Rivages zoulous L’environnement au service du politique en Afrique du Sud , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2006

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845867670

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Rivages zoulous
L’environnement au service du politique en Afrique du Sud
^
Sylvain GUYOT
RIVAGES ZOULOUS
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture : Motif de tapisserie,¤Izizwe Nemifula,Tribes and Rivers, Assemblée législative du KwaZulu-Natal à Ulundi. Cliché : Sylvain Guyot, août 2002.
¤IRD et KARTHALA, 2006 ISBN (IRD) : 2-7099-1597-9 ISBN (KARTHALA) : 2-84586-767-0
Sylvain Guyot
Rivages zoulous
L’environnement au service du politique en Afrique du Sud
Éditions KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
IRDÉditions 213, rue La Fayette 75010 Paris
À Béatrice, exploratrice infatigable des confins du Zoulouland et du Transkei Juillet 2001
Remerciements
Sans le concours de l’IRD, cet ouvrage, issu d’une thèse de doctorat, n’existerait pas. L’IRD m’a donné du temps, des moyens et un encadrement scientifique de qualité. En Afrique du Sud, j’étais basé à l’Université du Zoulouland, université noire zouloue « historiquement défavorisée » (l’université du bantoustan KwaZulu), du 15 novembre 2000 au 27 février 2002. J’ai participé au programme de recherche du Département de Géographie « biodiversité et développement local au Maputaland » dirigé par Mark R. Jury.
Benoît Antheaume, ancien représentant de l’IRD en Afrique du Sud et Alain Dubresson, ancien directeur de l’UR 023 m’ont permis d’accomplir ce travail dans une ambiance de sérénité et d’efficacité. La réalisation de ce travail n’aurait pu être achevée sans l’obtention, et le renouvellement pendant quatre années, d’un poste d’ATER à l’Université Pierre Mendès France (département de géographie sociale).Syabongames chers collègues !
De plus j’aimerai remercier les personnes suivantes pour leur implication bienveillante dans ce travail entre 2000 et 2006 : Amos Mthembu, Anne-Laure Amilhat-Szary, Anne-Laure Guyot, Armand Frémont, Béatrice Obry, Benoît Rey, Bill Freund, Cécile Larger, étudiants de licence du module “les géographes et l’Afrique”, Chantal Guyot, David Faure-Brac, Donatien Gourio, Elena Bulfoni, Elisabeth Antheaume, Elisabeth Dorier-Apprill, Fabrice Folio, Fatima Gebrati, Frédéric Giraut, Gaëlle Gillot, Georges Courade, Jamie Mitchell, Thomas Mourier, Jean-Claude Soulier, Jean-Luc Piermay, Joël Guyot, Les acteurs interrogés, Myriam Houssay-Holzschuch, Philippe Gervais-Lambony, Stéphane Vermeulin,Sylvie Hessel, Suzanne de Lombardon-Plancher, Xavier Bodin et Yogi Govender.
AVANT-PROPOS
On pensait que les Zoulous vivaient le dos tourné vers la mer ! C’est le mérite du livre de Sylvain Guyot que de nous rappeler qu’il existe désormais des rivages éponymes. Si le régime de l’apartheid a bien été éradiqué depuis le début des années 1990, les héritages spatiaux des dispositifs raciaux restent souvent en place et n’ont été que marginalement remodelés. Le littoral de la province du KwaZulu-Natal, nouveau toponyme composé par le cumul des appellations territoriales « noire » et « blanche », reste toujours très majoritairement fréquenté par les Blancs, comme espace portuaire et minier ou comme espace naturel protégé. Le premier enseignement à tirer est que le « temps du temps » et le « temps de l’espace » ne sont pas synchrones. Sylvain Guyot tente d’explorer ce décalage spatio-temporel en posant une question finalement assez simple. Les différentes formes de « réappropriation » du pays peuvent-elles entraîner de nouveaux choix dans l’usage du littoral, et comment ces nouveaux choix s’insèrent-ils entre les deux paradigmes du développement et de la conservation ? Entre la logique développementaliste qui fait de l’extraction et de la transformation des ressources naturelles et de l’industrie industrialisante des préalables à la croissance et à l’emploi et celle, environnementale qui fait de la défense de l’environnement un moyen de réserver la jouissance de l’espace à quelques nantis ? On verra que la question appelle des réponses complexes et que la réalité n’est pas aussi manichéenne ; mais surtout que des conflits entre « modernes et post-modernes » transcendent toutes les communautés. On connaît les rivalités qui perdurent entre Blancs anglophones et
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RIVAGES ZOULOUS
afrikaners, d’une part, entre l’IFP, parti zoulou des masses rurales et l’ANC nettement plus urbain, de l’autre. Mais avec l’émergence d’une classe moyenne noire – en mesure de se réapproprier ces rivages par le biais de la politique, du tourisme et des redistributions foncières - la ligne de partage entre les groupes culturels n’est plus suffisante. Oppositions et alliances entre acteurs obligent à explorer de nouveaux champs : économiques, sociaux, environnementaux, territoriaux, idéologiques. Le second enseignement à tirer est donc celui d’une complexité croissante, souvent instrumentalisée par les uns ou par les autres, mais qui ne se laisse pas enfermer dans des simplismes réducteurs. C’est peut-être là que l’Afrique du Sud permet d’apporter un facteur explicatif. Qui aurait pensé que le pays puisse ainsi refaire irruption aussi rapidement sur la scène internationale, et se reconstruire avec une aura et une légitimité qui suscitent l’admiration du monde entier ? Certes, comme partout ailleurs dans le monde, la protection de l’environnement masque des enjeux de compétition territoriale, mais dans une société, attachée à la paix et à la réconciliation, les « nouveaux acteurs » (municipalités, autorité nationale) n’ont jamais véritablement évincé les anciens (chefs traditionnels, autorités de conservation), tant la réalité des héritages du passé (apartheid vert, bantoustans) n’a pas été vraiment soldée, mais peut-être plus encore, tant la préservation de l’avenir n’incite pas totalement à le faire pour ne pas remettre en cause le miracle « arc-en-ciel ». Tout n’est pas rose en Afrique du Sud. L’environnement est malmené, la pauvreté, parfois abjecte, frappe toujours la moitié de la population, l’insécurité est récurrente et le sida, parfois nié et dénié, est partout. L’espérance de vie y est désormais de moins de 50 ans. Mais, foin d’afropessimismes, l’Afrique du Sud non seulement porte le cap de bonne espérance, mais elle le montre toujours à l’Afrique et au monde. De fait, l’Afrique du Sud est devenu le pays de la superposition des compétences, des chevauchements de territoires, des limites internes qui n’en sont pas vraiment, des légitimités qui s’entrechoquent, mais aussi de onze langues officielles, de pouvoirs nationaux, provinciaux ou locaux dont
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aucun ne peut prendre l’ascendant sur l’autre, de la prise en compte de l’altérité, du refus de toute discrimination que ce soit sur le critère de la race, de la religion, du genre, du handicap ou de l’orientation sexuelle ! En un mot le pays de toutes les audaces et de tous les compromis historiques. Et, grâce à sa constitution de 1996, elle peut désormais prétendre être l’un des laboratoires les plus avancés des sociétés contemporaines post-modernes. C’est sans aucun doute, à travers le littoral zoulou dont on ne saura jamais finalement, s’il est réservé ou préservé, le troisième et plus important enseignement à tirer du livre de Sylvain Guyot.
Benoît Antheaume Directeur de recherche à l’IRD Ancien représentant de l’IRD en Afrique du Sud
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