POLITIQUE AFRICAINE Propriété et citoyenneté dans l’Afrique des villes - n° 132 - Décembre 2013 , livre ebook

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Le DossierPropriété et citoyenneté dans l’Afrique des villesCoordonné par Christian Lund et Éric Hahonou, avec les contributions de Rony Emmenegger, Claudia Gastrow, Éric Hahonou, Mathieu Hilgers, Gabriella KörlingDans la vie sociale comme en politique, peu de choses sont plus fondamentales que ce que nous avons et qui nous sommes : avoir et être, la propriété et la citoyenneté. L’une et l’autre sont intimement liées dans leur constitution. La reconnaissance mutuelle est l’élément central de ces deux concepts. En effet, c’est au travers du processus qui consiste à entériner des revendications de propriété de terres et d’autres ressources ou à reconnaître l’identité politique comme un droit à l’appartenance que l’institution qui produit cette reconnaissance peut acquérir la légitimité et la reconnaissance de son autorité pour le faire. Les luttes pour la propriété et la citoyenneté portent par conséquent autant sur l’étendue et la constitution de l’autorité que sur l’accès aux ressources ou sur l’appartenance. C’est en cela que les notions d’avoir et d’être sont intimement liées au pouvoir. Les articles de ce numéro analysent l’émergence de nouvelles combinatoires de propriété et de citoyenneté dans des villes d’Éthiopie, d’Angola, du Burkina Faso, du Ghana, du Niger et du Bénin et montrent comment elles contribuent à la (re)production de l’État.RecherchesAfrod, le business touareg avec la frontière : nouvelles conditions et nouveaux défis Ines Kohl n Conjoncture Somalie, la renaissance manquée Anna BruzzoneLecturesAutour d’un livre. Le métier des armes au Tchad. Le gouvernement de l’entre- guerres, de Marielle Debos, commenté par Morten Bøås, Mirjam de Bruijn et Laurent Gayer La revue des livres
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Publié par

