De Dar es Salaam à Bongoland Mutations urbaines en Tanzanie , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2006

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845867147

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

8 Mo

COLLECTIFURAFIKI coordonné par Bernard Calas
De Dar es Salaam à Bongoland
Mutations urbaines en Tanzanie
ADES-DYMSET - IFRA - KARTHALA
DE DAR ES SALAAM À BONGOLAND
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Vendeurs de rue à Posta (centre-ville de Dar es Salaam). Photo de Cécile Roy.
¤Éditions KARTHALA, 2006 ISBN : 2-84586-714-X
COLLECTIFURAFIKI coordonné par Bernard Calas
De Dar es Salaam à Bongoland
Mutations urbaines en Tanzanie
IFRA Po Box 58480 Nairobi
KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
ADFS-DYMSET 12 Esplanade des Antilles 33600 Pessac
L’Institut français de Recherche en Afrique (IFRA), créé en 1980 à Nairobi (Kenya), est un organisme de recherche et de coopération en sciences humaines et sociales dépendant du ministère des Affaires étrangères. Sa mission est d’encou-rager, de soutenir et de promouvoir les travaux universitaires et scientifiques en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest anglophone (Nigeria, Ghana). Implanté à l’origine dans la capitale kenyane, l’Institut, à vocation régionale, a progressivement étendu son réseau : en Afrique australe, où l’Institut français d’Afrique du Sud (IFAS) créé en 1995 a désormais pris le relais de l’antenne de l’IFRA à Harare (Zimbabwe), ouverte en 1986 et fermée en 1997, et en Afrique occidentale avec l’antenne d’Ibadan (Nigeria), créé en 1990. L’IFRA participe à la définition et à la direction de pro-gramme de recherches en sciences humaines et sociales, tout en parrainant des accords de coopération entre universités françaises et universités africaines. Sur ces programmes, l’Institut accorde des bourses et des subventions de recherche, mais soutient également les chercheurs individuels qui travaillent sur son aire géographique de compétence. L’IFRA gère des bibliothèques spécialisées et publie les résultats de ces recherches à travers sa propre revue,IFRA Les Cahiers, ou en s’associant avec des éditeurs français et africains.
IFRA Po Box 58480 Nairobi (Kenya) tél. : 254 (020) 22 19 22 fax : 254 (020) 33 62 53 e-mail : ifra1@iconnect.co.ke Site : www.ifra-nairobi.net
À la mémoire de Jean Hélène, Journaliste à Radio France Internationale, assassiné le 21 octobre 2003, à Abidjan, Observateur passionné des mutations en Afrique noire
LES CONTRIBUTEURS
Bernard CALAS, Géographe, Professeur, Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3, UMR ADES-DyMSET Odile CHAPUIS, Géographe, Ingénieur d’étude CNRS, UMR ADES-DyMSET Lourdes DIAZ-OLVEIRA, Économiste, Directeur de recherche, Laboratoire d’Économie des Transports de l’École Nationale des Travaux Publics de l’État, Lyon Guy DI MEO, Géographe, Professeur, Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3, directeur de l’UMR ADES Marie-Ange GOUX, Politologue, Allocataire-doctorante au Centre d’Études d’Afrique Noire, IEP – Université Montesquieu-Bordeaux IV Valérie MESSER, Géographe, Université Louis Pasteur, Strasbourg Marie-Louise PENIN, Cartographe, Technicienne CNRS, UMR ADES-DyMSET Pascal POCHET, Économiste, Chargé de recherche, Laboratoire d’Économie des Transports de l’École Nationale des Travaux Publics de l’État, Lyon
Adrienne POLOMACK, Géographe, Officier de protection auprès de l’Office Français Pour les Réfugiés et les Apatrides, chargée de cours à Géotropiques, Nanterre Guilène RÉAUD-THOMAS, Géographe cartographe, Ingénieur de recherche CNRS, UMR ADES-DyMSET Frank RAIMBAULT, Historien, Doctorant au MALD, Professeur d’histoire-géographie
Jérémie ROBERT, Politologue, Doctorant IEP – Université Montesquieu-Bordeaux IV
au Centre d’Études d’Afrique Noire,
Cécile ROY, Géographe, Allocataire-moniteur, doctorante à l’Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3 Mohamed A. SALEH, Sociologue Arlette TURLET, AI CNRS, UMR ADES-DyMSET
PRÉFACE
GuyDIMEO
Que le lecteur ne s’y trompe pas, ce livre ne constitue pas une monographie de plus sur une quelconque ville africaine, Dar es-Sa laam en l’occurrence ! Certes le grand port tanzanien est bien au centre du propos de Bernard Calas et de ses co-auteurs. Au fil des textes proposés ici, la ville surgit dans sa singularité, celle de ses lieux, du simple robinet public à la station de transport en commun, celle de ses habitants et de leurs croyances, de leurs manières de vivre, de vivre la ville et parfois simplement de survivre… Autres spécificités de Dar es-Salaam transpirant dans ces pages, c’est la proximité de Zanzibar qui imprègne toute la cité portuaire swahili de son obsédante proximité. Il ressort de ces éléments l’évocation d’une réalité