Entre parenté et politique Développement et clientélisme dans le Delta du Sénégal , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2004

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845865860

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Tarik Dahou
Entre parenté et politique
Développement et clientélisme dans le Delta du Sénégal
KARTHALA - ENDA GRAF SAHEL
ENTRE PARENTÉ ET POLITIQUE
Collection « Hommes et Sociétés »
Conseil scientifique: Jean-François BAYART(CERI-CNRS) Jean-Pierre CHRÉTIEN(CRA-CNRS) Jean COPANS(Université Paris-V) Georges COURADE(IRD) Alain DUBRESSON(Université Paris-X) Henry TOURNEUX(CNRS)
Directeur: Jean COPANS
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
The puzzle, huile sur toile de Spée, inLes peintres de lõestuaire, Nicolas Bissek et Karthala, 1999.
Éditions KARTHALAet Enda Graf Sahel, 2004 ISBN : 2-84586-586-4
Tarik Dahou
Entre parenté et politique
Développement et clientélisme dans le Delta du Sénégal
Préface de Jean Copans
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Enda Graf Sahel B.P. 13069 Dakar
ENDA GRAF SAHEL ET AFRIQUE DE LÁOUEST GROUPES RECHERCHE ACTION FORMATION
Créé en 1975 sous le nom de Chodak, Enda Graf Sahel représente l¶un des premiers terrains d¶expérimentation de l¶organisation inter-nationale enda tiers-monde. Des constats sur ses propres démarches, en particulier les limites de l¶approche projet et la nécessité de partir des situations vécues par les acteurs, l¶ont par la suite mené à reformuler ses approches et sa dénomination autour du concept de recherche-action-formation. Postulant que cette « manière de faire » est ouverte à toutes les thématiques du développement, l¶organisation s¶est intéressée depuis à une large gamme de secteurs d¶intervention, tels que l¶accès aux biens et services de base, la santé, l¶éducation, l¶amélioration et la diversification des revenus, la formation et le renforcement des capacités, la commu-nication, la décentralisation et le développement local, l¶aménagement des territoires, et la gestion durable des filières, la prévention-gestion des conflits, etc. Tirant les enseignements de ces années d¶expérience, enda graf a plus récemment axé ses stratégies globales sur les questions de gouvernance et d¶approches réseau, tant il est devenu évident que des solutions durables ne pourrontêtre trouvées qu¶en associant toutes les catégories d¶acteurs à la définition des règles du jeu sociopolitique et à la prise de décision. Ainsi, la vision de enda graf telle que reformulée en 2004 est celle d¶«un monde convivial et pluriel reposant sur le principe de gouvernance éthique », soit un monde favorisant l¶épanouissement des personnes, récon-ciliant l¶Etre humain et son environnement, dont les rapports sociaux sont régis par les principes de complexité, de diversité et de globalité. Aujourd¶hui, Enda Graf Sahel et Afrique de l¶Ouest mène des recherches-action et conduit plus de 40 programmes d¶appui au dévelop-pement dans dix des onze régions du Sénégal ainsi que dans plusieurs pays d¶Afrique de l¶Ouest ; en Guinée, Guinée-Bissau, au Bénin, au Mali. Il estégalement en partenariat avec des organisations sœurs en Côte dIvoire, au Burkina Faso, au Cameroun, auTchad et au Niger.
