202
pages
Français
Ebooks
2019
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Publié par
Date de parution
13 décembre 2019
Nombre de lectures
163
EAN13
9782365403696
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Les parents de Brad et Cassie n'acceptent pas leur relation... et pour cause !
Francis, le père de Brad, a épousé Doris... la mère de Cassie, ce qui fait d'eux les membres d'une même fratrie malgré l'absence de liens de sang.
De nombreux obstacles se dressent sur leur chemin... est-ce que leur amour y survivra ?
Publié par
Date de parution
13 décembre 2019
Nombre de lectures
163
EAN13
9782365403696
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Brad et Cassie
L'intégrale
Du même auteur aux Editions Sharon Kena
Les déboires d'une star
Âme de guerrière
Si je dois choisir
Béverly, sur un piedéstal
Les guerriers de l'ombre (la saga)
Morsures nocturnes (la saga)
Les tourments d'une passion
Totale dévotion (la trilogie)
Mortelle rencontre
Dans les coulisses d'IWA (la saga)
Double vie
Jane Hunter
Au-delà des apparences
Les envoyés
Possédés (la saga)
Espérance
Le prix du bonheur
Sharon Kena
Brad et Cassie
L'intégrale
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article L.122-5, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l'article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »
©2014 Les Editions Sharon Kena
www.leseditionssharonkena.com
Table des matières
2 - Reviens-moi
3 - Choisis-moi
4 - Chéris-moi
5 - Pardonne-moi
6 - Cède-moi
7 - Comprends-moi
Prête pour ma soirée, je me contemple dans le miroir sur pied qui me renvoie un reflet satisfaisant. Je porte un jean taille basse et un top moulant de couleur chocolat. Mes longs cheveux blonds sont noués en une haute queue-de-cheval, laissant ainsi ma nuque dénudée et mes anneaux noirs pendre librement à mes oreilles.
J'entends la porte de ma chambre s'ouvrir mais ne me retourne pas, certaine de l'identité de l'arrivant. Je vois rapidement apparaître Brad derrière moi dans la glace. Il effleure mes épaules en lorgnant ma tenue. Je lui tends le collier que j'ai dans la main ; il l'accroche autour de mon cou en prenant soin de caresser chaque parcelle de ma peau. Je frémis à son contact.
Où vas-tu ? demande-t-il avant de déposer un léger baiser sur mon épaule gauche.
Au bowling, réponds-je en me détournant de la psyché pour lui faire face.
Brad, de deux ans mon aîné, est très séduisant. À dix-neuf ans, il arbore un air sûr de lui et déterminé. Son allure de rebelle fait fondre toutes les filles, ses cheveux bruns courts, la barbe de quelques jours... Je trouve qu'il ressemble à John Hensley{1}, l'un de mes acteurs préférés, bien qu'il réfute ma comparaison.
Avec qui ? s'intéresse-t-il.
Ludivine, Steven, Jérémy et Kevin, l'informé-je en attrapant ma veste en jean posée sur mon lit.
Je viens avec toi, décide-t-il.
Ce que je savais déjà. Il me fait le coup à chaque fois !
Nous quittons ma chambre pour aller informer nos parents de notre départ. Francis, le père de Brad, est rassuré de savoir que son fils me conduit au bowling et me ramènera ensuite. Il le pense responsable, croyant qu'il veille sur moi... Comme il se trompe ! Ma mère, Doris, nous souhaite une bonne soirée avant que nous quittions la demeure familiale.
Francis et ma mère se sont mariés il y a dix ans et se fréquentent depuis quinze ans. Nous avons, pour ainsi dire, grandi ensemble Brad et moi. Au début, on se considérait comme frère et sœur, maintenant ce n'est absolument plus le cas. Quand j'ai commencé à avoir une jolie poitrine, il m'a vue différemment. Depuis, le regard qu'il darde sur moi a changé et le mien sur lui également.
