Les voies du continuum et ses métamorphoses , livre ebook

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2007

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Le Continuum est un livre qui explore un sujet vaste de la musique contemporaine : les relations imbriquées entre toutes les dimensions du son : la hauteur, l’intensité, le timbre, l’espace et le temps. Tout en étudiant les relations multiples entre ces dernières, des auteurs divers soumettent dans ce livre leurs perspectives historiques, techniques et compositionnelles. On trouve dans ce livre très complet des exposés écrits par des compositeurs et des musicologues tels que Xénakis, Estrada, Roads, Pape, Castanet, Solomos, Criton et l’état de la recherche technique autour de divers logiciels, tels que UPIC et GENDYN de Xénakis, STOCHOS de Bokesoy et Pape, et MUSIIC de Julio Estrada.


Ce livre est publié sous la houlette de l’association UPIC, dirigée par le compositeur américain Gérard Pape et par le musicologue Pierre Albert Castanet (professeur au Conservatoire national de Paris et professeur à l’Université de Rouen).
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Date de parution

01 janvier 2007

Nombre de lectures

90

EAN13

9782876235809

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

LES VOIES DU CONTINUUM ET SES MÉTAMORPHOSES Sous la direction de Pierre-Albert Castanet et Gérard Pape Traductions : François Rosso Table de Matières
Pierre-Albert Castanet Le continuum sensible (repères théoriques, champs perceptifs, dérives ludiques et imaginaire poétique) Carmen Pardo Salgado et Makis Solomos Le continuum et l’espace chez Ligeti, Stockhausen et Xenakis dans les années 1950-60 Iannis Xenakis Vers une musique stochastique poussée à son terme Peter Hoffmann La synthèse stochastique dynamique : du concept au logiciel Brice Joly Le continuum à sa source : regards sur l’UPIC… Sinan Bokesoy et Gérard Pape Présentation de STOCHOS Curtis Roads Les micro-sons dans la composition Olivier Meston Le continuum organique Pascale Criton Continuums spatio-temporels Gérard Pape La composition musicale et la transformation du son
LES VOIES DU CONTINUUM ET SES MÉTAMORPHOSES Sous la direction de Pierre-Albert Castanet et Gérard Pape Traductions : François Rosso
Table de Matières
Pierre Albert Castanet— Le continuum sensible 9 Carmen Pardo Salgado, Makis Solomos - Le continuum et l’espace chez Ligeti, Stockhausen et Xenakis dans les années 1950-60 59 Iannis Xenakis Vers une musique stochastique poussée à son terme 85 Peter Hoffmann La synthèse stochastique dynamique : du concept au logiciel 91 Brice JolyLe continuum à sa source 111: regards sur l’UPIC… Sinan Bokesoy et Gérard Pape Présentation de « STOCHOS » 167 Curtis RoadsComposer avec les micro-sons 189 Olivier Meston215Le continuum formel Pascale Criton219Continuums spatio-temporels Gerard PapeComposition et transformation du son 247
Pierre Albert Castanet
LE CONTINUUM SENSIBLE (1) - repères théoriques, champs perceptifs, dérives ludiques et imaginaire poétique —
«L’opération de l’artiste consiste à tenter d’en-fermer un infini. Un infini potentiel dans un fini actuel. » Paul Valéry.
« Mon but est seulement de montrer quelle folie c’est de prouver l’Infini. » Edgar Allan Poe.
Il est sans doute intéressant de noter que c’est bien avec e l’époque moderne (celle du début du xx siècle) que certains com-mentateurs considèrent le phénomène de discontinuité en tant que principe attrayant d’occupation temporelle ; bien que moder-nistes sur le plan théorique, les pratiques de l’École de Vienne (no-tamment celles d’Arnold Schönberg et d’Alban Berg) vont jouer volontiers sur la candeur et l’innocence de flux stéréotypés par la loi classico-romantique (valse, suite, rondo…), en vue d’une « transcendance de la tradition » (Cf. Castanet, 1997, p. 32). C’est en sens que, dominé par la signification du réel, Carl Nielsen a dé-claré à propos de saTroisième Symphonie(1910-1911) – celle qui se nomme « Espansiva » – : «… si le flux est brisé, la musique n’exis-te plus… ».
Dans ses écrits didactiques, Arnold Schönberg a indiqué que la théorie traditionnelle de la composition n’a traité au fond que du problème des extrêmes (c’est-à-dire les plages classiques de l’expo-sition et de la conclusion), mais jamais de cette logique propre à la continuité – orthodoxe ou anticonformiste – d’un matériau donné ou d’une syntaxe fabriquée. Dans le miroir du miroir, Theodor
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Adorno a remarqué à son tour que la mélodie sérielle schonber-gienne possédait le même défaut, les modes de continuation dus aux dictées du miroir (régimes interactifs de la rétrogradation et du renversement) étant selon le philosophe purement arbitraires (2) . Ainsi, en tant que simple exercice de dérivation linéaire, « la continuation désavoue l’inévitable exigence de la musique dodé-caphonique : être dans tous ses moments également proche du centre » professe l’auteur de laPhilosophie de la nouvelle musique (Adorno, 1962, p. 82). Bien entendu, tout jugement reste relatif et toute appréciation de ce type dépend à l’évidence du contexte, de la grammaire et de l’esthétique visés. C’est à peu près en ces termes que Paul Valéry notait au hasard de sesCahiers(en 1926) que « continuité et discontinuité sensibles, observées, dépendent de l’échelle – ou de l’unité de durée » (Valéry, 1974, p. 859). Mais si avec l’esthétique audacieuse d’un Anton Webern, l’idée thématique peut ouvrir une nouvelle dimension qui s’intéresse à un espace musical beaucoup plus éclaté (le discontinuum em-bryonnaire gouvernant néanmoins linéairement les figures de hau-teur, de rythme et de silence, rappelantmutatis mutandisl’expé-rience beethovénienne), c’est bien avec la pensée d’un Edgard Varèse que l’émancipation se réalise pleinement, mettant en chan-tier un réseau volontairement projeté dans sa dimension spatiale. Car, esthétiquement, ce père de l’art-science a cherché indubita-blement un jeu disjonctif d’impacts, de heurts, de fractures et de béances enrobé paradoxalement d’un sentiment poético-drama-tique. « Qu’arrive-t-il à la musique depuis Varèse ? » se demande alors l’acousmaticien François Bayle : « De s’intéresser à la modu-lation du souffle de l’énergie. D’être fascinée par le continuum ». « Qu’arrive-t-il à l’énergie ? » poursuit-il : « D’être distribuée fi-nement le long des nervures du temps. Plus seulement la gamme des chocs, des coups successifs, des décisions, locales, discontinues. Plus de mot, de note. Mais possibles le flux, un vent, une tempéra-ture, un mouvement qui parcourt l’espace, le définit, l’enveloppe, le représente » (Bayle, 1993, pp. 235-236). Apparemment, donc d’une manière primaire, il faut recon-
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