La Photographe Érotique , livre ebook

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L’ouvrage prend le contre-pied des magazines comme Play Boy qui ont contribué à développer des images du corps féminin formatées et liées à la consommation de masse. Il est ici question de photographies coquines, de femmes dénudées et offertes au regard. L’auteur, Alexandre Dupouy, résume la situation de la photographie érotique à ses débuts et fait émerger une véritable « École française de la photographie érotique ». Cet ouvrage est un long voyage à travers un siècle de photographies de collectionneurs. Chacune de ces images d’une grande qualité artistique est marquée par la pudeur et la tendresse du cliché.
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Date de parution

24 octobre 2016

Nombre de lectures

54

EAN13

9781780426921

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

46 Mo

La Photographie Érotique Alexandre Dupouy-Collections Privées
2
1  Henri Oltramare, numéroté 192, tirage argentique,
11,7 x 15,7 cm, vers 1900.
Ci contre et en page 1 :
2  Albert Wyndham, clichés proposés
en pages intérieures du catalogue
de photographiesÉtudes Académiques de Nu,
Editions Floris, 1925.
LaPhotographie
Érotique
Alexandre Dupouy
3
ère 1 de Couverture :
[Grundworth ?], tirage argentique,
24 x 18, vers 1935
ème 4 de Couverture :
[Monsieur X], tirage argentique,
24 x 18, vers 1935
Ci contre :
3 Le Nu artistique, n° 12,
er 1 novembre 1904.
Baseline Co. Ltd 61A-63A Vo Van Tan Street Nam Minh Long, 4ème étage District 3, Hô Chi Minh-Ville Vietnam
Directeur dÊédition : Jean-Paul Manzo Texte : Alexandre Dupouy Couverture et maquette : Julien Depaulis Editeur : Aurélia Hardy Assistante éditoriale : Bérangère Le Mardelé © Confidential Concepts, worldwide, USA
ISBN : 978-1-78042-692-1 © Parkstone Press International, New York, USA (édition française)
© Collection Alexandre Dupouy pour les images.
Tous droits dÊadaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des fluvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible dÊétablir les droits dÊauteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison dÊédition.
4
Sommaire
Avant-propos
7.
Introduction
11.
L’Alibi académique
19.
L’Alibi ethnographique
61.
Banalisation et Développement
91.
L’Extase euphorique des Années folles
129.
Conclusion
249.
5
6
AVANT-PROPOS
La ÿ collectionnite aiguë Ÿ est-elle affaire de gènes ? Cette grave question existentialiste fut résolue bien vite pour moi lorsque, laissant mes jeux de plein air aux orages de lÊété 1966, je me réfugiai dans lÊimmense grenier de la maison familiale. Pêle-mêle, des milliers de vieilles cartes postales en jonchaient le sol. En les ramassant, jÊentrai subitement dans un monde inconnu où des messieurs en hauts-de-forme côtoyaient des dames qui croulaient sous dÊimmenses chapeaux bariolés, je découvris des métiers disparus, des publicités désuètes vantant les mérites de médicaments charlatanesques, des catastrophes de dirigeables...
Fasciné par cette immersion dans un autre temps, jÊemportai, avec lÊaccord de ma grand-mère, cette antique correspondance. Je me mis dès lors à étudier ces images et mÊingéniais, usant de différents classements, à rendre ce monde cohérent. Une vraie passion sÊétait emparée de moi, reléguant ma vocation première pour lÊarchéologie aux oubliettes. En étais-je vraiment éloigné ? JÊallais, en fait, devenir archéologue iconographique.
Tous les greniers de mon entourage devinrent mes chantiers, et jÊacquis, avec ces ÿ fouilles Ÿ, une culture bien loin de celle que mÊenseignait mes professeurs. JÊaccumulais au fur et à mesure un trésor de vieux papiers : timbres, livres, photos et ces fameuses cartes postales. Elles étaient toutes témoignages de pans dÊhistoire : celle des princes, des guerres et des événements mais surtout celle de la vie quotidienne.A la lecture de la correspondance et des légendes colportées par mes petits bouts de carton, jÊavais devant moi lÊintimité de leurs auteurs, parcourant ainsi leurs vies de tous les jours : soucis, plaisirs, tristesses et amours.
Amours surtout, car de tout temps, la correspondance amoureuse a été la plus e riche et le début du XX siècle foisonnait de ces cartes postales assez mièvres que lÊon nommait ÿ fantaisies Ÿ et qui déclamaient de bien chastes serments. Or, à ma grande surprise, je découvris, parmi elles, des images de souriantes femmes nues ! Ces voluptueuses missives étaient pour la plupart adressées aux poilus de la Grande Guerre par de complices marraines qui sÊidentifiaient à ces coquines effigies.
4  Anonyme, tirage argentique,
18 x 23,6 cm, vers 1900.
5  Anonyme, carte postale dos vierge,
14 x 9 cm, vers 1925.
7
6  Anonyme, n° 105, tirage albuminé,
8
20,7 x 13,7 cm, vers 1890.
Je nÊétais encore quÊun adolescent, et bien entendu, jÊen éprouvai un grand trouble qui révéla et affina ma voie : je décidai de me consacrer plus spécifiquement à lÊhistoire de lÊérotisme et de la photographie en particulier.
Les petits boulots qui me nourrissaient alors me laissaient suffisamment de temps pour découvrir les secrets du grand temple de la Collection : lÊHôtel Drouot. Vers 1973, ce nÊétait pas encore la bâtisse moderne que lÊon connaît e aujourdÊhui, mais un immeuble vétuste du XIX siècle dont lÊodeur et les parquets me rappelaient ceux des greniers. Il y grouillait une foule agitée qui ignorait tout de la courtoisie : un monde hermétique, aux mflurs difficiles à saisir pour le néophyte, où chacun vaque à ses propres intérêts. Je restais stupéfié par les sommes dÊargent dépensées en un instant sur les doigts levés par des messieurs dÊapparence
anodine. Ces curieux personnages évincèrent sur-le-champ les héros de mon enfance et jÊen gardais longtemps un manque dÊintérêt pour lÊélégance. Je découvris dans cette maison regorgeant dÊHistoire que la culture et la fortune nÊavaient rien à voir avec les signes extérieurs de richesse. A cette époque où les cartes postales et les photographies nÊétaient pas répertoriées dans des catalogues, où personne nÊavait lÊidée de les proposer à la pièce, elles étaient vendues par manettes entières, de grands paniers carrés en osier qui pouvaient en contenir trois à quatre mille exemplaires. Je ne me souviens pas quÊil fallait plus de quarante francs pour partir avec lÊune dÊelles. Je constituais ainsi un stock qui, entouré de tout ce qui touche aux livres et aux ÿ vieux papiers Ÿ, fit de moi un marchand reconnu. Marchand certes, mais avant tout collectionneur.
Atteint dÊune véritable boulimie dans ce domaine, je conserve depuis quantité dÊimages érotiques. La petite femme nue de la Grande Guerre est désormais entourée de milliers de sflurs toutes plus fantasmatiques les unes que les autres. Le volume de cette documentation visuelle nÊen fait pas moins quÊil subsiste de nombreuses énigmes que je mÊingénie à résoudre.
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