Brad m'ouvre la portière de sa superbe Golf noire rabaissée et je m'installe à l'intérieur. Je suis quasiment la seule fille qu'il laisse s'y assoir, la traitant comme son plus précieux trésor. Sa petite amie aurait de quoi être jalouse, toutefois il n'en a pas en ce moment.
La route se fait dans le silence, je me permets néanmoins de lui lancer quelques regards, ce qui le fait sourire. Un vrai jeu de séduction s'est installé entre nous bien que je sache parfaitement qu'il ne se passera jamais rien. Il est plus ou moins mon frère même si nous n'avons pas le même sang.
Quand nous pénétrons dans l'établissement, nous enfilons les chaussures adéquates et rejoignons mes amis.
Encore accompagnée ! soupire d'agacement Kevin.
Je lève les yeux au ciel sans lui répondre. La présence de Brad l'incommode puisqu'il voit en lui mon grand frère et ne peut ainsi pas me séduire comme il aimerait le faire – informations glanées auprès de Jérémy.
Cassie ! se réjouit Ludivine, qui n'est maintenant plus la seule fille, en se penchant vers moi pour me biser sur les joues. Tu veux bien être ma partenaire ?
J'accepte volontiers et nous débutons notre partie. Kevin joue en équipe avec Jérémy et Steven avec Brad. Je reconnais volontiers que je me débrouille comme un manche, mais je m'amuse et c'est le principal. Alors que je m'apprête à tirer, Brad se place derrière moi, réclamant mon attention. Il me chuchote à l'oreille qu'il va m'aider à orienter la boule, ce qui est perdu d'avance quand je vois l'effet que me procure cette promiscuité. Il me plaque contre lui et me positionne pour le lancer... que je rate, bien sûr ! Quand nous constatons que je n'ai pas touché une seule quille, il dépose un baiser sur ma joue, me promettant qu'un jour j'y parviendrai. Puis il me libère de son étreinte et je ressens un grand vide. Je déteste cette sensation, c'est pourquoi j'évite de me retrouver contre lui. Il me fait beaucoup d'effet et je tente de me convaincre que c'est le résultat de son intense jeu de séduction. Et rien d'autre.
La partie se termine sur notre échec à Ludivine et moi, Brad et Steven sortant vainqueurs.
Nous nous installons pour un dernier verre, Brad en profite pour passer son bras sur le dossier du fauteuil derrière moi. Je tente d'en faire abstraction comme à chaque fois et me concentre sur la conversation de notre groupe. Il est question des vacances d'été qui viennent de débuter et de ce que nous allons faire durant toutes ces semaines de libre.
Derrière moi, je sens les doigts de Brad effleurer le bas de mon dos. J'en frissonne mais ne lui donne pas la satisfaction de le voir. Il me pense hermétique à ses tentatives d'approche, bien qu'il ne se lasse pas, et je veux que cela continue. Je me donne d'ailleurs beaucoup de mal pour ne rien laisser transparaître, multipliant les petits amis pour brouiller les pistes. Ses doigts se glissent à l'arrière de mon jean, saisissant la ficelle de mon string sur laquelle il tire délicatement en me fixant, ignorant complètement les autres qui, heureusement, ne voient rien de son manège. Je sens une douce chaleur envahir l’intérieur de mes cuisses. Il est temps que je mette fin à ce jeu dangereux.
Kevin ? On peut se voir en privé ? J'ai un truc à te dire.
Euh... oui, répond-il, étonné, en rougissant.
Brad approche ses lèvres de mon oreille alors que je n'ai encore esquissé aucun mouvement.
Ne fais pas ça.
Je l'ignore avec superbe et entraîne Kevin dans un coin isolé.
Ma technique quand je commence à éprouver du désir pour Brad, c'est de me trouver un petit ami et Kevin est le candidat parfait. Il est nouveau dans la bande, étant ami avec Jérémy depuis peu. C'est horrible de penser ainsi, mais quand je n'aurai plus besoin de ses services, la situation ne sera pas compliquée.
À l'abri des oreilles de nos camarades, je feins de m'intéresser à lui et l'interroge sur la raison de son animosité envers mon « frère ».
Il est tout le temps là !
