Savoirs et savoir-faire des anciens métallurgistes d’Afrique Procédés et techniques de la sidérurgie directe dans le Bwamu (Burkina Faso et Mali) , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2006

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845867433

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

6 Mo

Elisée Coulibaly
Savoirs et savoir-faire des anciens métallurgistes d’Afrique
Procédés et techniques de la sidérurgie directe dans le Bwamu (Burkina Faso et Mali)
KARTHALA
SAVOIRS ET SAVOIR-FAIRE DES ANCIENS MÉTALLURGISTES D’AFRIQUE OCCIDENTALE
Cet ouvrage est publié avec le concours du Laboratoire « Mutations africaines dans la longue durée » de l’UMR 8054 du Centre National de La Recherche Scientifique et de l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne) et du Laboratoire « Recherches sur l’Afrique » de l’UMR 7041-ArScan-Maison René Ginouvès du Centre National de La Recherche Scientifique et de l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne).
KARTHALAsur Internet : http ://www.karthala.com Paiement sécurisé
e Couverture : Le fourneau de Koankui, XVII siècle. Photo de l’auteur.
© Éditions KARTHALA2006 ISBN : 2-84586-743-3
Élisée Coulibaly
Savoirs et savoir-faire des anciens métallurgistes d’Afrique Occidentale
Procédés et techniques de la sidérurgie directe dans le Bwamu (Burkina Faso et Mali)
Préface de Philippe Fluzin Postface de Jean-Pierre Chrétien
Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
A la mémoire de ma mère, disparue brutalement au moment de la fabrication de ce livre
A Elvis-Begnio et Franklin-Hinsi
A toutes celles et tous ceux qui ont œuvré à la restitution de l’histoire de l’Afrique et des peuples noirs
REMERCIEMENTS
En espérant qu’ils trouveront satisfaction à travers cet ouvrage, je vou-drais témoigner ici ma profonde gratitude à toutes les personnes qui ont, d’une manière ou d’une autre, contribué à l’aboutissement de la publica-tion de ce travail. D’abord à l’université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne), je remercie M. Jean Polet, Professeur, et M. Paul Benoit, Professeur émérite, qui ont dirigé les travaux de la thèse de doctorat dont est issu cet ouvrage ; M. Jean Pierre Chrétien, Directeur de recherches émérite, et M. Pierre Boilley, Professeur, pour leurs conseils et soutiens divers. Ensuite, je sais gré à M. Albert Hesse, Directeur de recherches au CRGEO (Centre de recherches géophysiques de Garchy), M. Philippe Fluzin, Directeur du laboratoire « Paléométallurgie et culture » à l’Université de Technologie Belfort-Montbéliard, M. Alain Ploquin au Centre de recherches pétrographiques et géochimiques de Vandoeuvre à Nancy, pour avoir encouragé et accompagné mes pas difficiles dans la formation aux méthodes appliquées en archéométrie. Mes vifs remerciements s’adressent également à M. Elikia M’Bokolo, Directeur d’études à l’EHESS (École des Hautes études en sciences sociales), M. André Miquel, Professeur au Collège de France, M. Van Der Waals, Professeur émérite de l’Université de Groningue (Hollande), M. Jan Vansina, Professeur émérite de l’Université de Wisconsin-Madison (USA), pour leurs soutiens, conseils, suggestions, et remarques critiques qui ont aidé à l’amélioration du manuscrit. Ma reconnaissance va aussi M. Brahima Dakuyo, Professeur à l’Université du Havre, M. Jean Paul Sibeud, Ingénieur (Chaponnay, Lyon) pour leur collaboration au projet expérimental AES-C95 ; à Mme Martine Arbey retraitée des Editions Hatier, et Mlle Armelle Cressent (EHESS), qui ont accepté l’éprouvante tâche de relecture du manuscrit. L’appui matériel et financier de différentes institutions a été décisif dans l’aboutissement des travaux ayant conduit à cet ouvrage : le pro-gramme CAMPUS (Coopération avec l’Afrique et Madagascar pour la
promotion universitaire et scientifique)Histoire du Fer au Burkina Faso financé par le ministère français de la Coopération, la Fondation Hugot du Collège de France, la Fondation « Luc verset 22 » (Hollande), le pro-gramme METAF (Métallurgies Africaines) de l’ACCT (Agence de coopération Culturelle et Technique de la Francophonie). Au Département d’Histoire et Archéologie de l’Université de Ouagadougou, j’exprime ma gratitude au Professeur Jean-Baptiste Kiéthéga, Directeur du laboratoire d’archéologie, aux Dr Kalo-Antoine Millogo, Dr Koté Lassina, Dr Samuel Salo, Dr Maurice Bazemo, pour les soutiens divers que chacun m’a apportés. Nombreuses sont aussi les personnes à qui je témoigne ma reconnais-sance dans leBwamu; en premier lieu, les détenteurs des savoirs et savoir-faire en métallurgie ancienne du fer, anciens métallurgistes et forgerons, qui m’ont fait confiance en acceptant de partager leur « Science ». Enfin, je voudrais rendre hommage à ces hommes, pour qui j’ai une forte pensée pour ce qu’ils m’ont porté par leurs enseignements, et qui, malheureusement, ont disparu avant la parution de cet ouvrage : M. Jean Devisse, alors Professeur émérite de l’Université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne), M. Dudua Domouni, alors doyen des métallurgistes à Sanaba, et M. Gniko Bonzi, alors doyen des métallurgistes à Kosso. Le vieux Bonzi est l’un de ceux qui auront donné un sens particulier à mes enquêtes :
