120
pages
Français
Ebooks
2021
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
120
pages
Français
Ebooks
2021
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
14 avril 2021
Nombre de lectures
0
EAN13
9782381535845
Langue
Français
Quand le Receveur des postes entra dans la salle à manger-séjour pour boire le pastis, Jean, qui dessinait ne pouvait imaginer ce qui allait se passer. Voyant son dessin, le receveur dit à Eugène qui l’avait invité : « Votre fils est très doué ! Vous devriez l’envoyer étudier à l’École des Beaux-Arts d’Avignon ! ». Une vie d’artiste ? Ce n’était pas ce qu’Eugène avait envisagé estimant qu’il était le meilleur de la classe, malgré qu’Eugène ne lui eut accordé que le cours du dimanche matin, on lui décerna le prix d’excellence. Encore jeune adolescent, Jean ne pouvait penser à la belle vie qu’il allait avoir : voyages, mais aussi rencontrer des gens prestigieux et toute l’école des grands peintres figuratifs et abstraits de New York. Une vie riche, loin du petit village de Provence où il avait grandi, mais aussi quelquefois difficile ; une vie d’artiste, riche et imprévue.
Publié par
Date de parution
14 avril 2021
Nombre de lectures
0
EAN13
9782381535845
Langue
Français
LeCode de la propriété intellectuelle interdit les copiesou reproductions destinées à une utilisationcollective. T outereprésentation ou reproduction, intégrale ou partielle,faite par quelque procédé que ce soit, sans leconsentement de l’éditeur est illicite et constitue unecontre façon sanctionnée par les articles 425 etsuivants du Code pénal.
contact@nombre7.fr - 04 66 05 87 18
Impriméen France — Avril2021
Dépôtlégal premier semestre 2021
Vous avez aiméce livre ?
Flashez ce code,donnez votre avis et partagez-le sur www.babelio.com
Marie-Claude étaitanorexique, c’est-à-dire faible, ainsi, quand uneépidémie de grippe traversa le sud, elle futmalheureusement emportée en quarante-huit heures. C’étaitune femme intelligente, talentueuse, extrêmement sensible,généreuse et infiniment sympathique. Elle partit tropjeune. Très triste !
Tous les matinsaprès qu’une infirmière est venue lui faire satoilette et avant de prendre son petit déjeuner, Jean consacrevingt à trente minutes à sa peinture. Madame Ségualinprend alors le relais, le peintre cubain s’occupant dans unpremier temps de faire la vaisselle du soir, tondre la pelouse etnettoyer la voiture, car Jean reste toujours maniaque de propreté.Même malade, toute sa vie, Jean reste généreux,dynamique, remontant le moral de ses amis dans la peine chaque foisqu’il apprend que ça ne va pas. « Mon frère,dit Robert, remonterait le moral à un cadavre ! ».Jean est généreux et donne sans calculer, sansréfléchir et ne se plaint jamais. Il dit simplement leschoses quand il se sent mal : « J’ai malau dos ! » rien de plus.
Après lemoment passé dans l’atelier confortablement installésur son divan, il lit beaucoup, dessine et regarde la télévision.Il téléphone aussi régulièrement àses amis qu’il ne voit plus. Il adore son chat qui est pour luiune présence affectueuse, un compagnon.
Jusqu’àsa paralysie, Jean reçoit beaucoup ses amis de Paris :Raymond Gerome, Noëlla Pontois et Phillipe Binot commeJean-Pierre Grédy, un homme de talent et de grand goûtainsi que d’autres. Tous les dimanches soir vient dînerson amie Marie-José Roig, maire d’Avignon. Jean lui faitmême la cuisine, ensuite avec sa paralysie, ce sera le peintrecubain qui s’en chargera, ce qu’il n’aime guère.Partant de là, les amis sentant une gêne déserterontla maison. Ils téléphonent régulièrementpour prendre des nouvelles, mais ils ont très bien sentiqu’ils ne sont guère les bienvenus. Jean qui aime sesamis ne dit rien, mais en est très malheureux.
