La société sénégalaise face au paludisme Politiques, savoirs et acteurs , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2008

EAN13

9782811102999

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Tidiane Ndoye
La société sénégalaise face au paludisme
Politiques, savoirs et acteurs
CREPOS - KARTHALA
La société sénégalaise face au paludisme Politiques, savoirs et acteurs
Tidiane Ndoye
Cet ouvrage a bénéficié, pour son édition, de l’appui du Centre de Recherches pour le Développement international (CRDI) - Canada. Cependant, les vues qui y sont exprimées ne reflètent pas nécessaire-ment celles du CRDI.
International Development Research Centre
Centre de recherches pour le développement international
Le CREPOS remercie le Centre de recherche ouest africain / West African Re-search Center (CROA-WARC) qui a mis gracieusement à sa disposition les locaux nécessaires à ses activités de recherche et de formation.
Le Crepos remercie M. Abdou Salam Sall, recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, d’avoir mis à sa disposition les locaux indispensables au renforcement de ses activités de formation, de recherche et de publica-tion.
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Illustration de couverture: SérieNdabul Gan. Tableau de Mohamadou “Zulu” Mbaye, qui a aimablement autorisé sa reproduction
Composition et mise en page :Charles Becker
© Éditions KARTHALA et CREPOS 2008 ISBN : 978-2-8111-0299-9
Tidiane Ndoye
La société sénégalaise face au paludisme
Politiques, savoirs et acteurs
KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
CREPOS BP 6333 Dakar-Étoile
LE CREPOS
Le Centre de recherche sur les politiques sociales (CRE-POS) est une organisation autonome créée par des enseignants et des chercheurs soucieux de contribuer, de manière durable, à la production et au renouvellement des savoirs sur le Séné-gal et la sous-région ouest africaine. Les initiateurs de ce projet proviennent, en majorité, du groupe informel mis sur pied à la fin des années 1990 dans le cadre du programme de recherche plus connu sous l'appella-tion deSénégal 2000et dont les principaux résultats ont été publiés par les éditions Karthala. Parmi les objectifs du CREPOS, on peut citer les axes ma-jeurs suivants : promouvoir la recherche de très haut niveau, en particu-lier en produisant des connaissances sur les dynamiques so-cio-économiques, surtout celles notées depuis le début des an-nées 1980, sous l’effet des programmes d’ajustement structu-rel et de la libéralisation du champ politique ; rassembler des données relatives aux politiques sociales appliquées au Sénégal et dans la sous-région et les analyser sur le plan de leur équité et de leur efficacité ; renouveler la réflexion sur les perspectives de dévelop-pement à long terme et mettre à la disposition des chercheurs les outils indispensables à la compréhension des problèmes actuels à résoudre au profit de la majorité des populations. En vue de favoriser le dialogue stratégique entre les cher-cheurs, les décideurs publics, les dirigeants des ONG et les experts du secteur privé, un Réseau d'appui aux politiques de développement (RESAPOD) a été mis sur pied au sein du CREPOS.
CREPOS, B. P. 6333 Dakar Étoile (Sénégal)
crepos@refer.sn
Préface
Une anthropologie de la confrontation
* LaurentVidal
Comme tout savoir, l’anthropologie est confrontée à une double exigence, d’une part de capitalisation de travaux effectués sur des ob-jets jugés voisins du sien, et d’autre part d’innovation dans l’appré-hension des transformations sociales qu’elle étudie. En somme, elle se doit de relever un défi de moyens et de résultats : termes qu’il faut en-tendre non pas tant dans une perspective techniciste, que suivant une acception qui permette à la pensée de se déployer. Il s’agit finalement là moins de contraintes que d’ouvertures. C’est en effet grâce à une analyse critique des travaux effectués, à des expérimentations métho-dologiques et à des propositions conceptuelles que l’anthropologie ré-ussira à se renouveler et à dialoguer avec les autres disciplines comme avec les « acteurs du social ».
Et dès lors qu’on attend d’un propos anthropologique qu’il soit conjointement cumulatif et exploratoire, l’ouvrage de Tidiane Ndoye s’avère foncièrement stimulant. Pourtant, les éléments d’une recherche « piégée » étaient en place, habilement contournés par l’auteur. En premier lieu, le choix de mener une recherche – dans l’espace de l’anthropologie de la santé – plaçant en son centre les pratiques de ceux qui « font » ou « délivrent » la santé. Piège, et à tout le moins dif-ficulté, dans la mesure où nous sommes là en présence de terrains (les structures de santé au Sénégal) et d’objets (les professionnels de santé), ni entièrement nouveaux, ni totalement délimités. Nous avons une ré-flexion en construction et la complexité de la démarche s’inscrivant dans une réflexion « en cours » est d’en saisir les acquis, comme la fra-gilité. L’idée de Tidiane Ndoye a été alors de travailler certes sur les structurations (individuelles, stratégiques, politiques…) des pratiques des professionnels de santé, mais en ouvrant leur compréhension à leur « environnement » : ce que pensent et font les malades, les déci-
* Anthropologue, Directeur de recherche à l’IRD (UMR « Sciences économiques et sociales, Systèmes de santé et société »), FPAE (Fondation Paul Ango Ela), Yaoundé, Cameroun, <laurent.vidal@ird.fr>.
