Clap sur Aspen , livre ebook

CLAP SUR ASPEN
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Emma Landas & Ange Edmon
 
 
 
 
 


 
Les auteures sont représentées par Black Ink Éditions. Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit, sous n’importe quelle forme.
 
Nom de l’ouvrage : Clap sur Aspen
Auteur : Emma Landas & Ange Edmon
Suivi éditorial : Sarah Berziou
 
© Black Ink Éditions
Dépôt légal octobre 2022
 
Couverture © Black Ink Éditions
Réalisation : Juliette Bernaz
Crédit photo : Shutterstock
ISBN 978-2-37993-370-7
 
Black Ink Éditions
27 rue Vivonne - 17220 La Jarne
Numéro SIRET 840 658 587 00026
 
Contact : editions.blackink@gmail.com
Site Internet : www.blackinkeditions.com
 
Table des matières
Playlist de Clap sur Aspen
Chapitre 1 – Une romance de Noël…
Chapitre 2 - Rien ne sert de lutter, il faut se casser à point
Chapitre 3 - Je sais ce qu’il te faut
Chapitre 4 - Fais pas ton H
Chapitre 5 - Et maintenant ?
Chapitre 6 - Un cri que je ne serais jamais fichue de décrire dans un de mes scénars
Chapitre 7 - Claro que si, pero…
Chapitre 8 - Sérieux, mais quelle chieuse !
Chapitre 9 - Noël, Noël, Noël…
Chapitre 10 - Tu le représentes assez bien… Ken
Chapitre 11 - C’est donc ça, un miracle de Noël ?
Chapitre 12 - « Une semaine, et on se dit adieu, tu signes ? »
Chapitre 13 - Ma belle, la curiosité est un vilain défaut !
Chapitre 14 - Face au blizzard, sinon c’est pas drôle
Chapitre 15 – Ça fait donc de moi un héros…
Chapitre 16 - Toi avoir contenté femelle
Chapitre 17 - NOM DE DIEU !
Chapitre 18 - La brindille…
Chapitre 19 - T’as pas osé, Miller ?
Chapitre 20 - Caliwillow
Chapitre 21 - L’excuse bidon
Chapitre 22 - Tu vas me faire la totale ?
Chapitre 23 - Le roi de l’échappatoire !
Chapitre 24 - Ash, Ash, Baby
Chapitre 25 - Qu’allons-nous faire de ça ?
Chapitre 26 - … voyons où ça nous mène
Chapitre 27 - Et c’est un problème ?
Chapitre 28 - Tu as encore sorti le grand jeu
Chapitre 29 - Et si…
Chapitre 30 - Miaouuuuuu...
Chapitre 31 – Joyeux Noël, Willow…
Chapitre 32 - « Clap sur Aspen »
Chapitre 33 - T’as qu’à l’ouvrir, gros malin !
Chapitre 34 - Ne me porte pas la poisse, mec
Chapitre 35 - Je ne bloque plus sur le pitch
Chapitre 36 - Je reste team Willow
Épilogue
(NON) REMERCIEMENTS

 
Playlist de Clap sur Aspen
Disponible sur Spotify et sur la chaîne YouTube de Emma Landas
 
 
White Christmas – Bad Religion
Santa Claus Is Back In Town – Elvis Presley
12 Days Of Christmas – Relient K
Santa Claus Is Coming To Town – Michael Bublé
Last Christmas – Wham !
Jingle Bell Rock – Bobby Helms
Rockin’ Around The Christmas Tree – Lauran Hibberd
I’ll Be Home For Christmas – Bing Crosby
You’re A Mean One, Mr Grinch – Small Town Titans
The Christmas Song (Merry Christmas To You) – Nat King Cole
White Christmas – Otis Reading
Have Yourself A Merry Christmas – Matilda
Merry Christmas Baby – Elvis Presley
Christmas (Baby Please Come Home) – U2
Back Door Santa – The Black Crowes
Silent Night – Bleeker
Snowman - Sia
All I Want For Christmas – Michael Bublé
One More Try – George Michael (Ouais, je sais, c’est pas très Noël, mais qui lira comprendra. Idem pour les deux prochaines.)
Infinity – James Young
Ice Ice Baby – Vanilla Ice
 
Si je devais parler de lui,
Je vous dirais sans détour
Qu’il est plus qu’un abri,
Et qu’il veille sur chaque jour.
 
Si je devais vous la décrire,
Je vous parlerais de sa douceur,
De cet éternel sourire
Qui s’accroche à votre cœur.
 
Si je devais le dessiner,
Je m’attarderais sur sa lumière,
Sur la finesse de ses traits
Qui font de moi sa prisonnière.
 
Si je devais vous la conter,
Je vous parlerais de sa splendeur,
Pas celle que vous voyez
Mais celle qu’elle garde à l’intérieur.
 
Si je devais vous le dévoiler,
J’insisterais sur ses contours,
Sur cet être qui sait s’effacer
Sans jamais se parer d’atours.
 
Si je devais vous la présenter,
Je n’aurais jamais les bons mots,
Elle est de ces gens si singuliers
Qui embellissent tout un scénario.
 
