Les nouvelles régulations de l’économie mondiale , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2005

Nombre de lectures

1

EAN13

9782845866860

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

SOUS LA COORDINATION DE Philippe Hugon et Charles-Albert Michalet
Les nouvelles régulations de l’économie mondiale
KARTHALA
LES NOUVELLES RÉGULATIONS DE L’ÉCONOMIE MONDIALE
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
¤Éditions KARTHALA, 2005 ISBN : 2-84586-686-0
SOUS LA COORDINATION DE Philippe Hugon et Charles-Albert Michalet
Les nouvelles régulations de l’économie mondiale
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Avant-propos
Cet ouvrage résulte d’un travail de réflexion collective. Il est le fruit d’un séminaire qui s’est tenu durant deux années et qui a été animé par Pierre Grou, professeur à l’université de Versailles-Saint-Quentin, et Michel Delapierre, chargé de recherche au CNRS (FORUM-GIFT). Nous tenons à les remercier vivement pour le rôle qu’ils ont joué. Cet ouvrage a reçu l’appui du CERNEA (association localisée à Paris X-Nanterre) et de ses membres fondateurs.
Introduction
* Charles-Albert MICHALET
Pourquoi, aujourd’hui, se poser des questions sur l’économie politique de la mondialisation ? D’abord pour marquer la rupture avec le paradigme de l’économie « internationale » qui ne correspond plus à la réalité actuelle. Entre les deux conceptions, il existe quatre différences essentielles. En premier lieu, l’économie mondiale est multidimensionnelle alors que l’économie internationale était unidimensionnelle. Cette dernière limitait son champ d’application aux échanges de biens et services entre les États-nations sur la base de la spécialisation internationale. La première est multidimensionnelle : à coté du commerce traditionnel, elle incorpore les flux d’investissements directs et les délocalisations qui l’accompa-gnent, les transferts de technologies, la circulation des capitaux financiers. En second lieu, les différentes dimensions de la mondialisation sont interdépendantes. Deux conséquences résultent de cette combinatoire. D’une part, la spécialisation ne peut plus être déterminée par des stocks invariants de facteurs de production. De l’autre, l’interaction entre les différentes dimensions génère une nouvelle réalité plus complexe. Par exemple, la délocalisation de la production produit une circulation de biens inter- et intra-branches déterminéeex post, largement internalisée dans l’espace des firmes et, par là, hors marché. Le rapport salarial n’est plus fixé sur une base nationale mais dépend des conditions du travail dans les autres parties du monde, singulièrement celles qui règnent dans les économies émergentes qui sont elles-mêmes progressivement intégrées à l’économie mondiale par les multinationales.
*
Professeur émérite de l’université Paris-Dauphine.
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LES NOUVELLES RÉGULATIONS DE L’ÉCONOMIE MONDIALE
En troisième lieu, la régulation de l’économie mondiale n’obéit plus aux règles du jeu du régime international tel qu’il avait été fondé à Bretton Woods. Les États-nations ne sont plus les acteurs uniques d’une gouvernance mondiale fondée sur la coopération internationale. L’ordre économique mondial obéit à d’autres principes. Ceux-ci obéissent de plus en plus à la rationalité entrepreneuriale. En effet, sur la scène mondiale, à coté des États, sont apparus d’autres acteurs : les firmes multinationales industrielles et financières. Avec elles, à l’avantage comparatif ricardien se substitue l’avantage compétitif smithien. Aux abaques de Samuelson-Stolper conduisant à une allocation optimale des facteurs se substitue le second bestdes marchés imparfaits et de la concurrence oligopolistique. Se pose dès lors avec acuité la question de la régulation de ce nouveau monde qui, laissé à lui-même, ne connaît qu’une loi « le plus fort ramasse la totalité de la mise ». En quatrième lieu, dans le prolongement de la globalisation et de l’affaiblissement de l’ordre interétatique, de nouveaux acteurs ont fait irruption sur la scène mondiale. Il s’agit, d’abord, des organisations de la société civile dont les ONG contestataires de l’ordre économique mondial sont les fers de lance, avec une opposition symbolique : Porto Alegre contre Davos. Ensuite, apparaissent