131
pages
Français
Ebooks
2015
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Publié par
Date de parution
28 septembre 2015
Nombre de lectures
2
EAN13
9782764430071
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
6 Mo
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28 septembre 2015
Nombre de lectures
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EAN13
9782764430071
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Français
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De la même auteure
Récits de table , Éditions La Presse, 2014.
L’esprit de contradiction , Éditions du Boréal, 2010.
Chroniques politiques , Éditions du Boréal, 1985.
Vivre avec les hommes : un nouveau partage , Éditions Québec Amérique, 1983.
Projet dirigé par Pierre Cayouette, conseiller littéraire et éditeur
Adjointe à l’édition : Raphaelle D’Amours
Conception graphique : Julie Villemaire
Mise en pages : Interscript
Révision linguistique : Martin Duclos et Sylvie Martin
En couverture : © John Kenney / Montreal Gazette. Reprinted bypermission.
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Gagnon, Lysiane
[Chroniques. Extraits]
Chroniques référendaires : les leçons des référendums de 1980 et 1995
(Dossiers et documents)
ISBN 978-2-7644-2958-7 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3006-4 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3007-1 (ePub)
1. Québec (Province) - Histoire - 1980 (Référendum constitutionnel). 2. Québec (Province) - Histoire - 1995 (Référendum constitutionnel). 3. Québec (Province) - Histoire - Autonomie et mouvements indépendantistes. I. Titre. II. Collection : Dossiers et documents(Éditions Québec Amérique).
FC2925.9.R4G33 2015 971.4’04 C2015-941480-6
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2015
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2015
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2015.
quebec-amerique.com
AVANT-PROPOS
Cet automne marque le vingtième anniversaire du référendum de 1995. C’est un anniversaire que personne ne célébrera avec faste, tant ce référendum fut amer et décevant pour les deux camps. Il s’agit pourtant d’un chapitre important de l’histoire du Québec, d’autant plus qu’il s’agissait de la seconde tentative en 15 ans de faire advenir la souveraineté du Québec.
Ce rêve né à la fin des années 50 habite encore une partie de la population et reste le grand projet du Parti québécois. Rien ne dit qu’il n’y aura pas un troisième référendum d’ici quelques années. D’où l’intérêt d’un retour sur le passé.
J’ai suivi au jour le jour ces deux campagnes référendaires comme chroniqueuse politique pour La Presse , après avoir couvert, comme reporter puis comme correspondante parlementaire, l’actualité politique des années 70.
Je propose aux lecteurs une première partie qui rappelle les événements qui ont précédé le référendum de 1995, depuis l’accession du PQ au pouvoir en 1976 jusqu’à l’accord de Charlottetown, en passant bien sûr par la campagne référendaire de 1980.
La seconde partie de ce livre est constituée des chroniques que j’ai écrites à chaud durant la période préréférendaire et la campagne référendaire de 1995. J’y ai ajouté, pour mieux replacer le contexte, des chroniques écrites durant la campagne électorale de 1994. Ces chroniques n’ont pas été retouchées, sauf pour des détails stylistiques mineurs.
À revoir ainsi ces périodes cruciales de l’histoire du Québec, on constatera de troublantes similitudes entre les deux référendums.
Chaque fois, et quelle qu’ait été leur intention au départ, les souverainistes ont été obligés d’enrober leur option dans un emballage rassurant qui laissait toutefois subsister une profonde équivoque. Tant en 1995 qu’en 1980, la question référendaire a été confuse et ambiguë.
Chaque fois, les fédéralistes ont été pris au dépourvu, incapables d’élaborer un discours inspirant et de faire valoir des arguments positifs en faveur de l’appartenance du Québec au Canada. Tant en 1980 qu’en 1995, les leaders du camp du NON (à l’exception de Pierre Elliott Trudeau) ont tenté en vain de jouer la carte du « fédéralisme renouvelé », au mépris du fait que cette option ne trouvait aucun écho dans le reste du Canada.
D’autres constantes se dégagent de ce rappel historique étalé sur deux décennies. La plus surprenante est la difficulté chronique des gouvernements québécois, tant fédéralistes que souverainistes, de négocier habilement avec le reste du Canada. Cela fut particulièrement évident lors de l’épisode du rapatriement de la Constitution et lors des pourparlers constitutionnels qui ont suivi la faillite de l’accord du lac Meech.
Que cela soit dû à un désir inconscient d’échec, à la conscience douloureuse de constituer une minorité au sein du Canada ou tout simplement à un manque de sens politique, chaque fois, les délégations québécoises se sont en quelque sorte organisées pour ressortir de l’exercice avec un statut de victime.
Ce qui frappe également, c’est l’extraordinaire résilience de l’idée d’indépendance. Malgré deux défaites référendaires majeures et en dépit des multiples déboires électoraux que le PQ a subis durant ces 30 dernières années, la souveraineté reste l’idéologie dominante au Québec. Et cela, même si tous les sondages montrent que le projet d’indépendance ne captive plus les jeunes générations et qu’une majorité de Québécois, même parmi ceux qui ont déjà voté OUI, ne croit pas à la nécessité de l’indépendance.
Pour expliquer ce phénomène, on peut avancer deux hypothèses.
La première tient à la nature même du mouvement souverainiste, qui a mobilisé les groupes sociaux les plus susceptibles de former les esprits : les enseignants, les communicateurs et les artistes. Leur message a été si fort pendant si longtemps qu’il reste dominant malgré la désaffection ambiante envers l’objectif de la souveraineté.
La seconde hypothèse, c’est que les fédéralistes restent incapables d’élaborer un discours susceptible de séduire, voire d’intéresser les francophones. Cela n’est guère étonnant, du reste. Le nationalisme, cette longue tradition de pensée dont l’idée d’indépendance serait l’aboutissement logique, est un thème qui parle au cœur et à l’instinct, alors que le Canada représente une réalité plus complexe et plus abstraite, dénuée de forte charge émotionnelle. Pour l’instant, le Québec est dans des limbes politiques, incapable à la fois de réaliser l’indépendance et de profiter à fond de son appartenance au Canada.
Montréal, le 15 septembre 2015
CHAPITRE 1 : Le référendum de 1980
La victoire de 1976
Ceux qui, comme moi, ont vécu tous les événements politiques relatés dans ce livre se souviennent du 15 novembre 1976 comme d’un moment d’émotion exceptionnel qui n’allait plus jamais se répéter par la suite.
Ce n’était qu’une victoire électorale, mais sa signification était d’une tout autre dimension, car c’est un parti souverainiste qui, ce jour-là, s’apprêtait à former le gouvernement.
L’explosion de joie populaire suscitée par la victoire du PQ résidait essentiellement dans le non-dit. Pour la première fois de son histoire, le Québec voyait un parti propulsé au pouvoir par la seule force des Canadiens français, et ce, malgré l’opposition systématique de toutes les élites (à l’exception de celles du milieu culturel), en particulier la communauté des affaires montréalaise. Le PQ arrivait au pouvoir libre de toute contrainte, sans attaches en milieu anglophone et sans avoir bénéficié de l’aide financière des entreprises.
C’était une victoire extraordinairement symbolique à cette époque où les Canadiens français constituaient en quelque sorte « la majorité opprimée » du Québec et où une grande partie du pouvoir financier et économique était concentrée entre les mains des anglophones et de quelques francophones qui devaient leur avancement à l