Sur fond d’attounglan , livre ebook

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Comment aller par nous-mêmes à la rencontre des vameurs du civisme, de l’ethique, de l’effort, du travail et de l’excellence et en assurer leur afficacité au regard de la reconstruction de notre nation? Voilà la question principale qui a été posée aux jeunes de Côte d’Ivoire à travers « reconstruire avec la truelle des valeurs, une Côte d’ivoire nouvelle », le thème du Concours littéraire « Les Manuscrits d’Or » 2008. Et dont les vrais réponses, nous en sommes certains, enclencheront l’avènement du nouvel Ivoirien
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Publié par

Date de parution

01 décembre 2009

Nombre de lectures

105

EAN13

9782916532141

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

12 Mo

Concours Littéraire « Les Manuscrits d’Or » 2008
Sur fond d’Attoungblan
Vallesse Éditions 01 B.P. 2290 Abidjan 01 (Côte d’Ivoire) e-mail : edition_vallesse@yahoo.fr
© Vallesse Éditions, Abidjan, 2009 ISBN : 978-2-916532-14-1 Toute reproduction interdite sous peine de poursuites judiciaires.
AVANT-PROPOS
« Les Manuscrits d’Or », ce désormais rendez-vous litté-raire, qui est donc à sa troisième édition cette année, a pour thème :« Mon rêve pour la Côte d'Ivoire ». Il s'agit pour le par-ticipant de dire, à quelle Côte d'Ivoire il rêve ? Quelle société ivoirienne veut-il pour demain ? Quel citoyen veut-il être ? Quelle est sa place et son rôle dans cette Côte d'Ivoire dont il rêve ? Où veut-il investir son énergie, son intelligence, sa foi, qui sont des privilèges de son âge ? Savoir rêver, rôle qu'on attribue à tort ou à raison aux écri-vains est le commencement de toute création, de tout chan-gement. Vouloir changer des choses pour le bien de son pays et pour le bien-être commun, pourquoi pas ? Le rêve qui, selon Victor Hugo, est« l'indispensable matière pour penser l'avenir », l'utopie d'aujourd'hui étant la réalité de demain. Ainsi revient-il, à cette génération, que dis-je, aux partici-pants de Les Manuscrits d'Or, qui ont la soif inextinguible de ceux qui espèrent en Demain, de rêver la Côte d'Ivoire. Rêver d'une Nation, d'une société, rêver d'un modèle de déve-loppement social et économique à la fois viable et durable, éloigné des utopies sanglantes d'hier. C'est-à-dire magnifiant la solidarité, la tolérance, le travail, l'honnêteté, bref, les valeurs civiques, éthiques et morales… Le concours littéraire Les Manuscrits d'Or est donc un creuset où les jeunes de Côte d'Ivoire doivent trouver de quoi féconder leur esprit et répondre aux nombreuses
questions qui sont les leurs. Ils seront certainement les porte-parole de la Côte d'Ivoire que nous rêvons de voir se construire. Un enjeu de l'avenir qui est aussi un enjeu de génération. Une génération qui doit chercher et trouver sa part de rêve et d'idéal.
Fidèle Diomandé Directrice Générale de Vallesse Éditions (Extrait de discours de discours)
Nouvelles
Terre promise
KOUTOUAN Loba Patrick
Né le 17 janvier 1975 à Cocody (Abidjan), Koutouan Loba Patrick est titulaire d’un Bac H (option musique) et d’une Maîtrise d’Art Dramatique (INSAAC). Il est actuellement conseiller d’action culturelle (DESSAC) des lycées et collèges. Koutouan Loba Patrick est à sa première publication
Maguy, e sais à quel point tu prends plaisir à lire mes J courriels. Cependant, je n'ai jamais su être aussi bavarde que toi devant un ordinateur. D'ailleurs, tu me l’as souvent reproché. Aujourd'hui, je vais te surprendre par la longueur de ma correspondance car je vais te narrer un certain nombre d’événements qui se sont produits dans notre ville. Rassure-toi ! Pour une fois, il ne s’agit pas de tueries et de massacres qui ont mis notre pays au-devant de la scène. Bien au contraire, la population qui a beau-coup souffert de la grave crise qu'a connue notre chère Côte d'Ivoire, retrouve petit à petit le sourire et la joie de vivre. Et notre ville qui présentait les traces de cette crise a un nouveau visage : les rues sont propres, les maisons respirent la fraîcheur de leurs premiers jours, les parcs et les jardins publics ont remplacé les bosquets et les broussailles avec leur lot de toutes sortes d'ordures. Ce changement, nous le devons à cinq jeunes Ivoiriens. Habituellement, ce sont de jeunes Européens, Américains ou Asiatiques qui abandonnent parents et amis pour venir à notre secours ; ils partagent notre quotidien et nous soulagent des souffrances que nous cause notre soif inex-tingible de pouvoir et de richesse. Maguy, avant l’arrivée de ces jeunes, je pensais que la solidarité était propre aux seuls « Blancs ».