Date de parution

01 décembre 2013

Nombre de lectures

0

EAN13

9782811111113

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

POLITIQUE
AFRICAINE
P ropriété et citoyenneté dans l’Afrique des villes
Occasion perdue en Somalie
Business touareg au Sahara
132
n° 132 - Décembre 2013 Trimestriel
p o l i t i q u e
a f r i c a i n e
Propriété et citoyenneté dans l’Afrique des villes
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
politique africaine
Rédaction Les Afriques dans le monde – Sciences Po Bordeaux Domaine universitaire 11, allée Ausone - 33607 Pessac cedex Té05 56 84 42 70 Fax : 05 56 84 43 24l. : e-mailpolitique-africaine@sciencespobordeaux.fr site Internetwww.politique-africaine.com La Revue des livres continued’être éditée au secrétariat parisien de la revue. Les livres pour compte rendu doivent être envoyés à l’adresse suivante : Politique africaine, CERI,56 rue Jacob, 75006 Paris (à l’attention de Sylvie Haas). Directeur de la publicationLaurent Fourchard Rédacteurs en chefDavid Ambrosetti et Didier Péclard Comité de lectureSéverine Awenengo-Dalberto, Claire Benit-Gbaffou, Vincent Bonnecase, Florence Brisset-Foucault, Tarik Dahou, Lotje de Vries, Vincent Foucher, Thomas Fouquet, Tobias Hagmann, Dominique Malaquais, Sandrine Perrot, Marie-Emmanuelle Pommerolle, Boris Samuel Responsable de la « Revue des livres »Vincent Foucher Secrétaire de rédactionBoris Martin Assistante de rédactionSylvie Haas La revuepolitique africaineest publiée par l’Association des chercheurs de Politique africaine (président Laurent Fourchard, trésorier Hélène Charton-Bigot). Avec le soutien du Fonds d’analyse des sociétés politiques (Fasopo), du Centre d’études et de recherches internationales (Ceri, Fondation nationale des sciences politiques), de l’UMR Les Afriques dans le monde (LAM, Sciences Po Bordeaux), du Cemaf « Centre d’études des mondes africains » (CNRS, Université Paris 1, Université de Provence, EPHE) et de l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Avec le concours du Centre national de la recherche scientifique et du Centre national du livre. politique africaineest une revue à comité de lecture. Elle évalue aussi les textes rédigés en anglais, en espagnol et en portugais.Les opinions émises n’engagent que leurs auteurs. La revue n’est pas responsable des manuscrits qui lui sont confiés et se réserve le droit de modifier les articles pour des raisons éditoriales.
Édition, ventes et abonnements Karthala, 22-24, boulevard Arago,75013 Paris Tél. : 01 43 31 15 59 Fax : 01 45 35 27 05 e-mail karthala@orange.fr site Internet www.karthala.com Bulletind’abonnement et bon de commande en fin d’ouvrage Prix au numéro : 19 € ©Éditions Karthala, 2013 Conception graphiqueGhislaine Garcin & Bärbel Müllbacher
ILLUSTRATION DE COUVERTURE: © MATHIEU HILGERS - UNE RUE DE TARKWA, VILLE MINIÈRE DU GHANA
Politique africaine n° 132 - Décembre 2013
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nle Dossier
Propriété et citoyenneté dans l’Afrique des villes
Propriété et citoyenneté. Dynamiques de reconnaissance dans l’Afrique des villes Christian Lund La matérialité de la reconnaissance : les mobilisations locales pour la fourniture de services publics à Niamey Gabriella Körling «Vamos construir !revendications foncières et géographie» : du pouvoir à Luanda, Angola Claudia Gastrow Propriété, citoyennetés et héritage de l’esclavage au Nord Bénin Éric Hahonou À qui appartient la ville ? Urbanisme néolibéral et propriété dans trois petits centres urbains du Ghana et du Burkina Faso Mathieu Hilgers Entre pouvoir et autorité. Propriété urbaine et production de l’État à Jigjiga, Éthiopie Rony Emmenegger
nRecherches Afrod, lebusinesstouareg avec la frontière : nouvelles conditions et nouveaux défis Ines Kohl
nConjoncture Somalie, la renaissance manquée Anna Bruzzone
nLectures Autour d’un livre.Le métier des armes au Tchad. Le gouvernement de l’entre-guerresde Marielle Debos, commenté par Morten Bøås, Mirjam de Bruijn et Laurent Gayer La revue des livres
LEDOSSIER
Propriété et citoyenneté dans l’Afrique des villes
Coordonné par Christian Lund et Éric Hahonou
Introduction au thème
Christian Lund
Propriété et citoyenneté. Dynamiques de reconnaissance dans l’Afrique des villes
P 1 orté à l’écran pour la première fois en 1949,Jim comes to Jo’burga ïni par inspirer un véritable genre cinématographique, celui de l’Africain rural rencontrant la ville avec son lot d’occasions et de périls, sa diversité de races, de classes et de croyances, de richesse et de pauvreté, sa kyrielle d’opinions et de droits, de lois, d’illégalité, de violence et d’exclusion. L’hétérogénéité et la densité de ces caractéristiques paraissent bien être les lignes de force de ce qui déïnit les villes et l’urbanisation. Leur intrication comme leurs dimensions émotives et expérientielles sont souvent saisies par l’art de manière bien plus efïcace que ne le ferait la science. Ceci étant, si les représentations artistiques des villes sont souvent si puissantes, c’est que l’espace urbainest la scène privilégiée des contrastes et des dynamiques transformatives, politiques et économiques. Les villes – depuis les capitales ou les métropoles comme Kinshasa et Harare jusqu’aux localités moins illustres telles Kalalé et Bolgatanga – offrent une foule de débouchés économiques, notamment parce que nombreux sont ceux qui les y poursuivent, contribuant ainsi à les créer. De nouvelles catégories d’employés de services et d’ouvriers spécialisés, mais aussi de professionnels, d’intellectuels et d’administrateurs apparaissent, et l’agglo-mération démographique elle-même engendre de nouvelles opportunités d’emploi, de commerce et d’enrichissement. Simultanément pourtant, les
