80
pages
Français
Ebooks
2021
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Publié par
Date de parution
01 mai 2021
Nombre de lectures
10
EAN13
9791023408669
Langue
Français
Un étrangleur obsédé par le 95 B des femmes poursuivi par un flic obsédé par sa vessie malade... Un récit noir, drôle, au cynisme assumé...
Nuit.
Ennuis. Pluie. Vessie. Pipi. Bibi.
Association d’idées sans but lucratif régie par aucune loi sinon celle du plus fort - la plus forte en l’occurrence : sa vessie.
L’inspecteur César Blagnac (c’est lui, bibi) a envie de pisser immanquablement dès qu’il pleut, qu’il est dehors en service commandé et qu’aucune toilette publique n’est à proximité. Pas plus qu’un bistrot accueillant, voire un tronc ou un bosquet propices. C’est le cas de le dire.
Il fait froid. Un méchant crachin glacial vous plante ses crocs polaires jusqu’aux os. Le vent forcit. Des cars partent de la gare routière et grondent au loin.
La vessie de plus en plus compressée, César Blagnac donnerait un empire pour une vespasienne. Pourrait à la rigueur se soulager entre deux voitures, mais il n’y en a pas de garées dans l’impasse où un poivrot noctambule a découvert la victime, les divers véhicules de police mis à part. Fourgonnettes pies, ambulance, berlines à gyrophares tournoyants, tous engins motorisés bourrés de flics mal réveillés qui lorgnent leurs collègues moins chanceux obligés d’arpenter le bitume sous l’averse, comme des macs à dames relevant les compteurs dans les bars à putes qui ne payent pas de mine...
Jean-Hugues Oppel joue avec les situations archétypales du polar : le flic fatigué, le serial killer, et en vingt pages vous offrent un thriller complet avec l’humour en sus...
Publié par
Date de parution
01 mai 2021
Nombre de lectures
10
EAN13
9791023408669
Langue
Français
Jean-Hugues Oppel
36 e dessous suivi de Raccrochez, bougre de cochon
Nouvelles
Collection Noire Soeur
36e DESSOUS
Nuit.
Ennuis. Pluie. Vessie. Pipi. Bibi.
Association d’idées sans but lucratif régie par aucune loi sinon celle du plus fort — la plus forte en l’occurrence : sa vessie.
L’inspecteur César Blagnac (c’est lui, bibi) a envie de pisser immanquablement dès qu’il pleut, qu’il est dehors en service commandé et qu’aucune toilette publique n’est à proximité. Pas plus qu’un bistrot accueillant, voire un tronc ou un bosquet propices. C’est le cas de le dire.
Il fait froid. Un méchant crachin glacial vous plante ses crocs polaires jusqu’aux os. Le vent forcit. Des cars partent de la gare routière et grondent au loin.
La vessie de plus en plus compressée, César Blagnac donnerait un empire pour une vespasienne. Pourrait à la rigueur se soulager entre deux voitures, mais il n’y en a pas de garées dans l’impasse où un poivrot noctambule a découvert la victime, les divers véhicules de police mis à part. Fourgonnettes pies, ambulance, berlines à gyrophares tournoyants, tous engins motorisés bourrés de flics mal réveillés qui lorgnent leurs collègues moins chanceux obligés d’arpenter le bitume sous l’averse, comme des macs à dames relevant les compteurs dans les bars à putes qui ne payent pas de mine...
Blagnac en est, des moins chanceux. Ça tombe toujours sur lui, de préférence entre 2 et 5 heures du matin, et par mauvais temps. Aussi loin qu’il se souvienne, il n’a jamais été de permanence nocturne avec un baromètre favorable. Durant l’été caniculaire de 76, pas une seule alerte nécessitant une sortie sur le terrain, mais des enquêtes dans des intérieurs bourgeois surchauffés, des étuves où le poulet prenait vapeur en cuisinant ses suspects ; et, pendant les tempêtes de neige de l’hiver 87, une intervention en extérieur toutes les trois nuits en moyenne. Born to loose, Blagnac, qui se prend à regretter sa première affectation à la Police de l’Air et des Frontières à l’aéroport.
Pas trop. À l’époque, une bavure avait failli lui coûter sa carrière : contrôle de routine à l’embarquement des passagers arrivant de Naples en transit pour le vol Paris-Brest ; erreur sur la personne, il avait confondu un diplomate à la dégaine scandaleuse avec un maffioso mal parrainé par une religieuse soupçonnée d’appartenir à la Camora. Manque de pot pour Blagnac, la moutarde était montée au nez des Affaires Étrangères ; il passa pour un cornichon et échappa de peu à des sanctions salées — pour apprendre par la suite que le prétendu diplomate était effectivement une grosse légume mafieuse. Celui qui battra la Pieuvre n’est pas encornet.
Une pluie fine succède au crachin. Encore de l’eau qui clapote et affole l’imagination urinaire de l’inspecteur. Nostalgie subite du temps béni où les agents patrouilleurs se devaient d’offrir une pèlerine dissimulatrice aux quidams torturés par une miction aussi imminente qu’irrépressible. Il n’y a plus de pèlerine. Pas plus que de quidams baguenaudeurs sur les trottoirs des cités dortoirs déshumanisées.
Blagnac est condamné à lanterner, la vessie à l’agonie. Un gros moustachu rigolard s’avance, le stéthoscope en bandoulière.
Sanglé dans un imperméable bogartien...