148
pages
Français
Ebooks
2014
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Publié par
Date de parution
24 juillet 2014
Nombre de lectures
1
EAN13
9782332726964
Langue
Français
Tout nu, le sax à l’air,
Ne r’tenant pas sa joie,
Il criait vers ses frères :
« Eurêka ! Eurêka ! » [...]
Comme on offre un bijou
Il grava ce précepte
Appelé « principe » ou
« Théorème d’Archie Shepp » :
« Tout corps plongé dans le
Swing subit une poussée
Verticale vers les cieux ;
Bref, se sent décoller.
Grâce à cette envolée,
Ascension insensée,
En pleine voie lactée
On s’en va rêvasser... »
Publié par
Date de parution
24 juillet 2014
Nombre de lectures
1
EAN13
9782332726964
Langue
Français
Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-332-72694-0
© Edilivre, 2014
A Samuel, Flo, M et M et les autres.
La plume est la langue de l’âme.
Miguel de Cervantes
PREFACE
Dans la grande salle de conférence de l’université du "gai savoir", un écran de projection attend l’illustre professeur XY spécialiste de l’Histoire du Jazz qui a préparé un cours magistral sur la vie et la musique d’Archie Shepp grand saxophoniste parmi les dieux vivants. Rédigé sous la forme d’un long poème taillé dans un moule comparable à ceux dont les troubadours usaient autrefois pour narrer la vie des chevaliers mais dont tous les codes seront contournés, le professeur XY nous narre la quête free d’Archie Shepp au cœur de la galaxie de la musique où les moulins à vent tournent au souffle des saxos.
Tel un parchemin taillé en vers libertaires, ce récit d’une épopée « jazzistique » où le vent sculpte le combat n’en est pas moins réel ; le souffle vrai de l’homme Archie Shepp nous assure ici de sa lutte d’où ne coule pas du sang mais des « sons » ; des sons jazz qu’il faut entendre… avec des mots.
« Comment donc ! S’écria Sancho ; est-ce que Votre Grâce s’entend aussi à composer des vers ? – Et plus que tu ne penses, répondit Don Quichotte. C’est-ce que tu verras bientôt, quand tu apporteras à ma dame Dulcinée du Toboso une lettre écrite en vers du haut en bas. Il faut que tu saches, Sancho, que tous, ou du moins la plupart des chevaliers errants des temps passés, étaient de grands troubadours, c’est-à-dire de grands poètes et de grands musiciens : car ces deux talents, ou ces deux grâces, pour les mieux nommer, sont essentielles aux amoureux errants. » (Extrait Don Quichotte, Cervantes)
D’emblée, nous voici prévenus : Oflo a deux maîtres : Archie Shepp et Cervantes… Par sa référence explicite au mythique Don Quichotte , il s’inscrit lui-même de plain pied dans la lignée des troubadours errants. En bon chevalier « fou » qu’il est, il imprègne son récit de sa propre quête et sans complexe, nous ramène au temps de la quête du Graal… A cette période brutale et brulante nourrie d’une esthétique flamboyante où l’esprit divulgue son souffle où les dames recueillaient le fruit des exploits de leur chevalier. Mais tout comme Cervantes, Oflo nous rappelle la vanité de tout combat, que l’inépuisable lutte se joue des héros au profil parfait, du sensationnel et des proclamations officielles et nous présente son récit comme une « farce héroï-comique » qu’il truffe de visions parodiques et, on peut le dire, parfois parfaitement « déjantée ». Ce qui ne l’empêche en rien de s’élancer dans une quête éperdue, jonglant avec les sens, nous emportant dans un lyrisme imprégné de truculence, de souffle, d’audace… Là où les géants aux pieds d’Argile ont créé les frontières visibles du monde, les voies sans issues, les terreurs frénétiques ; le vrai monde n’est pas là et à ceux qui en douteraient, il nous en fait palper la « chair céleste » par l’intermédiaire du fougueux héros de sa chanson de geste : Archie Shepp, membre fondateur du Free Jazz . Qui ne s’inclinerait devant la liberté définitivement acquise de ce « géant » de la musique, porteur d’un langage universel affranchi de toutes contraintes… ? Ainsi le vrai combat se joue dans le vide, les vraies batailles sont dans les airs… Là où le souffle œuvre.
Et qu’importe que le monde, la société, le ministère de la culture clament que l’art au XXI ème siècle se doit de refléter avant tout l’état d’une société (en somme sa décadence)… ? Qu’importe puisque de tout temps et en toutes sociétés, des artistes, des hommes intemporels ont existé pour dire leur recherche d’absolu, l’authenticité de leur quête nous reliant de fait à un indestructible présent… Ainsi par le souffle épique dont Oflo imprègne l’épopée de Shepp, il s’immisce lui-même en gardien du temple, en colporteur de légende et agit en odeur de conscience… Dès lors, Shepp se place à l’avant-garde d’un Eden oublié bien que vivant, accède à sa vraie place tandis que le monde s’extasie devant les gonfleurs d’audimat éphémères et devient celui qu’en définitive, les siècles n’oublieront pas. Ici, les hommes en quête se reconnaîtront.
Rosemonde Cathala
Auteure, metteur en scène
Auteure de la mise en scène de Don Quishepp à Jazz In Marciac 2014
Un professeur devant son bureau. En toile de fond, un tableau numérique où il fait défiler des images de la vie d’Archie Shepp et de l’histoire des Etats-Unis pour illustrer son propos.
Qui connaît Archie Shepp ?
Savant américain
Né à Fort Lauderdale,
En Floride, par un
Jour de mai Immortel !
En effet, c’est l’ vingt quatre
Mai mill’ neuf cent trent’ sept
Qu’on le vit se débattre,
Que naquit Archie Shepp.
Pour comprendr’ sa… Musique
Il faut en fait saisir
Que c’est à la clinique
Qu’ nous devons revenir.
Dès qu’il fut à l’air libre,
Arrivé à la vie,
Des bras de gros calibre
Se sont appesantis…
Sur son derrière de
Nourrisson. La sag’ femme
Lui flanqua une de
Ces fessées qui enflamme.
Ses mains, comme des rames,
Tombèrent sur Archie ;
Ell’s cinglaient comm’ des lames…
C’est alors qu’ell’ lui dit :
« Sois le bienvenu p’tit !
Bienvenu dans ce monde !
Tu vas vit’ voir, ici
C’est laid… ou c’est immonde ! »
Archie pris sa première
R-E-S-P-I-R-A-T-I-O-N
Qui lui déchira la chair
Des poumons. Il vagit.
Ces premiers afflux d’air
Pur, au milieu de tant
De cruauté, lui laissèrent
Un souvenir obsédant.
Pour la suite, on ne sait
Pas grand chos’ sur sa vie,
Sinon qu’il est tombé
Dedans étant petit.
Dans l’ chaudron d’ magie noire !
Celle qui ensorcelle.
Puissance incantatoire
Venue du surréel…
On retrouve sa trace
Fin des années cinquante :
Plus qu’ jamais perspicace
On sait aussi qu’il chante.
Après avoir appris
La clarinett’, l’alto
Et le piano, il prit
Sur son dos son ballot.
Il fit route recto
Vers l’université ;
Il étudia presto
Les lois d’ l’immensité.
J’attir’ votre attention
Que c’est ...