1. Aussi connu sous le titreAfrican Jim, ce moyen métrage(50 mn) aétéréalisépar Donald Swanson en 1949 (note de la traductrice).
LEDOSSIER 6Propriété et citoyenneté dans l’Afrique des villes
inégalités sont agrantes, et l’augmentation du prix de l’espace, de la valeur des biens immobiliers et des opportunités commerciales intensiïe la compé tition et l’exclusion. Les villes sont également un espace de formation de nouvelles identités politiques. Les mouvements sécessionnistes ou pour l’indépendance nationale ont fréquemment pris naissance dans les centres urbains, oùla présence de jeunes et de travailleurs, ainsi que l’existence de centres d’enseignement supérieur, de syndicats et d’autres formes d’organisation politique ont pu donner de l’élanàune mobilisation pour le changement. La citoyenneté nationale, en particulier, a portéla promesse d’une mise en subordination du patrimoine, de la famille, du genre, de l’ethnicitéet d’autreséléments du même ressort. Pourtant, cette promesse n’a jamaisétécomplètement tenue. Au lieu de subjuguer et d’homogénéiser les loyautés affectives, la citoyenneté, la démocratie et la modernitédemeurent en réalitéen vive compétition avec une variété d’identiïcations sociopolitiques dans les villes. Les habitants enchaînent par conséquent les relations et les connexions, forment des associations, improvisent des cercles sociaux et tentent de gagner de l’argent, leur vie, et de donner un sensàun contexte qu’aucun participant ne peut 2 prétendre connaître parfaitement ou maî.triser vraiment La littérature académique sur le développement urbain dans les pays pauvres est variée. Elle comprendàla fois des perspectives apocalyptiques dans lesquelles les relations et les pouvoirs mondiaux ordonnent les conditions du développement urbain, et des analyses plus centrées sur les politiques 3 opérationnelles . Ce champ de recherche aégalement produit un ensemble de travaux de caractère plus kaléidoscopique, oùl’accent est portésur l’informalitéet la multiplicitédes contraintes et des possibilités – d’oppression 4 comme d’autonomie .
2. F. Cooper (dir.),Struggle for the City. Migrant Labour, Capital and the State in Urban Africa, Beverly Hills, Sage, 1983; J. Ferguson,Expectations of Modernity. Myths and Meanings of Urban Life on the Zambian Copperbelt, Berkeley, University of California Press, 1999; B. Freund,The African City.Cambridge, Cambridge University Press, 2007 ; J. Holston et A. Appadurai, « Cities and citizenship»,Public Culture, n°8, 1996, p. 187-204 ; F. Locatelli et P. Nugent (dir.),African Cities. Competing Claims on Urban Spaces; A. Marie (dir.),, Leiden, Brill, 2009 L’Afrique des individus. Itinéraires citadins dans l’Afrique contemporaine (Abidjan, Bamako, Dakar, Niamey), Paris, Karthala, 1997 ; C. Young, « Nation, ethnicity, and citizenship. Dilemmas of democracy and civil order in Africa»,inS. Dorman, D. Hammett et P. Nugent (dir.),Making Nations, Creating Strangers. States and Citizenship in Africa, Leiden, Brill, 2007, p. 241-264. 3. M. Davis,Planet of Slums, Londres, Verso, 2006 ; C. Kessides,The Urban Transition in Sub-Saharan Africa, Washington, The World Bank, Workingpaper, n°97, 2005. 4. F. De Boeck, « Inhabiting the Ocular Ground. Kinshasa’s Future in the Light of Congo’s Spectral Urban Politics »,Cultural Anthropology, vol. 26, n° 2, 2011, p. 266-286 ; J. Ferguson,Expectations of Modernity,op. cit.,»,1999; J. Guyer, « Describing urban “no man’s land” in Africa Africa, vol. 81, n° 3, 2012, p. 474-492 ; F. Locatelli et P. Nugent (dir.),African Cities, op. cit.; G. Myers,African Cities.
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Notre ambition dans ce dossier n’est ni strictement macro-structurelle ni non plus micro-politique. Nous voudrions plutôt examiner la pluralitéet l’épaisseur des relations sociales en milieu urbain telles qu’elles se déploient dans les champs de la propriétéet de la citoyennetéet telles qu’elles s’y articulent. Peu de choses sont plus fondamentales dans la vie sociale et poli-tique que ce que nous avons et qui nous sommes :avoiretêtre. Or, la propriété et la citoyenneté, au sens large, sont sans doute les manifestations les plus évidentes et les plus familières de ces dimensions essentielles. Elles sont, en outre, l’une et l’autreétroitement liées : les prétentionsàla propriétésont en partie déïnies par l’identité sociale et la visibilité politique des personnes, et les revendications de citoyennetésont quantàelles en partie arbitrées au travers des droits de propriétésur la terre et des revendicationsàun lieu de vie. En fait, nous suggérons que ce lien dynamique constitue un point d’entrée analytique fort enrichissant pour l’étude du pouvoir