Ainsi soit-il , livre ebook

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2021

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Méfiez vous de votre reflet, il n'est pas forcément celui de votre âme




Nouvelle arrivante en ville, le docteur Lexa Louvet se réjouit de reprendre le cabinet dentaire de son confrère désormais à la retraite. Cerise sur le gâteau, sa rencontre inopinée avec Damien ravive son cœur solitaire. Mais rapidement basculée dans l’envers du décor par la jeune Cali, une amie de Damien au caractère impétueux, Lexa, ballottée d’illusion en désillusion, devra démêler le vrai du faux, torturée par une réalité au prisme déformant qui la projettera hors du conte de fées.



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Publié par

Date de parution

02 décembre 2021

Nombre de lectures

0

EAN13

9782381538341

Langue

Français

ISBN : 9782381538341
 
L’œuvre présente sur le fichier que vous venez d’acquérir est protégée par le droit d’auteur. Toute copie ou utilisation autre que personnelle constituera une contrefaçon et sera susceptible d’entraîner des poursuites civiles et pénales.
 

 
Ainsi soit-il

 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.

Nelly Yan
Ainsi soit-il


 
Merci à mes deux anges gardiens qui me suivent depuis toujours malgré les chemins fastidieux que j’emprunte,
À ma prof pour ses remarques pertinentes, Gilles pour la correction, Laure pour son implication,
À Karen pour sa bienveillance et son soutien,
À toutes les personnes qui m’ont suivie durant l’écriture de cet ouvrage et qui y ont cru avant que je n’y croie moi-même,
À tous ceux et celles qui me font confiance sans savoir me le dire,
À vous qui venez de faire un pas vers moi.
Notez bien que chaque titre de chapitre se rapporte à une chanson, une mélodie. En tant que pianiste compositrice, j’accorde beaucoup d’importance à la musique qui m’accompagne depuis plus de trente ans. La place qu’elle tient dans ma vie est si grande que je ne pouvais pas la laisser sur le bord de la route et mener cette aventure sans elle. Chaque titre vous apportera l’ambiance dans laquelle je me suis plongée pour écrire le chapitre en question, les paroles (quand il y en a) se rapportent au sujet du moment. Alors si vous souhaitez agrémenter votre lecture, je vous invite à vous laisser guider par mes choix.
Scannez ce code pour accéder à la playlist