urbaine unique, sentiment qui nous incline à penser que chaque ville du Sud, aujourd’hui, invente à sa manière les expressions particulières des rapports de ses habitants à leurs territoires du quotidien, que chaque agglomération trouve des solutions originales à ses insurmontables problèmes ou, tout au moins, s’efforce de les trouver. Les auteurs s’interrogent ici sur les traits qui font la personnalité irréductible de Dar es Salaam. La civilisation swahili dans son dialogue millénaire avec l’islam et le monde arabe, dialogue tantôt dévastateur et cruel, tantôt fécond, figure en bonne place dans cet inventaire de causes et de raisons. Le couple colonisation et post-colonisation aux caractères ici si typiques pèse aussi de tout son poids sur les formes et les univers sociaux de la ville, leur construction et leur évolution, leur fractionnement et leurs ruptures, leur désagrégation et leurs recompositions, les émergences si surprenantes qu’ils ménagent… Ces événements historiques ont en tout cas tracé le destin de plus d’un habitant, de plus d’un migrant échoué sur les rivages de la cité. Par delà ce tableau, les interrogations des auteurs portent aussi sur le sens universel de la ville et de ses formes, de ses fonctions, même si cette dimension paraît quelque peu passée de mode en ces temps de retour frénétique aux cultures. Les territoires, les procès et les formes de territorialisation qui émergent du giron de Dar es Salaam et du fourmillement de ses habitants frappent la marque des universaux dans le propos de ce livre. L’idée de saisir, d’appréhender les dits territoires comme les expressions plus personnelles de la territorialité des hommes à partir de leur habitat, de leur habiter et de leurs lieux de pratiques les plus triviaux est excellente. Justement parce qu’il ne faut pas confondre territoire et territorialité, parce que le territoire en tant que tel ne saurait s’identifier sans une méthode susceptible de dégager sa dimension éminemment politique, « De Dar es Salaam à Bongoland » nous fournit plus une peinture des territorialités dans la ville (et au-delà) que des territoires proprement dits de la ville. Ces territorialités montrent en tout cas une chose : si leur rapport à la culture swahili est indéniable, celle-ci ne saurait être considérée comme une quelconque détermination figée et définitive. Bien au contraire, dans son rapport à l’urbanité et à la territorialité, dans sa relation encore plus banale à chaque lieu, l’acculturation swahili est indissociable de l’actualité et du contexte, des rapports sociaux et politiques qui mettent aux prises ceux qui la revendiquent, la manifestent, la fabriquent et la transforment en
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DEDAR ESSALAAM ÀBONGOLAND
permanence, ceci à l’instant présent, celui des enjeux concrets, à peu près toujours spatialisés de la vie sociale. Finalement les « territoires ne sautent aux yeux » que dans leur acception politique théorique et dans ses déclinaisons administratives : les effets de frontière, par exemple, que ces manifestations du pouvoir engendrent. Sous son angle vécu, celui des appropriations humaines en grande part affectives, le territoire en tant que réalité collective s’efface. Il s’éclipse devant les territorialités. Ces dernières tirent en effet tout concept territorial vers le sujet, vers sa pure représentation, vers son imaginaire. Cette capture s’effectue aux dépens de la forme aussi bien sociale que géographique d’objets territoriaux qui dès lors échappent bien souvent au langage, à la verbalisation, pour s’enfouir dans l’inconscient ou le subconscient individuel. Or ce sujet du vécu, il est bien majoritairement swahili ! La phénoménologie du territoire, empruntant les chemins de la territorialité, devient affaire culturelle au sens d’une construction sociale opérée par chaque sujet. Ainsi, même si le territoire n’est pas toujours lisible, même si les territorialités tendent à l’occulter plus qu’à le dévoiler, c’est tout de même sa présence en filigrane de l’espace social, sa récupération et sa réinterprétation par des territorialités innombrables qui fournissent une médiation indispensable aux rapports espace/société. Cette médiation contribue à forger le sens que les groupes sociaux acculturés confèrent aux lieux de la ville comme à l’organisation de ces lieux en réseaux plus ou moins serrés. Ceci dit, à Dar es Salaam comme dans bien d’autres villes d’Afrique, faut-il parler de crise ou bien d’état, de nouvel état de fragilité systématique, de misère et de fragmentation extrême des situations comme des espaces, mais en même temps d’innovation, d’invention permanente ? Que l’on opte pour l’une ou pour l’autre de ces deux thèses (dans les faits, la réalité ne joue-t-elle pas