SÉNÉGAL LES ETHNIES ET LA NATION , livre ebook

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Le facteur ethnique joue un rôle important dans lefonctionnement des sociétés africaines. Parmi les autres grandes catégoriesde différenciation sociale - caste, religion, classe - l'ethnicité semble la plusopérante.L'auteur s'est attaché à analyser finement ce qui constitue l'identificationethnique au Sénégal - le nom, la langue utilisée, la croyance, les alliancesfamiliales, etc. L'impact des grandes religions, le statut des castes ainsique les divisions politiques entraînées par le fait colonial et sa suite, n'ontpas réussi à ébranler durablement l'unité nationale sénégalaise. Celle-ci s'estforgée historiquement et les nombreux mariages interethniques ou l'urbanisationaccélérée ont fait du Sénégal “ une communauté de personnes originairesd'un même territoire, obéissant aux lois d'un même Etat. ”Le constat d'unité nationale replace les causes de la récente fissuration dela nation sénégalaise dans le champ du politique. Le séparatisme casamançaisest ainsi étudié de manière exhaustive, de même qu'à l'opposé “ la wolofisation ”de la société. Le conflit Sénégal/Mauritanie est traité dans la foulée.L'argumentation reprend des enquêtes de terrain effectuées à diversesépoques par des organismes publics ou privés, que l'auteur enrichit de sesentretiens-discussions avec les jeunes notamment.L'étude du cas sénégalais est mise en parallèle avec les déchirures ethniquesobservées récemment dans d'autres parties du monde.
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Date de parution