ENDA GRAF SAHEL : Siège Grand Yoff, Dakar (Sénégal) B.P. 13069 – DAKAR Tél. : (221) 827 20 25 – Fax : 827 32 15 Email : graf@enda.sn
à Hélène et Nora
REMERCIEMENTS
Je rends hommage à Jean Copans, sans qui cet ouvrage n¶aurait sans doute jamais vu le jour. Il a su faire confiance à un étudiant dont la formation économique ne le prédisposait guère à l¶accomplissement d¶une recherche socio-anthropologique. Il s¶est investi avec beaucoup d¶énergie dans la supervision de ce travail et la confiance qu¶il a témoignée dans sa réussite a été déterminante. Je tiens à exprimer toute ma gratitude à Jean Schmitz dont les critiques ont été des plus fécondes. Son expérience de la vallée du fleuve et ses encouragements à ne pas limiter les ambitions de ce travail ont été cruciaux. Toute ma reconnaissance s¶adresse à l¶ensemble des collègues et proches qui ont consenti à apporter des corrections à ce manuscrit : Vincent Foucher, Momar Coumba Diop, Karim Dahou, Benoit Hazard, Ousseynou Faye, Charles Becker et Frédéric Lemarcis. Je remercie la formation doctorale recherches comparatives sur le développement de l¶EHESS de m¶avoir fait bénéficier d¶une allocation de recherche, mais aussi la SAED et l¶ISRA qui, dans le cadre du PSI, m¶ont accordé des soutiens logistiques. Je suis sensible à l¶intérêt porté à ce manuscrit par Emmanuel Ndione qui a appuyé sa publication. J¶ai également une pensée toute particulière pour tous ceux dont l¶hospitalité et l¶ouverture d¶esprit ont permis de lever un coin du voile de mon ignorance : Sayer, Ibrahima, Babacar, Tamsir, Ousmane et Ousmane, Ndiaga, Yahyah, Attaw et bien d¶autres... Je dédie enfin cet ouvrage à l¶ensemble de mes interlocuteurs pour leur accueil et leur patience.
PRÉFACE
Sous le développement, la société globale ?
par Jean Copans
Voici venu le temps de la banalisation du développement, voire de sa disparition pure et simple. Du moins pour tous ceux qui se sont efforcés de construire, tant dans les discours officiels que dans les analyses scientifiques ou même expertes, une économie politique spécifique, internationale et nationale, un objet social particulier, propre à certaines sociétés qui seraient à développer ou en voie de développement. Le développement est au programme officiel des sociétés occidentales et des organisations internationales depuis plus d’un demi-siècle, mais malgré les multiples évolutions paradigmatiques en la matière (de l’État-providence volontariste aux libres acteurs des marchés et au mélange des genres actuel), le développement semble avoir encore de beaux jours devant lui. Certes, depuis la fin des Plans d’Ajustement Structurel, un nouveau mythe a remplacé celui du développement, celui de la 1 mondialisation . Mais la mondialisation, phénomène aussi bien « mondial » que national et local, n’a pas supprimé pour autant la propension permanente à conduire des politiques dites de développement. Toutefois, idéologie libérale aidant, l’apparent effacement de l’État développeur, de ses administrations, de ses agents et de ses idéologies devant les investissements privés, les ONG et la rentabilité marchande pourraient laisser entendre que ce sont les lois de l’économie qui assument à nouveau leur vocation « naturelle » de dynamiser le social et le politique. Nous n’évoquerons pas ici tous les débats récurrents qui encombrent depuis plus de vingt ans la littérature française en matière de développement, mais un fait demeure, au-delà des disciplines et des
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Il n’est que de regarder les rayonnages des librairies universitaires et de compter les manuels et les dictionnaires sur la mondialisation, en comparaison de ceux sur le développement ou le sous-développement.
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ENTRE PARENTÉ ET POLITIQUE
orientations théoriques, la vie économique et sociale ordinaire de la majorité des pays non-européens relèverait d’emblée d’un style sociétal spécifique, celui du développement. Alors que l’évolution des nations développées a connu des phases plus ou moins volontaristes (ne serait-ce que le projet actuel de l’Union Européenne), il n’a jamais été question de caractériser ces politiques économiques comme devant répondre à un plan de rattrapage quantitatif et structurel, même si les expressions de développement économique et social et de développement durable constituent des lieux communs français bien connus. Une interrogation évidente éclate alors, une de ces questions naïves qui postule un « mauvais » esprit systématique : si les pays sous-développés, en développement ou encore en voie de développement, ne se développent pas véritablement (les indicateurs s’aggravent et ne s’améliorent pas), comment décrire le changement social qui, lui, est indiscutable, sans en tenir compte. Bref, si le changement renvoie aux lois d’abord sociales puis politiques de l’économie, que cette dernière soit soumise ou non à des politiques étrangères ou nationales dites de développement, il faut chercher ailleurs les raisons et les logiques de ces changements. Le développement est depuis cinquante ans une espèce de