Afrique des réseaux et mondialisation , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2003

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845863903

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

SOUS LA DIRECTION DE François Bart et Annie Lenoble-Bart
Afrique des réseaux et mondialisation
KARTHALA - MSHA
AFRIQUE DES RÉSEAUX ET MONDIALISATION
Collection « Hommes et Sociétés »
Conseil scientifique: Jean-François BAYART(CERI-CNRS) Jean-Pierre CHRÉTIEN(CRA-CNRS) Jean COPANS(Université Paris-V) Georges COURADE(IRD) Alain DUBRESSON(Université Paris-X) Henry TOURNEUX(CNRS)
Directeur: Jean COPANS
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Collage Michel Coquery.
Éditions KARTHALAet MSHA, 2003 ISBN : 2-84586-390-X
SOUS A DIRECTION DE François Bart et Annie Lenoble-Bart
Afrique des réseaux et mondialisation
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris http://www.karthala.com
MSHA Domaine universitaire, 10 esplanade des Antilles 33607 Pessac cedex http://www.msha.fr
Recherche réalisée avec le concours du ministère de l’Édu-cation Nationale et de la Recherche, dans le cadre du contrat d’objectif de la Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine « Dynamiques locales de la mondialisation, les Afriques en perspective », sous la responsabilité de Dominique Darbon, directeur du Centre d’Études d’Afri-que Noire (CEAN – UMR CNRS 5115). a préparation technique de l’ouvrage a été assurée par le service des publications de la MSHA.
PRÉSENTATION DES AUTEURS
François BART, professeur de géographie, directeur de l’UMR DYMSET du CNRS, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 (Dynamiques des Milieux et des Sociétés dans les Espaces Tropicaux).
Alain BONNASSIEUX, sociologue, UMR Dynamiques Rurales, Univer-sité Toulouse le Mirail. Maïlys CHAUVIN, géographe associée à l’UMR DYMSET du CNRS, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 (Dynamiques des Milieux et des Sociétés dans les Espaces Tropicaux). Hélène GUETAT-BERNARD, maître de conférences de géographie, UMR Dynamiques Rurales, Université Toulouse e Mirail.
Yves GUIERMOU, maître de conférences, anthropologue, Université Paul Sabatier, Toulouse III. Molongua IYANGA, doctorant, géographie, UMR DYMSET du CNRS, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 (Dynamique des Milieux et des Sociétés dans les Espaces Tropicaux). Annie ENOBE-BART, professeur en Sciences de l’Information et de la Communication, IUT Michel de Montaigne de l’Université de Bordeaux 3, Centre d’Étude des Médias.
Richard MAIRE, géographe, directeur de recherches au CNRS, UMR DYMSET du CNRS, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 (Dyna-mique des Milieux et des Sociétés dans les Espaces Tropicaux).
Cyriaque PARÉ, attaché de presse à l’Ambassade du Burkina Faso à Paris, doctorant, Sciences de l’Information et de la Communication, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, Centre d’Étude des Médias.
Jérémie ROBERT, doctorant, Sciences Politiques, UMR du CNRS CEAN (Centre d’Etudes d’Afrique Noire), Université Montesquieu Bordeaux IV,
CREPAO (Centre de recherche et d’étude sur les pays d’Afrique orientale, Université de Pau et Pays de l’Adour). Cécile ROY, géographe, Allocataire-monitrice, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, UMR DYMSET du CNRS, (Dynamique des Milieux et des Sociétés dans les Espaces Tropicaux).
SINGARAVÉOU, professeur de géographie, UMR DYMSET du CNRS, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 (Dynamique des Milieux et des Sociétés dans les Espaces Tropicaux).