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La société sénégalaise face au paludisme. Politiques, savoirs et acteurs
deurs ; comment fonctionne la santé publique en général… Au total, une démarche tout à la fois spécifique et englobante, et à ce titre an-thropologique. Le second piège potentiel découlait du choix de travailler « sur » une maladie ancienne, le paludisme, appropriée par nombre de disci-plines scientifiques, pensée en termes médicaux et populaires. Un complexe historique et nosologique qui peut aisément noyer la démar-che du chercheur. Que ne sait-on pas, en effet, sur le paludisme, et, ce faisant, que peut apporter un regard anthropologique ? La réponse convaincante apportée par Tidiane Ndoye, s’inscrivant dans la pers-pective évoquée précédemment, a consisté à dire que si les caractéris-tiques et expressions – cliniques, entomologiques, environnementales, sociales, politiques… – du paludisme sont connues, et ont été étu-diées, elles ne l’ont précisément pas été conjointement et au service d’un projet de décryptage du fonctionnement de la santé publique et des pratiques des professionnels. Et c’est bien sur la base de cette pos-ture intellectuelle, que Tidiane Ndoye peut se pencher sur les représen-tations populaires des fièvres, sur les recours des patients, sur les rela-tions qu’ils nouent avec les professionnels voire sur la bureaucratie sanitaire, ou encore sur les contextes écologiques de son émergence, sans faire œuvre redondante dès lors qu’il est l’un des rares chercheurs à les avoir abordésconjointement. Le troisième piège qui guettait le propos de cet ouvrage était repré-senté par deux pentes épistémologiques : d’une part, celle qui consiste à glisser vers la critique convenue – car « à charge » – des pratiques du monde de la santé et, d’autre part, presque inversement, l’idéalisation du dialogue avec la santé publique. Deux tentations qui dessinent un même piège, celui de l’impossibilité de penser, d’objectiver des com-portements d’acteurs et des postures de chercheurs nuancés, médians. Or les pages qui suivent relèvent ce défi, en nous montrant des profes-sionnels pris dans stratégies identitaires et clientélistes, économiques et politiques, qui complexifient l’analyse en termes de « dysfonction-nements » – lui préférant, par exemple, la notion d’« incertitude ». Si-multanément, on comprend ce qu’une telle posture analytique peut modifier de l’image du dialogue entre l’anthropologie et la santé publi-que. De ce point de vue, et la lecture de Tidiane Ndoye m’en convainc davantage, ce dialogue ne gagne ni à être conflictuel ni à être artificiel-lement apaisé. Les acteurs de la santé publique (ceux qui font les pro-grammes comme ses praticiens, dans les structures de santé) sont – c’est une banalité de le dire, mais reste utile à répéter…
Préface
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disposés à entendre un discours critique sur leurs pratiques, dès lors que, d’une part, il ne s’érige pas en posture autoritaire donneuse de leçons et que, d’autre part, il prenne en compte l’ensemble du disposi-tif en jeu au travers de tel ou tel geste, de tel ou tel dispositif. Il n’y a pas d’autisme a priori du monde de la santé face à ce qui « ne va pas » en son sein.
Dans ce cadre – qui est bien plus qu’une orientation méthodo-logique – le propos de Tidiane Ndoye s’offre au lecteur comme un véritable laboratoire d’idées, toutes précisément fondées sur des en-quêtes de terrain. Et parmi elles, je retiendrai une image, récurrente, qui est celle de la confrontation. Même si le mot n’est pas réguliè-rement utilisé, force est de constater que, tendu, guère apaisé, le monde de la santé au Sénégal face au paludisme qui nous est finement décrit dans ce livre, se donne à voir comme un nœud de confron-tations. Nous avons celles, connues, qui mettent aux prises profes-sionnels de santé (en nuançant selon les catégories, et suivant le type de lien préexistant avec le patient) et patients. Cela dans un contexte où, d’une part, le recours aux soins « modernes » pour traiter un palu-disme relève d’une forme de « routine » pour les familles qui doivent néanmoins faire face non seulement au dispositif humain comme or-ganisationnel en place, mais aussi aux évolutions des procédures de dépistage et de traitement, autant de facteurs « conflictogènes ».