Chaque année,pendant que le peintre cubain part en voyage voir sa famille,toujours pendant les fêtes de fin d’année, Robertprend le relais, ce qui leur permet de se retrouver et de partirl’après-midi après la sieste en vadrouille surles chemins du passé. Aujourd’hui, Jean et Robert ontété invités chez leur cousin Riri deVaison-la-Romaine. Robert prend soin de son frère, l’installeconfortablement dans la voiture : « Ça va ?Nous n’avons rien oublié ? »
J’ai mis lesfleurs dans un sceau avec de l’eau, là elles necraignent rien !
Prends plutôtla route de Vaison par Malaucène ! C’est un peuplus long, mais elle est plus belle ! Et puis, nous ne sommespas pressés !... Quand tu as parlé à Riri,t’a-t-il dit s’il avait cuisiné lespieds-paquets ?
S’il en afait, il ne m’en a rien dit ! Il sait que tu les adoreset s’il en a fait comme je le soupçonne, tu peux êtrecertain qu’il t’en réserve la surprise ! Vé,je crois les voir mijoter au coin du feu !
Si c’est lecas, il les a commencés hier, ça demande une longuecuisson et c’est encore meilleur réchauffé ;il le sait ! Ça doit mijoter longtemps !
Pour moi c’esthuit heures !... Je me demande avec qui il a appris àfaire la cuisine ?
Peut-êtresimplement en voyant faire sa mère et la divine tante Rose !
C’estl’adorable Christiane qui est contente ! Elle a un chef àla maison ! Elle n’a plus qu’à superviser deloin !... Et à s’occuper de ses fils qu’elleadore et admire !
Sûrementquand il fait la cuisine, Riri n’aime pas trop qu’ellevienne se mêler de ce qu’il fait ! La cuisine,c’est du sérieux ! Toutefois, le menu doit sedécider à deux !
Ça me semblejuste !... As-tu dit à Rodolphe quand il vient demaind’apporter des brioches au sucre de Béchard ?
Bien sûr !Je lui ai dit TRENTE !
Parfait ! Lesmeilleures !
Aix-en-Provence, le18 septembre 2019
Combatavec les problèmes
Alors que Jean etRobert s’étaient donnés rendez-vous àSarrians chez leur ami pépiniériste FrédéricChabran, afin de choisir les chrysanthèmes qui devaientfleurir la tombe familiale, Jean s’est plaint d’une fortedouleur dans le bas de dos. Il n’était pas quelqu’unde douillet à se plaindre pour un rien. S’il disaitavoir mal, ça ne pouvait être que sérieux : « Tune peux pas rester comme ça, lui dit son frère, tu doisabsolument consulter un médecin ! ». Ce quefit Jean.
La douleur venait del’hémorragie d’un rein qui avait dû êtreenlevé. « Pourquoi ? » avaitdemandé Robert au chirurgien, Monsieur Lan. « Nousallons analyser, lui avait-il dit, tout de suite aprèsl’opération, je pense que nous aurons alors uneréponse ! ».
L’hémorragieavait été provoquée par une tumeur d’uncentimètre à l’intérieur du rein. ÀMarseille, le spécialiste consulté avaitdit : « Quelque part, c’était pourvous une chance, car sans cette hémorragie, nous n’aurionsjamais su ! Il était très petit et pris au début,vous n’aurez même pas besoin d’une chimio ou detout autre traitement ».
Jean n’avaitdonc plus qu’un rein « On peut très bienvivre comme ça ! » avait dit le médecin.Mais malheureusement avec les radios et tous les contrôles, ona découvert qu’il avait un anévrisme de sixcentimètres et demi à deux centimètres et demidu cœur. Catastrophe ! Une nouvelle opération étaitdonc nécessaire. Puis on découvrit un second anévrismetout aussi important en dessous de l’estomac. Quelque tempsplus tard, il eut donc une troisième intervention. Avecl’opération du premier anévrisme, on lui avaitcoupé les cordes vocales et on lui avait dit : « MonsieurLamouroux, vous devez vous faire à l’idée quevous ne parlerez plus ! ». Mais heureusement, unefemme chirurgien lui dit : « Moi, je peux vousrendre la voix ! ». Sans hésiter, Jean donnason accord. On l’opéra et il parlait de nouveau, avecune voix éraillée d’ivrogne, mais il parlait.Pour lui qui aimait les discussions, c’était énorme.Puis, l’opération du second anévrisme l’aparalysé de la partie inférieure du corps. Enconséquence, il passa sept mois de rééducationdans la clinique de Renaud Muselier, où chaque jour, sauf lesamedi, Robert lui apportait son déjeuner, car il refusait demanger tout ce qu’on lui servait. Il détestait l’odeurdu plateau, alors que son contenu était tout à faitestimable. Bizarrement, alors qu’il avait arrêtéde fumer, exacerbé, tout le goût lui étaitrevenu.