« Nous autres, anciens métallurgistes, disait-il un jour, avons le devoir d’expliquer dans le détail à vous qui savez lire et écrire, comment l’on procédait pour produire le fer dans leBwamuavant l’arrivée des Nansarawa(Européens); c’est le plus grand hommage que nous devons rendre à nos ancêtres. Et si j’en avais la possibilité, ajoutait-t-il, je ferais de nouveau fonctionner un de nos anciens fourneaux, dans l’unique but de montrer aux jeunes ce que nos grands parents savaient faire et nous ont 1 transmis, afin que cela ne se perde point » .
1. Propos recueillis auprès du vieux Bonzi, à Kosso le 10 /07/ 91.
Préface
La publication des travaux de Monsieur Elisée Coulibaly est pour nous l’occasion, à travers sa contribution exemplaire, de souligner à la fois les richesses et les nécessitésdes collaborations interculturelles et interdisciplinairesafin de faire reculer, toujours un peu plus, le trop vaste champ d’une ignorance dogmatique. N’est ce pas là une raison d’être de la science ? L’apport scientifique d’une part, et l’engagement volontiers « militant » d’autre part, de Monsieur Coulibaly, nous permet d’illustrer concrète-ment, au-delà des mots, ce qu’il faut bien assimiler à une forme de com-bat permanent. Combat culturel, afin de fertiliser et valoriser les différences, quels que soient le lieu ou l’époque, ferment d’espérance dans l’homme et son génie créatif dont témoigne par exemple la grande diversité des four-neaux qu’il serait vain d’essayer de normaliser (indépendamment des constantes de la physicochimie de la réduction), dans la mesure où c’est le savoir-faire global de l’homme qui conditionne le bon fonctionnement du processus de réduction. A cet égard, il convient, une fois de plus, d’insister sur la réalité de l’existence de foyers africains autonomes dans l’émergence d’une sidé-rurgie très ancienne. En effet, notre communauté scientifique s’accorde aujourd’hui pour reconnaître la présence indubitable d’une sidérurgie sur le continent africain dès le deuxième millénaire av. J.-C., voire au-delà, comme cela est attesté par les sites de Termit et d’Egaro au Niger. Il importe donc dans ce domaine, comme dans d’autres, de réviser considérablement les thèses diffusionnistes sur les origines de la sidérur-gie directe, à partir du sud Caucase, consécutives à une forme « d’ethno-centrisme culturel » de certains Européens. Non, comme l’indique Monsieur Elisée Coulibaly citant les propos du professeur Jean Devisse, l’Afrique n’est pas « un cul de sac méridional des inventions majeures, réalisées, presque toujours, comme l’a-t-on si souvent prétendu, en Méditerranée et en Europe occidentale ».
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SAVOIRS DES MÉTALLURGISTES D’AFRIQUE OCCIDENTALE
Par ailleurs, la pérennité d’une tradition et d’un savoir-faire de la chaîne opératoire complète en sidérurgie directe sur des sites africains (hélas de plus en plus rares au Mali, au Burkina Faso...) représente, pour les chercheurs que nous sommes, une chance considérable. Ceci nous permet, en effet, d’observerin situetin vivo, au-delà de la symbolique, la réalité de l’organisation du travail et des spécificités fonctionnelles que nous cherchons à interpréter et à restituer en Europe à partir des vestiges archéologiques incomplets dont nous disposons. Certes, il convient de rester prudent quant à toutes transpositions géographiques et diachro-niques. Mais il importe d’insister, à ce sujet, sur la nécessité de tout faire pour préserverce patrimoine humaindont la valeur scientifique et cultu-relle est inestimable ; notamment vis-à-vis d’un patrimoine architectural (matériel) sans vie que l’on se doit bien sûr de protéger. Monsieur Coulibaly rapporte ainsi les propos du vieux métallurgiste Bonzi :
« Nous, anciens métallurgistes, avons le devoir d’expliquer dans le détail à vous qui savez lire et écrire, comment l’on procédait pour produire du fer dans le Bwamu avant l’arrivée desNansarawa(Européens) ; c’est le plus grand hommage que nous devons rendre à nos ancêtres ».
