Sénégalaiseries : Senghor, Sa Nègre Attitude , livre ebook

298

pages

Français

Ebooks

2021

Écrit par
Le P'Tit Railleur Sénégalais

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Le P'tit Railleur

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Publié par

Le P'tit Railleur

Date de parution

01 janvier 2021

Nombre de lectures

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Sénégalaiseries : Senghor, Sa Nègre Attitude

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Le P'tit Railleur

Date de parution

01 janvier 2021

Nombre de lectures

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Senghor, Sa Nègre Attitude

Ibou Fall

Récit

Senghor, Sa Nègre Attitude

Récit

Senghor, Sa Nègre Attitude

Récit

Senghor, Sa Nègre Attitude

Prologue

Récit

Senghor, Sa Nègre Attitude

Récit

Le poète président est, depuis toujours, victime du regard que les profanes portent sur la poésie. Bien sûr, tout ce qui rime n’est pas forcément poème. Ça y ressemble, souvent, certes…

Il faut n’avoir jamais écrit un vers pour croire que le poète, cet extravagant, trempe en permanence dans de douces rêveries. En réalité, les exigences de précision, de méticulosité de la poésie ne se retrouvent dans aucun genre littéraire.

Léopold SédarSenghor est un poète, on s’en doute, non pas seulement parce qu’il versifie.

Le poète président palpite à la cadence de son monde, parce qu’il en connaît la mesure, en tâte le pouls, en vit le rythme. Il ne se contente pas seulement d’en acquérir la science; il en a, avant tout, la préscience, a l’intuition de son souffle. Il connaîtla respiration de cette civilisation qu’il met en musique trente-cinq années durant et qui finit par donner, ainsi quele décrit l’hymne sénégalais, « un peuple sans couture ».

Une Nation, autrement dit.

Lui qui penseque s’il ne doit rien rester de lui, alors, autant ne retenir que ses poèmes, il a

Senghor, Sa Nègre Attitude

Récit

raison, mille fois : le Sénégal est sa plus belle poésie.

Une telle œuvre, on n’y arrive pas quand on est un rêveur… Lui, il la réalise, envisionnaire lucide et obstiné, dont le regard profond sur le monde voit bien plus loin que nos ordinaires horizons, nos plaisirs triviaux et nos besoins si vite démodés.

Beaucoup de fanfaronss’attribuent le mérite de faire partir Senghor alors qu’il est en pleine possession de ses moyens, à mi-mandat.

L’homme du monde qu’il est sait partir quand il faut parce qu’il a le sens de la bienséance.

Pour ce que l’homme démontre depuis le début, à toute grande interrogation d’avenir, il semble plutôt puiser dans la réponse à ce que l’on demande au juge face à l’affaire tordue: « Avez-vous une intime conviction ? ».

Léopold Sédar Senghor, depuis toujours, suit la sienne benoîtement. Il fait tout ça, pour ça. Et ce n’est pas rien.

Mais allez convaincre des ploucs maniérés à la préciosité surfaite…

Senghor, Sa Nègre Attitude

Récit

Une si courte lettre…

Senghor, Sa Nègre Attitude

Récit

S’il faut beaucoup detalent pour réaliser de grandes choses, une seule étincelle de génie, souvent, suffit à un mortel pourqu’ilchange le monde. Léopold Sédar Senghor aura écrit bien des pages de l’histoire de ce vingtième siècle, la sienne par la même occasion, cette époque turbulente qu’il traverse de part en part, à grands frais de poésies et de proses, d’essais, de discours, de pensées et réflexions.

C’est cependant une petite lettresobre concise, courrierd’une monotone platitude, adressée le matin du 31 décembre 1980 au Premier président de la Cour suprême, Kéba Mbaye, qui le propulse etl’installey avoir: « Après la légende dans mûrement réfléchi, j'ai décidé de me démettre de mes fonctions de Président de la République. La Cour suprême est la gardienne vigilante de notre Constitution. C'est pourquoi j'ai l'honneur de remettre ma démission entre vos mains. Je vous prie d'en tirer les conséquences et de recevoir le serment de Monsieur Abdou Diouf, l'actuel Premier ministre, qui me remplace».

Le soir même, ses adieux à la Nation sont diffusés via la télévision et la radioà l’occasion du discours solennel de fin d’année. L’explicationà sa retraite est simple : son âge, soixante-quatorze ans, ne lui permet plus de tenir efficacement les

Senghor, Sa Nègre Attitude

Récit

rênes d’unÉtat. Il ne se croit pas indispensable, même s’ilfait de son mieux durant les trente-cinq années au cours desquelles les Sénégalais lui font confiance par la voie des urnes.

Il est temps pour lui de confier les destinées du pays à une génération mieux adaptée aux momentsqui s’annoncent.

Senghor, Sa Nègre Attitude

Récit

Cet art de partir qui relève du savoir-vivre

Senghor, Sa Nègre Attitude

Récit

Cela fait déjà quelque temps que le président Senghor prépare les Sénégalais à son départ. Des « fuites » dans la presse française informent officieusement Paris et ses compatriotes qui tendent en permanencel’oreille vers laFrance.

Il se dit que lorsque Félix Houphouët-Boigny, l’alter ego ivoirien, apprend la nouvelle de sa retraite programmée, ne donnant pas cher de la peau du pauvre Abdou Diouf, il pique une crise : « C’estun lâche ! Si Senghor laisse le jeune avec un pays dans une pareille situation, il va se faire massacrer ! », tonne-t-il.

Quand il rencontre Senghor bien plus tard, après les adieux que le président sénégalais lui fait, le planteur de Yamoussoukro revient à de meilleurs sentiments. Il tient même à assurer à son homologue un matelas financier confortable pour ses vieux jours. Senghor décline alors poliment l’offredispendieuse, en lui glissant finement : « Sij’avais su, j’aurais fait de l’agriculture au lieu de la culture ! ».

Le roi Fayçal, son grand ami, lui verse en guise de bas-de-laine pour sa retraite un million de dollars qui servent pour une part à créer sa Fondation ; le reste fond au bout du compte dans de mauvais placements…

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