Les métamorphoses du politique au Nord et au Sud , livre ebook
450
pages
Français
Ebooks
2004
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Ebook
2004
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Publié par
Date de parution
01 janvier 2004
Nombre de lectures
0
EAN13
9782845864788
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
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01 janvier 2004
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EAN13
9782845864788
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Français
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2 Mo
Les métamorphoses du politique au Nord et au Sud
^ SOUS LA DIRECTION DE Sophia Mappa
LES MÉTAMORPHOSES DU POLITIQUE AU NORD ET AU SUD
Le Forum de Delphes est une ONG qui rassemble des hommes politiques et des intellectuels sur les problèmes des rapports Nord-Sud et Ouest-Est, et plus particulièrement sur la place et le rôle de l’Europe dans ces rapports. Il a été créé en 1985, à l’instigation de Sophia Mappa qui en est la directrice.
Publication n° 12 du Forum de Delphes
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture : « Vitrail à la barque », inLa peinture de Jean-Pierre Hammer, Presses universitaires de Nancy, 1992.
Éditions KARTHALA, 2004 ISBN : 2-84586-478-7
SOUS LA DIRECTION DE Sophia Mappa
Les métamorphoses du politique au Nord et au Sud
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
DU MEME AUTEUR
Pour une définition de nouveaux rapports Nord-Sud, Publisud-Automorphossi, Paris-Athènes, 1986. Les enfants de migrants à l’école, avec N. Bottani, D. Blot, C. Duchêne, OCDE, 1987. La CEE : chance ou contrainte pour la transformation sociale, L’Harmattan, Paris, 1988. Éd. grecque, Exandas, Athènes, 1988. LOME IV : ambitions et illusions de la coopération Nord-Sud, L’Harmattan, Paris, 1990. L’Europe des Douze et les autres : intégration ou auto-exclusion ?, Karthala, Paris, 1992. Éd. grecque, Exandas, Athènes, 1994. Les deux sources de l’exclusion, économisme et replis identitaires, Karthala, Paris, 1993. Développer par la démocratie ? Injonctions occidentales et exigences planétaires, Karthala, Paris, 1995. Puissance et impuissance de l’État. Les pouvoirs en question au Nord et au Sud, Karthala, Paris, 1997. Essai historique sur l’intérêt général, Karthala, Paris, 1997. Pouvoirs traditionnels et pouvoir d’État en Afrique, Karthala, Paris, 1998. La démocratie planétaire : un rêve occidental ?, Sépia, Paris, 1999. Le lien social du Nord au Sud, Karthala, Paris, 1999. Planetary democracy : A Western Dream, IKO-Verlag für interkulturelle Kommunication, Francfort/Main, Londres, 2001. La coopération internationale face au libéralisme, Karthala, 2003.
Uniquement en grec : L’école des discriminations, Ed. Nea Synoca, Athènes, 1988. École et critique des théories de développement(sous la dir. de S. Mappa), Exandas, Athènes, 1989.
Les auteurs
Francis AKINDÈS, sociologue, enseignant-chercheur, Université de Bouaké (Côte d’Ivoire). André-Marcel d’ANS, sociologue, Université Paris 7-Jussieu. Pierre BAUBY, politologue, « Reconstruire l’action publique », Forum de Delphes. Bonnie CAMPBELL, professeur au département de sciences politiques à l’Université du Québec à Montréal. Mick CARPENTER, professeur de sociologie, Deparment of Applied Social Studies, Université de Warwick, Royaume-Uni. Karim DAHOU, chargé de la prospective à Enda Tiers-Monde. Christian DEBLOCK, économiste, professeur titulaire de l’Université du Québec à Montréal, Groupe de recherche sur l’intégration continentale, http://www.unites.uqam.ca/gric. Marie-Christine DORAN, doctorante dans le département de sciences politiques à l’Université du Québec à Montréal. Samia KAZI AOUL, maîtrise de sciences politiques à l’Université du Québec à Montréal. Travaille en Inde. Thomas KIESELBACH, Institut pour la psychologie du travail, du chômage et de la santé, Université de Brême (Allemagne). François LEIMDORFER, sociologue, CNRS, Laboratoire Printemps, Université de Versailles, Saint-Quentin en Yvelines. Jean-François MÉDARD, sociologue, Centre d’études d’Afrique noire, Bordeaux. Sophia MAPPA, historienne et sociologue, directrice du Forum de Delphes. Sylvain TURCOTTE, sociologue spécialiste de l’Amérique latine, Université du Québec à Montréal. Heribert WEILAND, sociologue, Université de Fribourg.
