POLITIQUE AFRICAINE - Fin de règne au Gabon - n° 115 - octobre 2009 , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 octobre 2009

EAN13

9782811102838

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

POLITIQUE
AFRICAINE
Fin de règne au Gabon
Migrants subsahariens au Maroc Concurrence mémorielle au Bénin
115
n° 115 - octobre 2009 Trimestriel
p o l i t i q u e
a f r i c a i n e
Fin de règne au Gabon
À Gerti Hesseling
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
CENTRE D’ÉTUDE D’AFRIQUE NOIRE
politique africaine
Rédaction Centre d’étude d’Afrique noire - Institut d’études politiques de Bordeaux Domaine universitaire 11, allée Ausone - 33607 Pessac cedex Tél. : 05 56 84 42 70 Fax : 05 56 84 43 24 e-mailpolitique-africaine@sciencespobordeaux.fr site Internetwww.politique-africaine.com La Revue des livres continue d’être éditée au secrétariat parisien de la revue. Les livres pour compte rendu doivent être envoyés à l’adresse suivante : Politique africaine, CEMAf, 9 rue Malher, 75004 Paris. Directeur de la publicationRichard Banégas Co-rédacteurs en chefLaurent Fourchard et Marie-Emmanuelle Pommerolle Comité de lectureFrancis Akindès, David Ambrosetti, Myriam Catusse, Tarik Dahou, Christine Deslaurier, Frédéric Le Marcis, Richard Moncrieff, Kathryn Nwajiaku, Thomas Osmond, Didier Péclard, Sandrine Perrot Responsables de la rubrique«Lectures »Vincent Foucher (« Chronique bibliographique » et « Revue des livres ») et Jean-Hervé Jézéquel (« Débat autour d’un livre ») Secrétaire de rédactionSophie Maurer Assistante de rédactionSylvie Causse-Fowler La revuepolitique africaineest publiée par l’Association des chercheurs de politique africaine (président Richard Banégas, trésorier David Ambrosetti). Avec le soutien du Centre d'études et de recherches internationales (Ceri, Fondation nationale des sciences politiques), du Centre d'étude d'Afrique noire (CEAN, IEP de Bordeaux), du Cemaf« Centre d'études des mondes africains » (CNRS, Université Paris 1, Université de Provence, EPHE) et de l'Institut de recherche pour le développement (IRD). Avec le concours du Centre national de la recherche scientifique et du Centre national du livre. politique africaineest une revue à comité de lecture. Elle évalue aussi les textes rédigés en anglais, en espagnol et en portugais. Les opinions émises n’engagent que leurs auteurs. La revue n’est pas responsable des manus-crits qui lui sont confiés et se réserve le droit de modifier les articles pour des raisons éditoriales.
Édition, ventes et abonnements Karthala, 22-24, boulevard Arago, 75013 Paris Tél. : 01 43 31 15 59 Fax : 01 45 35 27 05 e-mailkarthala@orange.frsite Internetwww.karthala.com Bulletin d’abonnement et bon de commande en fin d’ouvrage Prix au numéro : 19Commission paritaire n° 0509 T 84879
© Éditions KARTHALA, 2009
Conception graphiqueGhislaine Garcin & Bärbel Müllbacher
ILLUSTRATION DE COUVERTURE : MATHILDE DEBAIN
Politique africaine n° 115 - octobre 2009
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le Dossier Le Gabon : une dystopie tropicale
Le Gabon : une dystopie tropicale Florence Bernault et Joseph Tonda Chronique d’une victoire assurée. Retour sur la campagne présidentielle de 2009 au Gabon Mathilde Debain Pratiques électorales et reproduction oligarchique au Gabon. Analyses à partir des élections législatives de 2006 Lévi Martial Midepani L’affaire des « biens mal acquis » Entretien de Fanny Pigeaud avec Marc Ona Essangui et Grégory Ngbwa Mintsa Le « Kongossa » politique ou la passion de la rumeur à Libreville : un mode de participation politique Placide Ondo La chair et son secret : transfiguration du fétiche et incertitudesymboliqueausud-Gabon Florence Bernault Les 5 S du système Fiction de Joseph Tonda
