La justice des mineurs , livre ebook

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La justice des mineurs a deux missions : la protection des jeunes en danger et la poursuite des infractions commises. C’est l’ordonnance du 2 février 1945 qui en a établi les principes modernes en proclamant la prééminence de l’éducatif sur le répressif afin de favoriser l’insertion sociale des délinquants.
Cet ouvrage préfacé par la juge des enfants Évelyne Monpierre décrit la longue histoire de cette justice spécialisée. Il évoque les prisons et les bagnes pour enfants, il présente les formes de délinquance, les types de mesures et de sanctions, dont les mesures de réparation et les alternatives aux poursuites qui sont majoritairement prises. Il met en lumière le rôle du juge des enfants, qui dit la loi, la fait appliquer, tout en étant à l’écoute des enfants et des familles.
Enfin, il présente les actions de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), à laquelle les mineurs sont confiés, et le rôle des éducateurs.
Des missions d’hommes et de femmes qui font de la justice des mineurs une des plus belles institutions françaises.

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Publié par

Date de parution

06 juin 2017

Nombre de lectures

12

EAN13

9782843681752

Langue

Français

Les collections du citoyen Monde & Société
La justice des mineurs

Ouvrage collectif

16, rue de Marignan – 75008 Paris Téléphone 01 53 83 95 78 – Fax 01 53 75 36 80 contact@nane-editions.fr www.nane-editions.fr
Sommaire
Un peu d'histoire
La justice des mineurs aujourd'hui
La délinquance des jeunes
Les enfants de justice au cinéma
Une justice dédiée à l'enfance
La Protection judiciaire de la jeunesse
Lexique
Collection
Adresses utiles
Préface
J e suis juge des enfants. J’exerce cette fonction depuis plusieurs années avec un enthousiasme et un intérêt toujours intacts. Chaque jour, je fais face au mal-être, aux difficultés et à la souffrance d’enfants et d’adolescents, ainsi qu’à celle de leur famille. Derrière leurs mots, leurs silences, leurs colères, leurs emportements, leurs oppositions, je décode leurs besoins, leurs attentes, leurs espoirs.
Dans mon cabinet, le mineur et sa famille sont assis face à moi. Cela favorise la circulation de la parole et l’écoute réciproque. Au fil des audiences, cette proximité est propice à l’élaboration d’un lien particulier avec le jeune, même si je prends à son encontre une mesure qui peut lui paraître sévère. Ce lien ne s’apparente pas à de la connivence, du parti-pris ou du laxisme mais il renvoie, bien au contraire, à l’implication, à la persévérance et à la clarté de mon positionnement.
Car ma parole de juge n’est jamais neutre. Elle a le poids de l’autorité que je représente. Je dis le droit,je pose les règles qu’exige la vie sociale, j’explique le sens de la sanction qui va être prononcée avec des mots adaptés à l’âge et la maturité des jeunes que j’ai devant moi. J’évoque le respect dû à la place du parent, les torts causés à la victime, tout en étant consciente que j’interviens dans le domaine de l’affectif et de l’instinctif où les ressentis, les sentiments et les blessures sont forts, profonds et envahissants. Ce n’est pas toujours facile. C’est pourquoi je m’appuie sur la connaissance des parcours familiaux, sur la personnalité des mineurs que m’apportent les éducateurs, les psychologues, les professionnels scolaires, les médiateurs… en prenant le « juste temps ».
En tant que juge des enfants, j’agis pour préparer l’avenir. Dans ces parcours de vie, il y aura des avancées, des reculs, la répétition d’infractions, des éloignements et des placements. Ce n’est pas significatif d’échec. Ce qui a été dit un jour peut n’être entendu, compris, mis à profit que bien plus tard (et parfois même après la majorité). Je me souviens de cet adolescent de quinze ans incarcéré pour des faits très graves, libéré, puis de nouveau impliqué dans des infractions, placé dans une structure éducative, considéré comme scolairement inadapté, mais qui, grâce à la continuité et l’attention du suivi judiciaire et éducatif, a repris confiance dans ses capacités et a été capable de reprendre sa scolarité. Le jour de son jugement, il a parlé avec justesse et émotion aux victimes présentes. Ce jeune n’a jamais récidivé. Je me rappelle aussi cette adolescente se mettant gravement en danger par des fugues longues et répétées, n’acceptant pas l’aide des adultes et s’opposant avec violence. Les juges et les éducateurs ne l’ont pas « lâchée » et elle a été capable de solliciter de l’aide, de faire de nouveau confiance aux adultes et finalement de réfléchir à un projet d’avenir.
Par expérience, je sais qu’aucune situation familiale ne ressemble à une autre. C’est pourquoi je dois m’adapter, être inventive, faire preuve d’humanité et d’humilité. Je dois surtout maîtriser mes propres émotions face à ces enfants et adolescents que notre société n’a pas le droit de négliger. Voilà ce qui rend mon métier si passionnant.


Évelyne MONPIERRE, vice-présidente, juge des enfants au Tribunal pour enfants de Créteil
Un peu d' histoire
Depuis quand existe-t-il une justice des mineurs ?
L a justice des mineurs française s’inscrit dans une continuité historique… de plus de 2 000 ans !
On parle de « justice des mineurs » lorsque les juges n’appliquent pas la loi de la même manière selon que la personne qui a commis une faute est un jeune ou un adulte. Or, déjà dans le droit de la Rome antique, se trouvait posé l’un des principes fondamentaux de notre justice des mineurs actuelle : l’idée de l’atténuation de la punition pour un enfant. Ainsi, dès 449 av. J.-C., la loi des XII Tables punissait différemment en fonction de l’âge : parmi les enfants reconnus coupables d’avoir commis un acte répréhensible, les enfants impubères, c’est-à-dire les plus jeunes, bénéficiaient de peines plus légères que leurs camarades plus âgés.
 
SAVIEZ-VOUS QUE…
Malitia supplet aetatem : « la malice supplée l’âge ». À l’époque des Romains, l’enfant qui approchait de l’âge de la puberté * était jugé comme un adulte, au prétexte que sa malice – son intelligence – lui permettait de comprendre ce qu’il faisait.
 
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