Les marabouts de l’islam politique Le Dahiratoul Moustarchidina Wal Moustarchidaty un mouvement néo-confrérique sénégalais , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2005

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845866631

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Fabienne Samson
Les marabouts de l’islam politique
Le Dahiratoul Moustarchidina Wal Moustarchidaty un mouvement néo-confrérique sénégalais
KARTHALA
LES MARABOUTS DE L’ISLAM POLITIQUE
Collection « Hommes et Sociétés »
Conseil scientifique: Jean-François BAYART(CERI-CNRS) Jean-Pierre CHRÉTIEN(CRA-CNRS) Jean COPANS(Université Paris-V) Georges COURADE(IRD) Alain DUBRESSON(Université Paris-X) Henry TOURNEUX(CNRS)
Directeur: Jean COPANS
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Mausolée d’Ababacar Sy à Tivaouane (Tivaouane, 1999). Photo : Fabienne Samson.
¤Éditions KARTHALA, 2005 ISBN : 2-84586-663-1
Fabienne Samson
Les marabouts de l’islam politique
Le Dahiratoul Moustarchidina wal Moustarchidaty, un mouvement néo-confrérique sénégalais
Préface d’Ousmane Kane
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Remerciements
Cet ouvrage est le fruit de quatre années et demi de recherches passionnantes qui me permirent de rencontrer des personnes très différentes, parfois un peu déroutantes pour moi mais toujours intéressantes. Elles me permirent aussi de redécouvrir le Sénégal, pays qui est dorénavant inscrit dans ma vie et dans lequel je me sentirai toujours un peu chez moi. Pour cela je tiens à remercier en premier lieu tous ceux qui m’ont accueillie à Dakar, mes amis sénégalais qui m’ont « supportée » durant les mois que j’ai passée avec eux et qui tous, d’une manière ou d’une autre, ont apporté leur contribution à mon travail. Je remercie aussi tous ceux qui, à Dakar, Mbour, Saint-Louis et Tivaouane ont fait en sorte que mes recherches se déroulent le mieux possible. Bien évidemment, je dis un merci particulier à tous les Moustarchidine qui ont collaboré à mes recherches soit par ce qu’ils m’ont dévoilé de leur mouvement, soit par la manière dont ils m’ont accueillie au sein du Dahiratoul Moustarchidina wal Moustarchidaty. Je remercie également tous ceux qui, au Sénégal, m’ont offert leur point de vue sur mon travail et m’ont apporté de nouvelles données. Si cet ouvrage a été mené à bien, c’est grâce à l’aide précieuse de Jean Copans en tant que directeur de thèse et de Christian Coulon pour ses conseils. Je les remercie de m’avoir soutenue, aidée et fait confiance tout au long de ce travail. Enfin un grand merci à mes parents et amis en France qui eux aussi m’ont « supportée » durant ces années de travail, et connaissent certainement maintenant parfaitement bien le Dahiratoul Moustarchidina wal Moustarchidaty tant ils m’en ont entendu parlé. Et puis, évidemment, un merci particulier à Mactar.
Avertissements
Les propos des Moustarchidine interrogés lors des entretiens seront continuellement présents dans le développement de cet ouvrage. Ils viendront illustrer ou appuyer la démonstration. Cependant, il est important d’informer le lecteur que l’anonymat de ces Moustarchidine sera nécessaire dans ce travail, par simple déontologie et par respect pour mes interlocuteurs. En effet, s’ils me confièrent leurs paroles en dépit d’une volonté souvent présente dans le mouvement, de taire toute information à un étranger, ce travail ne doit pas les mettre dans une position difficile vis-à-vis de leurs confrères. Lorsque le lecteur aura pris connaissance des multiples obstacles que j’ai rencontrés lors de mes recherches de terrain, il comprendra de lui-même l’utilité de cet anonymat.
Préface
Ousmane KANE Associate Professor of International Affairs Columbia University.
Depuis que Malik Sy a lancé son jihad et créé un Etat islamique au e Boundou au XVII siècle, des centaines de réformateurs lui ont emboîté le pas en Afrique de l’Ouest, qui affirmaient vouloir restaurer l’islam dans sa pureté originelle. Un grand nombre de ces réformateurs sont issus des deux principales confréries que sont la Tijaniyya et la Qadiriyya. Certains ont, pendant la période précoloniale, mené des mouvements de réforme et créé des Etats (Al-Hajj Umar Tall, Ousmane Dan Fodio, Ahmadou Lobbo). D’autres ont vécu sous domination coloniale européenne, en constituant des piliers (Malik Sy, Saad Buh, Saydou Nourou Tall). Ces derniers ont réussi à collaborer avec l’Etat colonial français en lui prouvant une loyauté à toute épreuve, tout en promouvant la cause de l’islam et en travaillant à islamiser leur environnement. Enfin, plus récemment, une autre vague de mouvements islamiques est apparue dans la période postcoloniale. Certains d’entre eux sont des mouvements de réforme extérieurs et hostiles au soufisme. D’autres, influencés fortement par la révolution iranienne, avaient un projet de créer un Etat islamique. Une troisième mouvance est constituée de mouvements de réforme issus des confréries et en revendiquant l’héritage. Le projet d’organiser la société autour des valeurs de l’islam, que différents groupes réinterprètent à leur manière, remonte à plusieurs siècles, même si ses manifestations et son enracinement doctrinal diffèrent d’une période à l’autre, d’un contexte à l’autre.
