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Français
Ebooks
2011
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Publié par
Date de parution
22 avril 2011
Nombre de lectures
0
EAN13
9782760522282
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
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22 avril 2011
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EAN13
9782760522282
Langue
Français
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1 Mo
1991
Presses de Centre québécois
l’Université du Québec de relations internationales
Case postale 250, Sillery, Québec Faculté des sciences sociales
G1T 2R1 Université Laval
Sainte-Foy (Québec) G1K 7P4
Révision et mise en pages : ZÉRO FAUTE
Vedette principale au titre :
Les Six mois qui ont ébranlé le monde : septembre 1989 – mars 1990
Publ. en collab. avec : Presses de l’Université du Québec.
Comprend des références bibliographiques.
ISBN 2-920027-10-7 — 2-7605-0637-1 (PUQ).
1. Europe de l’Est – Politique et gouvernement – 1989-
2. U.R.S.S. – Politique et gouvernement – 1985- .
3. Europe de l’Est – Relations extérieures – 1945-
4. U.R.S.S. – Relations extérieures – 1985- .
5. Politique mondiale – 1985-1995.
1. Legault, Albert, 1938- .
II. Centre québécois de relations internationales.
D850.5591991 320.9171’7 C91-096120-4
ISBN 2-920027-10-7 (CQRI)
IS7605-0637-1 (PUQ)
Tous droits de reproduction, de traduction
et d’adaptation réservés © 1991
Centre québécois de relations internationales et
Les Presses de l’Université du Québec
erDépôt légal - 1 trimestre 1991
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Imprimé au Canada
Présentation
Les six mois qui ont ébranlé le monde, tel est le titre de cet ouvrage qui ne
vise, somme toute, qu’à faire le point sur les grands chambardements intervenus
en Europe de l’Est durant l’automne 1989 et les premiers mois de l’année 1990.
Par ailleurs, la chronique qui figure en annexe constitue autant de points de
repère pour le lecteur qui souhaiterait se remémorer le détail des grandes
transformations en cours en Europe de l’Est.
Annus mirabilis, « le temps de toutes les ruptures », « l’année des
gigantesques bouleversements », voilà autant d’expressions que tous et chacun
peuvent retrouver dans les grandes pages de l’actualité à propos de ces
événements. Les ruptures sont profondes. Tout d’abord, c’est le vieil ordre établi
aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale qui s’écroule. Pour certains, les
États-Unis ont gagné la guerre froide ; pour d’autres, c’est une victoire de
l’Occident et la « fin de l’histoire ». Chose certaine, il s’agit du début d’une
histoire nouvelle, celle de l’Europe « retrouvée » et de la fin du non-sens, celui
de la guerre froide, plutôt que de la « fin de l’histoire », même si celle-ci doit être
interprétée comme la généralisation du triomphe du libéralisme et des vertus
démocratiques.
La seconde rupture est interne aux pays du bloc de l’Est. Et elle
s’accompagne d’une double révolution horizontale et verticale. Dans leur
dimension verticale, les démocraties de l’Est contestent la gouverne politique de
l’État, oeuvrent en faveur de l’établissement du pluralisme multipartite, et
renoncent aux anciens mythes du rôle dirigeant du Parti ainsi qu’à tout leur
héritage marxiste-léniniste. Dans leur dimension horizontale, les anciennes
démocraties populaires se convertissent, les unes après les autres, aux vertus des
économies de marché, recherchent l’aide et la technologie occidentales, et
entendent ainsi retrouver leur place au sein du concert des États européens.
La troisième rupture, la plus profonde et sans doute la plus con-
séquente, est l’écroulement de l’ordre stalinien et du rôle du parti en URSS.
Lorsque les archives seront ouvertes à l’histoire, on connaîtra peut-être
un jour l’étendue du rôle joué par l’URSS dans la grande débâcle du
monde dit communiste dans les sociétés est-européennes. Entre-temps,
8 LES SIX MOIS QUI ONT ÉBRANLÉ LE MONDE
il est clair que les sources de transformation profondes en URSS tiennent tout
autant de la révolution que du miracle de la survie, dans une fédération où les
contestations nationalistes naissent de toutes parts, alors même que les succès de
la perestroïka et de la glasnost se font attendre.
