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Français
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2023
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Publié par
Date de parution
04 juillet 2023
Nombre de lectures
0
EAN13
9781781606681
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
11 Mo
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04 juillet 2023
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EAN13
9781781606681
Langue
Français
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11 Mo
Auteur : Patrick Bade
Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam
© Parkstone Press International, New York, USA
© Confidential Concepts, worldwide, USA
Tous droits réservés
Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays. Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
ISBN: 978-1-78160- 668 - 1
Patrick Bade
Gustav
Klimt
SOMMAIRE
LES DEBUTS
LA SECESSION
LES SCANDALES
LA VIENNE DE LA FIN DU SIECLE
LES MAITRESSES ET LES AMIS
DESSINS ET CROQUIS
PORTRAITS DE SOCIETE
MOTIFS ET NUDITE
L’ HERITAGE DE KLIMT
Biographie so m maire Klimt
LISTE DES ILLUSTRATIONS
1. La Fable , 1883,
huile sur toile, 85 x 117 cm,
Vienne, Historisches Museum
« Faire un autoportrait ne m’intéresse pas. Les sujets de peintures qui m’intéressent ? Les autres et en particulier les femmes... »
Une atmosphère originale et envoûtante émane des tableaux de Gustav Klimt. Ses peintures sensuelles et érotiques dévoilent un monde de plaisirs et de luxe, où il ferait bon vivre. Les admirer, c’est oublier la froide ambiance post-moderne qui est la nôtre. Aucune référence au monde extérieur ne vient contrarier le charme des allégories, portraits, paysages et autres personnages que l’artiste peint. Des couleurs et des motifs d’inspiration orientale (Klimt a été très influencé par le Japon, l’ancienne Egypte et la Ravenne byzantine), une perspective bi-dimensionnelle dépourvue de profondeur et une qualité souvent stylisée de l’image, autant d’éléments utilisés par le peintre pour créer une œuvre séduisante, où le corps de la femme s’expose dans toute sa volupté.
LES DEBUTS
Gustav Klimt est né en 1862 dans une famille modeste. Son père, orfèvre graveur, subvient difficilement aux besoins de sa femme et de ses sept enfants. A 14 ans, il obtient une bourse d’Etat pour entrer à la Kunstgewerbeschule (l’Ecole viennoise des arts et métiers). Très vite, ses talents de peintre et de dessinateur s’affirment.
Ses toutes premières œuvres lui valent un succès inhabituellement précoce. Sa première grande initiative date de 1879: il crée cette année-là la Künstlerkompagnie (la compagnie des artistes) avec son frère Ernst et Franz Matsch.
A Vienne, la fin du XIX e siècle est une période d’effervescence architecturale. L’Empereur François-Joseph décide, en 1857, de détruire les remparts entourant le cœur médiéval de la ville. Le Ring , financé par l’argent du contribuable, est alors construit : de magnifiques résidences y côtoient de superbes parcs.
Ces changements profitent à Klimt et à ses associés, leur fournissant de multiples occasions de faire montre de leur talent. Les commandes affluent et, en 1879, ils participent aux décorations d’une fête à thème historique, organisée pour les noces d’argent de François-Joseph et de l’impératrice Elisabeth. En 1880, nouvelle commande : ils sont cette fois chargés de repeindre le plafond des thermes de Carlsbad. A travers ces premières réalisations, Klimt se forge une certaine réputation.
Ses œuvres de jeunesse, telles que la Fable , l’Idylle ou l’Homme nu , révèlent déjà un artiste doué et prometteur, quoique cantonné à la représentation de sujets allégoriques et académiques. Dans la Fable et la Vierge , les femmes sont potelées, habilement drapées dans de sobres tissus. Leurs cheveux sont tirés, en douceur, derrière le cou. La sensualité est maternelle, la nudité plus décorative qu’excitante. Rien de radicalement différent des œuvres du XVII e ou du XVIII e siècle. Dans le passé, un « V » pudique, rappelant celui des poupées enfantines, dissimulait les rares poils pubiens dévoilés. Ainsi, dans certaines œuvres d’art du Moyen-Age ou de la Renaissance, les sexes masculins ou féminins suggérés par l’audace de l’artiste se trouvaient affublés, par des âmes prudes, d’une sage feuille de figuier.
