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Publié par

Date de parution

01 janvier 2005

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845866798

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Géraldine Froger, Claire Mainguy Jean Brot, Hubert Gérardin (dir.)
Quels acteurs pour quel développement ?
GEMDEV - KARTHALA
QUELS ACTEURS POUR QUEL DÉVELOPPEMENT ?
LE GEMDEV
Le GIS-GEMDEV (Groupement dÀintérêt scientifique pour lÀétude de la mondialisation et du développement), créé en novembre 1983, est un groupement dÀintérêt scientifique rattaché au ministère en charge de lÀenseignement supérieur et de la recherche. Il rassemble une cinquantaine de formations doctorales et dÀéquipes de recherche des différentes universités de la Région Île-de-France. Le GEMDEV est inter-universitaire et pluridisciplinaire. Depuis sa création, le GEMDEV organise des séminaires de recherche thématiques ou portant sur différentes aires géographiques (Amérique latine, Afrique, Asie). Ces séminaires de recherche, ou groupes de travail pluridisciplinaires, après sÀêtre réunis régulièrement pendant un an ou plus, soumettent les résultats de leurs travaux lors de colloques interdisciplinaires élargis. Ces colloques débouchent ensuite sur des publications.
GEMDEV : Centre Malher, 9 rue Malher, 75181Paris Cedex 04 http://www.gemdev.org
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Collage de Michel Coquery.
!GEMDEVetéditions KARTHALA, 2005 ISBN : 2-84586-679-8
Géraldine Froger, Claire Mainguy, Jean Brot, Hubert Gérardin (dir.)
Quels acteurs pour quel développement ?
GEMDEV 9, rue Malher 75004 Paris
KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
Des mêmes auteurs
Géraldine FROGER, (dir.), 2001,Gouvernance I - gouvernance et développement durable, Bâle/Munich/Genève, Helbing et Lichtenhahn.
Géraldine FROGER, Philippe MÉRAL, (dir.), 2002,Gouvernance II -action collective et politiques d’environnement, Bâle/Munich/Genève, Helbing et Lichtenhahn.
Géraldine FROGER, (dir.), 2005,La mondialisation contre le développement durable ?Bruxelles, Peter Lang, Presses Interuniversitaires Européennes.
Claire MAINGUY, 1998,L’Afrique peut-elle être compétitive ?Paris, Karthala.
Jean BROT, René GENDARME, Jean-Paul WEBER, 1991,Trois décennies de développement des zones industrielles, Nancy, Presses Universitaires de Nancy.
Jean BROT (dir.), 1996,Entreprise, région et développement, Metz, Éditions Serpenoise.
Jean BROT, Hubert GÉRARDIN, développement, Paris, L’Harmattan.
(dir.), 2001,Infrastructure et
Jean BROT, Roger BERTAUX, Bernard BALZANI, (dir.), 2002, Questions urbaines et politiques de la ville, Paris, L’Harmattan.
Hubert GÉRARDIN, 1989,La zone franc. Histoire et institutions, tome 1, Paris, L'Harmattan, collection Bibliothèque du développement.
Hubert GÉRARDIN, 1994,La zone franc. La dynamique de l'intégration monétaire et ses contraintes, tome 2, Paris, L'Harmattan, collection Bibliothèque du développement.
INTRODUCTION
De la complexité des relations à la diversité des formes d’action
Quels acteurs pour quel développement ?