Dans ce modeste ouvrage, nous sommes allés au plus court. Albert Legault
insiste sur l’impérieuse nécessité de trouver une formule de sécurité européenne
qui donne satisfaction tant à l’Allemagne et à l’URSS. Il réclame, de plus, le
renforcement du rôle de la CSCE au sein d’une Europe « retrouvée ». Le
professeur Stanislav Kirschbaum de l’université York s’interroge sur le rôle et la
place des pays de l’Europe centrale, et va jusqu’à souhaiter l’établissement d’une
fédération de ces principaux États, afin d’en renforcer leur spécificité et leur
importance. Il n’ignore pas ce faisant, les inquiétudes nouvelles qui naissent des
nationalismes exacerbés dans cette région du monde. Le professeur Allen Lynch,
directeur adjoint au Harriman Institute for Advanced Study of the Soviet Union,
retrace, de son côté, le fil des décisions posées en matière de politique étrangère
par les administrations prégorbatchéviennes, et souligne ainsi les forces
profondes qui traversent l’URSS. Cela lui permet d’apprécier à sa juste valeur,
non seulement le rôle déterminant de la personnalité du président Gorbatchev,
mais aussi et surtout l’importance des facteurs externes et internes dans la
nouvelle politique étrangère de l’URSS. Quant au professeur Jacques Lévesque,
il dresse un tableau d’autant plus vivant de l’évolution de la situation en Europe
qu’il en est rentré depuis peu, ce qui ajoute un caractère d’authenticité à sa
merveilleuse analyse des faits et de la situation.
Le CQRI, enfin, tient à exprimer ses remerciements les plus vifs à l’endroit
des journaux suivants : The New York Times, The Christian Science Monitor, The
Arms Control Reporter, Le Devoir, The Globe and Mail, The Washington Post et
Foreign Affairs, et plus particulièrement au journal Le Monde, car sans la qualité
et la quantité de l’information fournie par ce quotidien de grande envergure, la
chronique n’aurait pu être établie de façon aussi exhaustive.
avril 1990
Albert Legault,
directeur du programme paix
et sécurité internationales
Comment marier
l’ancien et le nouveau ?
Albert Legault
Les changements profonds qui affectent les relations Est-Ouest remontent
en fait à l’ouverture du mur de Berlin dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989.
Pour reprendre la formule de Sir Winston Churchill, le rideau de fer qui s’était
abattu en 1947 de Stettin à Trieste venait d’être déchiré. Désormais, l’Europe de
l’Est n’est plus la même, l’uRss n’est plus ce qu’elle était, et l’Allemagne, quant
à elle, est sur la voie de la réunification déjà plébiscitée par les élections en RDA
du 18 mars dernier.
Avant de s’interroger sur l’avenir des relations transatlantiques, il n’est pas
inutile de dire ici un mot sur l’avenir de l’uRss. Les deux premiers scénarios
développés récemment devant l’OTAN par le professeur Peter Frank, de
l’université d’Essex en Grande-Bretagne, n’ont rien de très rassurants. Il s’agit
soit de la guerre civile comme celle 1917, soit de l’éclatement de l’Union à la
suite de l’affaissement du rôle du Parti communiste. La troisième perspective est
un peu plus optimiste : grâce aux pouvoirs accrus que le président de l’uRss
1assume désormais, ses réformes pourraient réussir .
Je suis particulièrement pessimiste sur les possibilités pour la
perestroïka de déboucher sur de véritables succès économiques en
URSS, mais relativement optimiste pour ce qui est des pays de
2l’Europe de l’Est. Les chances de succès du président Gorbatchev
1. The Globe and Mail, 21 mars 1990, p. A-4.
2. Si les demandes d’enregistrement des « sociétés mixtes » sont un bon indicateur des tendances
nouvelles en Europe de l’Est, force est d’admettre que celles-ci ont crû à une vitesse fulgurante
au cours des dernières années. Selon le Wall Street Journal du 16 mars 1990, les
nouvelles demandes d’enregistrement pour l’Allemagne de l’Est et la Tchécoslovaquie
étaient de 14 et 45, tandis que pour la Pologne, la Hongrie et la Yougoslavie, le nombre
des « sociétés mixtes » enregistrées se chiffrerait à 700,1000 et 950 respec-
tivement. Selon le Business Week du 2 avril 1990, p. 51, 140 sociétés ouest-allemandes
10 LES SIX MOIS QUI ONT ÉBRANLÉ LE MONDE
en URSS sont liées au maintien de la glasnost, à l’établissement d’un véritable