deus ex machina, qui explique tout et rien à la fois au plan scientifique pour ne pas dire qu’il sert avant tout à justifier toutes les mesures politiques au plan étatique. Le spécialiste en sciences sociales a besoin de la notion de développement comme d’un alibi, puisque cette réalité serait le résultat indiscutable du sous-développement comme des politiques et des idéologies qui cherchent à le combattre. Qualifier les conflits autour de la répartition des ressources rares, les effets démographiques des aménagements économiques, les types de valeurs mis en avant par les catégories dominantes (pour ne mentionner que quelques tendances ‘lourdes’ du changement social) comme relevant du développement, c’est vider la vie sociale aussi bien productive que symbolique, familiale que religieuse de toute substance intrinsèque. Cela conduit à un découpage schizophrénique du réel, certains faits renvoyant au développement et les autres à une vie sociale résiduelle. D’autant plus résiduelle qu’il existe des moyens pour étudier les premiers et fort peu (du moins en Afrique noire) pour étudier les autres. La corruption des sciences sociales fondamentales par la demande de la consultance (à des fins d’études utilespour le développement) confirme la posture qui consiste à marginalisera priorile social, le culturel et le politique qui n’intéressent pas les développeurs. La consultance est devenue une habitude, une manière de penser et ceux qui la critiquent le font le plus souvent au nom d’un autre paradigme tout aussi développementiste (une autre idéologie et une autre politique internationale) et non pas au nom d’une perspective que nous qualifierons provisoirement d’a-développementiste. Ces quelques remarques introductives éclairent bien, selon moi, les qualités de la recherche de Tarik Dahou. Le terrain, aussi bien géogra-
PRÉFACE
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phique que social, politique qu’économique paraît pourtant bien familier. Après tout, voici une énième monographie sur les conditions de production dans le Delta du Fleuve. Et qui dit fleuve Sénégal pense, sans le dire, développement, tellement les deux réalités sont intrinsèquement liées depuis au moins un demi-siècle dans la littérature et même dans l’esprit des acteurs locaux. Et pourtant le développement n’est pas le problème central de cette analyse. Certes, le titre et le sous-titre comportent les termes de politique ou de clientélisme. Il n’est pas besoin d’être spécialiste du Sénégal, ou du développement, pour penser que si politique et clientélisme il y a, c’est bien parce que le développement est passé par là et qu’il hante encore ces lieux comme un fantôme, d’abord blanc mais plutôt noir aujourd’hui ! Penser une société qui a été soumise depuis si longtemps à des politiques de développement sans parler du développement n’est pas évident et ce pour plusieurs raisons. D’abord parce que le développement fait partie de l’histoire locale et retracer cette histoire sociale sur la longue durée n’est pas inutile. La région du Fleuve, tout comme les autres régions du Sénégal, a connu, selon les lieux (le Delta n’est pas la Moyenne vallée, plus connue) et les époques, plusieurs histoires, contradictoires, de développement. C’est d’ailleurs la tâche de la première partie dont le classicisme peut induire en erreur : nous serions introduits à une phase nouvelle décrite dans les parties suivantes. Si l’on contextualisea prioril’évolution sociale comme un fait et un effet de développement, la situation actuelle est, à l’évidence, un avatar nouveau. Mais Tarik Dahou, comme nombre d’autres chercheurs, construit les phénomènes sociaux autrement. Ceux-ci ont une dynamique et une structure propre qui s’expliquent par le social local et interne : et voici tout naturellement la parenté, puis le conflit propulsés aux premières loges. T. Dahou aborde son terrain d’abord de l’intérieur et non pas depuis les contraintes externes dont ce dernier serait plus ou moins volontairement le produit. Il fut, par exemple, un moment de la sociologie dans les années 1950 où il n’était plus besoin d’expliquer la révolution sociale capitaliste et industrielle pour justifier l’analyse de la classe ouvrière : l’objectivité sociologique de sa masse permettait d’adapter le marxisme, puis plus tard, même de s’en passer en suggérant, comme Alain Touraine, qu’elle n’était plus qu’un mouvement social et non une classe. Il est vrai qu’une question demeure : la déréglementation du développement public, étatique, centralisé laisse la place à un jeu d’acteurs locaux, apparemment très visible. A nouvelle étape, mondiale cette fois-ci, du développement, nouvelle structure sociale où le slogan small is beautifulldomine le champ social d’observation. Mais la richesse et la profondeur de la description de T. Dahou peuvent suggérer une autre lecture : si le local semble devenir le nœud de dynamiques économiques, il n’épuise pas pour autant toutes celles-ci puisque certains acteurs ou certaines ressources de l’État central, en se soumettant au jeu local, jouent
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