Ma mère veut qu'il me surveille, mens-je.
Il soupire en comprenant qu'il ne sera jamais débarrassé de lui.
Mais sa présence ne m'empêche pas de faire ce dont j'ai envie, minaudé-je en me rapprochant de lui.
Il laisse échapper un sourire en m'enlaçant. Sans tourner la tête, je peux sentir le regard brûlant de Brad sur moi. Lentement, j'approche mes lèvres de celles de Kevin et l'embrasse longuement, caressant sa langue de la mienne sans la moindre pudeur pour que celui qui nous fixe puisse ne rien manquer du spectacle.
Nous regagnons la table, main dans la main, et je m'assois à côté de lui, délaissant intentionnellement Brad qui darde sur moi un regard amusé. La conversation reprend, bien que je ne l'écoute pas, me noyant dans les yeux noisette de mon voisin d'en face. La sonnerie de son téléphone met fin à notre petit jeu ; il décroche en souriant. J'aimerais savoir qui l'appelle mais ne peux pas l'entendre.
Je ne sais pas trop... répond-il évasivement à son interlocuteur avant de me fixer. Je peux te ramener maintenant ? me demande-t-il.
Pourquoi ?
Parce que j'ai un truc à faire après.
Je suis prête à parier que son truc, c'est rejoindre une fille.
Kevin me raccompagnera, décidé-je sans demander à l’intéressé si cela lui est possible.
Néanmoins, il acquiesce aussitôt.
J'arrive, déclare Brad avant de raccrocher.
Sans un regard pour personne, il quitte la table, se rendant à son rendez-vous nocturne avec, sans l'ombre d'un doute, l'une de ses nombreuses amies.
Nous autres ne tardons pas à nous en aller bien que Kevin se sente plus à son aise après le départ de mon protecteur. Sur le parking du bowling, il me propose un verre chez lui, ce que je ne peux refuser.
Le jeune homme vient de Paris, il a emménagé avec son père à Palavas-les-Flots après le divorce de ses parents. Il s'est rapidement fait de Jérémy un ami puisqu'ils fréquentent la même classe. Son paternel ayant dû remonter en urgence à la capitale, ce soir, mon petit ami est seul chez lui.
Il me fait visiter le pavillon récemment acquis avant de m'inviter dans sa chambre – l'endroit convoité. Chaque objet semble avoir une place bien précise et tout y est rangé avec ordre, à tous les coups, il est maniaque.
Sans aucune forme de procès, il se rue sur moi pour m'embrasser. Je n'ai plus de spectateur de choix pour m'adonner complètement à Kevin, mais le simple souvenir des doigts de Brad effleurant ma peau suffit à faire naître le désir en moi.
Ne souhaitant aucunement rentrer tard chez moi, je ne perds pas de temps et le déshabille. J'ai des gestes plutôt assurés – ayant beaucoup d'expérience dans ce domaine puisque je pratique activement depuis deux ans maintenant – alors que lui semble timide. Lorsque nous sommes tous les deux nus sur le lit, Kevin caresse ma peau, dessinant de petits cercles invisibles sur mon ventre alors que sa langue s'enroule autour de la mienne. Lentement, sa main se veut coquine et descend plus bas, frôlant mon entrejambe avant que l'un de ses doigts s'aventure en moi pour tenter d’éteindre le feu ardent qui me consume. Il va-et-vient doucement puis insère un second doigt dans mon intimité, accélérant la cadence ensuite. Je gémis légèrement à ce petit plaisir qu'il m'offre. Il les retire en même temps qu'il met fin à son baiser et enfile une protection avant de se positionner sur moi. Je me cambre quand il s'enfouit au plus profond de mon corps en soupirant d'aise. Ses va-et-vient sont longs et lents, me faisant quelque peu chavirer. J'enfonce mes ongles dans ses fesses lorsqu'il accélère le mouvement pour me pilonner. L'acte sexuel est en soi presque décevant et court, plus que ce dont j'ai l'habitude. Mon amant est sans doute encore un débutant. J'aurais aimé plus et soupire presque d'agacement lorsqu'il se retire. Il n'y avait aucun romantisme et je ne me suis pas sentie précieuse à ses yeux. Ce n'était que quelques minutes de sexe insignifiant !
