104
pages
Français
Ebooks
2018
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Publié par
Date de parution
29 mars 2018
Nombre de lectures
2
EAN13
9782764436080
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
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Date de parution
29 mars 2018
EAN13
9782764436080
Langue
Français
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Du même auteur
Dictionnaire mondial des opérations de paix : 1948-2016 , Athéna éditions, 2016.
Consolidation de la paix et fragilité étatique : L’ONU en République centrafricaine , Les Presses de l’Université de Montréal, 2015.
Dictionnaire mondial des opérations de paix : 1948-2013 , Athéna éditions, 2013.
Dictionnaire mondial des opérations de paix : 1948-2011 , Athéna éditions, 2011.
La paix par la force ? : pour une approche réaliste du maintien de la paix robuste , Athéna éditions, 2011.
L’agression : les États-Unis, l’Irak et le monde , Athéna éditions, 2004.
Soldiers of Diplomacy: the United Nations, Peacekeeping, and the New World Order , University of Toronto Press, 1998.
Les Casques bleus , Fides, 1994.
La dernière croisade : la guerre du golfe et le rôle caché du Canada , Éditions du Méridien, 1992.
En première ligne : grandeurs et misères du système militaire canadien , Le Jour, 1991.
Projet dirigé par Éric St-Pierre, adjoint à l’édition
Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en pages : Pige communication
Révision linguistique : Sophie Sainte-Marie et Chantale Landry
Illustration en couverture : © Serge Chapleau
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain
Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Coulon, Jocelyn, auteur
Un selfie avec Justin Trudeau : regard critique sur la diplomatie du premier ministre / Jocelyn Coulon.
(Dossiers et documents)
ISBN 978-2-7644-3602-8 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3607-3 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3608-0 (ePub)
1. Trudeau, Justin, 1971-. 2. Canada - Relations extérieures - 21 e siècle. 3. Canada - Politique et gouvernement - 2015-. 4. Diplomatie. I. Titre. II. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
FC655.C68 2018 971.07’4 C2018-940289-X
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2018
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2018
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2018.
quebec-amerique.com
À Elaine Potvin, amie et collaboratrice
Introduction
La vie moderne tend à nous épargner l’effort intellectuel comme elle fait de l’effort physique. Elle remplace, par exemple, l’imagination par les images [ … ] . Elle nous offre toutes les facilités, tous les moyens courts d’arriver au but sans avoir fait le chemin.
Paul Valéry, poète et philosophe français
Ce livre traite d’un homme, Justin Trudeau, et de l’idée qu’il se fait du Canada sur la scène internationale. Cet homme était célèbre avant même de devenir premier ministre. Il était un nom, au Canada comme à l’étranger. Son élection un soir d’octobre 2015 a suscité des échos à l’échelle planétaire. On a immédiatement beaucoup espéré de lui et du pays qu’il s’apprêtait à diriger.
Pendant la campagne électorale, Trudeau a promis de redonner au Canada toute sa place dans les affaires mondiales et, ainsi, de rompre avec dix ans d’une politique conservatrice perçue comme une période d’isolement et de grande noirceur. « Le Canada est de retour » était le slogan de campagne des libéraux pour la politique étrangère. Il mettait la barre haut, et pour de bonnes raisons. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Canada s’est taillé une réputation enviable dans le monde. Ses dirigeants et diplomates ont largement contribué à la création du système international tel qu’on le connaît aujourd’hui. Le Canada est l’un des pays fondateurs de l’ONU et de l’OTAN, dans lesquelles il a beaucoup investi. On ne compte plus les initiatives canadiennes appuyées par la communauté internationale, dont la création des Casques bleus est l’illustration la plus spectaculaire. Le Canada est facteur de paix tout en sachant manier le glaive lorsque les responsabilités internationales le demandent.
De ce Canada, les conservateurs n’ont retenu qu’un aspect lors de leur passage au pouvoir : l’usage de la force. En une décennie, le Casque bleu a laissé place au casque d’acier. Toutes les enquêtes d’opinion l’ont révélé, les Canadiens n’appréciaient pas cette orientation.
Trudeau en avait conscience. Il souhaitait rétablir l’équilibre et a offert aux électeurs une ambitieuse plateforme électorale où ses propositions en politique étrangère étaient un savant dosage de tradition et d’innovation. Le réengagement envers l’ONU, la participation aux missions des Casques bleus, l’approfondissement des relations économiques et militaires avec les États-Unis restaient les piliers de cette politique. Ses propositions sur l’accueil des réfugiés et des migrants, le combat contre le réchauffement climatique, la lutte au terrorisme, l’augmentation de l’aide aux pays en développement, la protection des femmes et des filles dans les conflits, la diversification de l’économie canadienne vers les marchés émergents représentaient les autres termes de la réponse aux politiques conservatrices.
Plus de deux ans après l’élection des libéraux, un premier bilan s’impose. Indéniablement, on a bien accueilli l’arrivée de Trudeau au pouvoir un peu partout dans le monde. Là où il passe, il laisse une impression de dynamisme, d’ouverture et d’écoute. Sa rhétorique sur la diversité, la tolérance, l’accueil représente une véritable bouffée d’air frais à une époque où les discours de haine et de xénophobie ébranlent les sociétés et favorisent l’émergence de forces populistes. Ses appels au multilatéralisme et au libre commerce contrastent avec la montée du repli sur soi et du protectionnisme. Pourtant, quels gestes viennent appuyer ce discours ? L’ambitieux programme autour du retour du Canada sur la scène internationale se concrétise-t-il ?
Si on en juge par la direction empruntée par le gouvernement Trudeau depuis son arrivée au pouvoir, il y a loin de la coupe aux lèvres. Sur plusieurs aspects de son programme de politique étrangère, les décisions s’éloignent à ce point des intentions originelles que le résultat ne crée pas une rupture avec l’ancien gouvernement conservateur, mais bien une continuité. Et, actuellement, aucune initiative internationale ne porte le sceau du premier ministre. « Le Canada est de retour » risque de se révéler ce qu’il était : un slogan.
Que se passe-t-il ? Pourquoi dresser un tel constat ?
C’est à ces questions que je tente de répondre dans ce livre. J’assume une part de responsabilité dans ce qui se joue à Ottawa depuis l’élection des libéraux en 2015. J’ai été tout à la fois acteur et témoin de l’élaboration, puis de la mise en œuvre de la politique étrangère du premier ministre. Avant la campagne électorale, Trudeau avait créé un Conseil consultatif sur les affaires internationales auquel je m’étais joint et dont les membres se réunissaient autour de lui de mai 2014 à mai 2015. Au sein de ce conseil, j’ai contribué à définir les orientations du Parti libéral sur le maintien de la paix, l’Afrique, le multilatéralisme et les interventions militaires. Lorsque les libéraux ont accédé au pouvoir, je me suis joint au cabinet du ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, en février 2016, à titre de conseiller politique et, jusqu’à son congédiement un an plus tard, j’ai travaillé avec lui sur les mêmes sujets.
Ce livre est donc un témoignage de l’intérieur. J’explique et je décris l’enchaînement des analyses et des décisions, leur logique, si tant est qu’il y en ait une. Les discussions au sein du Conseil consultatif, les notes prises au jour le jour, les documents et les discours, les entretiens que j’ai menés après mon départ et ma connaissance de l’histoire de la politique étrangère canadienne constituent les matériaux principaux de cet ouvrage. Ce témoignage restitue au plus près la trajectoire de la diplomatie du gouvernem