166
pages
Français
Ebooks
2022
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
166
pages
Français
Ebooks
2022
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
08 avril 2022
Nombre de lectures
28
EAN13
9782493316486
Langue
Français
Publié par
Date de parution
08 avril 2022
Nombre de lectures
28
EAN13
9782493316486
Langue
Français
Claire Tonna Contiero
Au-Delà de Tout
© 2022. ©Claire Tonna Contiero, Editions Encre de Lune.
Tous droits réservés.
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelques procédés que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Crédit photo : ©canva.com
ISBN NUMERIQUE 978-2-493316-48-6
Editions Encre de Lune, 21, rue Gimbert, 35580 Guignen
Courriel : editionsencredelune@gmail.com
Site Internet : www.https://editionsencredelun.wixsite.com/website-1
Cet ouvrage est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes ou des institutions existantes ou ayant existé serait totalement fortuite.
« La vie n’est pas une fête perpétuelle. Merci pour les roses, merci aussi pour les épines. »
Jean d’Ormesson
A celui qui fait battre mon cœur et mon âme, qui m’aura soufflé quelques idées à cette histoire et qui ne la lira même pas.
Partie 2
Chapitre 1
Claira
Le 18 juin 2018 (le jour du drame)
Giulia
Elle me laisse là. Elle s’en va vers le rayon de soleil. Elle est si belle. Pourquoi m’abandonne-t-elle une nouvelle fois ?
J’ai froid. J’essaie d’ouvrir les yeux, mais un mal de tête s’engouffre en moi. J’ai si mal, putain. J’entends une voix près de mon oreille. Je sens son souffle contre celle-ci. Elle parcourt ma joue et arrive à mes narines. Une odeur d’alcool me percute. J’ai la gerbe. Je sens ses mains partout sur moi. Mais que m’arrive-t-il ? Pourquoi j’ai si mal à l’arrière de la tête ?
Je l’entends me répéter qu’il m’aime si fort, que je suis la femme de sa vie et que je ne peux pas le quitter. Pas maintenant. Pas avec lui. Un homme. Mais qui est-ce sur moi ? Je déraille, je ne comprends pas. Je ressens les battements de mon cœur dans mes tempes. Des larmes coulent le long de mes joues, mais je ne n’arrive pas à bouger d’un iota. Je suis immobile sous une masse qui pèse et qui s’affaire sur moi. Ses mains et ses doigts sont partout et me tuent à petit feu. J’ai envie de mourir.
Laisse-moi crever, connard !
Une autre voix résonne au loin. On m’appelle. Mais je ne comprends pas tout. Je suis perdue et cette douleur me bloque et détruit mon cerveau lentement. Mon ouïe ne peut plus fonctionner. Tous mes sens ne sont plus qu’un vaste puzzle qu’il me faut déchiffrer.
— DÉGAGE CONNARD ! LAISSE-MOI ME RELEVER ET PARTIR ! hurlé-je intérieurement, car aucun son ne sort d’entre mes lèvres.
— Putain, merde…, dit le souffle de cette voix trop proche.
Son poids me libère et je reconnais ce timbre. Des bribes me reviennent en mémoire, mais je sombre un peu plus. Je m’enfonce encore un peu plus bas. Encore un peu trop bas.
Non, non, non, pas lui…
Il n’a pas encore osé une nouvelle fois.
Je sais que je connais déjà cette réponse sordide et inéluctable…
Il n’a jamais su que me salir…
Pourquoi aurait-il changé ses habitudes dégueulasses ?
Je hurle une nouvelle fois sans que cela ne franchisse la frontière de mes lèvres. Ça reste bloqué sur ma langue, entre mes dents…
Putain de bordel de merde ! Ça fait mal. Je suis dans un brouillard épais, je sens que j’oscille entre les vivants et les morts.
Entre la terre et le purgatoire.
Entre le néant et le tout.
Après avoir détruit mon âme, il a réussi à anéantir mon corps.
Il l’a brisé encore.
Comme s’il n’était fait que de verre.
Comme si la fragile enveloppe que je m’étais à nouveau forgée, n’avait tenu, malgré l’amour si fort d’Aiden pour moi.
Je perds la maîtrise de mes sens, tout semble comme bordé d’un voile noir, dense et infranchissable.
— Giulia, où es-tu ? Je sais que tu es là, je t’ai vu. Je t’en prie, montre-toi ! dit l’autre voix que je commence à reconnaître.
Sa voix se brise un peu plus lorsqu’elle s’approche de moi.
— Je suis là…, dit la mienne basse et muette dans un souffle qui semble être le dernier.
Sacha
— Giulia, réponds-moi, s’il te plaît … Je t’en prie !
Elle ne répond pas, merde. Que lui a fait mon connard de cousin ?
Je le déteste.
Je le hais.
Je ne l’ai jamais vraiment apprécié…
J’aperçois un bout de papier, plié en quatre, près d’un rocher. Je m’approche et je le ramasse. L'inquiétude monte en flèche. Pourtant, elle devrait être là. Elle ne serait pas partie avec lui. Il est mauvais et violent. Il ne faut plus qu’elle le suive. Je déplie ce qui semble être une lettre et je commence à lire les premiers mots. Mon cœur se brise pour mon amie.
Mon regard aperçoit un pied de l’autre côté des rochers.
