121
pages
Français
Ebooks
2020
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Publié par
Date de parution
11 octobre 2020
Nombre de lectures
1
EAN13
9782372226080
Langue
Français
Quarante-huit poèmes pour pousser les murs et décloisonner nos représentations.
ERIC SCILIEN
AU BORD
DU VIDE
ET LE SOLEIL
DANS LES YEUX,
J’AI ACCÉLÉRÉ
Du même auteur
Chez B ookless-Éditions :
« Ne réalisez jamais vos rêves, courez après ! » (2019)
« Carnet de route » (2018)
« Ignominie amour » (2017)
« Comment réussir sa vie sans être une rock star » (2016)
« Un homme sans quête est un vélo sans roue » (2016)
« Un petit roi » (2015)
« Comment faire pour rencontrer quelqu’un » (2014)
Aux Éditions Jacques Flament :
« Le bunker » (2016)
« Comment devenir écrivain Anti-mode d’emploi » (2014)
« Pères et fils » (2012)
« Une gueule d’ange » (2012)
« Instinct de survie en milieu hostile » (2011)
Aux Éditions du Seuil :
« Le vieux » (nouvelle) dans « Les crimes de la rue Jacob », recueil collectif (1999)
ISBN-9782372226 0 80
3ème trimestre 2020
© Eric SCILIEN / BOOKLESS Éditions
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Rien ne nous fait autant vibrer que ce qui nous apparaît comme définitivement impossible.
(Les aphorismes de Penmarc’h)
UN SOIR, ON A FRAPPÉ À MA PORTE
ET JE N’AI PAS OUVERT
Un soir, il y a longtemps
quelqu’un a frappé
à ma porte
J’habitais un studio dans un immeuble
de sept étages qui donnait
sur le boulevard et il était
presque minuit
?
je me suis demandé
qui frappait
ça ne pouvait pas
être un voisin qui serait
venu quémander un carton
de lait pour ses chiards
ou un morceau de pain
ou je ne sais quoi
d’autre
avec les voisins
on se connaissait
à peine, on se disait tout juste
bonjour
en se regardant à distance avec des yeux
de merlan frit
Ça a frappé, une seconde fois
- et plus fort
comme si
l’être ou l’entité ou quoi que ce fut
derrière la porte,
commençait à s’impatienter
et je ne sais pourquoi mais
je n’ai pas ouvert
je suis resté immobile dans mon studio,
perché au septième et dernier
étage de cet immeuble qui donnait
sur le boulevard, immobile et sans bouger
en attendant que l’individu
ou la créature derrière la porte
finisse
par s’en aller
et je n’ai jamais su
qui avait frappé à ma porte
C’était au siècle dernier, quelque part
dans les années quatre-vingt-dix
et j’y songe encore aujourd’hui,
presque chaque jour
N’avais-je pas commis
une erreur ? De celles après lesquelles
on court toute son existence,
sans jamais réussir
à la rattraper ?
Et si le Grand Créateur lui-même s’était déplacé
en personne pour m’expliquer
enfin
les raisons de ma présence en ce Monde
et le comment et le pourquoi
de ce gigantesque
capharnaüm ?
Peut-être avais-je raté une occasion
unique, la chance de ma vie
je ne le saurai jamais
et c’est ça qui me rend fou
QUAND ON A DIX-SEPT ANS,
ON EST DÉJÀ UN HOMME
Et on voudrait être aimé
comme seule une mère
pourrait nous aimer
sale, puant
la morve au nez
et adolescent, des trous
dans les chaussettes et le regard
plongeant dans les décolletés des femmes
indifférentes
l’haleine chargée d’alcool
de la fumée des cigarettes blondes
des nuits sans dormir
à attendre
espérer
le miracle du petit matin
où ni Dieu ni personne
pas la moindre
belle inconnue
n’est venue
Déçu, éreinté
dans ces conditions, on ne peut pas
avoir envie
de laver la vaisselle
ranger sa chambre
ou réviser ses partiels, chercher du travail
on ne serait bon qu’à faire l’amour
si on était deux
et à rire bêtement
en racontant des histoires
pas drôles, les seules qu’on connaisse
et qui nous font
rire quand même, à l’heure où les enfants
vont à l’école
Plus tard, eux aussi feront comme nous
s’ils sont toujours vivants
TORTILLAS
Un jour, sur un coup de tête
tu es parti
pour te réinventer
ou par envie besoin
de tout lâcher
ta vie d’avant, ce travail
qui te phagocytait
ta famille, tes amis et ton appartement
et jusque ta collection de CD
et ce bout de fumée qui fait rire
sous l’armoire,
tu as tout laissé
et tu es parti
à l’aéroport, juste un sac
sur le dos, tu as décidé de prendre
le premier avion
mais deux horaires identiques
se sont présentés, l’un pour Mexico
l’autre pour Santiago
du Chili et il t’a fallu
choisir
Tu t’es souvenu alors
détester les tortillas et ce fut
Santiago du Chili
Arrivée de nuit
sous une pluie battante, tu empruntes la première
rue, le premier hôtel a des allures
de bouge véreux mais peu importe
et le réceptionniste t’envoie
au premier étage, la première chambre
à gauche
tu l’ignores mais
elle t’attend déjà
dans l’ombre du palier
sous les traits d’un toxico
en manque
sitôt la porte ouverte, l’ombre te poignarde
dans le dos, rien pu faire
en paquet de linge
sale, tu t'affaisses
sur le parquet où juste avant de mourir,
ta dernière pensée va
aux tortillas
les tortillas auraient pu te sauver
la vie
si seulement tu les avais
aimé e s
AVEC LES AUTRES, QUE TU LE VEUILLES
...