Recherches La préférence nationale en Tanzanie postsocialiste : entre citoyenneté, autochtonie et race Marie-Aude Fouéré Guerre de succession et concurrence mémorielle à Ouidah, ancien comptoir de la traite Emmanuelle Kadya Tall Aventuriers ou orphelins de la migration internationale ? Nouveaux et anciens migrants subsahariens au Maroc Mahamet Timera
Conjoncture Les élections de 2009 au Malawi : l’emprise partisane au défi des candidatures indépendantes Mathieu Mérino
Lectures Chronique bibliographique.Débats sur le Rwanda quinze ans après Jean-Pierre Chrétien et Marcel Kabanda La revue des livres
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Avant-propos
Chers lecteurs, chers auteurs,
« Fin de règne au Gabon » : le dossier de ce numéro dePolitique africainea été conçu en réaction au décès, en juin 2009, du président gabonais, qui détenait alors le record de longévité présidentielle sur le continent. Au temps long de son règne s’oppose le temps court de la confection de ce dossier, qui contient – exceptionnellement – des textes de nature variée : articles académiques, mais aussi entretien journalistique, chronique de terrain, et même essai fictionnel. Parce que le temps académique n’est pas celui de l’actualité,Politique africainea confié ses pages à des auteurs présents au Gabon ces derniers temps et analysant, chacun à sa manière et au plus près du terrain, les soubre-sauts inédits qui surviennent dans ce pays habitué à la continuité. Ce numéro est aussi un dossier de transition puisque Christine Deslaurier et Vincent Foucher, qui ont donné sans compter temps et savoir-faire à la revue ces trois dernières années, s’en retournent à leurs activités de chercheurs et d’auteurs. Ce changement est l’occasion de quelques ajustements éditoriaux, visant à conforter la valeur scientifique de la revue. Proche par tradition de l’anthropologie politique et de la sociologie historique,Politique africainen’a jamais délaissé les objets canoniques de la science politique bien qu’elle ait, il est vrai, privilégié des objets souvent ignorés par la discipline. La revue entend rester cet espace d’échanges disciplinaires et interdisciplinaires(anthropologie, science politique, sociologie, histoire, géographie, etc.) et inscrire la recherche sur l’Afrique dans les débats contemporains des sciences sociales. La revue attire toujours plus d’auteurs combinant des argumentaires théoriques solides et des données inédites. C’est la raison pour laquelle une nouvelle rubrique « Recherches » accueille désormais tous les articles « académiques » ne s’inscrivant pas dans les « dossiers ». La revue, fidèle à son histoire, propose également dans une rubrique libre (ex-Magazine) des textes mettant en perspective l’actualité politique du continent, des essais, des documents recueillis sur le terrain, des cartes commentées. La rubrique « Lectures », enfin, s’étoffe et publie désormais, en alternance avec le « Débat autour d’un livre », une « Chronique bibliographique » proposant un point critique sur plusieurs ouvrages récents, autour d’un thème et/ou d’un pays. Nous remercions Jean-Pierre Chrétien et Marcel Kabanda d’avoir inauguré cette rubrique avec, ici, une série d’ouvrages sur le Rwanda. Nous rappelons que les appels à contributions pour les dossiers de la revue sont ouverts et largement diffusés. Nous ne pouvons que vous encourager à nous soumettre
propositions de dossiers, articles, essais, documents et chroniques bibliographiques. La richesse et l’intérêt de la revue dépendent évidemment de cette variété, d’autant plus importante à préserver que la bibliométrie et le formatage scientifique pèsent de plus en plus sur nous tous.