Merde, merde, merde…
Je range sa lettre dans la poche de mon jean. Le désarroi s'empare de moi à chaque pas. Je ne peux plus me cacher, je suis complice de son malheur. Comment ai-je pu la laisser vivre cette histoire avec lui ? Je sens mes esprits s'emmêler. Je comprends rapidement que quelque chose ne va pas. Les mots sortent instinctivement de ma bouche.
— Giulia, Giulia… Non, Giulia…
Ma voix se casse en deux. Mes larmes montent, je suis perdue. D’un pas rapide, je m’approche de son corps inerte.
Je la secoue, j’ai peur…
J’ai tellement peur que cette charogne ne soit parvenue à ses fins.
Non c’est impossible, je ne peux pas y croire.
— Giulia, je t’en prie. Réveille-toi !
Elle ne bouge plus, elle peine à respirer, je pose deux doigts sur sa jugulaire, mais j’en perçois à peine un battement. Elle va mourir si je ne fais rien. Putain, réfléchis Sacha, réfléchis. Je n’ai pas mon téléphone, putain, fait chier, il est resté au feu de camp avec les autres… Mes mains tremblent, je n’ose même pas la toucher. Si seulement j’avais été plus assidue pendant les cours de premiers secours. Mon cerveau fuse à mille à l'heure, je dois trouver une solution. J’ai les neurones en compote, rien de concret ne fait surface.
Ah oui, les autres….
— AU SECOURS ! À L’AIDE ! AIDEN ! KYLIAN ! GIULIA AAAAAAAAAAHHHHHHHH ! hurlé-je en me brisant les cordes vocales.
Je pleure de plus belle, l’enlaçant malgré tout contre moi. Mes sanglots me secouent tout en gardant Giulia dans mes bras. Mon dieu, faites que quelqu’un m’ait entendu.
— SACHA, TU ES OU ? SACHAAAAAAAAAA ! aboie Kylian en arrivant de l’autre côté des rochers.
Un cri strident me glace d'effroi. Myla et Alyssia ont hurlé à l'unisson en m’apercevant avec Giulia dans les bras.
À moitié morte.
À moitié en vie.
Leurs mains sur leurs bouches, elles n’osent plus approcher. Quand mes yeux se baissent sur mon propre épiderme, il est recouvert de taches carmin de-ci de-là, qui ne m’appartiennent pas.
Je réalise l’horreur de la situation.
Je doute qu’elle survive après cette hémorragie massive.
— Appelez les secours…. je vous en prie… C’est de ma faute… Je savais, je n’aurais pas dû la laisser avec lui…. Je m’en doutais… S’il vous plaît, appelez quelqu’un pour la sauver, dis-je totalement essoufflée, paniquée, en pleurant, ne sachant plus quoi faire à part la serrer dans mes bras comme pour la protéger.
Giulia
Je les entends. Leurs voix me sont si familières que je les identifie immédiatement. Mes amis sont là. Je sens le corps chaud de Sacha qui me protège à travers son étreinte.
Elle savait peut-être, mais ce n’est pas de sa faute.
Elle n’est pas lui.
— Giulia, Beauté… s’il te plaît, reste avec moi, souffle la voix de l’amour de ma vie.
Je la reconnais. Ce ton suave, qui produit sur mon palpitant un concerto rien qu’à lui, que j’aime tant. Cette voix qui me fait me sentir belle et sexy. Ce timbre qui est devenu fébrile, rempli d’inquiétude, à l’instant, où il a posé ses yeux sur mon corps meurtri. J’ignore à quoi je ressemble et si les dégâts sont aussi graves qu’ils le semblent. J’ai peur de ne pas avoir la force de résister. Je lutte contre le néant qui veut se fondre en moi. Ils l’ignorent, mais leur amour me donne la force de rester avec eux. Ils sont mon fil d'Ariane dans ce labyrinthe de souffrance.
— Je suis là, Aiden, je t’aime….
Mais les mots restent bloqués.
Je suis comme paralysée.
Mon cerveau a disjoncté.
Les plombs ont pété.
Le court-jus s’est installé et j’ignore si c’est réparable…
C’est de plus en plus difficile de rester avec eux, certaines phrases se coupent ou s’enfoncent dans le chaos environnant et je dois me concentrer pour ne pas succomber aux ténèbres. Pourtant, cela serait tellement facile de tout lâcher, j’en ai tellement rêvé. Mais non je ne peux plus, je ne suis plus seule et ce connard n’aura pas le dernier mot.
Je ne le laisserai plus jamais gagner !
— Laure, appelle les pompiers s’il te plaît. Kylian, Myla, Alyssia allez récupérer nos affaires et surtout ne laissez pas approcher son frère. Sacha laisse-moi ta place, je vais rester auprès d’elle…, lâche la voix dure d’Aiden.
Les pleurs de Sacha s’intensifient et je les sens me tomber dessus.
— Allez Sacha, viens, ne t’inquiète pas, il reste avec elle. Il faut récupérer toutes nos affaires. On revient après, je te promets ! tente de dire Lola, pour rassurer sa meilleure amie.
— Sacha, je te promets que je veille sur elle, jusqu’à l’arrivée des pompiers, je tiens à elle comme à la prunelle de mes yeux. Fais-moi confiance !
Aiden réussit à la persuader, elle commence doucement à bouger et je sens des bras plus musclés m’enlacer. Son odeur comble le trou béant dans ma poitrine.
— Oui, c’est ça. On est à la plage de Claira et notre amie est tombée sur les rochers. Nous ne savons pas comment elle s’est fait ça, mais il y a du sang partout au niveau de sa tête…, dit Laure aux secours.
— Dis-leur