Kevin dépose un baiser sur mon épaule, me faisant sursauter. Habituellement, c'est Brad qui se permet ce genre de caresse et la recevoir d'un autre me perturbe. Je me sens sale.
Désolé, dit-il en constatant qu'il m'a effrayée.
Je ne réponds pas et repasse mes vêtements, pressée tout à coup de rentrer chez moi.
Tu me ramènes ? demandé-je, bien que mes mots sonnent plus comme un ordre.
Oui.
Je le suis hors de la maison, déçue par ma soirée. Je me demande même ce que j'espérais en m'asseyant dans la voiture. Je n'ai qu'une hâte : me glisser sous une douche bien chaude, enlever ses traces et son odeur. Un jour, je trouverai un homme qui me comblera...
En immobilisant le véhicule devant chez moi, Kévin réclame mon numéro de téléphone. Deux options s'offrent à moi : soit je joue le jeu, le lui donne et reste avec lui quelques jours, soit je refuse et le quitte immédiatement. Mais je n'ai aucune envie de réitérer l'expérience de ce soir et me moque éperdument de passer pour une garce. Donc...
C'était sympa, Kevin, mais ça s'arrête là ! déclaré-je en sortant de la voiture.
Il est tétanisé et ne répond rien, ce qui me laisse le temps de filer.
Ma mère et mon beau-père sont couchés, il est plus de minuit. Je me demande si Brad est rentré et vais voir dans sa chambre. Vide. Je ressens un pincement au cœur mais n'y fais pas attention. Je gagne rapidement la salle de bain et me glisse sous le jet d'eau chaude. Je revois des images de ma relation intime avec Kevin sans rien ressentir. C'est en repensant aux doigts de Brad sur ma peau que le désir me consume, m'obligeant à recourir au plaisir solitaire. Alors que l'eau ruisselle sur mon corps fin, je laisse mes mains vagabonder sur ma poitrine qui se tend lorsque mon imagination déborde. C'est lui que je vois. Lui en train de caresser mes mamelons excités uniquement à cause du désir qu'il fait naître en moi. En glissant mes doigts sur mon ventre, c'est lui que j'imagine, toujours lorsque je les fais pénétrer dans mon intimité, ressentant bien plus de plaisir qu'avec Kevin. En jouissant, je prononce mentalement son prénom. Suis-je vraiment folle ? Bien que je sache que cela est mal, je ne parviens pas à me le sortir de la tête. Depuis des mois je tente de me convaincre que c'est son attrait pour moi qui me fait éprouver de drôles de choses, mais est-ce la réalité ?
Je coupe l'eau et m'enroule dans une serviette blanche avant de sortir de la cabine de douche. Je sursaute en apercevant Brad adossé contre la porte.
Déjà rentré, constaté-je.
Soirée décevante, réplique-t-il en s'approchant de moi.
Il attrape une serviette avec laquelle il entreprend de m'essuyer les cheveux.
Et toi ?
Pareil, soupiré-je.
C'est parce que tu n'avais pas le bon partenaire.
Je rougis à ces mots. Heureusement qu'il ne me voit pas !
Il laisse tomber la serviette et saisit ma brosse avec laquelle il commence à démêler ma tignasse blonde.
J'ai l'impression qu'il a toujours été attentif envers moi. Il est sans cesse aux petits soins et d'une tendresse à me rendre complètement dingue. Ce geste qui n'a pourtant rien d'érotique me fait bien plus d'effet que le sexe de Kevin en moi.
Quand mes cheveux sont lisses, il pose l'objet sur le meuble et un baiser sur mon épaule ; mon cops, ce traître, réagit au quart de tour.
Habille-toi, tu vas attraper froid.