 
1. You’re my best friend
(tu es mon meilleur ami) - Queen
— Miroir mon beau miroir dis-moi, qui est la plus belle ?
Cali se contemplait tout en se flattant sur le fait qu’elle n’avait rien à envier aux mannequins qui surpeuplent nos écrans et nos magazines .
De la courbe de ses lèvres rougies, charnues juste ce qu’il faut, des yeux verts en amande encadrés par d’interminables cils veloutés, des pommettes délicates rehaussant des joues fleuries par un rose léger, aux cheveux mi-longs bruns dont les mèches rebelles aux reflets cuivrés donnaient l’impression d’être soufflées par une brise d’été, tout y était, comme il le fallait.
Cali était de celles auxquelles les années nécrophages ne faisaient pas peur. Bien décidée à croquer la vie, elle se délectait de chaque instant avec enthousiasme, comme on se laisse descendre en vélo le long d’une pente, s’important peu de savoir quand elle va s’arrêter. Elle ne craignait pas de vieillir, convaincue de bénéficier d’une source de beauté intarissable. Ainsi armée, Cali défiait tout et tout le monde, intrépide, espiègle, jamais rassasiée.
Âgée de dix-neuf ans, elle avait eu son bac avec mention et se dirigeait vers une licence de droit mais sa véritable ambition était de devenir célèbre ! Plus tard elle serait actrice, chanteuse ou présentatrice télé et d’ici que l’opportunité se présente, elle demeurait totalement sereine. C’est sûr ça ne pouvait qu’arriver, il suffisait d’y croire, c’était mathématique.
En attendant, la jeune fille se prélassait dans le confort du cocon familial, vaste maison luxueuse nichée au creux d’une immense propriété boisée.
Fille unique, l’ado avait été élevée par un père bourru, peu enclin aux joies de la paternité, vampirisé par son cabinet d’avocats véreux, ses week-ends aux champs de courses et par une mère gynécologue, femme aux courbes graciles qui n’avait pas perdu de temps pour confier son enfant aux bons soins d’une nounou afin de retourner à son travail, ses salles de sport et ses voyages. En bref, le cocon familial de Cali était vide, grimé par un compte en banque redondant en guise de cache misère.
— OK c’est bon là, on bouge  ? 
Cali sursauta. Perdue dans son auto-admiration, elle en avait oublié la présence de Damien… depuis combien de temps était-il là ? Elle pivota et leva son visage pour lui faire face. Il patientait les bras croisés, négligemment appuyé contre le mur. De quatre ans son aîné, Damien était son seul et véritable ami, rencontré à l’after d’un concert il y avait deux ans…
Cette jouvencelle malingre à l’attitude revêche, dépassant d’une bonne quinzaine de centimètres les autres filles, intimant le videur posté devant l’établissement de la laisser passer, avait sidéré le jeune homme. Le gardien ne semblait même pas la voir, éludant ses attaques verbales, se contentant d’ouvrir l’accès aux demoiselles accompagnées. Damien avait remonté la file d’attente, ignorant la désapprobation de certains et s’était présenté comme le petit ami fautif et confus d’arriver en retard.
Le Minotaure avait levé les yeux au ciel et avait abandonné la partie. Aussi différent que Damien puisse l’être de Cali, ça avait tout de suite (ou presque) matché entre eux.
Une fois l’entrée franchie, l’effrontée s’était détournée de son bienfaiteur en lui lançant un rapide :
— Merci.
—  Attends ! Tu fais quoi ici ? T’as pas l’impression de t’être trompée d’adresse ?
—  Je suis exactement là où j’avais prévu d’être. Bon vas-y accouche, tu veux quoi ? Tu attends que je lance une ola pour te remercier de ton attitude chevaleresque ?
—  Non pas vraiment… Je t’offre un verre ?
—  Ah on y vient ! Puisque le numéro du sauveteur au grand cœur n’a pas marché, on se rabat sur la bonne vieille tactique, la drague misérable qui consiste à jouer de la conso !
—  Heu non je crois pas, tu te méprends. Mais puisque je suis ton petit ami pour la soirée, autant rester à te tenir compagnie et à veiller à ce qu’il ne t’arrive rien. Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, cet endroit ressemble plus à un repère de pirates qu’à un salon de thé !
—  Et alors ?
—  Et alors je me dis que ce serait plus prudent si je restais avec toi…  
Le sourire charismatique de Damien eut raison de l’air renfrogné de Cali.
— Très bien, pourquoi pas ? 
La soirée avait défilé beaucoup plus rapidement qu’ils ne l’auraient imaginé. Ils avaient vite fait cas du marasme ambiant, de la musique criarde crachée par des enceintes au bout de leur vie, des projections de bière conséquentes à des bousculades trop incisives, des rixes alcoolisées. Ils s’étaient divertis l’un et l’autre à refaire le monde, se décrire leurs attentes, leur vision d’eux-mêmes en tant qu’adultes accomplis.
Cali rêvait de paillettes, de people, de soirées mondaines et de flashs crépitants. Elle tomberait indéniablement amoureuse d’un homme beau comme un Dieu, metteur en scène ou peut-être écrivain et serait jalousée par les autres femmes dont elle n’aurait que faire. Le bellâtre , totalement sous l’emprise de sa divine personne, n’aurait d’yeux que pour elle et se plairait à réaliser chacun de ses nombreux caprices. Bien entendu, ils n’auraient pas d’enfants. Hors de question de prendre le risque d’abîmer son corps de déesse et puis elle ne souhaitait pas s’encombrer l’existence.
Damien était un saltimbanque des temps modernes. Il voulait faire de longs voyages guidés par son instinct, persuadé que la route qu’il suivrait le mènerait là où il faudrait, quand il le faudrait. Lors de son épopée, il croiserait des femmes qui le charmeraient. Elles l’accepteraient tel qu’il est avec son besoin d’évasion qui reprendrait un jour le dessus en laissant derrière lui un cœur brisé bien qu’ averti . Damien serait un homme libéré dans sa tête et dans son cœur , se contentant de peu.
Petit garçon, il avait perdu ses parents et son grand frère lors d’un incendie dans la maison familiale. N’ayant pas d’autres proches, il s’était vu confié à une famille d’accueil de laquelle il s’était rapidement émancipé. Par chance grand débrouillard, philosophe, Damien vivait au jour le jour, subvenait à ses besoins en effectuant ça et là des petits boulots d’homme à tout faire.
Cali abandonna ses pensées pour rejoindre le présent. Le jeune homme la regardait toujours, attendant son feu vert pour se décoller du papier peint.
—  Allons-y ! lança gaiement la jeune fille.
—  Ooouuuh you’re my best friend !   chantonna Damien.

 
2. Comme une madone oubliée
Francis Cabrel
Quelques semaines plus tard…
Gwen suivait des yeux les fissures du plafond de la chambre. Affligeante, décrépie, meublée passablement d’un lit et de deux tables de chevet bancales, la pièce sentait la sueur, le tabac froid et le détergent bon marché. L’homme, ayant terminé son affaire, se mit sur le dos et tendit son bras flasque vers son cigare posé sur la table de chevet.
Gwen se leva et s’assit sur le bord du lit dont les ressorts rouillés rythmaient la cadence.
—  Où qu’tu vas ma belle ?
—  J’ai envie de pisser, c’est interdit ?
—  Ouais ben magn’-toi, j’ai payé pour la nuit, j’en veux pour mon argent, on peut pas dir’ que jusqu’à présent t’aies accompli des miracles. Alors t’as intérêt à fair’ mieux si tu veux garder tes billets et éviter de te prendr’ un baigne. 
Gwen se leva et alla dans la salle de bains. Elle s’assit sur la cuvette des toilettes, urina en se demandant depuis quand le rideau de douche n’avait pas été nettoyé. Des traces de moisissure verdâtre s’étaient sournoisement incrustées entre les plis et on ne pouvait pas vraiment dire que le reste était dans un meilleur état. Le gérant de l’hôtel ne devait pas souvent louer les services d’une femme de ménage, considérant certainement que pour une chambre de passe, le minimum suffisait.
— Alors, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?! vociféra l’homme.
Gwen retourna s’allonger auprès de lui. Sans ménagement, il la retourna face contre le

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