dans n’importe 5 quelle société. Les droits et les pouvoirs publics sont tout particulièrement en jeu dans les milieux urbains en Afrique. Les habitants se rassemblent dans des implantations plus ou moins grandes, ils migrent ets’installent au centre-ville ou dans les périphéries urbaines, et les revendications de propriété et de citoyenneté sont souvent fragiles. Si se déplacer dans les villes affecte les identités des personnes,catqui sont vues et « égorisées»par les autres de différentes manières, en miroir on peut souligner que la ville offreégalement des possibilité: des individus peuvent ainsi ses d’ajustements identitaires construire une nouvelle identitésociale en dissimulant leur origine ou bien en feignant d’apparteniràun autre groupe. Dans son travail sur les femmes entrepreneurs dans la citénaissante de Nairobi, Janet Burja a ainsi montré comment la migration vers la ville avait conféré àces femmes l’opportunité de se redéïnir ellesmêmes et de devenir de riches propriétaires foncières, fréquemment par le biais d’une conversionàl’Islam (àcetteépoque, typi-quement une religion urbaine). Elles ontétabli de nouvelles relations
Alternative visions of Urban Theory and Practice; J. Rasmussen, « Inside, Londres, Zed Books, 2011 the System – Outside the Law. Operating the Matatu Sector in Nairobi»,Urban Forum, vol. 23, n°4, 2012, p. 415-432 ; A. Simone,For the City Yet to Come. Changing African Life in Four Cities.Durham, Duke University Press, 2004 ; A. Tostensen, I. Tvedten et M. Vaa (dir.),Associational Life in African Cities. Popular Responses to Urban Crisis, Uppsala, Nordic Africa Institute, 2001. 5. S. L. Engeman et J. Metzer (dir.),Land Rights, Ethno-Nationality and Sovereignty in History.Londres, Routledge, 2004; J.-P. Jacob et P.-Y. Le Meur (dir.),Politique de la terre et de l’appartenance. Droits fonciers et citoyenneté locale dans les sociétés du Sud, Paris, Karthala, 2010 The Fabrication; A. Pottage, « of Persons and Things»,inA. Pottage et M. Mundy (dir.),Law, Anthropology and the Constitution of the Social. Making Persons and Things;, Cambridge, Cambridge University Press, 2004, p. 1-39 M. Strathern,Property, Substance and Effect. Anthropological essays on Persons and Things, Londres, The Athlone Press, 1999.
LEDOSSIER 8Propriété et citoyenneté dans l’Afrique des villes
« parentales » avec d’autres musulmans et sont parvenues à repousser les 6 limites de ce qu’être musulman signiïait d’un point de vue normatif. Les identités s’afïrment en fonction des imaginaires disponibles dans un contexte et une culture politiques donnés. Il peut arriver que des migrants soient identiïés ou étiquetés comme des étrangers disposant de droits moindres et qu’ils se trouvent disqualiïés de différentes manières. Néanmoins, vivre parmi des gens que l’on ne connaît pas très bien semble bel et bien une caractéristique commune de la vie urbaine. Dans la capitale du Kenya par exemple, il est courant d’entendre dire que « personne n’estoriginaire de 7 Nairobi». Dans les villes spécialement, aucune institution porteuse d’une autoritépublique ne contrôle pleinement la propriétéet la citoyenneté; plutôt, c’est une multitude d’institutions qui rivalisent entre ellesàpropos de leur compétence et de leur autorité. Par conséquent, ni les droits de propriété et de citoyenneté, ni l’instance qui serait en mesure de les déïnir et de les faire respecter, ne sont toutàfaitétablis. « L’élaboration de règles et d’un ordre social et symbolique est une industrie humaine qui n’a d’égal que la manipulation, le contournement, le remodelage, la substitution et la des-truction de règles et de symboles dans lesquels les gens semblent presque tout 8 autant engagés .» La question de l’appartenance s’élabore souvent de manière différente dans les villes et les campagnes. D’abord, parce qu’en ville, les descendants actuels des premiers arrivants ont inéluctablement ïni par devenir une minorité. Ensuite, parce que les personnes qui arrivent en ville peuvent, parfois pour la première fois de leur vie, connaître des moments d’anonymat durant lesquels l’importance des identités consacrées est en sursis, jusqu’àce que de nouvelles identités se dessinent. De ceci découle un certain nombre de conséquences. Cela implique d’abord que les nouveaux citadins disposent de marges de manœuvre pour se redéïnir euxmêmes et revendiquer des droits au sol etàla participation politique dans des conditions oùles restrictions de l’environnement rural sont assouplies (même s’il arrive parfois que certains tentent d’accéder au foncier en manifestant leur afïnité ethnique avec « les gens de chez eux»,établis dans la ville avant eux). Des terrains peuvent se trouver disponibles selon des modalités qui n’existent pas au village – par le biais d’un achat ou d’une occupation illégale – quand la par-ticipationàla vie politique peut être envisageable sous des formes
6. J. Burja, «Woman “Entrepreneursof Early Nairobi»,Revue canadienne des études africaines, vol. 9, n°2, 1975, p. 213-234. 7. Nous tenonsàremercier Hannah Elliott qui nous a fourni cet exemple. 8. S. F. Moore,Law as Process, Londres, Routledge et Kegan Paul, 1978, p. 1.
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