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LES MARABOUTS DE LISLAM POLITIQUE
Le Dahiratoul Moustarshidina wal Moustarshidaty à l’étude duquel est consacré cet ouvrage de Fabienne Samson défie les adeptes de classification simple car ses leaders se sont réservés le droit de puiser dans plusieurs registres doctrinaux pour bâtir leur projet de société. Le Dahiratoul Moustarchidina est issu de la Tijaniyya de Malik Sy, mais comme le démontre Fabienne Samson, la grande majorité de ses membres ne sont pas initiés à la Tijaniyya (p.44), même s’ils considèrent leur adhésion au mouvement comme une participation active à la Tijaniyya (p. 247-248). Son guide spirituel Serigne Cheikh Tidiane Sy est considéré par beaucoup de membres comme un grand saint capable d’accomplir les plus grands prodiges. Son fils Serigne Moustapha Sy, « le responsable moral » du mouvement des moustarchidine, puise abondamment dans le registre salafi pour critiquer les «syncrétismes » locaux. Enfin, à la différence des chefs des confréries connues pour être légitimistes, les leaders du mouvement des moustarchidine ont parfois soutenu le parti/Etat, mais se sont souvent arrogé le droit de le combattre, menant des mouvements de contestation ayant sérieusement menacé le parti/Etat dirigé par l’ancien président Abdou Diouf. Les discours des deux principaux leaders que sont Serigne Cheikh Tidiane et Serigne Moustapha illustrent la complexité de leur mode de légitimation. Le père comme le fils puisent dans le Coran et la tradition prophétique, mais parfois dans la philosophie occidentale des Lumières et les sciences sociales qui en sont les héritières. S’inspirant de son père, Moustapha Sy cite dans ses discours le Coran, mais aussi Descartes, Bourdieu, La Rochefoucauld, Victor Hugo et Marx (p. 226). Cette complexité discursive apparemment paradoxale s’inscrit parfaitement dans le projet politique du père, comme du fils. Les deux combinent la recherche d’une légitimation généalogique confrérique et la production d’un discours destiné à une audience beaucoup plus diverse, dans laquelle les intellectuels formés à l’école occidentale moderne notamment, constitue une principale composante. De ce fait, la mouvance moustarchidine transcende le cadre discursif restreint de l’islam confrérique ou même de l’islam politique. La complexité de ce mouvement ne réside pas seulement dans le registre discursif hybride de ses leaders, elle se nourrit également de l’hétérogénéité de sa clientèle et de la diversité des sensibilités de cette dernière. En ce qui concerne la sociologie du mouvement,
PREFACE
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l’auteur démontre que le recrutement des moustarchidine, à l’instar de celui d’autres mouvements islamiques, est interclassiste. Plusieurs catégories de personnes adhèrent au mouvement et chacun y trouve ce qu’il/elle veut. Il y a d’une part une clientèle issue des classes populaires et en général peu éduquée qui a un rapport aux deux leaders qui relève de la vénération. D’autre part, il y a une élite éduquée qui entretient des rapports beaucoup plus égalitaires avec les deux leaders et qui est associée de près à la définition des orientations du mouvement. S’agissant de la vision du monde des membres, l’auteur démontre l’existence de plusieurs sensibilités au sein des moustarchidine : un segment de la clientèle du mouvement est en faveur de l’instauration de la charia, un deuxième groupe de membres est plutôt ambigu sur cette question, et une troisième catégorie d’adeptes juge indésirable l’instauration de la charia au Sénégal (pp. 215). L’analyse de ces différentes sensibilités permet à l’auteur de briser les stéréotypes simplistes selon lesquels l’islamisme (dans le cas d’espace l’islamisme confrérique) est d’abord et avant tout, l’application de la charia et que les islamistes se définissent en dernière instance par leur opposition à la laïcité. De même, alors que le voile est souvent perçu, parfois à tort, comme un marqueur de l’appartenance de celles qui le portent à l’islam puritain, « il n’est nullement question », selon F. Samson, que les disciples de sexe féminin du mouvement des moustarchidine portent le voile ( p. 229). Fabienne Samson fait preuve d’une grande sensibilité à la diversité des rôles que tiennent dans la vie quotidienne les adeptes du mouvement des moustarchidine. Loin d’être des sujets dotés d’une identité fixe et cohérente, les moustarchidine, démontre l’auteur « réaménagent leurs comportements selon une sélection des valeurs du mouvement qui leur semblent prioritaires, font des compromis, et se construisent ainsi une identité propre selon laquelle ils/elles s’imposent comme des sujets pensants. » (p. 238). En tant que tel (les), les moustarchidine sont des sujets musulmans modernes. Beaucoup de membres du mouvement voient les préceptes de l’islam puritain, non pas comme des principes devant régir tous les actes de leur vie quotidienne dans l’immédiat mais un idéal vers lequel il faut tendre. Ce qui fait que certains membres de sexe masculin ou féminin, peuvent parfaitement participer régulièrement aux activités spirituelles du mouvement pendant la journée et aller danser le soir
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