Les États-nations face à l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest Le cas de la République de Guinée , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2009

EAN13

9782811102036

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Alpha Mamadou Diallo (éd.)
Les États-nations face à l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest
Le cas de la République de Guinée
KARTHALA
LES ÉTATS-NATIONS FACE À L’INTÉGRATION RÉGIONALE
EN AFRIQUE DE L’OUEST
LE CAS DE LA RÉPUBLIQUE DE GUINÉE
KARTHALAsur internet : http://www.karthala.com (paiement sécurisé)
© Éditions Karthala, 2009 ISBN : 978-2-8111-0203-6
Alpha Mamadou Diallo (éd.)
Les États-nations face à l’intégration régionale en Afrique de l’ouest
Le cas de la République de Guinée
Préface de Boubacar Barry et Pierre Sané
Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Remerciements
Qu’il me soit permis d’adresser ici mes remerciements les plus chaleu-reux :
à l’UNESCO à l’ACBF et à la CEPEC à Monsieur Pierre Sané à Monsieur Boubacar Barry au Comité de pilotage et à l’équipe du secrétariat du séminaire aux communicateurs aux commentateurs aux modérateurs à tous les participants au séminaire.
CEA CEDEAO DSRP LPDA OMC OMD PIB PNDH PNUD SAG
Liste des sigles
Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté Lettre de Politique de Développement Agricole Organisation Mondiale du Commerce Objectifs du Millénaire pour le Développement Produit Intérieur Brut Programme National de Développement Humain Programme des Nations Unies pour le Développement Stratégie d’Assistance à la Guinée
Préface
Dans le cadre du Programme Most sur la gestion des Transformations sociales, la Division des Sciences sociales et humaines de l’UNESCO a initié, depuis 2005, l’organisation d’une série de séminaires nationaux sur l’Intégration régionale en Afrique de l’Ouest, dans le cadre de la CEDEAO. Cette réflexion pluridisciplinaire sur le thème « les États-Nations face au défi de l’Intégration régionale » a pour objectif d’encourager le dialogue entre chercheurs et décideurs sur le plan politique, économique et social pour une meilleure compréhension des enjeux du processus d’inté-gration régionale en cours en Afrique de l’Ouest. Il s’agit, à partir des réalités et des contraintes des États-Nations actuels, de réfléchir globalement sur le processus d’une véritable intégra-tion régionale, en dégageant les atouts mais aussi les obstacles dans la poursuite de cet objectif pour chaque pays. Il n’y a pas de doute que l’intégration régionale est un enjeu majeur pour le développement de l’Afrique de l’Ouest. Malgré cette évidence, partagée par l’ensemble des acteurs sociaux et politiques, qu’est ce qui explique les lenteurs sinon les échecs de ce processus d’intégration régio-nale depuis la création de la CEDEAO en 1975 ? En dépit de la générosité du projet d’intégration régionale, les nom-breux protocoles signés par les États, au niveau de la CEDEAO, n’ont pas donné des résultats à la dimension des attentes des populations. Les guerres civiles en Sierra Leone, au Liberia, en Guinée Bissau et la crise en Côte d’Ivoire, entre autres, ont obligé la CEDEAO à s’impliquer davan-tage dans le maintien de la paix et de la sécurité dans la sous-région, au détriment des projets économiques de développement intégré. Cette situation affecte lourdement le processus d’intégration régionale. Pire, elle renforce le fossé entre les populations déjà largement intégrées sur le plan culturel et social d’une part et les États, jaloux de leur souverai-neté nationale et de plus en plus incapables de satisfaire les besoins élémentaires de leurs concitoyens d’autre part. Comment concilier les priorités sur le plan national avec les exigences et les objectifs des programmes d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest ? En effet, depuis les indépendances, les États de la région ont poursuivi un double objectif qui peut paraître contradictoire : bâtir l’État-nation à l’intérieur des frontières héritées de la colonisation et réaliser l’in-tégration régionale pour combattre le sous développement engendré par la dépendance à l’égard des anciennes puissances coloniales. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
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LES ÉTATS-NATIONS FACE AU DÉFI DE L’INTÉGRATION RÉGIONALE
L’approche interdisciplinaire a été privilégiée dans ce projet pour élu-cider, au niveau de l’Afrique de l’Ouest, les dynamiques de l’intégration régionale sur le terrain, le rôle que chaque pays joue dans la poursuite de cet objectif, les causes des lenteurs ou des ruptures et les défis à relever par les populations aussi bien que par les États. Cette réflexion intellectuelle, pluridisciplinaire dans le temps et dans l’espace, met en évidence l’importance des sciences sociales et humaines jusqu’ici négligées au profit des sciences économiques et juridiques. Au-delà du blocage des structures de développement héritées de la colonisation, les Africains doivent inventer de nouveaux paradigmes pour créer de nouvelles structures territoriales capables d’accueillir des écono-mies d’échelle qui dépassent les frontières des États-nations actuels. C’est la seule alternative pour redonner espoir aux jeunes qui n’ont d’autres choix que le suicide, entre la migration clandestine dans les pirogues