Géraldine Froger, Claire Mainguy, Jean Brot, Hubert Gérardin
À partir du milieu des années 1970, lors de la période du consensus de Washington, les organisations internationales, en particulier les institutions de Bretton Woods (Fonds monétaire international, Banque mondiale), ont exercé un rôle deleadershipdans les processus de développement des pays du Sud,viala mise en place de politiques d’ajustement structurel et de stabilisation, dans un double contexte d’endettement et de globalisation. Durant cette période, face aux dysfonctionnements et à la “délégitimisation” de l’État, le rôle du marché - comme régulateur des activités de développement - a été privilégié. La fin des années 1980 et les années 1990 ont marqué la crise du consensus de Washington. Comme le souligne Hugon (2003, p. 25), « dans un contexte de triadisation et de divergences entre les pays nantis, les pays émergents et les pays pris dans des “trappes à pauvreté”, il y a remise en cause des hypothèses de convergence, de régulation des marchés, d’homogénéisation de l’espace mondial ou d’inefficience des régulations des autorités gouvernementales ». On constate alors un renouveau dans les réflexions sur le développement, entendu comme une « croissance complexifiante car accompagnée d’un double mouvement de diversification et d’intégration permettant au système de croître en se réorganisant, sans perdre sa cohérence… [une croissance] multidimensionnelle dans la mesure où, par-delà
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QUELS ACTEURS POUR QUEL DÉVELOPPEMENT ?
l’économique au sens strict, est prise également en compte la qualité des relations établies entre les hommes au sein de la sphère humaine e t avec leur environnement naturel » (Passet, 1996, p. XI). Dans ce cadre, il est important de prendre en considération : - une diversité d’échelles territoriales allant du local au mondial ; - les liens entre les questions économiques, environnementales e t sociales, dans une perspective d’équité intergénérationnelle ; - une pluralité d’acteurs : gouvernements des États/nations, monde des affaires en général et sociétés transnationales en particulier, entreprises, sociétés civiles, organisations non gouvernementales, chercheurs, médias… Ces acteurs prennent des décisions à différentes échelles (micro, méso, macro) ; ils ont des horizons temporels pluriels et des motivations multiples (rentabilité, précaution, sécurité, survie…) ; ils disposent d’informations différentes et de pouvoirs asymétriques (économique, politique, social, symbolique…) ; dans leurs stratégies et pratiques de développement, ils peuvent être amenés à mettre en place des partenariats sur des champs donnés (filières industrielles, gestion de l’eau, domaine de la santé…). Quels sont, parmi ces acteurs, ceux qui disposent de nouvelles capacités d’action ? Quelles stratégies de développement prônent-ils ? Dans quelle mesure la pluralité et la diversité des expériences locales, nationales ou régionales peuvent-elles contribuer au renouvellement des modèles de développement ? Comment le rôle de l’État se redéfinit-il et pour quelle forme de gouvernance ? Quels sont les acteurs qui s’affirment face aux défis de la gouvernance des biens publics mondiaux (environnement, éducation, santé par exemple) ? 1 La finalité des contributions réunies dans cet ouvrage collectif est de questionner les réalités sociales et économiques des acteurs intervenant dans le monde du développement, en mettant notamment l’accent sur la construction des discours, les modalités d’élaboration des programmes et des politiques, les stratégies et pratiques de développement, l’affirmation d’acteurs non-publics ou supra-nationaux dans des contextes globaux, nationaux et locaux.
Dans unepremière partieparticulière est portée à la, une attention société civile, composée de ces « associations, organisations e t mouvements qui à la fois accueillent, condensent et répercutent en les amplifiant dans l’espace public politique, la résonance que les problèmes sociaux trouvent dans les sphères de la vie privée »
1.fait l’objet d’une communicationprésentés a Une première version des textes au colloque « Quels acteurs pour quel développement ? », organisé en partenariat par èmes l’Association Tiers-Monde (XIX journées sur le développement) et le GEMDEV (Groupement pour l’étude de la mondialisation et du développement), à l’Université Paris VII Denis Diderot, les 2, 3 et 4 juin 2003.
