238
pages
Français
Ebooks
2021
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Publié par
Date de parution
10 mai 2021
Nombre de lectures
30
EAN13
9782376523475
Langue
Français
Publié par
Date de parution
10 mai 2021
Nombre de lectures
30
EAN13
9782376523475
Langue
Français
Ellie Ach
Coloc's Protect
ISBN : 978-2-37652-347-5
Titre de l'édition originale : Coloc's Protect
Copyright © Butterfly Editions 2021
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Couverture Butterfly Editions© - Shutterstock
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-347-5
Dépôt Légal : Mai 2021
1305202-1800-VF
Internet : www.butterfly-editions.com
contact@butterfly-editions.com
« Personne ne peut revenir en arrière et commencer un nouveau début, mais n’importe qui peut commencer aujourd’hui et créer une nouvelle fin… »
Maria Robinson
- 1 -
Ève
— Ève !!! Tu vas être en retard ! Magne-toi, sérieux !
— Je sais, je sais ! J’arrive ! J’en ai pour une minute.
J’enfile rapidement mes tennis blanches, lisse mon chemisier tout aussi immaculé, que je rentre soigneusement dans ma longue jupe grise en lin. Elle est un peu trop grande pour moi – parfois, il m’arrive de marcher dessus –, si bien que le tissu commence à s’effilocher en bas. Mince, ça ne fait pas très sérieux, je devrais me changer. Mais si je ne suis pas dans le salon dans trente secondes, je vais me faire zigouiller par l’adjudant en chef qui me hurle dessus depuis la pièce d’à côté.
Je sors de ma chambre en courant presque, attrapant au passage un cookie sur le plan central en marbre de la cuisine. Ma colocataire, Vic, me tape sèchement sur la paume tout en claquant sa langue contre son palais, ses yeux me foudroyant sur place.
— Tu mangeras quand tu auras payé ta part du loyer, me balance-t-elle en replaçant le gâteau encore tout chaud dans l’assiette.
Mon ventre crie famine. Je ne serais pas étonnée de voir un filet de bave couler aux coins de mes lèvres. Néanmoins, je ne peux qu’acquiescer comme une malheureuse affamée. Elle a raison, j’ai deux mois de retard, je n’ai quasiment pas pu participer aux courses ni aux charges. Si encore nous nous entendions bien, peut-être qu’elle se montrerait davantage compréhensive. Après tout, est-ce ma faute si l’on m’a virée quatre fois en l’espace de six mois ? Bon, d’accord, peut-être que j’ai une légère part de responsabilité.
— Je touche mon salaire, aujourd’hui. Je pourrai te rembourser une grosse partie de ce que je te dois, et pour le reste… je lui explique en prenant un air de chien battu.
— Je vais devoir attendre, comme toujours, râle-t-elle en ouvrant grand les bras. Tu es une plaie, Ève Adams. J’aurais dû me casser une jambe le jour où j’ai accepté que tu emménages ici.
Oui, vous ne rêvez pas, mon nom est bien Ève Adams. Plutôt comique, non ? Je suppose que ma mère était du genre croyante, ou alors qu’elle avait un sens de l’humour plutôt bizarre. Impossible pour moi d’en être certaine étant donné que je ne la connais… ni d’Ève ni d’Adam. Ah, ah !
OK, blague pourrie, je sors.
Pour la petite histoire, j’ai été abandonnée quelques jours après ma naissance, par une mère qui ne se sentait apparemment pas capable de gérer une enfant à dix-sept ans, d’après une lettre succincte qu’elle m’a laissée le jour où elle m’a confiée aux services sociaux. Quant à mon père, eh bien, aucune info de ce côté-là. Il pourrait être n’importe où, n’importe qui. Il paraît que j’ai les lèvres pulpeuses d’Angelina Jolie, peut-être suis-je la fille cachée de John Voight, qui sait ?
J’ai passé mon enfance entre foyers et diverses familles d’accueil. Je n’ai vécu aucun drame, les gens chez qui je suis tombée étaient, en général, assez sympathiques. Cela dit, on me considérait comme un cas difficile à gérer ; en tout cas, sur le long terme. Voilà pourquoi je ne restais jamais bien longtemps chez eux. Au bout de quelques semaines, ils me ramenaient en trouvant des excuses minables, comme ces gens qui délaissent leurs animaux à la SPA lorsqu’ils s’en sont lassés. Vous connaissez l’histoire du pauvre chat que l’on abandonne, soi-disant parce que le petit dernier est allergique ? Eh bien, ce chat, c’est moi.