En vous souhaitant une bonne lecture. La rédaction
LEDOSSIER
Fin de règne au Gabon au coup par coup
Coordonné par Florence Bernault et Joseph Tonda
Introduction au thème
Le Gabon : une dystopie tropicale
L e temps de l’après-Bongo règne donc désormais au Gabon, temps espéré, temps redouté depuis longtemps… Après quarante-deux années de règne ininterrompu d’Omar Bongo Ondimba, la mort vient de mettre un terme à l’un des plus longs régimes politiques africains. Doyen du continent, Bongo incarnait la seconde génération des leaders africains modernes et leurs 1 contradictions extrêmes . Comme Hassan II au Maroc, Mobutu en République démocratique du Congo (ex-Zare), ou Mugabe au Zimbabwe, cette poignée d’autocrates à la fois prédateurs et garants de l’unité nationale, il réussit à incarner le pays et l’image d’une stabilité rassurante. Sa disparition en prend presque un parfum de fin du monde au Gabon mais aussi en Afrique et en France, où il avait su tisser des liens solides. Ce contexte successoral donne lieu à une inflation de pronostics et de conjec-tures sur l’avenir du pays. Les scénarios-catastrophes ne manquent pas, le plus spectaculaire étant celui d’une guerre civile ethno-régionale, à l’instar du Congo-Brazzaville voisin. Les Fang apparaissent aux yeux des autres comme un élément central de ce scénario virtuel. Longtemps écartés du pouvoir mal-gré leur influence démographique, ils n’ont jamais brillé par leur capacité à créer de solides unités politiques, et leurs leaders se sont montrés fort enclins à se laisser séduire par le chant des sirènes du bongosme. La récente victoire d’André Mba Obame (AMO) à Libreville a cependant confirmé le poids de cette faction politique sur une partie du pays et a fait resurgir les craintes d’une unité politique fang. Une hypothèse moins catastrophique, mais peu rassurante
1. Albert-Bernard Bongo (qui ne s’appelle Omar Bongo qu’à partir de 1973, date de sa conversion à l’islam), homme de confiance de Léon Mba et vice-président, prit le pouvoir le jour suivant la mort de Léon Mba, le 27 novembre 1967. Durant l’hospitalisation de Léon Mba à Paris à partir d’août 1966, la constitution gabonaise fut modifiée (février 1967) afin de permettre au vice-président de succéder au président en cas d’incapacité de ce dernier.
LEDOSSIER 8Fin de règne au Gabon
à long terme, est la survie du système Bongo. Les réseaux imbriqués des alliés, des clients et des intérêts mis en place par le président et son clan, et qui innervent chaque centimètre carré du pays politique, ont-ils métastasé au point d’être devenus pour le système aussi indispensables qu’une épine 2 dorsale ? Ou bien le carcan sera-t-il brisé par une opposition politique enfin capable de s’unir autour d’un projet et d’un homme ? Le Gabon moderne ne se résume ni à ses barons politiques, ni à l’emprise du bongosme sur la nation. Cour de récréation privilégiée des anthropologues, le Gabon est longtemps resté le parent pauvre des historiens, des sociologues (Georges Balandier mis à part) et des politistes. Au milieu des années 1990, il s’est désanthropologisé. Le Gabon est devenu un terrain d’investigation à part entière et, surtout, un lieu de production intellectuelle significatif pour la recherche en Afrique équatoriale et francophone. Au-delà de la conjoncture électorale de la succession présidentielle, ce dossier dePolitique africainevise à donner quelques-unes des nouvelles clés d’interprétation des bouleversements en cours tout en faisant le pari de mon-trer comment le « cas » du Gabon a donné naissance à des problématiques susceptibles de fertiliser la recherche comparative sur l’Afrique. Parmi les nombreuses thématiques indispensables à la compréhension du sens des changements sociaux et politiques récents, nous parlerons ici de la guerre politique, du règne continu des logiques du spirituel et du religieux, et de l’influence croissante de la société civile sur l’avenir immédiat du pays. Auparavant, il est indispensable de rendre compte du « syndrome gabonais », ce paradigme exotisant selon lequel le pays et ses habitants se caractérisent par un balancement morbide entre modernité et tradition, et qui joue sur la vieille antienne de l’immobilisme d’une Afrique privée de passé et de futur, révélant brusquement son envers : la sauvagerie d’hommes mus par des pulsions primaires. Dans son ombre, l’imaginaire gabonais continue de se construire comme une dystopie tropicale.
Une dystopie tropicale
Inverse de l’utopie, le concept dedystopieparle de lieux où l’imbrication des espaces, des identités et des rapports de force fonctionne, si l’on peut dire, au dysfonctionnement, à l’ambivalence et à l’ambiguté. L’idée de dystopie
2. Pour un bon aperçu du système, voir J.-P. Tuquoi, « La bande à Bongo »,Le Monde, 27-28 novem-bre 2005, p. 16.
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