La Photographie érotique , livre ebook

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2011

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L’ouvrage prend le contre-pied des magazines comme Play Boy qui ont contribué à développer des images du corps féminin formatées et liées à la consommation de masse. Il est ici question de photographies coquines, de femmes dénudées et offertes au regard. L’auteur, Alexandre Dupouy, résume la situation de la photographie érotique à ses débuts et fait émerger une véritable « École française de la photographie érotique ». Cet ouvrage est un long voyage à travers un siècle de photographies de collectionneurs. Chacune de ces images d’une grande qualité artistique est marquée par la pudeur et la tendresse du cliché.
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Date de parution

01 juillet 2011

Nombre de lectures

85

EAN13

9781781609095

Langue

English

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Texte : Alexandre Dupouy

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam

© Parkstone Press International, New York, USA
© Confidential Concepts, worldwide, USA

Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN : 978-1-78160-909-5
« L’érotisme réside dans la possibilité d’un geste. Il appartient au domaine du rêve. »

– Jean-François Somain
Extrait de La Vraie Couleur du caméléon .
Sommaire



Histoire de la photographie érotique
Introduction
La Photographie à la conquête du nu
L’Alibi académique
L’Alibi ethnographique
Banalisation et développement
L’Extase euphorique des Années folles
Librairies érotiques : entre anonymat et course à l’audace
Yva Richard versus Diana-Slip
Les Photographies de Monsieur X
Conclusion
Listes des illustrations
N o 51
vers 1925
Editions A.Noyer
Tirage argentique, 24 x 18 cm
Histoire de la photographie érotique


1850 - 1860
Les daguerréotypes, toujours en exemplaire unique, s’adressent à une clientèle fortunée. Par la suite, différents procédés photographiques, en particulier le support papier, permettront la duplication des images.

1861 - 1913
La censure impériale, rejointe par celle de la République, oblige les photographes à travailler soit dans un académisme destiné hypocritement à aider les beaux-arts traditionnels que sont la peinture et la sculpture, soit dans l’anonymat le plus complet, en se permettant les pires délires lorsqu’ils s’adressent aux amateurs de pornographie : anonymat inévitable pour leur épargner les foudres de la justice et l’inconfort des prisons, mais profitable lorsqu’il s’agit d’illustrer les sujets les plus scabreux.

1914 - 1918
La carte postale banalise la photographie de nu. C’est par centaines de milliers que ces petits cartons vont porter sur le front l’image réconfortante d’une femme désirable, avec la tacite approbation des autorités.

1919 - 1939
La guerre finie, ayant eu, elles aussi, leur cortège de difficultés et de douleurs en restant seules à l’arrière, les femmes se sont émancipées. Elles ont découvert, entre autres, qu’elles étaient tout à fait capables de faire le travail des hommes. Leurs attitudes changent. Chez le photographe, elles ne posent plus de façon académique pour servir de modèles à d’hypothétiques artistes. Elles sont libres et ce sentiment transparaît sur l’image.

Introduction

L’intention de cet ouvrage est de présenter des images inédites en prenant soin d’éviter celles, internationalement connues, réalisées par des photographes célèbres qui ont déjà souvent fait l’objet de monographies ou de nombreuses publications. Reposant sur des critères éminemment subjectifs, la sélection faite ici n’a aucune valeur encyclopédique. Il ne s’agit ni d’un recensement exhaustif, ni même objectif :

Sans titre
vers 1855
Auguste Belloc
Tirage albuminé rehaussé, monté sur carton
Vue stéréoscopique, 8,5 x 16,5 cm

choisir des images, c’est surtout exprimer ses propres goûts, son engouement pour ces femmes aux charmes souvent désuets, qui par l’enchantement du miracle photographique ont été préservées de l’outrage du temps.
Force est de constater que les premières décennies de la photographie érotique sont essentiellement françaises. La principale raison en est que la naissance de la photographie a lieu en France, où des recherches sur de nouveaux procédés de reproduction iconographiques sont en cours depuis le XVIII e siècle.