INTRODUCTION
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(Habermas, 1997, p. 394). Les structures de la société civile peuvent-elles être véritablement actrices du développement ? Stéphanie Treilletmontre que si la société civile est un élément central des stratégies de développement, il n’en reste pas moins qu’elle souffre « d’un déficit de définition ou d’une surcharge de significations ». L’auteur s’interroge également sur les différentes fonctions que la société civile est susceptible d’occuper. Son avènement comme acteur essentiel du développement,viala mise en place de processus participatifs au travers des politiques de lutte contre la pauvreté dans les pays en développement, résulte, pour l’essentiel, de l’échec des programmes d’ajustement structurel, critiqués pour leur manque de légitimité et d’efficacité (Frédéric Lapeyre et Isabel Yepez ; Jean-Marie Fardeaul’exemple). En prenant d’une structure particulière de société civile, les ONG brésiliennes, Benjamin Bucletrévèle que ces acteurs incontournables des politiques de développement sont loin de constituer un groupe homogène. Quatre facteurs explicatifs sont avancés par l’auteur : l’évolution politique du pays, les transformations dans le domaine religieux, les changements de modalités de coopération internationale, l’implication du monde universitaire. Certains insistent sur le caractère problématique des nouveaux dispositifs participatifs promus, tant par les organisations internationales dans le cadre des Documents stratégiques de réduction de la pauvreté (DSRP) (Yepez ; StéphanieFrédéric Lapeyre et Isabel Treillet(), que par les politiques françaises de coopération Jean-Marie Fardeau) : participation ne signifie ni appropriation, ni diversité des stratégies de développement, ni retrait des institutions internationales, ni amélioration de la démocratie, etc. PourFrédéric Lapeyre et Isabel Yepezet, notamment,, derrière le souci de faire participer les acteurs les organisations populaires - comme, par exemple, les organisations de femmes - il y a une tentative d’imposer une logique économique e t technique à des structures qui répondaient en priorité à une logique de sécurisation des conditions de reproduction.Natacha Ordioni s’intéresse également à la question des femmes dans le développement. Après un retour sur l’émergence et les fondements de l’approche genre, elle s’interroge sur les facteurs qui viennent entraver l’efficacité d’une telle approche.
Les contributions rassemblées dans ladeuxième partieillustrent la diversité des champs d’intervention des acteurs du développement économique et social. Leur action s’inscrit dans la longue période, bien avant qu’on ne s’interroge sur la prise en compte dans les politiques de développement de la société civile.
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QUELS ACTEURS POUR QUEL DÉVELOPPEMENT ?
Cette dernière est couramment définie par opposition à l’État. Ainsi, la notion de société civile fait ressortir le rôle de certains acteurs souvent situés à l’écart des politiques de développement, tels que les Églises, et l’importance des liens qui s’établissent dans les réseaux de solidarité tissés autour de la famille élargie. Dans son texte, Olivier de Solagesnous apporte le témoignage de la diversité des rôles joués par les Églises chrétiennes. Il analyse l’évolution de cet engagement tant au niveau des acteurs impliqués, avec une responsabilisation de plus en plus grande des acteurs locaux, qu’à celui de la nature des activités de développement.Virginie Briandmontre comment les transferts de solidarité peuvent jouer un rôle d’assurance et permettre aux unités domestiques de mieux faire face aux instabilités de leur environnement économique et leur donner ainsi de nouvelles capacités d’action. Dans d’autres cas, l’État joue un rôle indirect, voire involontaire, sur les capacités des acteurs du développement.Esther Esnaultanalyse le rôle des différentes politiques sanitaires menées au Mali dans la complexification de l’offre de soins. Pour elle, les structures familiales, déterminantes au Mali, sont insuffisamment prises en compte et des mesures récentes risquent de renforcer les inégalités d’accès aux soins. Naïma Pagèspopulaireappréhende le rôle des acteurs de l’économie sur le développement, dans le cas de la Côte d’Ivoire. L’économie populaire se définit par « un rapport spécifique à l'État ». C’est un « fait urbain localisé » essentiel en termes d’emplois et d’activité économique, notamment dans les villes secondaires. L'économie populaire répond, en priorité, aux besoins essentiels des ménages urbains et contribue, de façon importante, à l’économie locale, en particulier par l’intermédiaire des ressources fiscales qu’elle génère. Dans son texte,Catherine Delhoumes’intéresse aux effets du retrait de l’État dans l’activité sucrière au Mexique. Ce secteur doit faire face à deux enjeux majeurs, l’ouverture économique et politique dans un contexte international difficile. Face à la marginalisation du monde rural, l’auteur s’interroge sur les différentes formes de résistance paysanne possibles et conclut sur la nécessité d’établir un « pacte » entre monde rural et urbain qui prendrait notamment en compte l'histoire sociale et agraire du Mexique. Contrairement aux précédents, les deux derniers textes mettent l’accent sur le rôle incontournable de l’État dans le développement avec, cependant, des conclusions divergentes.Benoît Lallaucherche à comprendre pourquoi, contrairement à d’autres filières cotonnières d’Afrique de l’Ouest et du Centre, celle de Centrafrique n’a pas connu de développement significatif. Il montre que la production cotonnière est marquée par un cycle politique qui dément le volontarisme affiché. L’échec de la filière puis de sa libéralisation sont finalement attribués
INTRODUCTION
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aux facteurs suivants : des erreurs en matière d’encadrement technique, le manque d’organisations paysannes capables de se faire entendre, un secteur privé trop peu développé et un État défaillant.Emmanuelle Paquetmet en évidence le rôle de l’État dans la transition économique mesurée que connaît le Viêt-nam avec ledôi moi. Les choix effectués vis-à-vis des entreprises publiques, très différents de ceux préconisés par l’approche standard, ont permis à l’État de conserver un rôle important dans l’activité économique. L’auteur mentionne les différentes raisons qui ont conduit au succès vietnamien (ouverture commerciale extérieure, investissements étrangers…) mais souhaite mettre l’accent, face aux discours des institutions internationales, sur l’existence de stratégies alternatives de transformation du secteur public.
Quelle place pour les différents acteurs dans la gouvernance des biens publics mondiaux ? Les contributions de latroisième partie apportent des éléments de réponse à un questionnement qui porte sur cette dimension de la thématique des biens globaux. Ces biens se définissent « comme des résultats qui tendent à l’universalité, en ce sens qu’ils profitent à tous les pays, tous les groupes de population e t toutes les générations. Au minimum, un bien public mondial doit satisfaire les critères suivants : ses avantages s’étendent à plus d’un groupe de pays et n’excluent ni un groupe de population donné ni un ensemble de générations donné, présentes ou futures » (Kaulet al., 2 2002, p. 43) . Les biens publics à l’échelle mondiale constituent un « concept puissant… qui aide à examiner en détail les responsabilités spécifiques de la communauté internationale… et qui est destiné à penser la régulation de l’économie mondiale » (Gabaset al., 2001, p. 19). La contribution deJacques Poirotsur les implications du principe de précaution dans le développement durable relève de cette approche. L’application de ce principe permet de préserver certains biens publics mondiaux et, par suite, des acquis du développement durable ; il constitue un mode d’action, un « filet protecteur », mis en œuvre lorsqu’il y a risque de dommage grave et irréversible, en particulier pour l’environnement ou la santé publique. Bruno Boidinceexamine le contenu et les ambiguïtés liées à dernier type de bien. L’auteur montre les difficultés inhérentes - tant au plan théorique qu’empirique - à la définition du bien public santé, trop souvent appréhendé en fonction du risque interne, loin de faire
2. Deux critères permettent de caractériser les biens publics : “purs”, s’ils sont non-exclusifs et non-rivaux ; “impurs ou mixtes”, ce sont “des biens de club”, en cas d’exclusion et de non-rivalité, ou “des ressources communes”, en cas de rivalité et de non-exclusion. Ils peuvent être, par ailleurs, “matériels”, “immatériels” ou “naturels”.
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