Une chaude humidité s’insinue entre mes cuisses que je serre dans une vaine tentative, car ce simple geste suffit à provoquer de délicieux spasmes de plaisir qui m’électrisent de la tête aux pieds. Je le désire. C'est atroce comme je peux avoir envie de lui en cet instant. Je dois me mordre l'intérieur de la joue pour ne pas céder à mes pulsions.
Quand j'entends la porte se refermer, je pivote pour constater qu'il n'est plus là.
Jamais je ne pourrai apaiser ma faim de lui.
***
Il est presque neuf heures lorsque nous nous rendons à Europark à Vias Plage. J'ai d'abord essayé de me soustraire à la sortie familiale avant de tenter de nous faire accompagner de Ludivine. En vain. Je me retrouve coincée avec Brad et nos parents pour la journée. Tout ce que j'espère c'est qu'on ne sera pas obligés de les suivre ! Je préfère encore m'éclipser avec luiet m'amuser !
À l'arrière de la voiture, à côté de moi, il regarde le paysage défiler, sa main posée sur le jean recouvrant sa cuisse. J'en profite pour mettre mon MP3 dans les oreilles et fermer les yeux.
J'ai dû m'assoupir, c'est la main de Brad sur mon avant-bras qui me réveille. Je regarde autour de moi pour constater que nous sommes arrivés. J'aurais dû rentrer plus tôt hier soir, ça m'aurait évité d'être fatiguée. Je bâille, faisant sourire mon voisin.
Tu manques de sommeil ? s'amuse-t-il en me faisant un clin d'œil.
Je ne rétorque pas et sors du véhicule pour rejoindre ma mère sur le parking.
Vous venez nous rechercher ce soir ? tenté-je.
Ma question me vaut un regard réprobateur de ma génitrice qui aime ce genre de journée en famille. Pour moi, c'est un supplice.
On peut peut-être se séparer ? essayé-je tout de même.
En vain.
Ce qui amuse Brad qui ne se cache pas pour rire.
Une fois que nous avons passé l'entrée, Brad me rejoint, passant son bras autour de mon cou.
Live Horror Show ?
Une attraction que je n'ai jamais essayée et qui me fait peur. Apparemment, il s'agit de scènes de films d'horreur grandeur nature. Plus vraies que vraies. Trop peu pour moi.
Non !
T'es pas drôle, souffle-t-il tout contre mon oreille, me faisant frissonner.
Je ne suis pas là pour être drôle.
Allez, Cassie, c'est une bonne excuse pour semer les parents. Ils ne viendront jamais là-dedans.
Je reconnais que c'est un argument de taille et le Live Horror Show devient soudain très attrayant.
Je m'immobilise, l’obligeant ainsi à retirer son bras.
Promets-moi que tu ne me lâcheras pas.
Jamais, souffle-t-il en repoussant une mèche de mes cheveux.
Je me demande si nous parlons toujours du manège.
D'accord, cédé-je, acceptant de m'en remettre totalement à lui.
Brad saisit ma main, déclenchant une décharge électrique dans tout mon corps, et nous rejoignons nos parents. Il me libère avant de leur annoncer où nous allons. Comme il l'avait prédit, aucun ne souhaite venir et à nous la liberté.
Lorsque nous nous tenons devant ce qui semble être la maison de tous mes cauchemars, j'ai de sérieux doutes. Mais Brad ne s'en formalise pas, il me prend la main librement et nous emmène dans la file d’attente. Je deviens de plus en plus trouillarde malgré ses tentatives de me rassurer en passant ses bras autour de mon cou, m'attirant contre lui. Il en profite odieusement – et moi aussi.
Tu as promis, lui rappelé-je lorsque c'est notre tour.
Il dépose un baiser sur mon front, il est plus doux que tous ceux que j'ai échangés avec mes petits amis, et passe son bras autour de mes épaules pour me garder près de lui. Je respire un bon coup avant de pénétrer dans l'antre du diable, sursaute au moindre bruit alors que Brad rigole.
Si tu as dans l'idée de me séduire, tu t'es trompé d'endroit, lancé-je en me blottissant contre lui.
Tu es sûre ? J'ai l'impression du contraire.