L’Afrique subsaharienne entre local et mondial : le grand écart
François BART, UMR DYMSET Annie LENOBLE-BART, Centre d’Études des Médias
Il est de bon ton, dans un contexte d’afro-pessimisme plus ou moins larvé, de penser l’Afrique subsaharienne en marge du monde. Son éloigne-ment (au-delà du désert saharien), sa pauvreté, ses guerres presque toujours qualifiées de « tribales », ses tensions dites « ethniques », ses sécheresses et famines perçues comme récurrentes, les séquelles de la mauvaise cons-cience coloniale et de ses traumatismes, contribuent à nourrir pour les pays du Nord l’image d’une Afrique en proie aux démons de la fatalité et aux mirages de l’inaccessible développement. Des liens ténus la rattache-raient au monde : quelques destinations touristiques exotiques sans véritable ampleur, l’écheveau embrouillé de l’aide, de l’assistance et de la solidarité Nord-Sud, l’arrivée périlleuse d’immigrants souvent clandestins qui ali-mente des peurs à résonances électoralistes… On évoque moins les succès de sportifs, le rayonnement de courants artistiques, que les très modestes et déclinantes performances du continent dans le commerce mondial. L’État le plus fort maintenant, l’Afrique du Sud, est aussi le plus éloigné. Les plus riches en ressources naturelles souffrent particulièrement des maux de l’in-sécurité et de la corruption. Quelques personnalités, quelques pays, vite qualifiés de modèles, émergent peu ou prou dans un océan d’inquiétudes. L’Afrique périphérie du monde ? Sans doute, à en croire de multiples indicateurs et indices économiques, sanitaires, sociaux. Mais l’Afrique dans le monde aussi, comme le rappelle par exemple l’ancien premier 1 ministre français Pierre Messmer, dans un article du journalLe Monde sous le titre « L’Afrique entre identité et mondialisation » : « Les sociétés africaines se transforment rapidement. Si l’on regarde le chemin parcouru depuis l’indépendance, on constate leur formidable capa-cité d’adaptation, le métissage en cours entre les modèles occidentaux et
1.Le Monde, 21 décembre 1999.
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AFRIQUE DES RÉSEAUX ET MONDIALISATION
les structures traditionnelles. Dans ce nécessaire compromis entre iden-tité et mondialisation, l’Afrique, malgré ses dérapages, peut servir de réfé-rence par sa capacité à réunir dans une volonté commune une complexe mosaïque de peuples, fiers d’être eux-mêmes, attachés à leur identité, mais acceptant de s’ouvrir largement sur le monde ». Et cet arrimage au monde ne date pas d’aujourd’hui : les réseaux marchands transsahariens, transméditerranéens voire transatlantiques, les réseaux confessionnels de l’islam et du christianisme, les réseaux mariti-mes activés par l’essor des routes des Indes, les entreprises coloniales – politiques, civiles, religieuses – furent des leviers majeurs dans l’arrimage de l’Afrique au monde, ancien et nouveau. Il y eut l’intensification des flux de marchandises et d’hommes, à la faveur du développement des transports maritimes puis aériens qui privilégient encore les axes transcontinentaux au détriment des relations inter-africaines. Les médias, anciens comme la radio, plus récents comme la télévision, nouveaux comme « le réseau des réseaux » constituent une nouvelle donne d’importance :Internet. Une 2 chance pour l’Afriquedémontre l’informaticien Jacques Bonjawo . Le rôle des réseaux sociaux, comme celui des réseaux techniques, est alors d’autant plus capital que l’éloignement reste une donnée géographique et que la pauvreté limite l’accessibilité à une modernité souvent symboli-sée par tout ce qui émane de la mondialisation. Les structures familiales, claniques, ethniques, régionales peuvent constituer le socle d’organisations sociales qui soustraient la ville, voire le village, à l’isolement. Les mobilités géographiques, liées au rythme des saisons ou de plus en plus aux straté-gies multi-territoriales des groupes sociaux, entre Sahel et littoral guinéen, entre campagne et ville, le long de routes de commerce, entre Afrique et Europe (de la vallée du Sénégal à Paris, du Nigeria à Londres, d’Accra à Amsterdam comme de la RDC en Belgique) ou Afrique et Moyen-Orient (vers La Mecque et les pays du Golfe), constituent l’essence de multiples formes d’intégration. Ces processus sont en même temps très sélectifs et véhiculent de nou-velles inégalités : entre des élites, restreintes mais très au fait de la vie de la planète et nombre de reclus, entre pays et régions anciennement ouverts et espaces toujours enclavés, etc. Les processus discriminants de mise en phase avec le monde ne sont pas seulement sociaux, mais aussi spatiaux et donc objets géographiques potentiels. Dans ces nouvelles donnes de l’articulation entre local et global, les socié-tés africaines jouent à la fois des capacités d’innovation des réseaux sociaux traditionnels et de leur inventivité. Il ne peut être question dans cet essai