Carte de visite
vers 1855
Anonyme
Tirage sur papier salé monté sur carton,
6,5 x 10,3 cm

Ensuite, la France bénéficie au XIX e siècle d’un libéralisme plus développé qu’ailleurs. L’Italie, l’Espagne, les Etats-Unis, l’Allemagne et la Grande-Bretagne importent des images licencieuses françaises, leur propre production étant beaucoup plus marginale car plus sévèrement réprimée.
Concernant le premier siècle de l’histoire de la photographie (1839 - 1939), toutes les collections internationales, anciennes ou contemporaines, sont composées en grande majorité d’images françaises.

Sans titre
vers 1855
Auguste Belloc
Tirage sur papier salé d’après négatif
au collodion humide, 20,7 x 15,5 cm

Lorsque les anglais Graham Ovenden et Peter Mendes intitulent leur ouvrage Victorian Erotic Photography , il s’agit en fait essentiellement d’œuvres d’origine parisienne de Belloc, Braquehais, Durieu, Vallou de Villeneuve. Lorsque l’américain Richard Merkin, professeur à la Rhode Island School of Design de New-York, présente sa collection dans l’ouvrage Velvet Eden, la majorité des images sont françaises.

Annexe 652, carte de visite
vers 1860
André Disdéri
Tirage albuminé monté sur carton,
10,3 x 6,5 cm

Les premières images américaines qu’il a sélectionnées datent de 1920, les allemandes de 1930 et elles ne représentent qu’une infime partie de l’ensemble. Le constat est le même pour de prolifiques collections telles que celles de Uwe Scheid, du Kinsey Institute , ou encore des françaises, tant au niveau institutionnel (le cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale de France), que des collections privées.

Bacchante
vers 1860
Ch. Naudet
Tirage sur papier salé, virage à l’or,
21,5 x 10 cm

Un des premiers ouvrages de référence dans le domaine de la photographie érotique, Die Erotik in der Fotografie (trois volumes publiés par une demi-douzaine d’éminents docteurs en 1931 à Vienne), rassemblant ce qui se fait de mieux dans les collections allemandes de l’époque et comportant plusieurs centaines de reproductions en minorité allemandes et autrichiennes, laisse la part belle à la production française pour la période précédant la première guerre mondiale.

Sarah Bernhardt
vers 1868
Anonyme
Seul portrait connu de Sarah Bernhardt torse nu
14,5 x 10,5 cm

Cette particularité et cette spécificité françaises s’amenuiseront au fil du XX e siècle pour disparaître tout à fait de nos jours. Il en va d’ailleurs de même pour tous les thèmes abordés par la photographie. Quoi qu’il en soit, l’histoire de cette spécificité française n’aurait pu être retracée sans la sauvegarde de ce patrimoine par une lignée de collectionneurs passionnés (patrimoine lubrique et ludique, certes, mais représentatif des mœurs et des mentalités de chaque époque).

N o K 65
vers 1870
Anonyme
Tirage albuminé, 26,6 x 19,5 cm

La Photographie à la conquête du nu

Qu’il s’agisse de peinture, de sculpture, de gravure ou de lithographie, aucun de ces arts qui ne se soit, dès sa découverte, mis au service de l’érotisme. La photographie n’a pas échappé à cette règle. Les daguerréotypes, premiers procédés photographiques, s’enrichissent dès leur naissance, de nus qui offrent une imagerie rappelant, de manière plus réaliste et plus crue, la peinture du moment.

N o 563
vers 1870
Gaudenzio Marconi
Tirage albuminé, 21,8 x 16 cm

Le 19 août 1839, Louis-Jacques-Mandé Daguerre, délaissant ses activités d’artiste peintre et de décorateur de théâtre, présente son invention au cours d’une séance publique de l’Académie des sciences. Il obtient un franc succès et une pension qu’il partage avec Isidore Niepce, le fils de Nicéphore, son associé décédé en 1833. En échange, dans un élan de générosité comme il n’en existe plus, l’État français acquiert les droits du procédé et les met gracieusement à la disposition des apprentis photographes de toute la planète.

N o 33
vers 1870
Anonyme
Tirage albuminé, 21 x 27 cm

Décrire la conception des premières images photographiques laisse un rien pantois : comment les chercheurs ont-ils pu trouver cette recette malmenant fortement l’odorat, cette formule magique permettant de reproduire en deux dimensions ce que l’œil nous offre au quotidien ? L’opération est si complexe que la quantité de manipulations et de substances pour parvenir à ses fins paraît illimitée.

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