Je lui lance une bourrade dans le torse sans pour autant m'éloigner. Même si habituellement, je fais tout pour ne pas me retrouver dans cette position, cette fois je refuse de m'écarter. Ma peur fait taire mon désir, je ne me concentre que sur notre environnement et non sur ce que je ressens.
À chaque bruit – qu'il soit suspect ou non –, je sursaute, et lorsque nous arrivons à la première salle de scènes d'horreurs, je crois défaillir. Brad est adorable et me guide hors de l'attraction alors que j'ai enfoui mon visage dans son cou en fermant les yeux.
C'est lorsque je sens l'air sur ma figure que je me risque à les rouvrir. Rassurée de voir que nous avons terminé l'horrible visite, je soupire de soulagement. Mon protecteur remet mes cheveux en place en s'assurant que j'aille bien.
Je hoche la tête en guise de réponse.
Je te paye une glace pour me faire pardonner.
Nous marchons jusqu'à la première boutique qui en vend et Brad en achète deux que nous mangeons assis sur des marches. J'ai pris la mienne au citron, je la savoure en regardant autour de moi. C'est si bon de ne pas voir débarquer nos parents ; je me demande d'ailleurs où ils sont. En tournant la tête, j'aperçois Brad qui rit, moqueur.
Quoi ? demandé-je en essuyant ma bouche, certaine d'avoir de la crème partout.
Rien, élude-t-il.
Dis-moi pourquoi tu ris, insisté-je.
Tu fais ça super bien ! me lance-t-il, taquin.
Je suis sûre de virer pivoine et regarde ailleurs pour qu'il ne me dévisage plus.
Tu l'as déjà fait ?
Je repose finalement mes yeux sur lui, exaspérée qu'il ose me demander une chose aussi personnelle.
Je refuse d'avoir ce genre de conversation avec toi !
J'adorerais que tu me le fasses.
A-t-il bien dit ce que j'ai entendu ? Cette fois, je ne sais plus où me mettre... j'ai juste envie de disparaître.
Tu me plais, je suis certain que tu le sais, avoue-t-il.
C'est le moment de mettre les choses au clair, de lui dire que rien ne se passera jamais entre nous puisque nous sommes frère et sœur par alliance.
Alors que je m'apprête à parler, il pose son doigt à la commissure de mes lèvres pour essuyer la glace au citron. Il le glisse ensuite dans sa bouche pour le lécher. Le geste est si érotique que je défaille sur place. Je suis comme subjuguée par cette action qui m'excite, je dois le reconnaître.
Ah ! Vous êtes là ! lance ma mère.
Je détourne mes yeux de ceux de Brad pour constater qu'elle se tient devant nous avec Francis.
Cassie ne se sentait pas très bien après la maison, explique Brad en se levant.
Je l'imite en confirmant ses dires.
J'emboîte le pas de ma famille, repensant à l'aveu de Brad. Jamais il n'avait été aussi explicite. J'imagine qu'il attend quelque chose en retour, cependant, je ne peux rien lui donner.
Nous passons le restant de la journée avec nos parents auxquels je ne souhaite plus me soustraire. Me retrouver seule avec Brad serait un cauchemar ! Nous faisons les attractions ensemble ; à l'abri de Francis et Doris, il s'autorise des gestes tendres, indignes d'un frère. Et j'y prends du plaisir. Trop.
Il faut absolument que je sorte ce soir et que je me trouve un petit ami avec qui passer les vacances. Ainsi, je me tiendrai à l'écart de Brad.
Cependant, à notre retour à la maison, le jeune homme me propose un cinéma, soi-disant pour se faire pardonner de m'avoir obligée à le suivre dans la première attraction. Judicieusement, il fait sa proposition devant nos parents, si bien que je ne peux pas refuser. Je tente tout de même de l'obliger à accepter la compagnie de Ludivine, Steven et Jérémy.
Pas Kevin ? me taquine-t-il.
Je le fusille du regard, ce qui le fait éclater de rire.