Parce qu’ilpouvait bouger ses doigts de pieds, Carlo Gribaudo, le docteur ami deTurin venu le voir, lui dit : « Tu pourrasmarcher ! ». Mais tous les essais avec exercices ontété vains, rapidement, Jean abdiqua, découragé,trop vite sa rééducation, les va-et-vient avec undéambulateur dans son atelier l’ont lassé. UNaller-retour ! Surtout pas deux ; il pouvait peindre, c’esttout ce qui comptait pour lui. Bravement, courageusement, entrechaque opération, puis en fauteuil roulant, il s’y estremis et s’est enfin arrêté de fumer. Trop tard !
Étrangement,c’est pendant ces dernières années que Jean,débarrassé de toutes ses contraintes sexuelles etautres, a peint ses plus beaux tableaux, de grandes toiles, fortes etflamboyantes de couleurs.
Il avait retrouvépar hasard dans son voisinage, une amie merveilleuse,artiste-modéliste, Marie-Claude Lalique, perdue de vue puisretrouvée à quelques kilomètres de chez lui.Elle avait fui la grande ville pour pouvoir travailler dans le calme.Sans trop savoir, elle avait acheté dans la campagne unevieille maison à Loriol un village dans le voisinage deSarrians. Pour Marie-Claude, le flamboiement de couleurs et mêmeles vieilles Espagnoles lui plaisaient beaucoup ; entre artisteson parle la même langue et l’on se retrouve finalementavec les mêmes préoccupations.
Ayant vendu trèscher la marque Lalique et les socialistes arrivant en France, elledécida d’aller vivre en Floride pour fuir la rapacitédu « malhonnête » président avectoujours l’idée de trouver la tranquillité. C’està Captiva Island, au bord de la mer des Caraïbes qu’elleposa ses valises ; elle avait trouvé ce dont ellerêvait : une maison au bord de l’eau.
Avant d’êtreparalysé, Jean alla lui rendre visite. Un soir qu’ilétait là, elle affréta un avion pour allerentendre un opéra à New York, puis revinrent lelendemain pour fuir le froid qui commençait à sévirà Manhattan. Pour ne pas avoir à supporter la chaleurde l’été en Floride, elle décida avec sonmari de se faire construire une maison au-dessus de New York dans leConnecticut.
Lesfilleuls
Quand l’oncleNicolas et la tante Fine eurent une petite fille, Corinne, ilsdemandèrent à Jean d’être le parrain, ceque Jean accepta avec joie suivant attentivement la progression etl’éducation de sa filleule. Il était heureux delui enseigner toutes les connaissances et la culture qu’ilavait amassées dans sa vie, n’hésitant pas alorsqu’elle était toute jeune, à l’emmener aveclui l’été, voir des opéras devant le grandmur d’Orange. Puis, plus tard l’envoyant à Venisepour s’occuper de la marraine de son ami le docteur CarloGribaudo, une dame âgée, pour qu’elle bénéficiecomme lui, en même temps, de tout ce qu’il avait apprisdans la sérénissime.
Le docteur Gribaudovenant tous les week-ends à Venise prendre soin de sa marraineavec un jeune assistant, ce qui devait arriver arriva : Corinnedevint Madame Versini, la femme de l’assistant. Quand elle eutun petit garçon, elle demanda à son parrain d’êtrecelui de son fils. « Tu as été pour moi unmerveilleux parrain, je souhaiterais aujourd’hui, si tu veuxbien l’accepter, que tu sois celui de mon fils ! ».
Jean touchéet heureux donna son acc