Tchad Sous le visage crypté de la démocratie , livre ebook

icon

139

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2024

Écrit par

Publié par

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !

Je m'inscris

Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !

Je m'inscris
icon

139

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2024

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Le Tchad n’est pas un pays isolé du monde vivant en autarcie. Il est embarqué dans une mondialisation sans son avis. Il cherche sa place dans le théâtre de ce monde dirigé par des puissances qui imposent leur rythme et leurs manières, toujours dans le sens de leurs intérêts. La France a laissé son modèle républicain à ses anciennes colonies africaines, dont le Tchad, pays de François Tombalbaye. La République, une lourdeur avec laquelle nous avons traîné entre élections et coups d’État jusqu’au fameux sommet de la Baule à l’issue duquel François Mitterrand imposa définitivement la démocratie aux pays francophones d’Afrique. La démocratie est perçue comme le pouvoir du peuple réellement exercé par lui. Ce modèle de gouvernance par le peuple, selon ses propres intérêts, a-t-il jamais existé au Tchad ? Toutes les tentatives pour sa réussite ont-elles abouti? Quelles sont les difficultés ? Sont-elles liées à l’incapacité de ses dirigeants à se décentrer en oubliant leurs intérêts personnels face à ceux du peuple ? L’élite politique qui a dirigé le Tchad de l’indépendance à nos jours, n’a-t-elle jamais eu les mains libres pour choisir des options politiques, économiques, sociales et culturelles bénéfiques au peuple tchadien ? Les opposants aux différents régimes qui se sont succédé, ont su, à des moments donnés, suscité énormément d’espoir au niveau du peuple, ont-ils été ou sont-ils l’arbre qui donne la promesse de ses fleurs ou la pauvre montagne qui accouche d’une souris ? Les institutions et organisations multilatérales, jouent-elles véritablement leur rôle en faveur des intérêts de la population tchadienne ? La nature est-elle clémente avec le sol de Toumaï ? Le Tchad mérite-t-il la part qu’il reçoit de l’effet néfaste des changements climatiques dus aux gaz à effet de serre ? A ce niveau, l’auteur nous livre des statistiques précises sur les indices de développement du Tchad ainsi que le niveau des perturbations climatiques qui impactent négativement le pays. Enfin, les populations tchadiennes elles-mêmes, s’entendent-elles sur les principes du vivreensemble, au regard de la disparité des convictions religieuses, des croyances et pratiques divergentes liées à l’ethnie ou à la région ?
Voir icon arrow