de fortune ou l’enrôlement auprès des chefs de guerre dans les multiples foyers de tension à travers l’Afrique de l’Ouest. Dans le cadre des défis posés par la mondialisation, le défi interne rend nécessaire l’accélération du processus d’intégration sous-régionale pour conduire les Africains à repenser la gouvernance et la mise en valeur de cet espace au bénéfice de tous les peuples de la CEDEAO. L’Afrique postcoloniale a connu la dictature du parti unique et, en conséquence, des relations tendues entre l’Université et le monde poli-tique. Aujourd’hui nous assistons à une ouverture démocratique et au renforcement de la liberté d’expression et d’opinion. Il s’agit donc, dans cette nouvelle situation, de renforcer le dialogue entre chercheurs et déci-deurs mais aussi de le systématiser. Dans cette vision de la dynamique de l’intégration régionale, il faut qu’au moment de prendre la décision, les politiques aient sur leur table des options et des alternatives découlant d’une recherche empirique. Les chercheurs, eux aussi, ont besoin de connaître les priorités nationales ou régionales afin d’orienter leur pro-gramme de recherche. C’est dans ce cadre de concertation agissante des interfaces entre recherche et formulation de politique que l’Unesco s’est intéressé à la problématique de l’intégration régionale en espérant, qu’à la fin de ce processus, tous les acteurs impliqués aboutiront à trois résultats : 1. la mise en place, au niveau national, d’un mécanisme qui permette de poursuivre le dialogue. 2. l’organisation d’une conférence internationale sur l’intégration régio-nale en Afrique de l’Ouest sur la base des résultats obtenus. 3. la création d’un Centre de recherche ouest-africain pour l’intégration régionale dans le but de pérenniser la réflexion.
Le séminaire national de la Guinée, le dixième de la série, a finalement eu lieu les 30 et 31 mai 2007 à Conakry dans d’excellentes conditions après de nombreux reports, en raison des événements douloureux qui avaient endeuillé le pays pendant plusieurs mois. La Guinée venait tout
PRÉFACE
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juste de sortir d’une crise sociale et politique sans précédent, qui avait paralysé l’ensemble du pays, grâce à la médiation de la CEDEAO. La radi-calisation du mouvement syndical et social et l’ampleur de la répression ont imprimé à ce séminaire national toute sa signification de première plateforme de discussion franche et ouverte entre chercheurs et décideurs politiques sur le rôle et la place de la République de Guinée dans le processus d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. A ce titre, le séminaire a constitué une bouffée d’oxygène pour les cher-cheurs guinéens et leur administration en leur permettant de dialoguer pour la première fois et de sortir la Guinée de sa torpeur et de son isolement physique et intellectuel grâce à la présence massive des invités en prove-nance des pays voisins. En effet, grâce au financement de l’ACBF par l’intermédiaire de la CEPC (Cellule d’études politiques et économiques), les coordonnateurs nationaux du Sénégal, de la Gambie, du Mali, de la Guinée Bissao, de la Côte d’Ivoire, du Bénin et le représentant du ministre de l’Intégration afri-caine de Côte d’Ivoire ont pu participer activement au séminaire. A l’occasion de ce séminaire, la Guinée a renoué naturellement avec sa vieille tradition panafricaine des années 1960 au cours desquelles le Non au Référendum de 1958 avait mis le pays au centre de la lutte pour l’indé-pendance totale de toute l’Afrique encore sous domination coloniale. Les chercheurs guinéens ont participé massivement au séminaire qui a accueilli aussi de nombreux experts des différents ministères ainsi que d’anciens hauts fonctionnaires de la CEDEAO, de l’Union de la Rivière Mano et des membres de la société civile parmi lesquels le Doyen Maadjou Sow, figure emblématique de la défense des droits de l’homme en Guinée. C’est dans ce contexte de dialogue national et d’espoir pour le respect des libertés fondamentales que les travaux ont été dominés par le rôle et la place que la République de Guinée a joué dans le processus de la décolo-nisation de l’Afrique et dans la mise en place des différents organismes d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. Hélas, ce rôle de leader du panafricanisme n’a pas empêché la Guinée de sombrer progressivement dans le marasme économique et l’isolement malgré les richesses de ce pays. Ce raccourci explosif d’un scandale minier contraste à maints égards avec le dénuement des Iles du Cap Vert qui ont pu décoller économiquement grâce à la bonne gouvernance et au respect des libertés fondamentales des citoyens. Le séminaire a effectivement permis de délier les langues pour expli-quer les raisons de cette impasse qui empêche jusqu’ici la Guinée de jouer pleinement son rôle de leadership dans le processus d’intégration régionale en Afrique de l’ouest, malgré ses atouts de toute nature. En effet, la Guinée qui recouvre toutes les zones écologiques du Sahel, de la savane et de la forêt, occupe une position géographique centrale entre les États du Sénégal, de la Guinée Bissao, de la Gambie, de la Mauritanie et du Mali au Nord d’une part, et les États de la Sierra Leone, du Liberia et de la Côte
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