Peindre à l'encaustique , livre ebook

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La peinture à l’encaustique, mélange de cire et de pigments utilisé à chaud, est une technique ancestrale : les premières oeuvres connues à l’encaustique sur bois, les portraits du Fayoum, datent des premiers siècles de notre ère. C’est d’abord à une redécouverte de cet art peu connu en Europe qu’invite cet ouvrage.
Ce livre contient également toutes les informations nécessaires pour s’initier à ce médium riche et polyvalent. Après une présentation détaillée des matériaux et du matériel nécessaire à la peinture à l’encaustique, vous apprendrez les procédés et recettes de base (fabriquer ses couleurs et maîtriser l’apport de chaleur). Vous aborderez ensuite des pratiques plus créatives, de la fusion des couleurs aux techniques mixtes en passant par la création de reliefs. Ainsi, vous pourrez explorer une très large gamme d’effets : matière opaque ou transparente, douce et lisse ou texturée, épaisse ou fine, mate ou brillante, à gratter, à graver, à couler, à patiner, à combiner à d’autres médiums ou à des collages de papiers, tissus et petits objets…
Laissez-vous guider par les pas à pas, inspirez-vous des nombreuses oeuvres qui émaillent l’ouvrage et partez à la découverte de cette peinture tactile et sensuelle.
Biographie auteur
Artiste professionnelle depuis 20 ans, Sophie Van Moffaert a commencé par la peinture à l’huile et l’acrylique, avant de se passionner pour l’encaustique, qui est désormais sa technique de prédilection. Elle oeuvre à la faire redécouvrir en animant stages et ateliers dans la Drôme, à Romans-sur-Isère.
Site d’artiste : www.sophie-vanmoffaert.com
Site de l’association de promotion de l’encaustique : www.couleursetco.blogspot.fr
www.editions-eyrolles.com
Sophie Van Moffaert
PEINDRE À L’ENCAUSTIQUE
Photo de couverture : Blue Mesa (détail), encaustique sur bois, 75 × 25 cm, 2013.
Révision : Marie-Alexandre Perraud
Conception graphique et mise en pages :
Sophie Charbonnel
Sauf mention contraire, toutes les œuvres présentées sont de l’auteur, Sophie Van Moffaert.
Page 13 , Philippe Cognée : © ADAGP, Paris 2016.
Crédits photographiques
Toutes les photographies sont de l’auteur, sauf :
p. 12 © Daniel Thierry/Photononstop ;
p. 13 © centre Pompidou, MNAM-CCI,
dist. RMN-Grand Palais/Philippe Migeat ;
p. 25 (en haut à droite) © Kama Pigments ;
p. 90 © Reiny Rizzi-Gruhlke.
© 2016, Groupe Eyrolles
61, boulevard Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com
ISBN : 978-2-212-14394-2
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SOMMAIRE
INTRODUCTION
Qu’est-ce que la peinture à l’encaustique ?
L’encaustique au travers des siècles
- I -
LES MATÉRIAUX ET LES OUTILS
Les cires
La cire d’abeille
La cire de carnauba
La cire de soja
La cire microcristalline
La paraffine
La résine dammar
Préparation du médium encaustique
Les couleurs
Création des couleurs
Les auxiliaires de couleur
Le support à peindre
Les divers supports
Fabrication d’un châssis en bois
L’apprêt du support
Préparation du gesso à la colle de peau
Apprêt au gesso à la colle de peau
Les outils
Les brosses et les pinceaux
Les outils chauffants
Les outils de façonnage
L’installation de l’atelier
L’électricité
La surface de travail
La lumière
La sécurité
L’organisation de l’atelier
- II -
LES TECHNIQUES DE BASE
La maîtrise de la chaleur
Le principe de la fusion
La préparation du matériel
Application du médium
Fond de couleur
Motifs peints
Masquage
Texture au pinceau
Le travail de la surface lisse
Lissage au pistolet à air chaud
Lissage au fer à encaustique
Fond lissé au pigment
Lissage par étapes

- III -
LES TECHNIQUES CRÉATIVES
Magie du grattage
Sgraffite
Fusion des couleurs
Transparence
Création de textures
Texture au pochoir
Accidents de surface
Peinture à l’huile
Apporter la couleur
Créer des effets graphiques
Patiner la surface
Gravure
Inclusion par aplat de couleur
Inclusion d’une ligne droite
Inclusion par coulage
Estampage
Techniques d’estampage
Estamper un texte dans l’encaustique
Transfert d’image
Transfert d’un dessin réalisé à la main
Transfert d’une image imprimée
Collage
Collage de papiers et pièces souples
Collage d’objets
Dorure à la feuille d’or
Remédier aux problèmes et réparer
ANNEXES
Lexique de l’encaustique
Bibliographie
Adresses utiles
Remerciements

Retour , encaustique sur bois, 58 × 40 cm, 2014 .
INTRODUCTION
Alliance (détail), encaustique et huile sur bois, 25 × 75 cm, 2013 .