Moins documentées dans la littérature anthropologique sur la question, mais tout aussi intéressantes à saisir sont les confrontations qui se nouent, à différents échelons du dispositif de santé publique, entre les médecins-chefs des structures de santé et les responsables des comités de santé, avec de forts enjeux économiques ; entre les pre-miers et les responsables de programmes du niveau central et les ad-ministrations locales (mairies notamment). Ce sont alors incidemment les relations entre la santé et les pouvoirs politiques qui s’exposent, de même que l’intrusion du non-médical, ou plus exactement du non-clinique, dans l’espace des structures de santé. C’est ainsi le cas lorsque des décisions d’investissement ayant des effets potentiels directs sur la qualité de la prise en charge sont tributaires d’affiliations politico-économiques nouées par le médecin-chef. C’est aussi le cas avec cette place croissante de l’argument statistique dans les pratiques et les déci-sions : la production de chiffres occupe de plus en plus les médecins tout en ayant de fortes conséquences sur le développement de la struc-ture de santé. La « quête de la performance » clôt alors un cercle qui n’a rien de vertueux : les chiffres compilés par les soignants sur leur
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La société sénégalaise face au paludisme. Politiques, savoirs et acteurs
temps de travail sont censés donner une image de l’activité de la struc-ture, qui conditionne l’octroi de financements… ce qui peut générer des manipulations statistiques. Lire un livre, et le préfacer, est un exercice éminemment partial : on ne retient pas tout, on ne relate jamais la totalité des idées, des ar-guments avancés. Je veux signifier par là deux choses. Tout d’abord, dans les quatre parties de ce livre, le lecteur plus particulièrement inté-ressé par les représentations « populaires » du paludisme ou les types de recours qu’elles engendrent trouvera largement de quoi satisfaire sa curiosité, de même que le chercheur ou l’étudiant désireux de voir comment se construit une recherche, se bâtit une analyse, par la pro-gressive convocation des données de la littérature et de la présentation des contextes sanitaires et sociaux dans lesquels elle s’inscrit. En se-cond lieu, ces quelques lignes ne pourraient se clore sans que je ne mentionne le plaisir que j’ai eu à côtoyer Tidiane Ndoye durant plu-sieurs années de cheminement commun, autour d’une recherche col-lective : et, au-delà des hiérarchies du monde universitaire, c’est une relation intellectuelle qui s’est nouée, durant laquelle l’écoute et l’apprentissage, les propositions et l’expérience, demeuraient fonciè-rement partagés et non portés par l’un d’entre nous seulement. Aussi, aux remerciements à l’auteur pour ce livre, j’ajoute ceux du collègue et ami pour ce parcours.
Dédicace
À mon père et à ma mère pour tout…
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Remerciements
Cet ouvrage aurait difficilement vu le jour sans l’appui de plusieurs personnes (physiques ou morales). Je ne peux les citer toutes. Je tiens à dire d’abord ma gratitude à Abdou Salam Fall qui a toujours été là quand j’ai eu besoin de lui. Merci à Laurent Vidal d’avoir accepté de préfacer cet ouvrage et d’avoir constamment donné ses conseils avisés, ses orientations décisives et surtout son amitié efficace. Bruno Dujardin m’a offert la possibilité de mieux connaître de l’intérieur le système de santé à travers le projet FORESA. Je remercie le Centre de recherche sur les politiques sociales (CRE-POS) qui a mobilisé ses ressources humaines et matérielles en vue de ré-viser ma thèse pour en faire ce livre. Je remercie en particulier son direc-teur, Momar-Coumba Diop, et son collaborateur, Charles Becker. Ils ont cru à ce projet et m’ont apporté leur soutien, leurs encouragements, leurs conseils avisés et surtout leur patience, qui a permis de réaliser cet ou-vrage à un moment où mes engagements professionnels ont été source de lenteurs. Charles Becker a encadré l’édition avec rigueur et professionna-lisme. Il a apporté son expertise pour relire, corriger et conseiller. Il a mis à ma disposition des ouvrages auxquels j’aurais difficilement pu accéder. Momar-Coumba Diop a su encourager et faire preuve de compréhension par rapport à mes retards. Il a mis ses documents personnels à ma disposi-tion à un moment décisif. Il a également permis l’amélioration du travail grâce à des relecteurs dont l’appui a été notable : Jérôme Lombard, Tarik Dahou, Seydou Nourou Touré, Abdourahmane Ndiaye, Vincent Foucher, Thomas Fouquet. Qu’ils soient tous remerciés.
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