2. J. Bonjawo,Internet. Une chance pour l’Afrique, Paris, Karthala, 2002.
LAFRIQUE SUBSAHARIENNE ENTRE LOCAL ET MONDIAL
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limité de dresser un quelconque bilan des évolutions – pour ne pas dire des révolutions – géographiques relatives à la gestion sociale de la distance, mais plus modestement d’ouvrir quelques pistes, tenant compte d’une diver-sité de lieux et de types de réseaux. À partir d’études de cas dispersés de l’ouest à l’est de l’Afrique subsaharienne, on peut évoquer le rôle que peuvent jouer réseaux et filières de commerce international, celui de certains groupes sociaux tels que les femmes, l’essor du tourisme, l’évolution des réseaux reli-gieux. Il s’agit, d’une façon toujours complexe, pour les acteurs locaux, de s’organiser soit pour tirer profit des logiques de la mondialisation soit pour s’affranchir ou s’opposer aux règles et normes qu’elle véhicule, soit encore pour inventer de nouveaux comportements, en dehors des conventions, en marge des logiques de domination, en prise avec une volonté de maîtrise. Face au global on a pu parler d’une véritable maîtrise ascendante des territoi-res, processus de développement sans doute tout à fait fondamental.
Quels contenus pour la mondialisation en Afrique ? Il serait bien ambitieux dans ce cadre de prétendre ne serait-ce que balayer les innombrables facettes de la mondialisation dans l’Afrique subsa-3 harienne d’aujourd’hui. Dès ses premières pages, l’ouvrage du GEMDEV aborde la difficile question du contenu et se résout à dégager trois princi-paux sens : « accession à la dimension mondiale d’une réalité », « mul-tiplication et intensification d’interdépendances au niveau mondial » et 4 « mouvement organique englobant » . L’idée est alors celle d’un enrichis-sement historique du contenu possible du phénomène, qui cumule à présent 5 ces trois dimensions pour devenir « un fait historique total » , la mondiali-sation en cours s’inscrivant dans le prolongement de dynamiques antérieu-res. Cet ouvrage se contente d’évoquer quelques exemples, à partir d’un petit nombre d’études de cas. Nous n’avons pas choisi d’approches pure-ment historiques, même si l’Histoire est toujours en arrière-plan et que dif-férents événements pèsent de tout leur poids : c’est ainsi que la conférence de Berlin sanctionne moins la balkanisation de l’Afrique que l’ouverture 6 de ses fleuves au grand commerce . Paradoxalement, ce sont les indé-pendances qui multiplient et rigidifient les frontières, encore très prégnan-tes malgré différentes réalisations d’unions transnationales plus ou moins réelles.
3. Groupement Économie Mondiale, Tiers Monde, Développement (GEMDEV), M. Beaudet al.,Mondialisation Les mots et les choses, Paris, Karthala, 1999. 4.Ibid., p. 11. 5.Ibid., p. 13. 6.Cf.le titre du livre d’Y.G. Paillard (qui en parle de toute façon)Expansion occiden-tale et dépendance mondiale,Paris, A. Colin, Coll. U, 1994.
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