Qu’est-ce que la peinture à l’encaustique ?
La peinture à l’encaustique est un procédé artistique faisant appel à des couleurs délayées dans de la cire fondue, employées à chaud. Le médium à peindre, appelé parfois encaustique neutre, est composé de cire d’abeille blanchie et de résine dammar. On y ajoute les pigments de son choix.
Contrairement aux médiums courants, comme ceux de la peinture à l’huile ou à l’acrylique, l’encaustique ne nécessite pas de temps de séchage, la couleur étalée sur le support refroidit et se fige instantanément.
Le peintre s’aide d’un pistolet à air chaud ou de pinceaux chauffants pour garder la cire malléable durant son travail. L’encaustique peut se retravailler indéfiniment. En outre, sa nature hydrophobe lui offre une permanence séculaire.
Je pratique cette technique depuis 1990. Au début, j’ai bricolé une palette chauffante au moyen d’une plaque électrique et d’une casserole remplie d’eau. Cette dernière était surmontée d’une assiette à escargots dans laquelle je fondais la cire par petites quantités, au fur et à mesure du travail.
La modestie de mon installation ne me permettait pas de peindre de grandes toiles, je rusais pour assembler des petits formats et composer des ensembles plus imposants.
Comme la plupart des artistes qui utilisent l’encaustique, je ressens une vraie passion pour ce matériau : peindre à la cire est tactile, sensuel et odorant. Le geste se révèle dans chaque coup de pinceau, la couleur brille dès son application et ne varie pas en durcissant.
La fluidité de l’encaustique en fait un médium particulièrement bien adapté à l’expression abstraite, mais elle peut aussi être utilisée pour créer des effets en volume, des atmosphères subtiles ou des détails réalistes.
Ses propriétés uniques lui permettent d’être travaillée fondue ou refroidie, d’obtenir une matière transparente ou opaque, douce ou présentant de la texture, épaisse ou fine, brillante ou mate.
L’artiste peut tout aussi bien créer des surfaces feutrées et lumineuses, modeler la matière, la sculpter, lui donner une texture ou la combiner à des collages de papier ou d’objets.
Une fois durcie l’encaustique offre, si elle est frottée avec un chiffon, une surface brillante comme l’émail.
Il est relativement facile et rapide d’obtenir des résultats intéressants à l’encaustique. Mais, comme pour toute autre technique de peinture, la maîtrise de toutes les possibilités qu’offre le médium reste affaire de patience et de travail. Les artistes expérimentent différentes méthodes pour enrichir la surface et le corps du tableau : additionner des couches de peinture et les fusionner, obtenir une surface adoucie ou ayant une texture, gratter, couler, inciser, pocher, éclabousser, patiner à l’huile…
La fascination pour la qualité organique de la cire, combinée à l’accès facile aux équipements électriques et à la diffusion sur Internet de vidéos et de tutoriels très clairs, contribue aujourd’hui à la renaissance de la peinture à l’encaustique auprès des artistes.
J’espère, par le biais du présent livre, diffuser largement les connaissances accumulées depuis plusieurs années et ouvrir des perspectives créatives aux peintres francophones.

L’encaustique au travers des siècles
Le mot « encaustique » est issu du grec et dérivé du verbe enkaiein (« faire brûler dans »). Il fait référence au processus par lequel la cire pigmentée, après avoir été amollie puis posée sur un support, est fusionnée avec ce dernier par l’apport de chaleur.
Pline l’Ancien, écrivain et naturaliste romain du I er siècle après J.-C., parle longuement dans ses écrits de la peinture à l’encaustique. Il dit ignorer qui a eu le premier l’idée de peindre de cette manière, mais rapporte la conviction de certains érudits de son entourage selon lesquels le peintre Aristide de Thèbes ( IV e siècle avant J.-C.) en serait l’inventeur.
Les portraits grandeur nature retrouvés dans les temples près de l’oasis du Fayoum en Égypte sont les seules traces qui nous soient parvenues. Au nombre d’un millier, ces portraits funéraires, réalisés sur bois, datent des premiers siècles de notre ère ( I er au IV e siècle) et constituent des représentations précieuses des populations de cette région.
Remplacée par d’autres techniques, notamment par la peinture à la tempera, la peinture à l’encaustique va connaître une éclipse quasi totale jusqu’au XVIII e siècle. Le comte Philippe de Caylus, qui a lu Pline, se met alors en tête de retrouver la technique originale et, à l’issue de longs travaux, obtient des résultats tangibles.
Dans la première moitié du XX e siècle, l’apparition de réchauds électr