Ne passez pas par la case adoption, retournez tout droit en prison .
J’exagère quelque peu ; le foyer, ce n’était pas si terrible que ça. Cependant, j’étais plus que ravie de pouvoir m’en aller à dix-huit ans, même si je n’avais pas un sou en poche.
Là encore, ça n’a pas été simple. J’ai cumulé les petits boulots, j’ai dormi à droite, à gauche. J’ai même déjà créché sur un banc, une fois. Et puis, un jour, j’ai fait la connaissance de Vic. Elle bossait dans une petite boutique de fringues, dans laquelle on venait de m’embaucher à l’essai. Elle cherchait une colocataire, je lui paraissais gentille et… dans le besoin. Pour être franche, elle a eu pitié de moi, rien d’autre. Du moins, un court instant. J’ai emménagé chez elle le soir même, avec pour seul bagage un sac marin miteux. Une semaine plus tard, on me virait du magasin, mes collègues ne supportant pas mes diverses manies, et Vic regrettait déjà de m’avoir invitée dans son appart', et dans sa vie.
— Est-ce que tu pourrais au moins contribuer à ranger un peu ? Tu laisses traîner ton bordel partout ! s’exclame-t-elle en me montrant les livres que j’ai abandonnés sur la table basse.
Je m’empresse de rejoindre le salon, évitant tout de même Dolce, son bouledogue anglais, qui ne manque pas de faire claquer ses dents à quelques millimètres de mon mollet. Ce chien me hait ! Je ne lui ai pourtant jamais rien fait, j’aime les animaux. Malheureusement, malgré mes multiples tentatives de corruption par les caresses, ou les croquettes, il continue de vouloir me mordre à la moindre occasion. Je suis sûre que chaque nuit, il rêve de me voir déguerpir de son superbe loft , de retrouver son espace pour lui tout seul. Un peu comme sa maîtresse.
— Bon, tu pars quand ? Jamal arrive dans dix minutes, me dit Vic en se remettant du rouge à lèvres, admirant son reflet dans la vitre du micro-ondes.
— J’en ai pour dix secondes, juste le temps de prendre mon sac, je réponds en m’emparant de ma petite besace noire tout élimée.
— T’appelles ça un sac… grogne-t-elle tout en effectuant un baiser imaginaire à son image.
Tout le monde n’a pas les moyens de se payer du Gucci, du Dior ou du Versace. Ah oui, petit détail. Vic est riche, dans le genre, vraiment pétée de tunes. Pourquoi elle bosse ? Pour le plaisir. La mode, c’est son dada. Elle pourrait tuer pour un caraco ou une jupe moulante. Quel intérêt de me tanner pour le loyer alors qu’elle n’a clairement pas besoin de ma part ? Parce que c’est une question de principe et aussi… parce que c’est une garce.
Entendons-nous bien. Évidemment, je ne souhaite, en aucun cas, vivre à ses crochets. Je dois apporter ma contribution. Mais un peu d’humanité, ce n’est pas trop demander, si ?
Elle et moi ne pourrions être plus différentes. Cette poupée blonde a des seins qui lui remontent jusqu’au menton, un cul à la Kim Kardashian et un front si botoxé qu’elle n’est même plus capable de froncer les sourcils… Elle possède une grande intelligence, cela dit. Assez ingénieuse, et peste comme pas possible. Une sorte de Katherin Heigl croisée avec la sorcière dans Blanche-Neige. Ah oui, petit détail me concernant : j’ai la fâcheuse tendance à comparer tout le monde à des célébrités. Ça marche même avec les animaux ! D’ailleurs, Dolce est la copie conforme du chien dans la série « La Loi est la loi ». Vous vous en souvenez, non ?
Physiquement, je fais un mètre soixante-cinq pour à peine cinquante kilos. Mes cheveux roux tombent sur mon fessier maigrichon, de grosses lunettes camouflent mon visage pâle, parsemé de taches de rousseur. Et je pense que Sylvester Stallon