avec ces contradictions ?), les modalités de la territorialisation sont bouleversées. Ce livre en fait plus d’une fois l’éloquente démonstration. Cependant la fragmentation socio-spatiale qui traduit ce malaise ne va pas sans « archipélisation » (autre contradiction ?), c’est-à-dire sans édification d’un réseau de lieux, de pièces et de morceaux découpés dans le tissu de la ville (formations socio-spatiales ?). Or ces lieux distants et pourtant réunis font sens ensemble, par leurs indéfinissables, subtiles ou plus évidentes liaisons, à l’image d’une « hétérotopie » foucaldienne dont les ramifications s’étendent sans doute à Zanzibar, à la Tanzanie dans son ensemble e t bien au-delà,… jusqu’à cette vision d’une globalisation-mondialisation qu’exprime la dénomination de « Bongoland » à l’échelle locale. Cet ouvrage souligne tout l’intérêt et le prix que le laboratoire ADES, UMR 5185 du CNRS et des universités de Bordeaux 2 et 3, accorde aux études urbaines, surtout celles qui mettent l’accent sur le sens des formes de l’urbain et de leurs transformations actuelles, celles qui détectent les processus novateurs de territorialisation et de requalification des espaces dans la ville ou dans les aires qui accueillent son extension, sa diffusion. Comprendre ce qui fait la ville d’aujourd’hui, ce qui la transforme en banc d’essai de l’innovation économique, sociale et politique (nouveaux effets et formes de gouvernance), constitue à Dar es-Salaam comme à Lisbonne ou à Bordeaux, l’ambition majeure des chercheurs, anthropologues, démographes, aménageurs et architectes, géographes, économistes ou politologues du laboratoire ADES.
INTRODUCTION
La forme comme prétexte à une enquête sur les mutations urbaines
BernardCALAS
De la rencontre entre des préoccupations personnelles nées des conclusions de ma thèse (Calas, 1998) et les ambitions de Bernard Charlery de La Masselière, directeur de l’IFRA, pour l’Institut Français de Recherche en Afrique, est né ce travail collectif. Les conclusions de mon travail sur Kampala montrent les liens entre la culture ganda et les processus d’urbanisation. D’une part, la redécouverte des fondements culturels des processus d’urbanisation et d’autre part la visibilité sous-régionale de la culture swahili m’orientaient vers la côte pour y approfondir l’étude de ces liens. Par ailleurs, souhaitant également dans le même temps observer les dynamiques de structuration spatiale de l’Afrique orientale et partant du constat que celles-ci étaient en partie impulsées par les flux polarisés par les deux grands ports de l’océan Indien, j’avais décidé de travailler à Mombasa ou Dar es Salaam. Comment la culture swahili et les fonctions portuaires interviennent-elles dans les processus d’urbanisation ? Or, à ce moment, Bernard Charlery de La Masselière, partant du constat que la dernière recherche menée sur Dar es Salaam remontait au début des années 1970 (Sutton, 1970), lançait un appel pour une recherche pluridisciplinaire sur cette ville. Quoi de neuf à Dar es Salaam depuis les années 1960 ? Quelles mutations depuis ? Comment évaluer l’impact sur la ville des politiques d’inspiration opposées que la Tanzanie a suivies depuis l’Indépendance : la politique socialiste d’Ujaamaentre 1967 et 1985 et la politique libérale des Plans d’Ajustement Structurels (PAS) depuis 1986. Aussi Bernard Charlery de La Masselière m’a-t-il demandé de coordonner cette étude, conjointement avec Ariel Crozon, politologue spécialiste du monde swahili, alors pensionnaire scientifique à l’IFRA.
Le propos central de ce livre est donc d’évaluer les mutations urbaines depuis une trentaine d’années, mutations dont tente de rendre compte le titre en soulignant la coexistence de deux toponymes pour le même espace : l’un centenaire et officiel, l’autre récent et populaire ; l’un imposé par le pouvoir du Sultan, l’autre diffusé par le nombre et l’activité des jeunes migrants néo-urbains, entre Scapin et Rastignac post-modernes et africains ; l’un en arabe, l’autre ensheng(un argot né du mélange entre swahili etenglish) comme le signe d’un élargissement de l’économie-monde qui englobe la ville, de l’océan Indien occidental au monde, comme le signe d’une « globalité » émergente. L’un insiste sur l’équipement portuaire et l’autre sur l’étendue urbaine. L’un sonne comme un projet, l’autre comme un diagnostic amer, désabusé mais paradoxalement volontariste. Mettant la ville sous la protection de Dieu, le premier montre la communauté de l’Ummaet sa confiance en l’avenir, alors que le second insiste sur la solitude de l’individu post-moderne et sa difficulté à survivre dans un monde cruel : de la foi collective à la ruse individuelle, du croyant à l’individu donc, de la
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