Tous droits réservés©Emmange
 
Chapitre 1 – Une romance de Noël…
 

 
Willow
 
Trente-cinq ans. Shonda Rhimes avait trente-cinq ans lorsqu’elle a créé Grey’s Anatomy . Soit juste huit ans de plus que moi aujourd’hui. Deux ans après la diffusion du premier épisode, la jeune scénariste afro-américaine était considérée par le célèbre magazine Time comme l’une des cent personnes les plus influentes.
Où est-ce que j’en serai moi, dans huit ans ?
Et au-delà ? Vais-je moi aussi être récompensée par de nombreux prix pour « meilleur scénario », « meilleure série dramatique » ? Vais-je monter ma propre boîte de production, m’associer à Netflix et…
— Alors, tu en penses quoi ?
Je raccroche ma conscience, temporairement égarée, à mon regard figé sur James, mon patron.
Ce que j’en pense…
J’en pense que c’est probablement une vaste blague et que ce n’est certainement pas avec ce genre de commande à la noix que je vais me retrouver à la une du Time . Ni que je vais créer WillowLand, plus grande société de production télévisuelle des États-Unis.
— Willow, tu es avec moi ?
Je n’ai toujours pas bougé d’un iota. Pas arqué ou froncé un sourcil, pas cligné d’un œil, pas frémi de la moindre cellule musculaire. Rien. Je suis out of order. Sous le choc.
— Willow ?
— Oui, oui, je suis là, pesté-je tout en m’agitant sur ma chaise.
— Alors ? Tu en dis quoi ? C’est… cool, non ?
Cool ?
— Juste pour qu’on soit clair, James, tu peux me rappeler quelle est ma spécialité dans cette boîte de production scénaristique ?
Mon cynisme ne lui échappe pas, James manifeste aussitôt des signes de lassitude. Il souffle, se passe la main sur son visage fatigué, ses épaules s’affaissent.
— Je sais, Willow, mais…
— Mais quoi ? Tu m’as embauchée pour écrire des scénarios de thriller, parce que ouais, il se trouve que je suis la meilleure dans ce domaine. Alors pourquoi me coller sur un scénario de romance, bon sang ? Moi ! De la romance !? Et de Noël, qui plus est !
Je m’attendais à ce qu’il lève les yeux au ciel, gueule, ou mieux, à ce qu’il témoigne un brin d’empathie à mon égard, mais non. James reste de marbre face à mon élan qui frôle l’hystérie. Nonchalamment installé dans son fauteuil en cuir noir, il fait tournoyer son stylo entre ses doigts agiles et m’octroie un air qui semble davantage s’apparenter à… de l’embarras ?
— Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu me regardes avec cette tête ? J’suis virée, c’est ça ?
James inspire un grand bol d’air, avant de l’expulser tout en longueur, ce qui ne me rassure en aucun cas.
— Pas encore, me lâche-t-il de but en blanc, sans même tenter d’enrober quoi que ce soit.
— Comment ça pas encore ? Ça veut dire quoi « pas encore » ?
— Larry Flin.
Je plisse les yeux en signe d’incompréhension puis lève les paumes pour l’inviter à développer.
— Quel rapport entre le magnat du porno et moi ? ajouté-je à mon geste puisqu’il ne bronche toujours pas.
— Flin, pas Flynt.
Larry Flin… Et ?
Merde, Larry Flin.
— Ne me dis pas que vous l’avez recruté ?? Vous l’avez recruté…, ne puis-je que conclure face à son air désolé. Et, logique, Larry reprend donc ma place dans la section thriller.
Ce mec est le meilleur scénariste du genre. Chiotte ! Je le pensais inaccessible, réservé aux élites telles que la Warner ou la NBCUniversal. Quelque part, je devrais me sentir heureuse que la boîte pour laquelle je bosse puisse se payer un tel type, mais pas si c’est pour que moi je perde mon job.
— Il n’est pas question que tu partes des studios, Willow, et crois-moi, je me suis battu pour que tu y conserves un poste. Mais travailler sur une romance de Noël est tout ce que j’ai à te proposer, parce qu’il n’y a que toi de dispo. Brittany est en congé maternité et la commande vient de nous tomber dessus. C’est à prendre ou à l…
— Te fatigue pas, j’ai compris, soufflé-je de dépit.
Je n’ai pas les moyens de perdre ma place. Pas alors que je viens juste de m’acheter un appart’ à Los Angeles et que je sais qu’il va me falloir une vie pour rembourser mon emprunt.
Adieu, la WillowLand Production.
Moi, une romance de Noël… Ma carrière est foutue.
Je déteste Noël. Fête purement hypocrite qui ne sert qu’à brasser du fric. Quant à mon avis sur la romance et l’amour au sens général…
— J’imagine qu’il est exclu que le scénario parle d’une pute qui se tape le père Noël et qu’à la fin le sapin prenne feu ?
Ouaip, je n’ai guère plus d’avenir dans l’humour…
Mon patron n’esquisse pas le moindre rictus, me confirmant à nouveau que mon sarcasme ne prend pas avec lui.
— Et je dois pondre cette merveille pour quand ?
— Il le faut pour mars. Ils veulent le sortir pour l’année prochaine.
— Pardon !? m’énervé-je aussitôt. Dans trois mois ? Comment veux-tu que je…
— À prendre ou à laisser, Willow, me répète-t-il avec plus de sévérité.
Mis à part un hochement de tête tout aussi ferme que son ton, je ne rétorque rien. À quoi bon ? Je suis clairement en position d’infériorité, j’ai besoin de ce job et on ne peut pas dire que, malgré ma haute estime de moi-même, les propositions de travail fleurissent dans ma boîte mail.
Déconfite, je me relève de mon siège et m’apprête à sortir du bureau.
— Willow ?
Je me tourne vers James, lui adresse un regard impatient alors qu’il tarde à me dévoiler ce qu’il a de plus à me dire.
— Prends quelques jours de vacances et va… je ne sais pas moi… à la montagne !
— À la montagne ? Qu’est-ce que j’irais foutre à la montagne !? J’ai horreur du froid.
— Chercher l’inspiration ! On est en décembre, observe, nourris-toi de ce qui t’entoure, assiste à des concerts de Noël, fais du patin à glace, des cookies, même de l’origami !
De l’origami ? Il se moque de moi, là !?
— OK, oublie l’origami