Aya, Nécémon, Assémian, Lasm et Maï, des jeunes Ivoiriens, nous ont convaincus du contraire. Ces cinq mousquetaires de la paix ont réussi à montrer que nous n'avons pas besoin d'attendre des aides extérieures pour rebâtir notre pays. Personnellement, j'avais du mal à croire que des jeunes Ivoiriens puissent aimer le travail au point de se mettre au service de la communauté sans rien attendre en retour. Une semaine avant leur arrivée, le maire avait convoqué une importante réunion à laquelle ont pris part des res-ponsables d'ONG, des présidents d’association de jeunes, des transporteurs, des commerçants et des cadres de la région. Auparavant, la rumeur avait couru dans toute la ville que des Blancs viendraient financer des projets. Aussi, personne ne voulut rater cette occasion. Car tout le monde avait des projets à faire financer. Mais grande fut la déception de nos concitoyens quand le maire annonça qu'il s'agissait d'héberger des vacanciers ivoiriens. La réponse ne se fit pas attendre : des jurons fusaient de partout, certains menaçaient de quitter la réunion, d'autres, même s'ils ne disaient rien, contenaient mal leur fureur. Quelques minutes plus tard, le calme revint dans la cour de la mairie. Tous ceux qui s'étaient levés, qui par dépit, qui pour calmer les protestataires les plus véhéments, regagnèrent leur place. Tenant d'une main un mégaphone et de l'autre une liste, le maire posa délicatement ses lunettes sur son nez et se mit à lire les noms de ceux qui devaient recevoir les vacanciers. « Sémélia Nicole ! » De sa voix forte, quelque peu déformée par le haut parleur, il fit sursauter mon cœur. Je restai bouche bée, sans pouvoir en sortir le moindre son. Mon regard se fit sévère et mon visage avait perdu toute
sa jovialité. Les centaines de paires d'yeux qui se bra-quèrent sur moi m'obligèrent à afficher une mine moins agressive. Que voulait-il que je fasse avec des vacanciers qui passeraient leur temps à des virées nocturnes et à se balader ? Des fainéants, j'en avais déjà chez moi. En l’occurence Marc, l'aîné de mes trois garçons. A ce propos, tu sais combien j'ai ardemment désiré avoir une fille. Je pense qu’elle m'aurait soutenue dans les tâches ménagères. Je voulais m’élever avec force contre cette décision du maire de me choisir pour accueillir ces jeunes. Mais qui étais-je pour m'opposer au premier responsable de la ville, moi qui ne suis qu'une simple employée de l'état civil de la Mairie... Je ressentis pour lui les mêmes sentiments de haine qui m’assaillirent après les multiples attaques dont notre ville fut l’objet. Je lui en voulais à mort. La suite des événements me donnera tort. Contrairement à l’habitude, il n'eut pas de cérémonie d'accueil. Le maire étant absent, il chargea son deuxième adjoint de le repré-senter. Chaque tuteur s'était rendu à la gare routière pour attendre son « étranger ». Une ambiance particulière ani-mait la gare. De nombreux curieux attendaient, eux aussi, de voir ces jeunes gens dont l’identité demeurait un mystère pour tous. A sa descente du car, ce fut avec un sourire un peu forcé que je reçus dans mes bras celle qui durant un mois allait être ma « fille ». Aya, âgée d’environ 35 ans, était belle et élégante. Elle saluait avec grâce tous ceux qui lui tendaient la main. Pendant que les responsables de la gare s’affairaient à rassembler les valises et autres sacs des jeunes vacanciers, l'adjoint au maire adressait solennellement le traditionnelakwabaà nos hôtes.
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