Dès 1896, Klimt devient plus explicite. Dans le dessin final de Sculpture , (très différent du tableau lui-même), la femme a les cheveux lâchés et ses poils pubiens sont apparents. Elle regarde le spectateur dans les yeux et se tient dans l’embrasure de la porte comme si on l’avait surprise nue. Faussement innocente, elle invite aux caresses. Le tableau, en revanche, est d’un style plus traditionnel : la position frontale et la pose sculpturale sont d’une facture plus classique. Les cheveux sont attachés et les poils pubiens invisibles.
LA SECESSION
Grâce à ces premières œuvres, Klimt construit peu à peu sa notoriété et devient un artiste à succès très en vue. En 1892, après la mort de son père et de son frère Ernst, sa relation avec Matsch évolue. Il commence à explorer des terres plus aventureuses. Matsch déménage de leur atelier commun en 1894. En 1897, Klimt, accompagné de quelques amis proches, quitte la très conservatrice Künstlerhausgenossenschaft (Société coopérative des artistes autrichiens) ; il fonde un mouvement baptisé Sécession et en prend la présidence.
Le reconnaissance est immédiate. Grâce au succès de deux expositions organisées en 1898, la Sécession s’installe dans un nouveau bâtiment. Au-dessus du porche d’entrée de l’ édifice, conçu par José Maria Olbrich est inscrite la devise du mouvement: « A chaque âge son art, à l’art sa liberté » .
Si la Sécession expose le meilleur de l’art autrichien, elle permet également l’introduction, dans l’Empire, d’œuvres venues de toute l’Europe. Grâce à elle, le public viennois découvre les Impressionnistes français et les Naturalistes belges. Klimt se révèle le principal protagoniste de ce mouvement.
2. L’ Idylle , 1884,
huile sur toile, 50 x 74 cm,
Vienne, Historisches Museum
3 . Nu masculin en position de marche tourné vers la droite
Mais son succès d’artiste moderne menace son statut de peintre établi et fréquentable. Il se retrouve très vite au cœur d’une série de scandales qui vont bouleverser sa carrière.
LES SCANDALES
En 1894, l’université de Vienne commande à Klimt et Matsch une série de tableaux. Les thèmes imposés à Klimt sont la Philosophie, la Médecine et la Jurisprudence. L’université attend des œuvres dignes, formelles et classiques, représentant la sagesse des philosophes, les vertus curatives de la médecine et sans doute une femme sculpturale aux yeux fermés portant une balance, image hiératique de la justice. Mais Klimt choisit de suivre son inspiration.
Après plusieurs années de labeur, il livre enfin ses toiles. Le scandale est cependant tel qu’il doit rembourser les avances déjà versées et reprendre ses tableaux. A Paris, à l’Exposition universelle de 1900, une médaille d’or lui est décernée pour la Philosophie . Mais ceci ne change en rien l’opinion des Viennois. Si la Philosophie choque, une controverse plus virulente encore éclate à propos de la Médecine présentée l’année suivante.
Difficile de saisir le sens de cette toile. Qu’est-ce que l’artiste a voulu exprimer ? La vision est chaotique : la masse des corps, les vieux personnages ridés, les crânes évoquent plus la souffrance de l’homme que sa gué rison.
Contrastant avec cette atmosphère infernale, deux femmes, en haut et en bas à gauche du tableau, concentrent l’attention. Le voisinage d’un serpent fait de cette dernière l’image même de la mé decine.
Elle est enlacée dans des ornements dorés, et cette attitude lui confère l’allure d’une prêtresse plus encline à sacrifier qu’à guérir. La femme du haut, posant dans un abandon dynamique, est nue. Son attitude - elle écarte les bras- semble une parodie de la crucifixion. Son bas-ventre attire l’attention de l’ observateur.
Le croquis du personnage révèle non seulement l’excellent dessinateur qu’est Klimt, mais aussi l’audace dont il fait preuve. Le trait et le jeu des ombres conduisent irrésistiblement l’œil vers les poils du sexe. Si pour le croquis, la femme a sans doute posé allongée ou appuyée contre un meuble, dans le tableau, elle apparaît debout, instable, sur le point de tomber.
4. Allégorie de la “Sculpture” , 1889