01 janvier 2022

Nombre de lectures

588

EAN13

9782723617383

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

SÉNÉGAL LES ETHNIES ET LA NATION
Cet ouvrage a été publié grâce au fonds d'aide à l'édition du Ministère de la Culture et de la Communication
© Les Nouvelles Éditions Africaines du Sénégal - Dakar - 2021
ISBN : 978-2-7236-1738-3
Les Nouvelles Éditions Africaines du Sénégal B.P. 260 - Dakar Tél. : (221) 33.822.15.80 Fax : (221) 33.822.36.04 E-mail : neas@orange.sn Site web : www.neas.sn
Makhtar DIOUF
SÉNÉGAL LES ETHNIES ET LA NATION
Les Nouvelles Éditions Africaines du Sénégal
REMERCIEMENTS
Je tiens d’abord à remercier l’Institut de Recherche des Nations Unies pour le Développement Social, et particulièrement son Directeur Dharam Ghai, qui m’a encouragé à entreprendre cette étude dans le cadre du projetConits Ethniques et Développement. J’ai pu à cet effet, bénécier de l’apport très utile de deux séminaires organisés à Genève en 1990 et à Dubrovnik (Yougoslavie) en 1991. Je remercie en cette occasion le Professeur Rodolfo Stavenhagen (El Colegio de Mexico), coordinateur du projet, qui, par son expérience et ses recherches sur les problèmes ethniques, a été d’un apport remarquable pour tous les participants. Je ne puis manquer de remercier tous les amis et collègues de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui m’ont fait bénécier de leur expérience, de leurs connaissances sur les différentes questions abordées dans cette étude: Assane Seck (Géographie), Abou Touré (IFAN),Aram Faal (Linguistique, IFAN), Abdoulaye Bathily (Histoire), qui ont lu telle ou telle partie du manuscrit pour me faire part de remarques tout à fait pertinentes ; Cheikh Bâ et Abdoulaye Mbodj (Géographie), Amady Dieng (Economie), Mamadou Diouf, Mbaye Guèye, Iba Der Thîam (Histoire), Yéro Silla, Souleymane Faye (Linguistique), avec qui j’ai eu, autour de tel ou tel problème développé dans le texte, des conversations libres, mais fructueuses.
D’autres parties du texte ont été soumises à la lecture vigilante de Moustapha Niasse, mon vieux compagnon de bibliothèque à la faculté de Paris, Amadou Samb (Lettres, Islamologie), Samir Amin et Bernard Founou (Forum du Tiers Monde), Crawford Young (Political Science, University of Wisconsin-Madison, USA), que je tiens à confondre dans les mêmes remerciements, sans oublier d’y associer le personnel de la Bibliothèque Universitaire et celui de la Bibliothèque de l’IFAN, pour leur grande disponibilité. Tous ces contacts académiques m’ont été d’un apport inestimable dans la mise au point nale de ce travail. Bien entendu, je reste seul responsable des thèses exprimées et des inévitables imperfections restées dans le texte.
Du même auteur :
-Échange Inégal et Ordre Economique International, NEA, Dakar, 1977
-Économie Politique, tome I: Économie Descriptive, NEA, Dakar, 1979
-Économie Politique, tome II : Théorie Economique, NEA, Dakar 1981
-Intégration Economique, Perspectives Africaines, PubliSud-NEA, Paris-Dakar, 1985
-Économie Politique pour l’Afrique, AUPELF-NEAS, 1992
R
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La transcription en vigueur au Sénégal n’est utilisée ici que pour les noms des groupes ethniques, avec la première lettre en majuscule : Sereer, Joola ... Les mêmes termes restent invariables au pluriel : les Sereer, les Joola ... L’écriture avec la lettre initiale en minuscule désignera la langue du groupe : le sereer, le joola ... Avec cette transcription, on écrira : Tukulëër pour Toucouleur, Sereer pour Sérère, Joola pour Diola, Manjak pour Mandjake, Basari pour Bassari, Koniagi pour Koniagui, Soninke pour Soninké, Saraxulle pour Sarakhollé, Lebu pour Lébou, Soose pour Socé, Susu pour Soussou, Bajaranke pour Badiaranké, etc.
« Nous sommes en réalité un pays de passages et de rencontres, de métissages et d’échanges »
(L. S. Senghor).
INTRODUCTION
L’histoire des dix dernières années a particulièrement mis en évidence le rôle du facteur ethnique dans les sociétés africaines. Les nombreuses rencontres d’intellectuels autour de l’ethnicité en Afrique ne relèvent nullement d’un phénomène de mode : elles s’inscrivent tout simplement dans le souci d’analyser et de trouver des solutions à un problème qui vient s’ajouter aux obstacles qui freinent le développement du continent. Toute réexion sérieuse sur les problèmes de développement est maintenant tenue d’intégrer le, facteur ethnique. Le clivage ethnique a une fonction ambivalente : il peut être source d’enrichissement au plan culturel, mais il peut aussi malheureusement freiner le processus de développement, lorsqu’il débouche sur des situations conictuelles. Et, c’est hélas souvent le cas, parce que de toutes les formes de différenciation sociale (ethnie, classe, caste ...) l’ethnicité est la plus facile à manier ; ce dont ne se privent pas certains meneurs dont les ambitions sont exclusivement politiques. Il est facile de constater que les revendications de séparatisme ethnique ne sont jamais le fait spontané des populations. C’est à dessein que le terme français, d’origine grecque,ethnie, est utilisé ici : parce qu’il rend compte d’une certaine division sociale, principalement à partir des critères de langue et de culture ; il est d’application
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générale, universelle, valable pour toute société humaine, donc scientique ; c’est la même raison qui me conduit au rejet du termetribuparce que vestige : 1 de l’anthropologie coloniale britannique , sans aucune valeur scientique, circonscrit à l’Afrique et au Tiers Monde. Pourquoi l’Afrique serait-elle le champ exclusif des tribus lorsque l’Europe de l’Est n’abrite que des nationalités, même si elles s’entre-déchirent, lorsque la France, la Belgique, l’Espagne, le Royaume Uni n’ont à faire qu’avec de simplesmouvements autonomistes, quel que soit par ailleurs leur degré de virulence ? Pourquoi les actions meurtrières des séparatistes basques, corses, irlandais, lithuaniens, croates ... ne sont-elles pas perçues dans le miroir du tribalisme ? Cette démarche sélective dans la conceptualisation est explicitement exprimée par un des plus grands sociologues américains contemporains, Daniel Bell :En Belgique, la fragmentation est linguistique et nationale ; au Canada, elle est linguistique ; en Irlande, elle est religieuse ; en Espagne, elle se fonde sur des nationalismes locaux ; au Nigeria, elle est tribale. (Bell 1988 : 47). Une bonne dénition du termeethnieété a proposée par Bromlei (1983) : «l’ethnie est un ensemble stable d’êtres humains, constitué historiquement sur un territoire déterminé, possédant des particularités linguistiques, culturelles (et psychiques) communes et relativement stables, ainsi que la conscience de leur unité et de leur différence des autres formations semblables (conscience de soi) xée dans l’auto appellation (ethnonyme).»
1 Archie Mafeje parle d’« idéologie du tribalisme » à propos des anthropologues britanniques, cf : The ideology of tribalism, Journal of Modern African Studies, 9,2, 1971, pp. 253-61.
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