des agences dont la finalité est de palier les faillites du marché. Les agences de régulation des secteurs privatisés se multiplient dans de multiples champs : électricité, eau, banque, télécommunications, etc. Enfin, des organes de statut privé émettent des normes qui s’imposent à l’échelle mondiale : les certifi-cations d’ISO, les normes comptables de l’International Accounting Standards Board (IASB), les agences de notation... Sans oublier le rôle de l’Organe de règlement des différends (ORD) au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il faudrait aussi prendre en compte des instances non économiques qui se situent hors des références étatiques pour défendre par les armes des valeurs religieuses : les groupes terro-ristes. Le 11 septembre a marqué l’apparition d’une nouvelle dimension 1 menaçante de la globalisation . La dynamique de la mondialisation a connu un élan très fort depuis le début des années 1980, celles du début de la grande révolution conser-vatrice, néolibérale, anti-keynésienne. Elle a été lancée en Grande-Bretagne d’abord, après la victoire de la Dame de fer sur la grève des mineurs. Elle a été relayée et renforcée, ensuite, par la rhétorique de
1.
C.-A. Michalet, « Une demande de régulation : terrorisme et globalisation », in J.-M. Chevalier et O. Pastré,Où va l’économie mondiale ?, Éditions Odile Jacob, 2002.
INTRODUCTION
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l’équipe Reagan portée par le charisme de son président hollywoodien. Elle a reçu, enfin, l’appui providentiel de l’écroulement du camp socialiste qui supprimait tout obstacle à l’extension de la conception libérale de l’économie. A suivi un cortège de mesures de politique économique visant à démanteler les grandes réformes des « Trente Glorieuses », de l’État providence et de l’économie sociale de marché, à ruiner l’idée de planification – même simplement indicative –, à priva-tiser le secteur public et à déréglementer les activités économiques en commençant par le secteur bancaire et financier. Le mouvement culmi-nera avec la proclamation de la « fin de l’histoire » (Fukuyama, 1989), fondée sur un enthousiasme sans réserve pour l’économie de marché – enthousiasme nourri d’un hégélianisme de façade. Tenter de s’interroger sur une économie politique de la mondialisation a constitué le projet, plutôt ambitieux, qui a réuni un groupe de chercheurs et d’amis qui, à la suite d’une longue suite de réunions, se risquent à présenter aujourd’hui leurs premières réflexions dans cet ouvrage collectif. Il ne faut pas que le lecteur s’attende à y trouver des réponses définitives, un modèle achevé prêt à se substituer du jour au lendemain au paradigme encore dominant. Il ne faut pas non plus qu’il s’attende à y trouver des synthèses lénifiantes qui favorisent les fausses conciliations ; pas plus qu’une version actualisée d’un pamphlet célèbre annonçant le stade suprême du capitalisme. Non, il s’agit plus modes-tement d’une tentative de réflexion critique – au sens philosophique du mot critique – entre des universitaires ayant, au départ, des positions relativement hétérogènes, voire divergentes, mais qui partageaient un certain goût pour l’hétérodoxie. Ces différences ne se sont pas effacées ; elles se retrouvent dans les analyses des différentes contributions. Ces dernières peuvent être regroupées autour de quatre questions : celle du dépérissement de l’État et de la régulation de la mondialisation ; celle de la définition de biens publics mondiaux ; celle du nouveau rapport salarial né des délocalisations et de l’évolution des forces sociales ; enfin, celle de la régulation de la concurrence à l’échelle mondiale. Finalement, le fil rouge de l’ensemble du travail est celui des conditions d’une nouvelle régulation. Et c’est sur ce point que les positions sont les plus variées. Gérard Kébabdjian repousse l’idée d’un « dépérissement » de l’État provoqué par les nouvelles règles du jeu de la mondialisation. De son point de vue, la bête n’est pas morte ; elle remue encore comme le prouve entre autres indices, la croissance du niveau des dépenses publiques pour maintenir les principales fonctions de l’État : la régulation, la redistri-bution, la stabilisation macroéconomique. La seule fonction qui est
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