramènes le coucou intact. Pas de trous dans la carlingue. Ni dans ta peau. Et vas-y mollo avec les gaz. La structure n’est plus toute jeune, ce zinc risque de perdre des pièces en vol si tu le pousses de trop.
Emiliana acquiesça, puis elle bascula les commutateurs pour mettre en route les deux turbines qui montèrent en régime en sifflant.
— Emi, insista-t-il, s’ils se pointent je ne veux pas que tu prennes…
Ses dernières paroles furent noyées dans le vrombissement naissant qui emplissait rapidement la cabine. La jeune femme abaissa la visière de son casque et leva le pouce.
— Tout va bien se passer ! hurla-t-elle. Il est pratiquement au-dessus de nos têtes, je serai dessus avant eux. Ce nuage est à moi ! Ils ne me le prendront pas !
Zürich posa une main ferme sur l’épaule de sa protégée sans la quitter des yeux. Il n’avait pas besoin de parler, elle savait très bien ce qu’il avait voulu lui dire.
Après être descendu de l’appareil, le mécanicien se présenta devant le nez en agitant ses bras selon un rituel précis. À son ordre, Emiliana poussa lentement la manette des gaz tout en jetant un œil sur l’antique montre à ressort accrochée à son poignet. Entre la découverte du nuage et le décollage, il s’était écoulé quatorze minutes ce qui constituait son troisième meilleur temps. Ils auraient pu battre le record, se dit-elle, si Zürich ne s’était pas épanché en conseils inutiles. Elle connaissait les risques et les avait acceptés. Fin de la discussion , aurait-elle ajouté.
L’appareil avança à une allure pataude en soulevant des rafales de sable aussitôt transformées en tourbillons ocre par les hélices quadripales. Le ronflement sonore, amplifié par le fuselage métallique, lui donnait le sentiment de faire corps avec la machine, de la ressentir jusque dans ses entrailles et ses os en train de vibrer à l’unisson. Elle amena le Canadair entre les deux piquets surmontés de fanions jaunes affolés par la bourrasque et qui marquaient le seuil de la piste. Quant à cette dernière, il s’agissait d’une bande de sable rudimentaire plus ou moins aplanie, longue d’à peu près mille mètres. Après un ultime signe adressé au mécanicien et confirmant que tout allait bien, Emiliana lâcha les freins.
L’avion roula d’abord lentement avant de prendre progressivement de l’élan tandis qu’elle sursautait sur son siège grinçant, la main ferme sur la manette des gaz lorsque les roues sautaient dans les creux et sur les bosses. La vitesse de rotation atteinte, le nez se souleva, suivi par le train d’atterrissage principal qui arracha les derniers paquets de sable à la piste meuble. La pilote tira légèrement sur le manche puis entama un long virage pour passer à la verticale de Bellerive. En dessous du ventre rouge écaillé de l’avion, plusieurs dizaines de personnes agitaient les mains en poussant des vivats qu’elle ne perçut certes pas, mais qu’elle imagina sans peine. Elle esquissa un sourire, redressa les ailes et fixa son attention sur l’amas cotonneux qui se maintenait, quasi immobile, droit devant, à quelques kilomètres. Ses yeux se plissèrent : il semblait avoir perdu une bonne partie de son eau, en un quart d’heure à peine.
Le temps risquait de faire défaut pour valider la théorie de Met’. L’expert météo de Bellerive lui avait expliqué que les nuages étaient constitués d’infimes gouttelettes, si fines qu’elles flottaient littéralement dans les airs. Quand elles se concentraient en cumulus, la teneur moyenne en liquide s’établissait à 0,30 gramme d’eau par mètre cube. Une formation d’un kilomètre de côté en contenait environ trois cent mille litres, ce qu’elle avait toujours eu du mal à se représenter. Met’ lui avait simplifié les choses en lui affirmant qu’il y avait là largement de quoi remplir l’ancienne piscine municipale et l

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