Remerciements
Le projet « Mondialisation et coopération internationale » dont sont issus les deux volumes de cette publication a été réalisé grâce aux cofinancements de la CCE et le concours du ministère des Affaires étrangères français, du ministère de la Culture grec et de la Fondation Onassis.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Le politique à l’heure de la mondialisation
Sophia MAPPA
Ce volume fait suite à l’ouvrage sur la mondialisation 1 économique . Son objectif est de questionner les tendances politiques lourdes, telles qu’elles ont été discutées lors de la conférence internationale du Forum de Delphes en octobre 2001. Notre hypothèse de départ était que les mutations politiques en cours sont indissociables des mutations sociales et ne sont pas universelles. Elles sont enracinées dans le social, voire le culturel. Elles sont aussi différentes, selon qu’il s’agit des pays occidentaux, qui sont les instigateurs de la mondialisation et des autres pays de la planète qui, tout en étant insérés dans le système politico-économique actuel, ne participent pas à la 2 prise des décisions . Ces mutations sociales et politiques ont donné lieu à des innovations institutionnelles au niveau international, régional, national et local qui illustrent, à leur tour, les logiques sociopolitiques, en même temps qu’elles
1.
2.
Sophia Mappa (dir.),La coopération internationale face au libéralisme, Karthala, Paris, 2003. Sur cette question et sur les nuances sémantiques entre « intégration » et « insertion », cf. Sophia Mappa, « Introduction générale », in S. Mappa (dir.),idem.
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MÉTAMORPHOSES DU POLITIQUE AU NORD ET AU SUD
influent sur elles. C’est cette imbrication du social, du politique et de l’institutionnel et sa complexité que nous avons voulu éclairer et expliquer dans la rencontre du Forum de Delphes. Le questionnement proposé dans ce texte suivra la logique de cette conférence et des débats qui y ont eu lieu. Il est structuré en deux parties. La première est centrée sur les mutations politiques au Nord et au Sud et leur enracinement social. La deuxième partie est plus spécifiquement consacrée aux innovations institutionnelles.
I. Le politique, miroir du social
3 Le constat qui se dégage à partir des textes discutés est complexe. On peut, en effet, identifier un certain affaiblissement du pouvoir politique à l’intérieur des nations occidentales et en même temps, l’extension de ses prérogatives à l’extérieur du territoire traditionnel de la souveraineté. On peut aussi identifier des mutations considérables de la nature du pouvoir d’État du fait de son alliance avec les élites financières et technico-administratives et au-delà la dépolitisation des enjeux sociaux. En effet, le pouvoir d’État en Occident apparaît, aujourd’hui, relativement affaibli, du fait de l’émergence en force de pouvoirs qui lui étaient auparavant soumis : économique, judiciaire, médiatique, pouvoirs locaux, etc. qui entendent prendre part à la prise de décisions. Force est de constater que les prérogatives de ce même pouvoir ont été, au contraire, étendues au niveau régional et international, à travers la mise en place d’instances et d’institutions régionales (Union européenne, ALENA) et
3.
Mick Carpenter, « La Grande-Bretagne du New Labour de Blair : entre l’Europe et les États-Unis, où va-t-elle ? », Thomas Kieselbach, « L’accompagnement social et l’employabilité continue : un nouveau modèle social européen pour des transitions professionnelles », publiés dans cet ouvrage, et Hermann Schwengel,: EuropeanAfter 2002 stagflation or active political society, non publié dans cet ouvrage.
INTRODUCTION
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internationales (Banque mondiale, OMC, FMI, ONU) qu’il contrôle ainsi que par ses relations bilatérales avec les États du Sud qu’il domine largement. De toute évidence, l’Union européenne et l’ALENA représentent deux modèles différents concernant le rôle de l’État national dans les constructions régionales et sur la scène internationale. Dans le premier cas, l’État a cédé des parts de sa souveraineté en faveur d’un pouvoir régional commun, même s’il est encore mal défini. Les États-Unis, au contraire, instigateur principal de l’ALENA, persistent sur le modèle de la souveraineté nationale. Néanmoins, aussi bien les États européens que les États-Unis (et le Canada) ont renforcé leur pouvoir à partir d’alliances avec les élites économiques et technocratiques sur la base de principes largement partagés. Alors que, par le passé, tous les États occidentaux, à l’exception notoire des États-Unis, se donnaient un droit de regard sur les investissements étrangers pour préserver leur indépendance économique et leurs politiques macro-économiques orientées vers le plein emploi, le souci principal est d’accueillir ces investissements. A présent, les intérêts des firmes « nationales », à l’intérieur comme à l’extérieur, sont considérés comme étant synonymes de l’intérêt national. Du fait de ces alliances, l’État est en rupture avec l’ancien compromis capital/travail et la nature de son pouvoir se trouve sensiblement modifiée. Des notions traditionnelles comme celle de l’État « instance tierce » et régulatrice, État de droit, garant d’intérêt public et d’intérêt général, etc., sont en train d’être redéfinies. Ce mouvement est plus net aux États-Unis que dans les pays de l’Union européenne. Néanmoins, dans les deux cas, la tendance politique lourde est la dépolitisation des enjeux sociaux et leur technocratisation. En d’autres termes, la mutation essentielle est l’affaiblissement des valeurs démocratiques dont l’État était, par le passé, le garant. 4 Le texte de Mick Carpenter sur l’État au Royaume-Uni illustre l’alliance entre les élites des affaires et les élites administratives et technocratiques au niveau national et, cela, indépendamment de l’orientation politique des gouvernements ; alliance qui se met au service de l’économique au détriment du
4.
Mick Carpenter,art. cit.
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