Publié par

Date de parution

01 septembre 2024

EAN13

9782376702870

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Tchad Sous le visage crypté de la démocratieEssai
1
2
Dimanche Goulouna Tchad Sous le visage crypté de la démocratie
Editions Toumaï L’éditeur de nouveaux talents
3
4
Cet ouvrage publié aux Éditions Toumaï est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code de la Propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur.
Éditions Toumaï Avenue Taïwan B.P: 5451 N’Djaména-Tchad Tél:+235 63 05 65 02 e-mail:editionstoumai30@yahoo.com
ISBN :978-2-37670-287-0
Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Toumaï en septembre 20245
6
INTRODUCTION otre période est celle d’unegénération sacrifiée et perdue au milieu des guéguerres des hommes politiques ; une Ngénération sans avenir, démoralisée et abandonnée ; une jeunesse marginaliséemise à l’épreuve des souffrances et des douleurs émotionnelles, sentimentales et intellectuelles. Étudier sans avoir un avenir sur le plan de la réussite professionnelle, c’est de la torture intellectuelle. La réussite n’est passeulement l’entrée à la fonction publique, diront certains. Mais comme nous le verrons plus tard tout au long de notre démarche, les facteurs économiques de ce pays ne sont pas non plus en faveur de la capacité des jeunes à entreprendre. Telles sont les caractéristiquesde cette jeunesse à l’avenir prise en otage par les intérêts égoïstes des dirigeants dépassésà l’ère actuelle. Si la colonisation est pour Senghor « un mal nécessaire », elle reste aussi «le fait pour un peuple d’aller s’installer chez d’autres peuples, de piller les richesses de ceux-ci sous prétexte du partage des valeurs universelles ». C’est donc un« braquage » on va dire.Mais la jeunesse d’aujourd’hui est une nouvelle génération qui porte un regard qui devient scrutateur sur la conception mêmede la politique, de l’époque coloniale et des valeurs sociales plus modestes, plus responsables et pluridimensionnelles. Une jeunesse qui ne fait pas seulement une analyse des faits uniquement dans un prisme déformant la réalité, mais une jeunesse qui apporte une nouvelle approche plurielle des histoires afind’éviter de tomber dans l’aveuglement historique, celui de considérer encore aujourd’hui,les valeurs occidentales comme les plus commodes, 7
les plus justes et qui portent les aspirations des peuples quand il s’agit d’importer, d’adapter ou de transposer ces valeurs dans notre vie et nos réalités africaines. Les valeurs sociales respectables sont celles que chaque société porte sur elle-même pour pouvoir ensuite s’affirmer et s’estimer elle-même. S’estimersoi-même en réaffirmant sa culture et ses valeurs avec la possibilité des’approprier d’autres, celles qui complètent les nôtres dans le sens du développement tout en gardant tout de mêmeson scepticisme à l’égard de celles qui, au nom de la démocratie, nous sont imposées.
Impositionde l’extérieur, domination, manque de maturité politique ou naïveté des imposteurs africains, la gouvernance est en tout cas, une notion très complexe en raisond’autres notions auxquelles elle fait appel dans son exercice : les libertés publiques mais aussi l’intervention du pouvoir public.le Avec contrat social dont nous parlaient les philosophes de l’antiquitéà l’exemple de Thomas Hobbes, Jean Jacques Rousseau et plein d’autres, la détentionpar une seule personne du pouvoir de diriger la société devient alors une lourde responsabilité. Pour harmoniser les pouvoirs de chacun avec ceux des autres, le pouvoir public est obligé d’intervenir. Et c’est là, la très grande difficulté quand ce dernier intervient pour concilier les libertés individuelles avec celles de la collectivité. Il ne faut pas non plus perdre de vue la vision subjective de chaque individu à regarderd’abord ses propres intérêts et ceux de sa famille.Et c’est de là aussi que naissent les pratiques mafieuses que sont : le clanisme, le népotisme, le despotisme, le clientélisme, la corruption etc. Résultats : des situations conflictuelles et des soulèvements qui ne sont plus sans conséquences : répression et perte en vies humaines.
Quand ces tensions sociales apparaissent, il faut alors trouver des formules sinon des adjectifs qualificatifs qui correspondent à la gravité de la situation à chaque période, du caractère plus large ou plus restreint de la famille dominante, de l’attitude des gouvernants quand ils sont au pouvoir et de la soumission du peuple à sa participation aux charges publiques.C’est ainsi que 8
sont inventés les concepts de monarchie (gouvernement d’un seul homme); l’aristocratie (gouvernement de la minorité, ceux qui ont une aptitude naturelle au commandement) ; la tyrannie (despotique, non-respectdes lois dont le principe d’accès au pouvoir est la force) ou la dictature (lorsque les violations des droits humains sont extrêmes). Aussi, la cité idéale de Platon dont les gouvernants sont soit « des rois-philosophes » ou « des philosophes qui se font rois » Par conséquent, les principes d’accès au pouvoirsont : le savoir, la science du gouvernement ; les valeurs morales et principes du régime politique sont la vertu, la compétence et la spécialisation des classes sociales. Ensuite vient l’oligarchie(dont les gouvernants sont des riches, le critère d’accès au pouvoir estla richesse, les valeurs morales et principes du régime politique sont la réussite sociale et matérielle, la hiérarchie). Et bien évidemment celui du gouvernement de la massec’est-à-dire la démocratie. La forme e la plus répandue au monde du XXI siècle. Elleest d’abord populaire du point de vue de la nature du régime, ensuite, les gouvernants sont choisis parmi le plus grand nombre, le principe d’accès au pouvoir est le tirage au sortles valeurs morales et sont la liberté et l’égalité de tous devant la loi. C’est en tout cas ce que nous révèle la démocratie en théorie.
Certains parlent de technocratie : système politique dans lequel les responsables politiques sont supplantés par les techniciens et les fonctionnaires dans la prise des décisions. Et le technocrate désigneraitl’homme d’Etat oule haut fonctionnaire qui fait prévaloir les considérations techniques ou économiques sur les facteurs humains.
Si la délimitation des frontières entre la dictature et la démocratie est faite avec aisance en théorie, ces deux notions se confondent dans la pratique. Sous le visage flexible de la démocratie connue de tous comme la forme idéale du e XXI siècle des systèmes politiques dans le monde, se cache, se dessine et se forme l’image de la dictatureque tout le monde connaît mais dont personne neparle. C’est le double visage de la démocratie. 9
10
Voir icon more
Alternate Text