Il est de notre devoir, à nous Européens, d’essayer de convaincre sans relâche les différentes autorités internationales, ainsi que les respon-sables et les chercheurs africains eux-mêmes, de sauver ces richesses humaines. En effet, cet « empirisme génial » qui jalonne plus de 5000 années de notre patrimoine technique et culturel n’est pas accessible dans l’absolu, malgré nos efforts, ni par les textes quand ils existent, ni par les connais-sances et moyens scientifiques pour utiles qu’ils soient. Souvent inconnu de nos contemporains, et en tout cas sous-estimé en terme d’ingéniosité, il nous incombe, non seulement de le réhabiliter en le faisant connaître, mais surtout de protéger et de valoriser cette « intelligence humaine », héritière de traditions séculaires partout où elle se situe. Source d’harmo-nie sociale en équilibre avec l’environnement, elle ne doit pas être consi-dérée comme un archaïsme de pratiques, ni de pensées. L’objet technique quelle que soit son origine n’est-il pas la traduction « d’un système intel-lectuel » ? Bon nombre d’aspects techniques, de principes économiques, de systèmes de régulation sociale (...), interpellent notre présent, et peu-vent stimuler notre imagination pour construire un avenir mieux équili-bré, en valorisant les différences créatrices, et en luttant contre l’unifor-misation, sous toutes ses formes, qui stérilise nos sociétés. Comment oublier également une certaine forme de sagesse, la sagesse dite du pauvre, qui est souvent associée aux cultures traditionnelles ? « Rien ne sert d’envier ce dont on n’a pas besoin », nous indiquait un
PRÉFACE
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forgeron mossi lors de nos prospections au nord du Burkina Faso. Les leçons ne sont pas toujours à donner par ceux qui en ont la prétention. Ces considérations sont aussi un des aspects non négligeables de l’eth-noarchéologie et des travaux conduits par Elisée Coulibaly. Il a également le mérite d’avoir fait l’effort de formation pour intégrer à son travail l’indispensable collaboration inter et pluridisciplinaire nécessaire pour tenter de « faire parler la matière » constituant les diffé-rents matériaux des vestiges archéologiques. « L’objet matière » est en effet un ensemble complexe d’informations dont la valeur documentaire est tributaire des moyens d’observation et du niveau de connaissance de l’observateur. C’est pour cette raison que les meilleurs résultats sont obtenus par la confrontation, la complémentarité et l’addition des compé-tences propres de chaque discipline concernée, Archéologie, Ethnologie, Histoire, Géologie, Géophysique, Physique, Physicochimie, Métallurgie... Cette valeur dépasse même l’intérêt pour notre passé, dans la mesure où les vestiges archéologiques portent également en leur matière une quantité impressionnante d’informations très utile aux sciences d’aujourd’hui et de demain. Le témoin archéologique peut devenir égale-ment « éprouvette scientifique » aux débouchés industriels multiples (vieillissement des matériaux dans des conditions extrêmes, inertage des déchets, élaboration des matériaux nouveaux, mise au point de nouveaux procédés d’analyse, de nouveaux traitements de protection...). L’objet archéologique n’est donc pas économiquement stérile. Ainsi les Sciences de l’Homme et de la Société sont de plus en plus fréquemment le pivot de ces collaborations inter et transdisciplinaires. Elles jouent donc un rôle important de catalyseur dans la création de nouveaux foyers d’innovation scientifique (Sciences sociales, Sciences de la vie, Science cognitive, Sciences des matériaux...). Le travail de Monsieur Elisée Coulibaly reflète, dans bien des aspects, toutes ces dimensions. Il fait ainsi honneur à ses différents formateurs africains et français, et est un digne représentant de « l’école burkinabè » fondée par Monsieur Jean Batiste Kiéthéga. Monsieur Elisée Coulibaly apporte une contribution de référence à e l’histoire des sociétés rurales anciennes du Bwamu (entre le IV siècle e avant J.-C. et le début du XX siècle), alliant à la fois des études archéo-logiques de terrain et les investigations de laboratoire. Ceci lui permet, pour cette région, de restituer la chaîne opératoire du fer dans son contexte technico-social. Nul doute que ce travail constituera un ouvrage de base tant sur le plan archéologique que méthodologique. La démarche de Monsieur Elisée Coulibaly est porteuse de nos espé-rances scientifiques autour d’un double trait d’union :
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