Appelle tes amis, m'autorise-t-il en approchant sa bouche de mon oreille. Si ça peut te rassurer, susurre-t-il pour que moi seule entende.
Je frissonne, mais ne lui laisse pas l'occasion de le constater et me jette sur mon téléphone.
Moins d'une heure plus tard, nous nous retrouvons tous devant le cinéma dans lequel je m’engouffre en tirant Ludivine derrière moi, dans une vaine tentative de fuite. Nous choisissons un film d'aventure, loin de l'horreur, alors que Brad s'amuse à leur raconter notre péripétie du matin. Je tente de le faire taire en lui donnant des coups de coude, en vain.
Il se place à côté de moi, et Ludivine de l'autre. Me voilà bien entourée ! J'entends Jérémy et Steven discuter de la manière dont j'ai rompu avec Kevin – après avoir couché avec lui. Je me sens un peu honteuse, néanmoins, ils savent que c'est ma façon de faire, pensant que je ne souhaite pas m'attacher ou veux me protéger de quelque chose. Ils ne m'interrogent jamais et ça m'arrange.
La lumière se tamise lorsque les publicités débutent puis s'éteint complètement aux premières notes du film. Brad me sourit avant de reporter son attention sur l'écran géant. Me plonger dans le long-métrage m'est impossible en le sachant à côté de moi. Je lui jette plusieurs regards à la dérobée, il est concentré et rit à certaines scènes. Je pose mon bras sur l'accoudoir entre nous et ma tête sur ma main. Quelques minutes après moi, il prend la même position. Nos doigts se touchent. Je ne recule pas, au contraire, je le laisse les entrelacer à l'abri des regards. Le désir naît au creux de mon ventre, rendant urgent le besoin de me trouver un petit ami. Je n'ose ni bouger ni respirer durant les deux heures de projection. Quand les lumières se rallument, Brad se lève, me privant du contact de sa peau. Je me sens vide. Encore.
Devant le cinéma, Ludivine propose d'aller boire un verre dans un pub, ce que j'accepte volontiers. Nous marchons alors jusqu'au café le plus proche et commandons des bières. Je pars en quête d'un joli garçon en fouillant la salle du regard, sentant celui, perçant, de Brad sur moi.
Tu cherches quelqu'un ? finit-il par me demander.
Non, mens-je en reportant mon attention sur ma boisson.
Jérémy se met à m'interroger sur ma rupture express avec son nouvel ami. N'ayant aucune envie de m'attarder sur le sujet, je réponds simplement que ça ne collait pas entre nous.
Au lit, tu veux dire ? insiste-t-il néanmoins.
Je le connais depuis la maternelle – tout comme Steven et Ludivine –, toutefois j'ai une sainte horreur qu'il me taquine de la sorte alors je le fusille du regard.
Allez, Cassie, donne-nous des précisions, tente Brad, amusé.
Le contraire m'aurait étonnée ! Il prend toujours un malin plaisir à me rendre dingue !
Oui, au lit, répliqué-je finalement à mon ami.
Je le savais ! lance Jérémy.
Je ne relève pas, refusant de passer le restant de ma soirée à débattre sur ma vie sexuelle.
Des précisions, peut-être ? tente Brad en approchant son visage du mien.
Non, tranché-je avant de vider le contenu de mon verre.
Jérémy commence à me raconter que Kevin a été blessé, qu'il tenait à moi... Je ne l'écoute que d'une oreille, réalisant que venir dans cet établissement était une mauvaise idée.
Je veux rentrer ! décidé-je en regardant Brad pour qu'il me ramène.
Déjà ? s'étonne-t-il.
S'il te plaît.
D'accord.
Je souris en me levant pour quitter ma place.
Une fois dans la rue, je m'agrippe au bras qu'il me tend et marche jusqu'à la voiture. Mes amis ne nous accompagnent pas, souhaitant profiter encore de leur soirée.
Brad me questionne sur la raison de ma morosité soudaine, je garde le silence. Il m'est impossible de lui expliquer que j'aurais voulu trouver un nouvel amant pour ne plus penser à lui.